Lockheed Martin F-35 Lightning II

Le Lockheed Martin F-35 Lightning II est un chasseur américain multirôle de cinquième génération utilisant la technologie dite "Furtive" (Stealth Fighter). C'est un monomoteur monoplace capable de remplir des missions tous temps (All Weather), des missions de supériorité aérienne et d'interdiction (Close Air Support), ainsi que des missions d'attaque, de guerre électronique (E-Warfare) et de reconnaissance/renseignement. La firme aéronautique Lockheed Martin est le maître d'oeuvre du F-35, avec des partenaires principaux comme Northrop Grumman et BAE Systems (en Grande-Bretagne). L'avion compte actuellement trois versions: le F-35A à décollage et atterrissage classique (Conventional Take-Off and Landing, ou CTOL), le F-35B à décollage court et atterrissage vertical (Short Take-Off and Vertical Landing, ou STOVL), et enfin le F-35C destiné à opérer à partir de porte-avions (Carrier Based, Catapult Assisted Take-Off and Arrested Recovery, ou CV/CATOBAR).

Le Lightning II est issu du prototype Lockheed Martin X-35, qui a remporté en 2001 le programme Joint Strike Fighter (JSF), face au Boeing X-32. Son développement est financé principalement par les Etats-Unis, avec des fonds supplémentaires provenant de pays partenaires, de l'OTAN et de proches alliés des USA, notamment le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, l'Italie, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas, et jusqu'à récemment, la Turquie. Plusieurs autres pays comme la Belgique, l'Espagne, le Japon, la Corée du Sud, l'Arabie Saoudite et Israel, ont commandé ou envisagent de commander l'avion. Mais de nombreuses critiques ont fait l'objet d'un examen minutieux, en raison des coûts faramineux de développement et de construction, de sa complexité technologique, de nombreux défauts (maladies de jeunesse) toujours en cours de correction ou de modification, et des dates de livraisons très en retard sur le calendrier.

Le F-35B est entré en service au sein de l'US Marine Corps le 31 juillet 2015, suivi par le F-35A de l'US Air Force le 2 août 2016, puis par le F-35C de l'US Navy le 28 février 2019. Le F-35 a été utilisé au combat pour la première fois par l'aviation israélienne en effectuant une "visite amicale" ou "publicitaire" au-dessus de Téhéran, le 6 décembre 2017. A cette occasion, le F-35 a démontré avec succès ses capacités furtives d'"invisibilité" face aux systèmes de défense aérienne et aux radars iraniens. Depuis, à de nombreuses reprises, l'aviation israélienne (IAF) a employé ses F-35I contre des cibles militaires du Hamas dans la Bande de Gaza, et du Hezbollah au Liban et en Syrie. Les planifications américaines prévoient d'acquérir 2,456 exemplaires du F-35 jusqu'en 2044, date à laquelle il formera l'ossature de la puissance aérienne tactique de l'US Air Force, de l'US Navy et de l'US Marine Corps, pour encore plusieurs décennies. Le Lightning II est prévu pour opérer jusqu'en 2070.


1. Historique du développement du F-35 (1993-2006)

1.1. Origine du programme Joint Strike Fighter (JSF)

Le F-35 est l'aboutissement du programme Joint Strike Fighter (JSF), en français "Chasseur d'Attaque Interarmées", qui de fait était la fusion de divers programmes antérieurs d'avions de combat destinés aux trois branches/services des forces armées américaines (USAF, USN et USMC), au cours des décennies 1980s et 1990s. L'un de ces programmes précurseurs était l'Advanced Short Take-Off and Vertical Landing (ASTOVL), développé par la Defense Advanced Research Projets Agency (DARPA), qui s'est déroulé de 1983 à 1994. ASTOVL visait à développer un successeur au Harrier, de conception anglaise, au sein de l'US Marine Corps (USMC) et de la Royal Navy (RN). Dans le cadre de ce programme ASTOVL, Lockheed menait également, en parallèle, des recherches sur le Supersonic STOVL Fighter (SSF), un avion de chasse STOVL supersonique furtif destiné à l'USAF et à l'USMC. La technologie clé de ce SSF était le Shaft Driven Lift Fan (SDLF) System, c'est-à-dire le système de poussée vectorielle par flux d'air d'une tuyère orientable de 90° (soit en position horizontale, soit en verticale), inspiré du système Vertical Take-Off and Landing (VTOL) du BAC Harrier britannique des années 1960s. Le concept de Lockheed était alors un monomoteur équipé du dispositif "canard", c'est-à-dire deux petites ailes delta installées devant les ailes principales, à l'instar du Dassault Rafale français et du Saab JAS-39 Gripen suédois, avec une masse de 24,000 lb (11,000 kg) à vide. L'ASTOVL est rebaptisé Common Affordable Lightweight Fighter (CALF), en français "Chasseur Léger Commun à prix abordable", et associait McDonnell Douglas et Boeing Aerospace en 1993. Ces deux firmes aéronautiques fusionneront le 1er août 1997, devenant Boeing McDonnell Douglas.

En 1993, le programme Joint Advanced Strike Technology (JAST) émerge suite à l'annulation des programmes Multi-Role Fighter (MRF) de l'USAF et Advanced Fighter-Attack (A/F-X) de l'US Navy. Le MRF était un projet de développement pour remplacer le F-16 de General Dynamics, mais la fin de la Guerre Froide, qui a permis de prolonger la durée de vie du Fighting Falcon, et le coût croissant de développement du F-22 Raptor y ont mis un terme. L'A/F-X, qui devait remplacer l'A-6 Intruder et mener au A-12 Avenger II, est lui annulé en 1991 en raison de problèmes techniques et de dépassement des coûts. La même année, l'arrêt du Naval Advanced Tactical Fighter (NATF), dont le but était de remplacer le F-14 Tomcat, est lui aussi victime de la fin de la Guerre Froide et des restrictions budgétaires. Le Département de la Défense (DoD) annonce la fin des deux projets MRF et A/F-X en septembre 1993, son attention et ses efforts portant désormais sur le programme JAST naissant.

Au fur et à mesure que le programme JAST progressait, le besoin d'un avion de démonstration conceptuelle est apparu en 1996, ce qui coïncidait avec la phase de démonstration en vol en vraie grandeur de l'ASTOVL/CALF. Comme le concept ASTOVL/CALF semblait compatible avec le projet JAST, les deux programmes ont finalement été fusionnés en 1994 sous le nom de JAST, celui-ci étant désormais au service de l'USAF, de l'USMC et de l'USN. JAST a été ensuite rebaptisé Joint Strike Fighter (JSF) en 1995, avec des propositions de STOVL par McDonnell Douglas, Northrop Grumman, Lockheed Martin et Boeing. Le JSF était censé remplacer à terme un grand nombre de chasseurs multirôles et chasseurs d'attaque dans les inventaires des Etats-Unis et de leurs alliés, notamment les Harrier, F-16, F/A-18, A-10 et F-117.

La participation internationale est un aspect essentiel du programme JSF, à commencer par celle du Royaume-Uni. De nombreux partenaires internationaux ayant besoin de moderniser leur force aérienne étaient intéressés par le JSF. Le Royaume-Uni a rejoint le JSF en tant que membre fondateur en 1995, et est ainsi devenu le seul partenaire de Niveau 1 du programme JSF. L'Italie, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, le Canada, l'Australie et la Turquie ont rejoint le JSF au cours de la phase de démonstration conceptuelle (CDP), l'Italie et les Pays-Bas en tant que partenaires de Niveau 2, les autres de Niveau 3. Par conséquent, le JSF a été développé en coopération avec des partenaires internationaux et disponibles pour l'exportation.


1.2. Compétition JSF

Boeing et Lockheed Martin ont été sélectionnés au début de 1997 pour le CDP, leurs avions de démonstration étant désignés respectivement X-32 et X-35. McDonnell Douglas a été éliminé, Northrop Grumman et British Aerospace ont rejoint l'équipe Lockheed Martin. Chacun de deux candidats en lice devait produire deux prototypes pour démontrer leurs capacités de décollage et d'atterrissage classiques (CTOL), de décollage et d'appontage sur porte-avions (CV), et enfin de décollage court et d'atterrissage vertical (STOVL). La conception de Lockheed Martin devait utiliser ses travaux sur le système SDLF menés précédemment dans le cadre du programme ASTOVL/CALF. Des recherches sur d'autres prototypes antérieurs incorporant des systèmes de poussée vectorielle similaires, tels que le Convair Model 200, le Rockwell XF-12 et le Yakovlev Yak-141, ont également été prises en considération. En revanche, le X-32 de Boeing employait un système de levage ou de décollage direct auquel la turbo-soufflante devait être reconfigurée lorsqu'elle était engagée en mode STOVL.

Forces Aériennes Françaises Libres (1940-1945)

Les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) sont la composante aérienne des Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre mondiale à partir du 18 juin 1940 jusqu'au 8 mai 1945. Elles cessent officiellement de porter ce nom à partir de juillet 1943, avec la fusion entre les FAFL et l'Armée de l'Air française de Vichy du général Henri Giraud. Mais elles restent communément désignées FAFL jusqu'à la libération de la France en juin 1944, lorsqu'elles deviennent réellement l'"Armée de l'Air française". Les FAFL sont commandées par Martial Henri Valin à partir de 1941, qui deviendra ultérieurement commandant de l'Armée de l'Air après la Deuxième Guerre mondiale, avec le grade de Général de Corps d'Armée.


1. FAFL en Afrique (1940-1943).

Le 17 juin 1940, cinq jours avant la signature de l'armistice franco-allemand à Rethondes, le premier "exode" de 10 aviateurs décolle de Bordeaux-Mérignac vers l'Angleterre. D'autres se joignent au général Charles de Gaulle depuis la France et l'Afrique du Nord française, entre juin 1940 et novembre 1942. Un contingent de volontaires venant de pays d'Amérique du Sud comme l'Uruguay, l'Argentine et le Chili est également créé, les cadres de la France Libre y étant recrutés sur place à titre personnel. D'un effectif de 500 hommes en juillet 1940, les rangs des FAFL passent à 900 en 1941, dont 200 aviateurs. Au total, 276 de ces hommes sont stationnés en Angleterre et 604 sur des théâtres d'opérations à l'étranger.

En été 1940, le général Charles de Gaulle nomme le colonel Martial Henri Valin, commandant en chef des FAFL. Au moment de sa nomination, Valin se trouve à la mission militaire française de Rio de Janeiro, au Brésil, et il doit assumer cette tâche jusqu'en février 1941. Il lui faut ensuite 45 jours pour se rendre à Londres afin de rencontrer de Gaulle. Ce n'est que le 9 juillet 1941 que Valin prend officiellement ses nouvelles fonctions, en succédant au commandant par intérim, l'amiral Emile Muselier.

Tous les avions des FAFL doivent être identifiés différemment de ceux de l'armée de l'air française de Vichy, qui continue à utiliser la cocarde tricolore d'avant-guerre. Afin de distinguer les forces fidèles à la France de Vichy, Charles de Gaulle choisit comme symbole de la France Libre la croix de Lorraine, c'est-à-dire une croix à deux bras horizontaux parallèles, le bras inférieur étant légèrement plus long que le bras supérieur. Cette croix est placée aux mêmes endroits sur les avions des FAFL où se trouvent les cocardes sur tous les avions militaires français, c'est-à-dire à l'arrière sur le fuselage et sur les faces inférieure et supérieure des ailes.

Photo ci-dessous: pour les distinguer des avions du gouvernement de Vichy et éviter toute confusion, la croix de Lorraine est placée sur chaque côté à l'arrière du fuselage, et sur les faces supérieure et inférieure de chaque aile. Ici, maintenance d'un moteur sur un Bristol Blenheim Mk.IV des FAFL sur une base britannique en Afrique du Nord, le 17 décembre 1941.

Les FAFL sont officiellement créées avec une unité composite sur la base aérienne de RAF Odiham le 29 août 1940, sous le commandement du Major Lionel de Marmier. L'une de ses premières tâches consiste à convaincre les gouverneurs généraux des colonies d'Afrique occidentale française de ne pas se soumettre aux ordres du gouvernement de Vichy, et de rallier les Français libres dans leur lutte soutenue contre les puissances de l'Axe, l'Allemagne et l'Italie.

L'opération Menace est un plan allié visant à persuader Dakar (comme de Gaulle le croit alors possible), en Afrique Occidentale Française (AOF) de se joindre à la cause alliée, ou de la capturer par la force. Parmi les unités participant à cette intervention, le nouveau Groupe de Combat Mixte (GMC) 1 des FAFL, dont le nom de code est "Jam", se compose de quatre squadrons, équipés de bombardiers Bristol Blenheim et d'avions de liaison et d'observation Westland Lysander. La bataille de Dakar (23-25 septembre 1940) qui en résulte est un échec pour les Alliés. Le port reste sous le contrôle de Vichy, les émissaires des FAFL sont arrêtés et emprisonnés à Dakar par les autorités de Vichy, et la position de de Gaulle est fragilisée.

Photo ci-dessous: De Gaulle avec le major-général Sir Edward Spears, représentant personnel de Churchill auprès des Français libres, en route pour Dakar en septembre 1940 à bord du paquebot néerlandais Westernland.

Toutefois, les forces françaises au Cameroun et au Tchad, en Afrique Equatoriale Française (AEF), se rallient à la cause gaulliste. Trois détachements d'unités de l'armée de l'air française, basés à Fort-Lamy (aujourd'hui N'Djamena) au Tchad, Douala au Cameroun, et Pointe-Noire au Congo français, composent un ensemble mixte d'avions Potez et Bloch, rallient et font ainsi partie des FAFL. Cependant, le Gabon reste fidèle à Vichy, aussi, au cours de la seconde moitié d'octobre 1940, les squadrons des FAFL se lancent dans des missions de photo-reconnaissance et de largage de tracts.

Le premier combat aérien entre Vichy et la France Libre a lieu le 6 novembre 1940, lorsque deux avions de l'Armée de l'Air de Vichy affrontent deux Lysander des FAFL près de Libreville. Les deux avions des FAFL subissent des dommages mais rentrent à leur base. Deux jours plus tard, les premiers aviateurs des FAFL sont abattus et faits prisonniers. Le 10 novembre 1940, Libreville est prise par les troupes terrestres de la France Libre, ce qui permet aux avions des FAFL d'opérer depuis la base aérienne qui était utilisée par leurs adversaires de Vichy quelques jours auparavant. L'attitude française à l'égard des combats est celle d'une guerre civile qui est en train d'être gagnée par la France Libre, Libreville ayant rejoint la cause gaulliste. Il se trouve que cela sera le seul cas où les deux factions françaises opposées s'affronteront ouvertement entre elles sur le territoire de l'AEF.

Philippe de Hauteclocque, plus connu sous son nom de résistance française "Leclerc", qui deviendra plus tard l'un des plus célèbres généraux de l'armée française de l'histoire, a de fortes ambitions en Afrique du Nord. Mais en décrivant ce qu'il attend des FAFL, il révèle souvent un manque total de compréhension de ce dont elles sont réellement capables. Lorsqu'il exige que l'aérodrome de Koufra en Libye, tenu par les Italiens, soit bombardé, on lui répond, en fait, que les squadrons n'ont pas la capacité de mener à bien une mission aussi importante, en particulier en raison du manque d'expérience dans la navigation sur de vastes territoires désertiques. La réaction de Leclerc, basée sur sa rage face au manque de soutien aérien lors de l'invasion allemande de la France, est horrible, et les relations entre lui et les FAFL se dégraderont rapidement. Une mission menée par le Groupe de Bombardement (GRB) 1 Lorraine récemment formé, le 4 février 1941, se termine de façon désastreuse lorsque, sur quatre Blenheim envoyés pour bombarder Koufra, un seul revient, en ayant fait demi-tour à l'aller en raison d'un problème de moteur. Ce n'est qu'en 1959 que l'épave d'un des trois autres avions sera retrouvé. Le 27 février 1941, les Français libres prennent l'aérodrome de Koufra, et la garnison ennemie se rend deux jours plus tard. Leclerc, pour sa part, considérera toujours l'aviation comme une sorte d'appendice, d'une importance si mineure qu'"elle peut aussi bien ne pas être du tout là pour soutenir les forces terrestres".

Après la chute de la France en juin 1940, des aviateurs français sont déterminés à poursuivre le combat contre l'Allemagne nazie. Certains de ces hommes rejoignent la RAF, tandis que d'autres intègrent directement les FAFL. Ces aviateurs qui ont rallié la RAF combattent dans les forces armées d'une nation étrangère, et enfreignent techniquement le droit civil français. En tant que tels, ils peuvent être considérés comme des mercenaires ou des flibustiers, et être accusés de désertion par une cour martiale. Le 15 avril 1941, de Gaulle émet une déclaration formelle, demandant que les ressortissants français de la RAF soit réincorporés dans les FAFL avant le 25 avril 1941. Tout le personnel effectuant ce transfert serait exempté de toute faute. Cependant, tous le personnel français ne se conforment à cette décision. Une partie du personnel qui avait quitté la Syrie et le Liban l'avait fait spécifiquement pour rejoindre la RAF, et sont opposés à de Gaulle. La RAF a accordé la citoyenneté britannique à ces hommes, afin de ne pas les aliéner. Si les FAFL disposent certes d'un certain nombre d'équipages (dont plusieurs ont volé dans la RAF), elles sont affaiblies par le manque de personnel au sol et de pièces de rechange pour leurs avions de fabrication française. Alors que les équipages du GRB 1 sont tous Français, le personnel au sol est initialement composé de techniciens anglais. L'arrivée au Moyen-Orient de l'ancien personnel au sol de l'Aéronavale (Aéronautique Navale) en provenance de Tahiti, en juillet 1941, est considérée comme un renforcement du personnel de maintenance des FAFL.

Le Groupe Bretagne est créé le 1er janvier 1942, avec certains objectifs en tête: Les avions américains Martin Maryland assurent des missions de reconnaissance à long rayon d'action, les Lysander, de fabrication anglaise, des missions de soutien rapproché, et les Potez des missions de liaison et de transport. Mais ce n'est que le 3 mars 1942 que les premières missions opérationnelles sont effectuées à partir d'Uigh el-Kébir, qui n'a été capturé que la veille. Le lendemain, cependant, un Lysander s'écrase à l'atterrissage, blessant son pilote, qui doit être évacué vers un hôpital. Le 7 mars, les FAFL remportent un certain succès lorsque des Lysander réussissent à détruire trois avions ennemis au sol à Um el-Aranel. L'un d'eux est poursuivi par un avion de chasse italien, mais il réussit à rentrer à la base, bien qu'il ait subi des dommages considérables.

Photo ci-dessous: un Martin 167F Maryland de fabrication américaine utilisé par les forces aériennes françaises. Sur le cliché présenté, le Maryland a été pris à l'Armée de l'Air de Vichy à Alep en Syrie, en novembre 1941, et sera par la suite récupéré par la Royal Australian Air Force.

Pendant la plus grande partie de l'année 1942, le Groupe Bretagne se concentre surtout sur les vols de liaison et d'entraînement. Pourtant, à la fin de l'automne, Leclerc veut compter sur les FAFL pour soutenir les offensives au sol contre les Italiens suite à la victoire de la 8e armée britannique contre l'Afrika Korps lors de la seconde bataille d'El Alamein (23 octobre - 11 novembre 1942) et le débarquement anglo-américain au Maroc lors de l'opération Torch (8-16 novembre 1942). Cependant, le manque de coopération entre l'état-major de Leclerc basé à Alger et les Alliés semble indiquer une lutte de pouvoir entre lui et de Gaulle puisque ce dernier est en charge des Forces Françaises Libres à Londres. Bien que les avions FAFL du squadron "Rennes" du Groupe Bretagne aient engagé les forces italiennes vers la fin de 1942 et le début de 1943, des problèmes avec l'armement et les avions eux-mêmes (principalement des problèmes moteurs entraînant des atterrissages forcés) entravent les activités des équipages. Le 23 janvier 1943, c'est la chute de Tripoli et la fin de la guerre aérienne pour le Groupe Bretagne.

Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, est le véritable début de la renaissance des Forces Aériennes Françaises Libres, grâce à la volonté du Président américain Franklin D. Roosevelt, de fournir 1,000 avions à de Gaullr, et les Français commencent à recevoir des avions de fabrication américaine pour reconstituer leurs unités existantes, et en créer de nouvelles. Le GCII/5 est la première unité constituée, celui-ci étant d'abord composé d'un seul squadron de chasseurs P-40 Tomahawk cédés par les United States Army Air Forces (USAAF) (1), en reconnaissance de ses liens avec le squadron La Fayette pendant la première guerre mondiale. Opérant depuis une base avancée à Thelepte, en Tunisie, les deux squadrons du GCII/5 combattent aux côtés des unités américaines pour éliminer les forces de l'Axe d'Afrique du Nord, jusqu'en mai 1943.

Photo ci-dessous: des Curtiss P-40F du squadron GC II/4 La Fayette, cédés par le 33rd Fighter Group des USAAF, sur l'aérodrome de Casablanca le 9 janvier 1945.

Le 1er juillet 1943, l'état-major général de l'Armée de l'Air de Vichy basé à Alger, sous l'autorité du général Henri Giraud, et l'état-major général des FAFL, sous l'autorité de de Gaulle (2), fusionnent et sont placés sous le commandement du général René Bouscat. Celui-ci entame la réorganisation de la nouvelle Armée de l'Air française, en intégrant tous les effectifs provenant de l'ex-Armée de l'Air de Vichy en Afrique du Nord et des FAFL. Ces forces comprennent une vingtaine de groupes différents équipés principalement de chasseurs Dewoitine D.520, de bombardiers Lioré-et-Olivier LeO 451 et Glenn Martin (de fabrication américaine), d'avions de reconnaissance Bloch MB.175, et d'un mélange d'avions de transport Amiots, Farmans et Potez 540.


(1) Durant la Seconde Guerre mondiale, l'aviation militaire américaine était en effet une composante de l'US Army, l'Armée de Terre. L'United States Air Force (USAF) ne deviendra réellement indépendante que le 18 septembre 1947.

(2) Charles de Gaulle et Henri Giraud, en désaccords persistants depuis la Conférence de Casablanca (14-24 janvier 1943), finissent cependant par mettre leurs différents de côté et par co-présider le Comité Français de Libération National (CFLN), créé le 3 juin 1943.

1er septembre - 6 octobre 1939 - Fall Weiss (Plan Blanc): invasion de la Pologne | Début de la Seconde Guerre Mondiale

L'invasion de la Pologne par la Wehrmacht, connue en Pologne sous le nom de "Campagne de septembre" (Kampania wrześniowa) ou de "Guerre défensive de 1939" (Wojna obronna 1939 roku), et en Allemagne sous le nom de "Campagne de Pologne" (Polenfeldzug) ou Planc Blanc (Fall Weiss), marque le début de la Deuxième Guerre mondiale. L'offensive terrestre allemande commence le 1er septembre 1939, une semaine après la signature du pacte Molotov-Ribbentrop entre l'Allemagne nazie et l'Union Soviétique. Les Soviétiques, de leur côté, attaquent la Pologne le 17 septembre. La campagne s'acheve le 6 octobre par la division et l'annexion de l'ensemble de la Pologne par l'Allemagne et l'Union Soviétique, aux termes du Traité frontalier germano-soviétique.

Les Allemands envahissent la Pologne par le nord, le sud et l'ouest le jour suivant l'"Incident de Gleiwitz". Au fur et à mesure de l'avance de la Wehrmacht, les forces polonaises se retirent de leurs positions avancées, près de la frontière germano-polonaise, vers des lignes de défense plus solides à l'intérieur du pays. Après la défaite polonaise lors de la bataille de la Bzura, à la mi-septembre, les Allemands obtiennent un avantage incontesté. Les forces polonaises se retirent alors au sud-est où elles se préparent à une longue défense de la tête de pont roumaine et attendent les secours promis par la France et le Royaume-Uni. Bien que ces deux pays aient conclu un pacte avec la Pologne et aient déclaré la guerre à l'Allemagne le 3 septembre, leur aide à la Pologne est finalement très limitée et symbolique.

Le 17 septembre 1939, l'Armée Rouge envahit l'Est de la Pologne, territoire tombé dans la "sphère d'influence" soviétique selon le Protocole secret du Pacte Germano-Soviétique, ce qui rend le plan de défense polonais obsolète. Face à un second front, le gouvernement polonais conclut que la défense de la tête de pont roumaine ne peut plus être assurée et ordonne une évacuation d'urgence des troupes vers la Roumanie neutre. Le 6 octobre, après la défaite de la Pologne à la bataille de Kock, les forces allemandes et soviétiques prennent pleinement le contrôle de la Pologne. Le succès de l'invasion marque la fin de la deuxième République polonaise, bien que la Pologne n'aie jamais capitulé officiellement.

Carte ci-dessous: partage de la Pologne et des Pays-Baltes, suivant le Protocole secret du Pacte Germano-Soviétique du 23 août 1939.

Le 8 octobre 1939, après une brève période d'administration militaire, l'Allemagne annexe directement la Pologne occidentale et l'ancienne ville libre de Dantzig, et place les territoires conquis sous l'administration d'un "Gouvernement Général" nouvellement établi, dirigé par Hans Franck. L'Union Soviétique, de son côté, incorpore ses nouveaux territoires dans ses Républiques de Biélorussie et d'Ukraine, et lance immédiatement une campagne de soviétisation. Dès les jours suivant la fin de l'invasion, un collectif d'organisations de résistance clandestine nait sur le territoire de l'ancien Etat. Bon nombre de soldats polonais qui ont réussi à fuir leur pays par la Hongrie rejoignent la France ou l'Angleterre, et constituent une force armée loyale au gouvernement polonais en exil, à Londres.


Sources principales:


Article en cours de rédaction le 1er septembre 2019.