Le "Vol 19" (en anglais "Flight Nineteen") est la désignation d'un groupe de cinq bombardiers-torpilleurs de l'US Navy ayant disparus au large des côtes de Floride, en décembre 1945. Les recherches entreprises par les autorités navales américaines n'ont jamais permis de retrouver ni les épaves, ni les corps des membres d'équipages. Ce mystère alimente encore, depuis plus de septante ans maintenant, l'imagination des mordus de science-fiction et la culture populaire aux Etats-Unis et dans le monde entier.
Mythique "Triangle des Bermudes".
Le "Triangle des Bermudes" est une zone mythique de l'Atlantique couvrant approximativement quatre millions de kilomètres carrés, un triangle dont les trois sommets correspondent à l'extremité sud de la Floride, à l'archipel des îles Bermudes et à Puerto Rico. Cette région, également surnommée "Triangle du Diable", est réputée pour avoir été le théâtre d'un grand nombre de disparitions d'avions et de navires depuis la fin du 19ème siècle. Disparitions mystérieuses qui ont inspiré de nombreuses légendes à ce propos.
L'appellation "Triangle des Bermudes" revient à l'écrivain et journaliste américain Vincent Gaddis, dans un article du magazine Argosy daté de 1964: The Deadly Bermuda Triangle.
Parmi les disparitions inexpliqués les plus connus dans le Triangle des Bermudes depuis le début du vingtième siècle, notons:
Parmi les hypothèses scientifiques avancées pour expliquer ces disparitions:
En 1975, le bibliothécaire américain Larry Kusche reprit à la source tous les témoignages sur le sujet. Son livre The Bermuda Triangle Mystery – Solved ("Le Mystère du Triangle des Bermudes résolu") démontre notamment qu'une grande partie des disparitions ont eu lieu à d'autres endroits que dans le Triangle des Bermudes, et que les ouvrages sur ce thème colportaient surtout des spéculations, sinon des inventions et des mensonges, pour entretenir le prétendu mystère.
Ainsi, la Commission d'enquête de l'US Navy qui a étudié la disparition des bombardiers-torpilleurs en 1945 ne remarque aucun fait inexplicable et n'évoque aucune des transmissions radio rapportées par Charles Berlitz dans son best-seller sur le Triangle des Bermudes. Les avions, perdus en mission, auraient en fait été victimes d'une panne de carburant et ne pouvaient plus communiquer en raison de la trop grande distance qui les séparait de leur base. Quant aux navires disparus, ils auraient été pris dans des tempêtes ou victimes de défauts de fabrication qui les ont amenés à couler sans laisser de trace. Selon Larry Kusche, toutes les disparitions, loin d'être des mystères comme le prétendent certains auteurs, peuvent facilement s'expliquer en fonction des conditions météorologiques, de problèmes techniques ou d'accidents naturels (gaz, coraux, etc.)
Le nombre de disparitions rapportés, 69 navires et 129 avions en un siècle, n'est pas particulièrement élevé si l'on tient compte des facteurs suivants:
Plusieurs prétendus naufrages se sont révélés par la suite de simples mystifications. Pour certains, le mystère reste à éclaircir. Pour d'autres, il n'y a pas de mystère, sauf peut-être la propagation de la légende sur la base de faits si minces.
Un documentaire diffusé en 2003 par la chaîne National Geographic (1) ne mentionne pas d'anomalie particulière mesurée dans cette zone, hormis une diminution légère du champ magnétique terrestre. Il rappelle en revanche qu'on y observe les plus violentes tempêtes du globe, avec parfois des vagues de huit mètres et plus de haut. En ce qui concerne le Vol 19, c'est l'hypothèse d'une erreur de navigation de l'instructeur, formé dans les Keys et ayant confondu la topographie des régions survolées avec celles-ci au point de croire que son compas magnétique était déréglé, qui est retenue comme la plus probable, leurs basses réserves de carburant étant responsables de la perte du groupe.
En 1975, le cabinet d'assurances Lloyd's de Londres indiquait que le Triangle des Bermudes n'était pas plus dangereux que d'autres routes maritimes internationales (2). En 2006, les compagnies d'assurances ne jugent pas utile de majorer leurs primes pour les navires ou avions amenés à traverser cette zone.
(1) National Geographic News, Bermuda Triangle: Behind the Intrigue, 15 décembre 2003.
(2) Article de Margaret Fuller pour le magazine Fate, avril 1975.
Mystère de la disparition du Vol 19.
Aux Etats-Unis, une des disparitions les plus célèbres liées au Triangle des Bermudes est sans conteste le cas du Vol 19, évenement qui amplifiera considérablement les légendes populaires.
Le Vol 19, un groupe d'entraînement constitué de cinq avions de type TBM-1C Avenger construits par General Motors, avec quatorze membres d'équipage inexpérimentés, doit effectuer un exercice combiné de bombardement et de navigation au large de la cote orientale de Floride.
L'instructeur, le lieutenant Charles Carroll Taylor, âgé de 28 ans, a à son actif 2500 heures de vol, la plupart sur ce type d'avion, et chacun de ses élèves ne totalise qu'environ 300 heures de vol, dont approximativement 60 sur ce type d'avion. Chacun des cinq bombardiers-torpilleurs de l'US Navy décolle avec le plein de carburant pour une mission qui ne doit durer en principe que deux heures.
Le décollage est fixée à 13h45, mais un retard de Taylor à son arrivée à la base le repousse jusqu'à 14h10. Les conditions météorologiques de cet après-midi à Fort Lauderdale sont décrites comme "... vents favorables, état de la mer de modéré à houleux." (3)
Composition des équipages:
Les cinq Avenger décollent de Fort Lauderdale à 14h10 et doivent se diriger d'abord plein Est sur 120 miles (193km), puis après un premier virage vers le nord-nord-ouest (cap 346°) sur 73 miles (117km), puis un second virage les amèneront à suivre une direction sud-ouest (cap 241°) sur 120 miles pour rentrer à leur base, aux alentours de 16h. La mission doit durer un peu moins de deux heures. Tel est le plan de vol.
Les bombes d'exercices seront larguées 90km après le premier virage vers le nord-nord-ouest, au sud de Grand Bahama, vers les petites îles Hens and Chickens. Les communications radios entre les équipages captées par Fort Lauderdale indiquent que les exercices de bombardement s'effectuent correctement jusqu'à 15h, heure du second virage au sud-ouest. C'est à partir de ce moment que les problèmes commencent.
Une voix non identifiée demande à Edward J. Powers, le pilote du FT-36, ce que son compas indique. Powers est manifestement perdu et répond: "Je ne sais pas où nous sommes. On a du se perdre après le premier virage".
Le lieutenant Robert F. Fox, à bord du FT-74, qui commande un autre groupe de torpilleurs Avenger, chargé d'une mission d'entraînement similaire, capte l'échange radio du Vol 19 et en informe la base de Laudardale. Il répond ensuite sur la fréquence radio qu'il a capté: "Ici FT-74 pour l'avion ou le bateau qui s'appelle Powers: identifiez-vous pour que l'on puisse vous aider."
La réponse tarde, mais finalement un homme qui s'identifie comme FT-28 (Taylor) répond: "Mes deux compas sont en panne. Je cherche à rejoindre Fort Lauderdale, en Floride. Je suis au-dessus de la terre, je pense être au-dessus des Keys, mais je ne sais pas exactement où et je ne sais pas comment rejoindre Fort Lauderdale."
Fox l'informe que s'il est sûr d'être au-dessus des Keys, il doit voler vers le nord, c'est-à-dire placer son aile gauche au soleil. Mais apparemment Taylor est déjà arrivé à un point de confusion tel qu'il ne sait vraiment plus déterminer sa position. C'est pourtant un pilote expérimenté. Il pense être au-dessus des Keys, mais en réalité, il se trouve au-dessus d'une île des Bahamas! A noter que Taylor n'avait pas sa montre, outil indispensable à la navigation.
A 16h45, le FT-28 (Taylor) annonce: "Nous mettons le cap à 030° pour 45 minutes, ensuite nous volerons plein Nord. On sera sûr de ne pas être dans le golfe du Mexique."
Cette décision condamne à mort les cinq équipages. En virant vers le Nord au-dessus des Bahamas au lieu des Keys, Taylor entraîne sa formation, non vers la Floride, comme il le pense, mais en direction de la pleine mer! Il ne s'est pas rendu compte avoir volé aussi longtemps à l'Est vers les Bahamas, et pour une raison indéterminée il croit s'être dirigé vers le sud, vers les Keys. Cette fausse idée à laquelle s'est fermement accroché Taylor pour le reste du vol va avoir des conséquences fatales.
Pour le personnel de Fort Lauderdale, le Vol 19 et ses élèves sont perdus. Il propose donc à Taylor de basculer sur la fréquence d'urgence, moins chargée, mais Taylor refuse afin de ne pas perdre le contact radio avec ses équipiers. A environ 17h, Taylor annonce un changement de direction: "On prend le cap 090° pendant dix minutes. Les cinq avions se dirigent donc plein Est, et s'éloigne de plus en plus des côtes. Au même moment, un équipier est entendu sur la fréquence: "Ce n'est pas vrai... si on allait vers l'ouest on pourrait facilement rejoindre la base, mais dirigez vous vers l'ouest bon sang!"
La panique commence à s'installer parmi les quatorze membres d'équipage. Pour ne rien arranger, les conditions météorologiques se dégradent, avec de forts vents et une mer démontée, et les contacts radio deviennent de plus en plus mauvais. A 17h15, un bref message de Taylor annonce que le Vol 19 se dirige maintenant vers l'Ouest.
A 18h20, Taylor comprend que les chances de retrouver les côtes sont faibles. Il demande à ses équipiers: "Restez en formation serrée... Nous devons nous attendre à ammerir... Dès que l'un d'entre vous aura moins de 40 litres de fuel dans ses réservoirs, on descendra tous ensemble."
Plusieurs stations radio qui triangulent estiment la position du Vol 19 dans un rayon de cent miles (160km) autour du point 29° Nord et 79° Ouest. Les cinq Avenger sont certainement au nord des Bahamas, et bien loin des côtes de la Floride. Mais les mauvaises transmissions radio ne permettent pas de fournir ces informations aux équipages.
A 19h04, un faible message radio est entendu sur les ondes: "FT... FT..." Seul l'indicatif est reconnaissable dans le message. C'est la dernière transmission radio du Vol 19 captée par Fort Lauderdale. Les cinq avions ont en principe du carburant pour voler jusqu'à 20h.
Toutes les vastes recherches entreprises par les navires de surface et les avions pour les retrouver menées jusqu'au soir du 10 décembre 1945 ont échouées, rien n'a permis de localiser l'endroit exact de la disparition du Vol 19, ni retrouver la moindre épave ou le moindre corps. Les recherches ont été abandonnées tant la mer était mauvaise. Il est supposé qu'ils se sont abîmés en mer quelque part à l'Est de la péninsule de Floride.
(3) McDonell, Michael (June 1973), Lost Patrol, Naval Aviation News, pages 8–16.
(4) Le troisième membre d'équipage du FT-81, le caporal Allan Kosnar, du Corps des Marines Reserve (USMCR), a obtenu une permission spéciale
Conclusions de l'enquête de l'US Navy.
L'enquête de la marine américaine montra que la cause de la disparition du Vol 19 était liée au lieutenant Charles Taylor, qui, se croyant au-dessus des Keys alors que sa formation survolait en fait des îles Bahamas, aurait pris un cap l'amenant en pleine mer, s'éloignant des côtes de la Floride au lieu de s'en rapprocher. Elle rappella que Taylor, un excellent pilote de combat, avait tendance à voler à l'intuition et s'était déjà perdu. Il avait même déjà du se poser en pleine mer et être secouru.
Mais à la demande de la mère de l'aviateur, et en l'absence d'élément probant, le rapport d'enquête conclu que les raisons de la disparition des cinq Avenger demeurent inconnues.
Malgré tout, aujourd'hui, des mystères plannent toujours autour de cette disparition:
PBM-5 Mariner: une autre disparition mystérieuse le même jour.
Un peu moins connu, mais tout aussi mystérieuse est la disparition le même jour, et dans le même secteur, d'un hydravion de sauvetage Martin PBM-5 Mariner parti à la recherche des cinq Avenger.
Alors qu'il devient évident que le Vol 19 est perdu au-dessus de l'océan, de nombreux navires et bases aériennes sont mis en état alerte. A 19h37, deux hydravions de type Martin PBM-5 Mariner sont envoyés pour localiser et ramener les cinq Avenger: leurs indicatifs sont Training 32 (Training-Three-Two) et Training 49 (Training-Four-Nine).
Les deux hydravions décollent à 19h27 de la base navale de NAS Banana River (Patrick AFB). Training 32 est envoyé plein Est, vers les Bahamas. Training 49 suit les côtes de la Floride quelques minutes avant de prendre un cap Nord-Est, direction le large. Training 49 ne rentrera jamais à sa base, et aucun débris ni aucun des treize membres d'équipage ne sera retrouvé.
A 19h50, deux navires rapportent avoir vu une explosion dans le ciel à l'endroit où était sensé se trouver Training 49, suivie de flammes sur l'océan. Ces informations accréditent la thèse de l'explosion en vol. D'ailleurs, le Mariner, surnommé la "Citerne volante" (Flying Tanker) est connu pour ses odeurs de vapeurs d'essence qui se répandaient dans le fuselage, et présentent donc un risque d'explosion.
Membres d'équipage de Training 49:
Recherches laborieuses des cinq épaves du Vol 19.
En 1986, au cours des recherches en mer des débris de la navette spaciale Challenger, une épave d'Avenger est retrouvée par hasard. Le chasseur d'épaves John Myer parvient à le renflouer en 1990, convaincu qu'il s'agit d'un des cinq bombardiers disparus en 1945. Mais hélas pour lui, les numéros d'identification ne correspondent pas.
En 1991, cinq autres épaves d'Avenger furent découvertes au large des côtes de Floride. Mais là également, les numéros de série des moteurs révèlent qu'il ne s'agissait pas du Vol 19. De plus, les cinq épaves en question sont assez dispersées les unes des autres: approximativement 2.5km (1.5 mile) entre elles. Les numéros de série montrent qu'il s'agissait en fait d'avions perdu en mer entre 1942 et 1946.
En 1992, d'autres recherches parviennent à localiser des débris d'avions au fond de l'océan, mais aucun d'entre-eux ne peut être identifié.
Vol 19 et Triangle des Bermudes dans la culture populaire américaine.
En juin 1973, un article paru dans l'édition du journal Naval Aviation News décrivait l'histoire de la disparition du Vol 19:
"Five Avengers are airborne at 1400 on a bright sunny day. The mission is a routine two-hour patrol from Fort Lauderdale, Fla. due east for 150 miles [241 km], north for 40 miles [64 km] and then return to base. All five pilots are highly experienced aviators and all of the aircraft have been carefully checked prior to takeoff. The weather over the route is reported to be excellent, a typical sunny Florida day. The flight proceeds.
At 1545 Fort Lauderdale tower receives a call from the flight but, instead of requesting landing instructions, the flight leader sounds confused and worried. "Cannot see land," he blurts. "We seem to be off course." "What is your position?" the tower asks.There are a few moments of silence. The tower personnel squint into the sunlight of the clear Florida afternoon. No sign of the flight. "We cannot be sure where we are," the flight leader announces. "Repeat: Cannot see land.
Contact is lost with the flight for about 10 minutes and then it is resumed. But it is not the voice of the flight leader. Instead, voices of the crews are heard, sounding confused and disoriented, "more like a bunch of boy scouts lost in the woods than experienced airmen flying in clear weather." "We can't find west. Everything is wrong. We can't be sure of any direction. Everything looks strange, even the ocean." Another delay and then the tower operator learns to his surprise that the leader has handed over his command to another pilot for no apparent reason.
Twenty minutes later, the new leader calls the tower, his voice trembling and bordering on hysteria. "We can't tell where we are ... everything is ... can't make out anything. We think we may be about 225 miles [362 km] northeast of base ..." For a few moments the pilot rambles incoherently before uttering the last words ever heard from Flight 19: "It looks like we are entering white water ... We're completely lost.
Within minutes a Mariner flying boat, carrying rescue equipment, is on its way to Flight 19's last estimated position. Ten minutes after takeoff, the PBM checks in with the tower ... and is never heard from again. Coast Guard and Navy ships and aircraft comb the area for the six aircraft. They find a calm sea, clear skies, middling winds of up to 40 miles per hour [64 km/h] and nothing else. For five days almost 250,000 square miles [647,000 km²] of the Atlantic Ocean and Gulf are searched. Yet, not a flare is seen, not an oil slick, life raft or telltale piece of wreckage is ever found.
Finally, after an extensive Navy Board of Inquiry investigation is completed, the riddle remains intact. The Board's report is summed up in one terse statement: "We are not able to even make a good guess as to what happened."
En avril 1962, l'écrivain Allan W. Eckert publia une nouvelle populaire sur la disparition du Vol 19. Cet article The Lost Patrol écrit pour le Magazine American Legion était le premier à avancer une hypothèse "surnaturelle" à ce mystère.
Mais en 1964, c'est encore un autre écrivain et journaliste, Vincent Gaddis, pour le magazine Argosy, qui relia la disparition du Vol 19 aux autres mystères liés au "Triangle des Bermudes". C'est d'ailleurs lui qui employa pour la première fois cette expression "The Deadly Bermuda Triangle". D'autres auteurs suivirent son exemple sur l'hypothèse surnaturelle. Citons notamment John Wallace Spencer, Limbo of the Lost, 1969. Charles Berlitz, The Bermuda Triangle, 1974. Richard Winer, The Devil's Triangle, 1974. Et plusieurs autres...
Un film de science-fiction est sortit dans les salles de cinéma en 1973, Close Encounters of the Third Kind, en français Rencontre du Troisième Type, du producteur Steven Spielberg. Au début du film, le scientifique français Claude Lacombe (rôle interprété par François Truffaud) retrouve les cinq Avenger du Vol 19, en parfait état de marche, en plein désert de Sonora, au Nouveau-Mexique.
Close Encounters of the Third Kind
En 2005, la mini-série TV de science-fiction The Triangle, produit pour la chaine Sci-Fi (aujourd'hui Sy-Fy) par Dean Devlin et Bryan Singer (Stargate The Movie, Independence Day), tente d'apporter une autre explication surnaturelle à la disparition du Vol 19: les cinq avions auraient tout simplement disparus dans une faille temporelle du Triangle des Bermudes et se seraient retrouvés et écrasés en mer... à notre époque!
Article modifié le 12 mai 2015.
Sources principales:
• Flight 19 (Wikipedia.org)
• Bermuda Triangle (Wikipedia.org)
Mythique "Triangle des Bermudes".
Le "Triangle des Bermudes" est une zone mythique de l'Atlantique couvrant approximativement quatre millions de kilomètres carrés, un triangle dont les trois sommets correspondent à l'extremité sud de la Floride, à l'archipel des îles Bermudes et à Puerto Rico. Cette région, également surnommée "Triangle du Diable", est réputée pour avoir été le théâtre d'un grand nombre de disparitions d'avions et de navires depuis la fin du 19ème siècle. Disparitions mystérieuses qui ont inspiré de nombreuses légendes à ce propos.
L'appellation "Triangle des Bermudes" revient à l'écrivain et journaliste américain Vincent Gaddis, dans un article du magazine Argosy daté de 1964: The Deadly Bermuda Triangle.
Parmi les disparitions inexpliqués les plus connus dans le Triangle des Bermudes depuis le début du vingtième siècle, notons:
- 4 mars 1918. Le charbonnier USS Cyclop, avec 300 marins à bord, disparait sans avoir envoyer le moindre SOS.
- 31 janvier 1921. Le cargo USS Carroll A. Deering est découvert échoué près de Cap Hatteras, en Caroline du Nord. Mais ses onze membres d'équipage ne seront jamais retrouvés.
- 21 avril 1925. Le cargo japonais Raifuku Maru, disparaît après avoir capté un SOS d'un autre navire, le paquebot de la White Star Line RMS Homeric.
- 30 janvier 1948 et 17 janvier 1949. Deux longs-courriers de la British South American Airways (BSAA) de type Avro Tudor IV immatriculés G-AHNP Star Tiger et G-ACRE Star Ariel, l'un assurant l'escale Açores-Bermudes, l'autre l'escale Bermudes-Kingston (Jamaïque), disparaissent. Aucun débris ni aucun des corps des 48 membres d'équipages et passagers ne sera retrouvés.
- 27 décembre 1948. Le DC3 Airliner immatriculé NC16002, effectuant la liaison San Juan (Puerto-Rico) à Miami, avec 29 passagers et 3 membres d'équipage, disparaît sans laisser la moindre trace. Dernier message envoyé: "Nous approchons de l'aéroport... Nous ne sommes plus qu'à 80km au Sud... Nous apercevons les lumières de Miami... Tout va bien. Attendons les instructions pour l'atterrissage."
- 4 février 1963. Le navire cargo SS Marine Sulphur Queen disparaît sans laisser de trace avec ses 39 membres d'équipages près des Keys de Floride.
Parmi les hypothèses scientifiques avancées pour expliquer ces disparitions:
- Champ magnétique terrestre dans cette région.
- Emissions sous-marines de méthane (Hydrate de méthane), un gaz qui diminue fortement la densité de l'eau jusqu'à provoquer une perte de flottabilité des navires.
En 1975, le bibliothécaire américain Larry Kusche reprit à la source tous les témoignages sur le sujet. Son livre The Bermuda Triangle Mystery – Solved ("Le Mystère du Triangle des Bermudes résolu") démontre notamment qu'une grande partie des disparitions ont eu lieu à d'autres endroits que dans le Triangle des Bermudes, et que les ouvrages sur ce thème colportaient surtout des spéculations, sinon des inventions et des mensonges, pour entretenir le prétendu mystère.
Ainsi, la Commission d'enquête de l'US Navy qui a étudié la disparition des bombardiers-torpilleurs en 1945 ne remarque aucun fait inexplicable et n'évoque aucune des transmissions radio rapportées par Charles Berlitz dans son best-seller sur le Triangle des Bermudes. Les avions, perdus en mission, auraient en fait été victimes d'une panne de carburant et ne pouvaient plus communiquer en raison de la trop grande distance qui les séparait de leur base. Quant aux navires disparus, ils auraient été pris dans des tempêtes ou victimes de défauts de fabrication qui les ont amenés à couler sans laisser de trace. Selon Larry Kusche, toutes les disparitions, loin d'être des mystères comme le prétendent certains auteurs, peuvent facilement s'expliquer en fonction des conditions météorologiques, de problèmes techniques ou d'accidents naturels (gaz, coraux, etc.)
Le nombre de disparitions rapportés, 69 navires et 129 avions en un siècle, n'est pas particulièrement élevé si l'on tient compte des facteurs suivants:
- Superficie (4 millions de km²).
- Importance des trafics maritime et aérien dans cette zone (une des plus fréquentée du globe).
- Importance des gisements d'hydrate de méthane et de l'activité tectonique de la région.
- Conditions météorologiques, chaotiques et imprévisibles sous ces latitudes.
Plusieurs prétendus naufrages se sont révélés par la suite de simples mystifications. Pour certains, le mystère reste à éclaircir. Pour d'autres, il n'y a pas de mystère, sauf peut-être la propagation de la légende sur la base de faits si minces.
Un documentaire diffusé en 2003 par la chaîne National Geographic (1) ne mentionne pas d'anomalie particulière mesurée dans cette zone, hormis une diminution légère du champ magnétique terrestre. Il rappelle en revanche qu'on y observe les plus violentes tempêtes du globe, avec parfois des vagues de huit mètres et plus de haut. En ce qui concerne le Vol 19, c'est l'hypothèse d'une erreur de navigation de l'instructeur, formé dans les Keys et ayant confondu la topographie des régions survolées avec celles-ci au point de croire que son compas magnétique était déréglé, qui est retenue comme la plus probable, leurs basses réserves de carburant étant responsables de la perte du groupe.
En 1975, le cabinet d'assurances Lloyd's de Londres indiquait que le Triangle des Bermudes n'était pas plus dangereux que d'autres routes maritimes internationales (2). En 2006, les compagnies d'assurances ne jugent pas utile de majorer leurs primes pour les navires ou avions amenés à traverser cette zone.
(1) National Geographic News, Bermuda Triangle: Behind the Intrigue, 15 décembre 2003.
(2) Article de Margaret Fuller pour le magazine Fate, avril 1975.
Mystère de la disparition du Vol 19.
Aux Etats-Unis, une des disparitions les plus célèbres liées au Triangle des Bermudes est sans conteste le cas du Vol 19, évenement qui amplifiera considérablement les légendes populaires.
- Décollage du Vol 19 de Fort Lauderdale à 14h10.
- Exercice de bombardement au-dessus des îles Hens and Chickens jusqu'à 15h.
- Exercice de navigation: premier virage vers le nord, cap 346° sur une distance de 73 miles (117km).
- Second virage, cap 241° sur 120 miles (193km).
- Retour prévu à Fort Lauderdale vers 16h.
- 15h40 à 17h50. Position exacte du Vol 19 inconnue.
- Une radio-triangulation effectuée à 17h50 réduit la position du Vol 19 dans un rayon de 100 miles autour du point 29°N 79°O et sa dernière direction 270°.
- L'hydravion Martin PBM-5 Mariner (BuNo 59225) décolle avec treize membres d'équipage de la base aéronavale de NAS Banana River (aujourd'hui Patrick AFB) à 19h27.
- Le PBM-5 explose en vol à 19h50, près du point 28°Nord 80°Ouest.
- Les Keys de Floride où pense se trouver le lieutenant Charles C. Taylor.
Le Vol 19, un groupe d'entraînement constitué de cinq avions de type TBM-1C Avenger construits par General Motors, avec quatorze membres d'équipage inexpérimentés, doit effectuer un exercice combiné de bombardement et de navigation au large de la cote orientale de Floride.
L'instructeur, le lieutenant Charles Carroll Taylor, âgé de 28 ans, a à son actif 2500 heures de vol, la plupart sur ce type d'avion, et chacun de ses élèves ne totalise qu'environ 300 heures de vol, dont approximativement 60 sur ce type d'avion. Chacun des cinq bombardiers-torpilleurs de l'US Navy décolle avec le plein de carburant pour une mission qui ne doit durer en principe que deux heures.
Le décollage est fixée à 13h45, mais un retard de Taylor à son arrivée à la base le repousse jusqu'à 14h10. Les conditions météorologiques de cet après-midi à Fort Lauderdale sont décrites comme "... vents favorables, état de la mer de modéré à houleux." (3)
Composition des équipages:
- FT-28. Pilote: lieutenant Charles C. Taylor, USNR. Equipage:
-
- Robert F. Harmon [AOM3c], USNR.
- Walter R. Parpart [ARM3c] USNR.
- FT-36. Pilote: capitaine Edward J. Powers, USMC. Equipage:
-
- Howell O. Thompson [Sergent], USMCR.
- George.R. Paonessa [Sergent], USMC.
- FT-3. Pilote: enseigne Joseph.T. Bossi, USNR. Equipage:
-
- Herman A. Thelander [S1c], USNR.
- Burt E. Baluk, JR. [S1c], USNR.
- FT-117. Pilote: capitaine George W. Stivers, USMC. Equipage:
-
- Robert P. Gruebel [Private], USMCR.
- Robert F. Gallivan [Sergent], USMC.
- FT-81. Pilote: 2nd Lieutenant Robert J. Gerber. Equipage:
-
- William E. Lightfoot [PFC, Private First Class], USMCR (4)
Les cinq Avenger décollent de Fort Lauderdale à 14h10 et doivent se diriger d'abord plein Est sur 120 miles (193km), puis après un premier virage vers le nord-nord-ouest (cap 346°) sur 73 miles (117km), puis un second virage les amèneront à suivre une direction sud-ouest (cap 241°) sur 120 miles pour rentrer à leur base, aux alentours de 16h. La mission doit durer un peu moins de deux heures. Tel est le plan de vol.
Les bombes d'exercices seront larguées 90km après le premier virage vers le nord-nord-ouest, au sud de Grand Bahama, vers les petites îles Hens and Chickens. Les communications radios entre les équipages captées par Fort Lauderdale indiquent que les exercices de bombardement s'effectuent correctement jusqu'à 15h, heure du second virage au sud-ouest. C'est à partir de ce moment que les problèmes commencent.
Une voix non identifiée demande à Edward J. Powers, le pilote du FT-36, ce que son compas indique. Powers est manifestement perdu et répond: "Je ne sais pas où nous sommes. On a du se perdre après le premier virage".
Le lieutenant Robert F. Fox, à bord du FT-74, qui commande un autre groupe de torpilleurs Avenger, chargé d'une mission d'entraînement similaire, capte l'échange radio du Vol 19 et en informe la base de Laudardale. Il répond ensuite sur la fréquence radio qu'il a capté: "Ici FT-74 pour l'avion ou le bateau qui s'appelle Powers: identifiez-vous pour que l'on puisse vous aider."
La réponse tarde, mais finalement un homme qui s'identifie comme FT-28 (Taylor) répond: "Mes deux compas sont en panne. Je cherche à rejoindre Fort Lauderdale, en Floride. Je suis au-dessus de la terre, je pense être au-dessus des Keys, mais je ne sais pas exactement où et je ne sais pas comment rejoindre Fort Lauderdale."
Fox l'informe que s'il est sûr d'être au-dessus des Keys, il doit voler vers le nord, c'est-à-dire placer son aile gauche au soleil. Mais apparemment Taylor est déjà arrivé à un point de confusion tel qu'il ne sait vraiment plus déterminer sa position. C'est pourtant un pilote expérimenté. Il pense être au-dessus des Keys, mais en réalité, il se trouve au-dessus d'une île des Bahamas! A noter que Taylor n'avait pas sa montre, outil indispensable à la navigation.
A 16h45, le FT-28 (Taylor) annonce: "Nous mettons le cap à 030° pour 45 minutes, ensuite nous volerons plein Nord. On sera sûr de ne pas être dans le golfe du Mexique."
Cette décision condamne à mort les cinq équipages. En virant vers le Nord au-dessus des Bahamas au lieu des Keys, Taylor entraîne sa formation, non vers la Floride, comme il le pense, mais en direction de la pleine mer! Il ne s'est pas rendu compte avoir volé aussi longtemps à l'Est vers les Bahamas, et pour une raison indéterminée il croit s'être dirigé vers le sud, vers les Keys. Cette fausse idée à laquelle s'est fermement accroché Taylor pour le reste du vol va avoir des conséquences fatales.
Pour le personnel de Fort Lauderdale, le Vol 19 et ses élèves sont perdus. Il propose donc à Taylor de basculer sur la fréquence d'urgence, moins chargée, mais Taylor refuse afin de ne pas perdre le contact radio avec ses équipiers. A environ 17h, Taylor annonce un changement de direction: "On prend le cap 090° pendant dix minutes. Les cinq avions se dirigent donc plein Est, et s'éloigne de plus en plus des côtes. Au même moment, un équipier est entendu sur la fréquence: "Ce n'est pas vrai... si on allait vers l'ouest on pourrait facilement rejoindre la base, mais dirigez vous vers l'ouest bon sang!"
La panique commence à s'installer parmi les quatorze membres d'équipage. Pour ne rien arranger, les conditions météorologiques se dégradent, avec de forts vents et une mer démontée, et les contacts radio deviennent de plus en plus mauvais. A 17h15, un bref message de Taylor annonce que le Vol 19 se dirige maintenant vers l'Ouest.
A 18h20, Taylor comprend que les chances de retrouver les côtes sont faibles. Il demande à ses équipiers: "Restez en formation serrée... Nous devons nous attendre à ammerir... Dès que l'un d'entre vous aura moins de 40 litres de fuel dans ses réservoirs, on descendra tous ensemble."
Plusieurs stations radio qui triangulent estiment la position du Vol 19 dans un rayon de cent miles (160km) autour du point 29° Nord et 79° Ouest. Les cinq Avenger sont certainement au nord des Bahamas, et bien loin des côtes de la Floride. Mais les mauvaises transmissions radio ne permettent pas de fournir ces informations aux équipages.
A 19h04, un faible message radio est entendu sur les ondes: "FT... FT..." Seul l'indicatif est reconnaissable dans le message. C'est la dernière transmission radio du Vol 19 captée par Fort Lauderdale. Les cinq avions ont en principe du carburant pour voler jusqu'à 20h.
Toutes les vastes recherches entreprises par les navires de surface et les avions pour les retrouver menées jusqu'au soir du 10 décembre 1945 ont échouées, rien n'a permis de localiser l'endroit exact de la disparition du Vol 19, ni retrouver la moindre épave ou le moindre corps. Les recherches ont été abandonnées tant la mer était mauvaise. Il est supposé qu'ils se sont abîmés en mer quelque part à l'Est de la péninsule de Floride.
(3) McDonell, Michael (June 1973), Lost Patrol, Naval Aviation News, pages 8–16.
(4) Le troisième membre d'équipage du FT-81, le caporal Allan Kosnar, du Corps des Marines Reserve (USMCR), a obtenu une permission spéciale
Conclusions de l'enquête de l'US Navy.
L'enquête de la marine américaine montra que la cause de la disparition du Vol 19 était liée au lieutenant Charles Taylor, qui, se croyant au-dessus des Keys alors que sa formation survolait en fait des îles Bahamas, aurait pris un cap l'amenant en pleine mer, s'éloignant des côtes de la Floride au lieu de s'en rapprocher. Elle rappella que Taylor, un excellent pilote de combat, avait tendance à voler à l'intuition et s'était déjà perdu. Il avait même déjà du se poser en pleine mer et être secouru.
Mais à la demande de la mère de l'aviateur, et en l'absence d'élément probant, le rapport d'enquête conclu que les raisons de la disparition des cinq Avenger demeurent inconnues.
Malgré tout, aujourd'hui, des mystères plannent toujours autour de cette disparition:
- Malgré les nombreuses recherches effectuées, non seulement celles effectuées officiellement après la disparition du Vol 19, mais également celles engagées par des enquêteurs officieux et des passionnés au cours des soixante dernières années, aucune trace des cinq Avenger n'a été retrouvé.
- Pourquoi tous les compas des avions sont-ils tombés en panne? En effet, parmi les cinq avions, il y avait cinq compas de navigation. Cela serait une invraisemblable coïncidence que tous soient tombés en panne en même temps!
- Pourquoi le lieutenant Charles C. Taylor n'avait-il pas sa montre, alors qu'il savait pertinament qu'il n'y a pas d'horloge dans le cockpit? Il savait qu'il avait besoin de chronométrer ses temps de vol pour ses calculs de navigation! Peut-on raisonnablement envisager que Taylor, un pilote confirmé, responsable de la vie des hommes de sa formation, soit parti en mission sans le plus élémentaire des matériels pour voler? Pourquoi les élèves pilotes n'ont pas été capables de faire une navigation qui est la base élémentaire du pilotage. En qualité d'élèves, rien ne les dispensait de faire leur propre navigation en parallèle avec le leader. Avaient-ils tous également oubliés leurs montres?
PBM-5 Mariner: une autre disparition mystérieuse le même jour.
Un peu moins connu, mais tout aussi mystérieuse est la disparition le même jour, et dans le même secteur, d'un hydravion de sauvetage Martin PBM-5 Mariner parti à la recherche des cinq Avenger.
Alors qu'il devient évident que le Vol 19 est perdu au-dessus de l'océan, de nombreux navires et bases aériennes sont mis en état alerte. A 19h37, deux hydravions de type Martin PBM-5 Mariner sont envoyés pour localiser et ramener les cinq Avenger: leurs indicatifs sont Training 32 (Training-Three-Two) et Training 49 (Training-Four-Nine).
Les deux hydravions décollent à 19h27 de la base navale de NAS Banana River (Patrick AFB). Training 32 est envoyé plein Est, vers les Bahamas. Training 49 suit les côtes de la Floride quelques minutes avant de prendre un cap Nord-Est, direction le large. Training 49 ne rentrera jamais à sa base, et aucun débris ni aucun des treize membres d'équipage ne sera retrouvé.
A 19h50, deux navires rapportent avoir vu une explosion dans le ciel à l'endroit où était sensé se trouver Training 49, suivie de flammes sur l'océan. Ces informations accréditent la thèse de l'explosion en vol. D'ailleurs, le Mariner, surnommé la "Citerne volante" (Flying Tanker) est connu pour ses odeurs de vapeurs d'essence qui se répandaient dans le fuselage, et présentent donc un risque d'explosion.
Membres d'équipage de Training 49:
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- Lieutenant Walter G. Jeffery, USN (pilote).
- Lieutenant Harrie G. Cone, USN (copilote).
- Enseigne Roger M. Allen, USN.
- Enseigne Lloyd A. Eliason, USN.
- Enseigne Charles D. Arceneaux, USN.
- Robert C. Cameron [RM3], USN.
- Wiley D. Cargill, Sr. [Seaman 1st], USN.
- James F. Jordan [ARM3], USN.
- John T. Menendez [AOM3], USN.
- Philip B. Neeman [Seaman 1st], USN.
- James F. Osterheld [AOM3], USN.
- Donald E. Peterson [AMM1], USN.
- Alfred J. Zywicki [Seaman 1st], USN.
Recherches laborieuses des cinq épaves du Vol 19.
En 1986, au cours des recherches en mer des débris de la navette spaciale Challenger, une épave d'Avenger est retrouvée par hasard. Le chasseur d'épaves John Myer parvient à le renflouer en 1990, convaincu qu'il s'agit d'un des cinq bombardiers disparus en 1945. Mais hélas pour lui, les numéros d'identification ne correspondent pas.
En 1991, cinq autres épaves d'Avenger furent découvertes au large des côtes de Floride. Mais là également, les numéros de série des moteurs révèlent qu'il ne s'agissait pas du Vol 19. De plus, les cinq épaves en question sont assez dispersées les unes des autres: approximativement 2.5km (1.5 mile) entre elles. Les numéros de série montrent qu'il s'agissait en fait d'avions perdu en mer entre 1942 et 1946.
En 1992, d'autres recherches parviennent à localiser des débris d'avions au fond de l'océan, mais aucun d'entre-eux ne peut être identifié.
Vol 19 et Triangle des Bermudes dans la culture populaire américaine.
En juin 1973, un article paru dans l'édition du journal Naval Aviation News décrivait l'histoire de la disparition du Vol 19:
"Five Avengers are airborne at 1400 on a bright sunny day. The mission is a routine two-hour patrol from Fort Lauderdale, Fla. due east for 150 miles [241 km], north for 40 miles [64 km] and then return to base. All five pilots are highly experienced aviators and all of the aircraft have been carefully checked prior to takeoff. The weather over the route is reported to be excellent, a typical sunny Florida day. The flight proceeds.
At 1545 Fort Lauderdale tower receives a call from the flight but, instead of requesting landing instructions, the flight leader sounds confused and worried. "Cannot see land," he blurts. "We seem to be off course." "What is your position?" the tower asks.There are a few moments of silence. The tower personnel squint into the sunlight of the clear Florida afternoon. No sign of the flight. "We cannot be sure where we are," the flight leader announces. "Repeat: Cannot see land.
Contact is lost with the flight for about 10 minutes and then it is resumed. But it is not the voice of the flight leader. Instead, voices of the crews are heard, sounding confused and disoriented, "more like a bunch of boy scouts lost in the woods than experienced airmen flying in clear weather." "We can't find west. Everything is wrong. We can't be sure of any direction. Everything looks strange, even the ocean." Another delay and then the tower operator learns to his surprise that the leader has handed over his command to another pilot for no apparent reason.
Twenty minutes later, the new leader calls the tower, his voice trembling and bordering on hysteria. "We can't tell where we are ... everything is ... can't make out anything. We think we may be about 225 miles [362 km] northeast of base ..." For a few moments the pilot rambles incoherently before uttering the last words ever heard from Flight 19: "It looks like we are entering white water ... We're completely lost.
Within minutes a Mariner flying boat, carrying rescue equipment, is on its way to Flight 19's last estimated position. Ten minutes after takeoff, the PBM checks in with the tower ... and is never heard from again. Coast Guard and Navy ships and aircraft comb the area for the six aircraft. They find a calm sea, clear skies, middling winds of up to 40 miles per hour [64 km/h] and nothing else. For five days almost 250,000 square miles [647,000 km²] of the Atlantic Ocean and Gulf are searched. Yet, not a flare is seen, not an oil slick, life raft or telltale piece of wreckage is ever found.
Finally, after an extensive Navy Board of Inquiry investigation is completed, the riddle remains intact. The Board's report is summed up in one terse statement: "We are not able to even make a good guess as to what happened."
En avril 1962, l'écrivain Allan W. Eckert publia une nouvelle populaire sur la disparition du Vol 19. Cet article The Lost Patrol écrit pour le Magazine American Legion était le premier à avancer une hypothèse "surnaturelle" à ce mystère.
Mais en 1964, c'est encore un autre écrivain et journaliste, Vincent Gaddis, pour le magazine Argosy, qui relia la disparition du Vol 19 aux autres mystères liés au "Triangle des Bermudes". C'est d'ailleurs lui qui employa pour la première fois cette expression "The Deadly Bermuda Triangle". D'autres auteurs suivirent son exemple sur l'hypothèse surnaturelle. Citons notamment John Wallace Spencer, Limbo of the Lost, 1969. Charles Berlitz, The Bermuda Triangle, 1974. Richard Winer, The Devil's Triangle, 1974. Et plusieurs autres...
Un film de science-fiction est sortit dans les salles de cinéma en 1973, Close Encounters of the Third Kind, en français Rencontre du Troisième Type, du producteur Steven Spielberg. Au début du film, le scientifique français Claude Lacombe (rôle interprété par François Truffaud) retrouve les cinq Avenger du Vol 19, en parfait état de marche, en plein désert de Sonora, au Nouveau-Mexique.
Close Encounters of the Third Kind
En 2005, la mini-série TV de science-fiction The Triangle, produit pour la chaine Sci-Fi (aujourd'hui Sy-Fy) par Dean Devlin et Bryan Singer (Stargate The Movie, Independence Day), tente d'apporter une autre explication surnaturelle à la disparition du Vol 19: les cinq avions auraient tout simplement disparus dans une faille temporelle du Triangle des Bermudes et se seraient retrouvés et écrasés en mer... à notre époque!
Article modifié le 12 mai 2015.
Sources principales:
• Flight 19 (Wikipedia.org)
• Bermuda Triangle (Wikipedia.org)
1 comment:
*** Mon ressenti sur l'Affaire du vol 19
-->
Visiblement, le Lieutenant Taylor n'était pas en état de voler, et encore moins de diriger une escadrille...
Il l'avait dit... Le commandement l'y a obligé... (pour cause de manoeuvres combinées)
Il y'a donc faute de commandement, faute lourde... puisqu'elle a directement entrainé la perte de QUINZE hommes!
Et pour couvrir celle-ci :
--les exigence de la Mom, et
--le triangle tombaient à point nommé...
G dit, DJA 6.6.2015 16: 44 GTU,
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