Forces armées de la République Islamique d'Iran en 2011

L'"Armée de la République Islamique d'Iran" est le nom usuel donné à l'Armée de Terre iranienne. En Iran, elle est également appelée Artesh, le nom perse pour "Armée". En 2007, d'après les estimations du Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion américain, elle compte 465000 soldats (235000 conscripts et 230000 professionels). A cela viennent s'ajouter 350000 réservistes. Soit un effectif total de 815000 hommes. En fait, l'Iran alligne deux forces terrestres parallèles subordonnées au haut-commandement militaire: l'Artesh, ou armée régulière, et les "Gardiens de la Révolution" également appelés Pasdarans.



Bref historique.

1° Antiquité et Moyen-Age.

Une armée régulière existe en Iran depuis le début de l'empire perse, au 6ème siècle avant JC. Les armées permanentes étaient généralement employées aux confins de l'empire, tandis que des mercenaires et des armées de conscripts étaient recrutés, de manière temporaire, pour assurer l'ordre à l'intérieur du pays. Le noyau dur des troupes régulières et de la Garde impériale était appelé les "Immortels", corps d'armée d'élite fondé en 580 avant JC par Cyrus le Grand.

Les Immortels sont remplacés par le Junishaput Shahanshah (nom du monarque perse qui se traduit par "Roi des Rois", l'équivalent du titre d'Empereur), au cours de la Dynastie Sassanide (224-651), après une période d'instabilité et de chaos.

Après l'invasion arabe de l'Iran et la résurgence des dynasties iraniennes, une nouvelle armée nationale et permanente est créée sous le nom de Qazelbash, pendant la Dynastie Safavid (1501-1736).

La période Qajar (1785-1925) voit plusieurs tentatives pour remodeler l'armée iranienne selon des standards occidentaux, avec cependant des résultats mitigés.

Photo ci-dessous: armure de la cavalerie iranienne, datant de 1450, conservé au Metropolitan Museum of Art de New-York. 7 février 2007.



2° Période pré-révolutionnaire (1925-1978).

Après l'arrivée de la Dynatie Palhavi au pouvoir, en 1925, la constitution d'une nouvelle "Armée impériale iranienne" devient une priorité. Des réformes profondes, entreprises avec la présence et l'aide de nombreux conseillers militaires occidentaux, pendant les cinquantes prochaines années, conduit l'armée iranienne à occuper la cinquième position dans le classement mondial des puissances militaires, en terme d'effectif.

Au cours des années septantes, les "Forces armées impériales iraniennes", telles qu'elles sont alors appelées, connaissent une transformation radicale et une montée en puissance rapide.

En 1979, l'armée de terre iranienne dispose d'une force blindée ou mécanisée d'environ 285000 hommes. Organisée en trois Corps d'Armée, avec leur QG implanté à Téhéran, à Shiraz (dans le sud) et à Kermanshah (près de la frontière irakienne). A la fin de cette décénnie, un plan additionnel pour la création d'un quatrième Corps d'armée (QG dans le complexe de Chah Bahar) est entrepris.

Les formations principales se présentent comme suivant:

• Trois divisions blindées (plus une quatrième en cours de formation à Sistan Baluchestan). Chacune d'entre-elles comprenant six bataillons de chars et cinq bataillons d'infanterie mécanisée.

• Trois divisions d'infanterie.

• Deux divisions de la Garde Impériale.

• Quatre brigades indépendantes (une blindée, une d'infanterie, une aéroportée, et une de forces spéciales).

• Un commandement de l'aviation de l'armée de terre.

Ces formations de combat, soutenues par leurs unités de soutien logistique habituelles, sont opérationnelles à 85%.

Photo ci-dessous: F-14 Tomcat acheté par l'Iran avant la révolution islamique.



3° Période post-révolution (1979-Présent).

Immédiatement après la révolution islamique de 1979, une série de purge privent l'armée d'une grande partie de ses officiers expérimentés et entraînés à l'occidentale. Le dernier commandant en chef de l'armée impériale, le général Gholam Ali Oveisi, est assassiné à Paris en 1984. Il est remplacé par le général Gharebaghi, qui a tôt fait de démanteler l'armée impériale et de la remplacer par la nouvelle "Armée de la République Islamique d'Iran". Ces purges affaiblissent considérablement la valeur des forces armées iranienne, particulièrement au début de la Guerre Iran-Irak (1980-1988).

Un nouveau corps d'officiers, formés par leur expériences accumulées pendant le conflit, voit le jour, et réduit considérablement l'aide militaire étrangère. Après la guerre, l'armée iranienne poursuit une profonde restructuration, plus ou moins secrètement. Après cette période de troubles, l'Artesh reprend sa croissance, tant en effectifs qu'en capacité.

En 1987, l'Artesh est organisé de la manière suivante:

• Trois divisions mécanisées. Chacune composée de trois bataillons blindés et six bataillons mécanisés, organisés en trois brigades.

• Sept divisions d'infanterie.

• Une division de forces spéciales (avec quatre brigades).

• Une brigade aéroportée.

• Un commandement de soutien aérien.

Ainsi que plusieurs brigades blindées indépendantes, et une force de défense côtière.


Structure et organisation actuelles de l'Artesh.

L'organisation, l'ordre de bataille et le système d'identification des forces armées iraniennes varient d'une source à l'autre. L'évolution des unités militaires reste souvent opaque aux renseignements étrangers. Parfois, il y a confusion entre les identifications de brigades et de divisions. Durant la Guerre Iran-Irak, parfois, des brigades formaient le noyau de nouvelles divisions, et retournaient au sein de leur formation d'origine après la fin des hostilités.

Le magazine Jane's indique que l'armée iranienne compte trois commandements d'armées, avec douze divisions.

L'institut International d'Etudes Stratégiques (IISS), un institut de recherche britannique, rapporte dans sa "Balance Militaire 2008", cinq QG régionaux de Corps d'armée, quatre divisions blindées et six divisions d'infanterie, avec également plusieurs brigades indépendantes, une brigade de forces spéciales, deux divisions de commandos, plus une brigade aéroportée. Il existe en outre six groupes d'artillerie, et des forces de soutien d'aviation. Le nombre de divisions ne change pas beaucoup d'une année à l'autre. L'armée iranienne comprend la 23ème Division de forces spéciales, formée en 1993-1994, et la 55ème Division de parachutistes. Une autre source indique de cette 23ème Division constitue une des unités les plus professionnelles de l'Artesh, avec 5000 militaires de carrière et pratiquement aucun conscript.

Les divisions blindées régulières, et cela inclut la 92ème Division blindées, sont chacune subdivisées en trois brigades.

L'armée régulière (Artesh) compte un nombre de brigades et de groupes indépendants, bien qu'il n'existe aucun renseignement fiable sur leur nombre et leurs effectifs. Ces formations incluent une brigade logistique, une brigade d'infanterie, une brigade aéroportée, des brigades de forces spéciales (Takavaran), et cinq brigades/régiments d'artillerie. Il existe également des unités de défense côtière, un nombre grandissant de groupes de défense aérienne et d'unités logistiques et de soutien, entre quatre et six unités de l'aviation de l'armée de terre dotées d'hélicoptères.

On note une variété de rapports non vérifiables. Certaines sources affirment que les petites formations légères de l'Artesh comprennent chacune un groupe de forces aéromobiles, créées après la guerre Iran-Irak. Ces formations incluent la 29ème Division de forces spéciales, formée en 1993-1994, et la 55ème Division de parachutistes.

D'autres sources non confirmées indiquent que les forces commandos de l'armée régulière et des Pasdarans sont regroupées et intégrées dans un Corps d'environ 30000 soldats, qui dispose de capacités propre en hélicoptères d'attaque et de transport d'assaut. Des troupes aéroportées et des troupes des forces spéciales ont été aperçues s'entraînant ensemble dans la région de Shiraz.

Il est également indiqué que l'Iran est aujourd'hui un des cinq pays dans le monde ayant des capacités de mener des opérations de "cyber-attaques" (1). Assez récemment, la Chine a accusé les Etats-Unis d'avoir mené contre l'Iran des cyber-attaques, par l'intermédiaire de Twitter et de Youtube, dans l'intention de créer des troubles. On rapporte également qu'au début de 2010, deux unités iraniennes de Cyber-Guerre se sont installées à Zanjan et Isfaphan.

L'Armée des Gardiens de la Révolution, quant à elle, constitue une véritable armée parallèle, bien distincte de l'armée régulière, qui dispose de ses propres formations (blindées, infanterie, forces spéciales, forces aériennes et forces navales). Elle alligne un effectif de 125000 soldats, et contrôle également les milices paramilitaires Basij, fortes de 90000 hommes. Soit un effectif total d'environ 215000 hommes.


(1) Iran among 5 states with cyber warfare capabilities: US institute


Du côté de l'Armée de l'Air iranienne.

1° Période impériale (1920-1979).

La Force Aérienne impériale iranienne (Imperial Iranian Air Force, IIAF) est une des branches des forces armées du Shah d'Iran, au même titre que l'Armée de Terre ou la Marine impériale iranienne. Elle est créée par Reza Shah Palhavi en 1920, et devient opérationnelle avec la fin d'instruction et la qualification de ses premiers pilotes, le 25 février 1925. Et après la révolution en 1979, elle sera rebaptisée "Force aérienne de la République Islamique d'Iran".

Photos ci-dessous: 1° Principaux officiers généraux de l'IIAF posant devant un De Havilland Tiger Moth, le 25 août 1933. Ahmad Khan Nakhitchevan (quatrième en partant de la gauche) est le commandant en chef de l'aviation iranienne, et le capitaine Azami (cinquième), le commandant de l'Ecole d'aviation de Téhéran. 2° F-4E Phantom II ravitaillés par un KC-135R Stratotanker de la force aérienne impériale iranienne, durant la guerre Iran-Irak.



La première tentative pour acheter des avions aux Etats-Unis échoue en 1920, en raison des traités de limitation des armements, après la Grande Guerre, et du refus de Washington d'exporter du matériel militaire.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'inventaire de l'IIAF consiste entièrement en avions d'origine européenne, et en particulier britannique. Bien que l'Iran se soit déclarée officiellement neutre, la Grande-Bretagne et l'URSS l'envahissent fin août 1941. Reza Shah doit alors abdiquer et céder son trône à son fils, Mohammed Reza Palhavi. L'aviation iranienne est détruite ou démantelée, et ses bases aériennes sont occupées par les Alliés jusqu'à la fin des hostilités.

Après ce conflit, l'IIAF est entièrement reconstituée, ses avions provenant principalement des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. Au cours des années soixantes, l'IIAF achète 90 Canadair Sabre (F-86 américain fabriqués sous license) provenant des surplus de la Royal Canadian Air Force (RCAF), mais ceux-ci seront ensuite cédés au Pakistan.

Au cours des années septantes, l'IIAF devient l'unique force aérienne étrangère (hors Etats-Unis) à recevoir des Grumman F-14 Tomcat. Après la révolution islamique, ils seront progressivement retirés du service opérationnel en raison de l'embargo américain et du manque de pièces détachées, à l'instar des autres types d'avions ou d'hélicoptères d'origine américaine. L'Iran adoptera alors la "cannibalisation", c'est-à-dire la pratique qui consiste à prélever des pièces sur des avions endommagés ou immobilisés pour réparer les autres.

Photo ci-dessous: F-4D Phantom II de l'IIAF sur la base aérienne de Shiraz, 16 avril 1974.


L'IIAF tente également d'acquérir 150 General Dynamics F-16 Fighting Falcon à partir de 1976, mais la livraison sera annulée après l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeini, ces avions étant alors reversés à la Force Aérienne israélienne.


2° Révolution islamique et Guerre Iran-Irak (1979-1989).

La chute du Shah et la révolution islamique en février 1979 modifient l'organisation des forces armées iraniennes. L'armée de l'air est rebaptisée "Force Aérienne de la République Islamique d'Iran" (Islamic Republic of Iran Air Force, IRIAF), et hérite largement du matériel de l'ancienne IIAF. En raison de l'embargo sur les armes décrété par l'Occident, l'Iran se tourne vers la Russie et la Chine populaire pour se fournir en nouveaux équipements.

Dans le chaos post-revolutionnaire, l'IRIAF perd cependant la majorité de ses officiers expérimentés, essentiellement ceux qui sont demeurés fidèles au Shah et les pro-US. Le personnel de l'IRIAF est ainsi décimé par les purges, beaucoup de pilotes étant emprisonnés ou s'exilant à l'étranger. Ces défections ont pour conséquences de diminuer grandement la valeur et les capacités de combat de l'aviation au début du conflit Iran-Irak. Ainsi, entre février 1979 et juillet 1980, l'IRIAF se retrouve avec des effectifs pratiquement reduits de moitié.

Les soudaines attaques de l'aviation irakienne (IrAF) contre six aérodromes et quatre autres installations iraniennes, lancées dans l'après-midi du 22 septembre 1980, sont une surprise complète et provoquent un choc au sein de l'IRIAF, qui en est encore à la moitié de sa réorganisation entreprise un an plus tôt. Néammoins, cette offensive aérienne irakienne est moins dévastatrice que l'Iran ne le craignait, et provoque somme toute relativement peu de dommage. L'IRIAF réplique sévèrement à l'invasion irakienne. Les 140 McDonnell Douglas F-4 Phantom II s'en prennent aux aérodromes, aux installations pétrolifères et aux systèmes de communications irakiens. L'intense activitée de l'IRIAF dans l'espace aérien irakien, au cours de la première semaine de guerre, oblige l'IrAF à se maintenir dans une posture défensive. Les dommages sèvères infligés aux raffineries et aux plate-formes de forage de Saddam Hussein le forcent à interrompre ses exportations de pétrole brut pendant plusieurs années.

Après cette semaine déterminante, et en raison d'une situation de crise dans la province du Khuzestan, l'IRIAF est massivement jettée dans la bataille terrestre, principalement dans les régions de Khoramshahr, Ahvaz et Dezful. Là, les performances et la supériorité de l'IRIAF sur l'IrAF surprennent grandement les observateurs extérieurs et les services de renseignement étrangers. Les attaques aériennes iraniennes contre les colonnes de véhicules et les voies de ravitaillement ennemies sappent progressivement la puissance et l'intensité de l'offensive irakienne. En raison des lourdes pertes en hommes et en blindés, ainsi que des dommages subis par ses installations pétrolifès et ses réseaux de communications, Bagdad se voit contraint de stopper son offensive. Cependant, l'IRIAF paie très cher ses succès, perdant des douzaines de pilotes parmis les mieux entraînés et expérimentés, au cours de la période entre septembre et décembre 1980.

Bien que le niveau de préparation de l'IRIAF augmente significativement au cours des mois suivants, son rôle global et son influence sur le déroulement du conflit vont aller en diminuant, le gouvernement islamique iranien donnant la priorité à la formation des milices du Corps de Gardiens de la Révolution et de sa composante aérienne.

Après la reconquête de la plupart des territoires iraniens perdus, à la fin du printemps 1982 la situation de l'IRIAF change radicalement. D'une nature jusqu'alors offensive, elle est maintenant reléguée principalement à des missions de défense aérienne. Elle n'en poursuit pas moins ses incursions contre les cibles industrielles et militaires en Irak, mais à une bien moindre intensité. Simultanément, l'IRIAF doit apprendre à maintenir opérationnelle sa flotte d'avions et d'hélicoptères d'origine américaine, malgré les sanctions des Etats-Unis. Pour contrebalancer les pénuries, l'Iran commence alors à développer sa propre industrie aéronautique. Ces efforts resteront secrets et dissimulés au reste du monde jusqu'à récemment.

Malgré l'embargo américain, l'Iran parvient tout de même à obtenir des armes et une quantitée limitée de pièces de rechange venant des Etats-Unis, par des moyens détournés. L'exemple le plus connu est l'Affaire Iran-Contragate, où des armes américaines sont vendus secrètement et illégalement par le président Ronald Reagan. Dans cette affaires, Israel sert d'intermédiaire entre les Etats-Unis et l'Iran.

En 1984 et 1985, l'IRIAF se retrouve confrontée au renforcement et à une meilleure organisation de l'IrAF. En effet, maintenant Saddam Hussein se fournit en chasseurs et en chasseurs-bombardiers auprès de la France et de l'Union Soviétique. L'aviation irakienne entame alors une campagne de bombardements des villes et des installations pétrolifères iraniens dans le Golfe Persique. Ces engagements sont connus aujourd'hui sous les désignations de "Guerre des Tankers" ou "Guerre des Villes". Pour se défendre contre un nombre croissant de raids aériens ennemis, l'IRIAF compte essentiellement sur son importante flotte de Grumman F-14 Tomcat, utilisés en tant qu'avions de détection radar avancée (pour d'autres types d'avions) et chasseurs de supériorité aérienne. Ces F-14 sont principalement déployés au-dessus de l'île de Khark, le plus grand terminal pétrolier iranien, et de Téhéran. Entre 1980 et 1988, les Tomcat iraniens livreront ainsi plus de 300 engagements contre les chasseurs, chasseurs-bombardiers et bombardiers de l'IrAF.

Confronté à l'épineux problème du manque de pièces détachées, pendant presque toute la durée du conflit, l'IRIAF met en place le système de la "cannibalisation" de son inventaire aérien, c'est-à-dire la pratique consistant à prélever des pièces sur des avions ou hélicoptères endommagés, pour maintenant les autres en état de vol opérationnel.

L'IRIAF se retrouve même impliquées dans une série d'"incidents" avec l'aéronavale américaine dans le Golfe Persique. Entre août 1987 et avril 1988, des affrontements entre l'IRIAF et l'aviation embarquée de l'US Navy se déroule régulièrement, ce qui a pour conséquence d'épuiser petit à petit les capacités de l'Iran à défendre son espace aérien.

Photo ci-dessous: Lockheed C-130 Hercules de l'IRIAF, 21 décembre 1988.



3° Période d'après guerre (1988-Présent).

Immédiatement après la fin de la Guerre Iran-Irak, l'IRIAF se reconstruit partiellement en achetant des chasseurs MiG-29 et des bombardiers Su-24 à l'Union Soviétique. Parallèlement à cela, elle acquiert des F-7M et FT-7 (copie du MiG-21) auprès de la Chine populaire. Mais ces avions ne remplaceront jamais complètement les anciens types d'avions d'origine américaine, notamment les F-4 Phantom II, F-5 Tiger II et F-14 Tomcat. L'Iran développe également, grâce à son industrie aéronautique, des programmes de modernisation ou de remise à niveau des avions américains sus-mentionnés.

Durant la Guerre du Golfe de 1991, un certain nombre de pilotes irakiens ont fait défection et se sont refugiés avec leur machine à Iran. Après les hostilités, l'Iran a restitué les aviateurs irakiens internés, tout en gardant pour elle les avions, qui sont venus grossir les rangs de l'IRIAF. Il en va ainsi d'un Il-76 Adnan AWACS, de 24 Mirage F-1EQ et F-1BQ, de plusieurs MiG-21 Fishbed, MiG-23 et MiG-27 Flogger, MiG-29 Fulcrum, Su-17, Su-20 et Su-22M Fitter, Su-24 Fencer et Su-25 Frogfoot.

Photo ci-dessous: Lockheed P-3F Orion de l'IRIAF en mission de patrouille maritime dans le Détroit d'Hormuz, 1er août 1994.


En 2006, après que les médias iraniens aient publié des rapports suggérant que le Vénézuela est interessé de revendre 21 F-26 Fighting Falcon, un conseiller d'Hugo Chavez a confirmé à l'Associated Press que son pays considérait de céder sa flotte de F-16 à un autre pays, sans nommément citer l'Iran. En riposte à cela, Sean McCormack, un porte-parole du Département d'Etat, a averti Chavez que "sans le consentement des Etats-Unis, le Vénézuela ne pouvait pas transférer du matériel militaire d'origine américaine à un pays tier" (2).

Selon Moscow Defense Brief, un magazine bi-mensuel russe publié en langue anglaise, la Russie a fourni à l'Iran 6 Su-25BK, avions d'entrainement d'attaques au sol, 21 Mi-171 et 12 Mi-171Sh, hélicoptères de transport dérivés du Mi-8 Hip, ainsi que 3 Mi-17B-5 d'évacution médicale, entre 2000 et 2006. Un programme de modernisation et de réparation des MiG-29 et Su-24 de l'IRIAF a également été lancé par la Russie, pour un montant total de 700 millions de dollars.

Le 22 septembre 2009, au cours de la Parade aérienne annuelle de Téhéran, l'Il-76 Adnan est entré en collision avec un F-5E. Les deux machines se sont écrasée au sol, tuant tous les sept membres d'équipage.

Photo ci-dessous: Lockheed C-130H Hercules de l'IRIAF, 3 décembre 2010.


Estimation des unités de l'IRIAF en 1993.
(Source: Jane's Sentinel, Islamic Republic of Iran Air Force, 1993)

Bases aériennes tactiques | Localisation | Types d'avions | Unités.

- TAB1 | Mehrabad | F-5E Tiger II | Squadron.
- TAB1 | Mehrabad | F-7M (MiG-21) Fishbed | Squadron.
- TAB1 | Mehrabad | F-14A Tomcat et MiG-29 Fulcrum | Squadron.
- TAB1 | Mehrabad | C-130H Hercules et Il-76 Candid | Squadron.
- TAB1 | Mehrabad | F27 Friendship | Squadron.

- TAB2 | Tabriz | F-4D/4E Phantom II | Squadron.
- TAB2 | Tabriz | F-5E Tiger II | Squadron.
- TAB2 | Tabriz | F-7M (MiG-21) Fishbed | Squadron.
- TAB2 | Tabriz | C-130H Hercules | Flight.

- TAB3 | Hamadan | F-6 (MiG-19) Farmer | Squadron.
- TAB3 | Hamadan | F-7M (MiG-21) Fishbed | Squadron.

- TAB4 | Dezful | F-4D/4E Phantom II | Squadron.
- TAB4 | Dezful | F-5E Tiger II | Squadron.

- TAB5 | Non identifiée

- TAB6 | Bushehr | F-4D/4E Phantom II | Squadron.
- TAB6 | Bushehr | F-7M (MiG-21) Fishbed | Flight.
- TAB6 | Bushehr | C-130H Hercules | Flight.

- TAB7 | Shiraz | F-5E Tiger II | Squadron.
- TAB7 | Shiraz | F-14A Tomcat et MiG-29 Fulcrum | Squadron.
- TAB7 | Shiraz | C-130H Hercules et Il-76 Candid | Squadron.
- TAB7 | Shiraz | F27 Friendship | Flight.


Liste d'inventaire de l'aviation iranienne (1922-Présent)

Parmi l'inventaire actuel des avions de l'IRIAF, notons:

Type d'avions | Origine | Mission | Années de livraison | Quantitée | Remarque.


Chasseurs de supériorité aérienne.

• F-14A Tomcat Etats-Unis | Supériorité aérienne | 1974-1979 | 44 livrés | 24 opérationnels en 2009.

Mirage F-1EQ et F-1BQ | France | Supériorité aérienne | 1991 | 24 en service en 1991.

• MiG-29B/UB Fulcrum-A | Russie | Supériorité aérienne | 40 en service.


Multirôle.

• Shenyang F-6 Farmer | Chine | Multirôle | Années 1960 | 18 en service | Copie du MiG-19.

• F-4D/E Phantom II | Etats-Unis | Multirôle | Années 1960 | 65 en service | Commande initiale de 224 exemplaires, stoppée en 1979.

• F-5E Tiger II | Etats-Unis | Multirôle | 1965 | 75 en service | Commande initiale de 166 exemplaires + 15 RF-5E, livraison stoppée en 1979.

• HESA Saeqeh | Iran | Multirôle | 2007-Présent | 5 en service | Commande initiale de 24 exemplaires, dérivé du F-5 américain.

Photos ci-dessous: 1° HESA Saeqeh iranien, un dérivé du F-5E. 2° biplace MiG-29UB Fulcrum-B (désignation nationale: Sharifi) de la Force Aérienne de la Republique Islamique d'Iran (IRIAF).




(2) Fox News, "Venezuela Threatens to Sell F-16 Fleet to Iran"


Equipement de l'Armée de Terre iranienne.

Les chars de bataille iraniens incluent 100 Zulfiger (M60 Patton), 480 T-72S, 75 T-62, 540 T-54/T-55/Type-59 d'origine russe, 168 M-48 et 150 M-60A1 Patton d'origine américaine, ainsi que 100 Chieftain Mk3/Mk5 d'origine britannique.

Photos ci-dessous: Char lourd Zulfiger, un dérivé iranien inspiré du M48/M60 Patton. Conçu par le brigadier-général Mir-Younes Masoumzadeh, et produit à partir de 1997. 21 septembre 2012.


La flotte d'hélicoptères de l'Armée de Terre de la République Islamique d'Iran (IRIAA) est composée principalement d'AH-1J/W Super Cobra, achetés aux Etats-Unis avant la révolution de 1979, ainsi que d'un nombre indéterminé de Panha 2091 Toufan, une version modernisée de l'AH-1J, construit sans droit de licence par les industries nationales Panha.

Photo ci-dessous: Dassault Falcon 20 de l'IRIAA, ici photographié sur l'aérodrome de Basel/Mulhouse en avril 1982.


Depuis 2010, les usines aéronautiques Qods fabriquent des drônes UAV, avec l'aide du Vénézuela, essentiellement pour le compte de son armée de terre. Essentiellement des Karrar, des Mohajer I/II/III/IV et des Saeghe.

Photos ci-dessous: matériel volant utilisé par l'armée de terre. 1° hélicoptère Esphahan (CH-47C) construit par les usines Panha. 2° Drone Mohajer IV.





Article modifié le 26 avril 2013.


Sources principales:
Iranian Armed Forces (Wikipedia.org)