Jerôme Quirant - Attentats du 11 septembre: mythes et légendes (3ème Partie)

Le texte reproduit ici est l'oeuvre de Jerôme Quirant, ingénieur civil spécialisé dans la mécanique des structures et la CAO/DAO. Il travaille dans un laboratoire du CNRS à Montpellier. Etant intéressée par son analyse scientifique très bien expliquée, des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, je me permets, après avoir obtenu l'autorisation, de le recopier.



Crash sur le Pentagone.

1° Le Pentagone atteint par un missile?

Pas besoin de longues démonstrations, quelques vidéos trouvées sur youtube suffisent pour comprendre comment les scientifiques ont travaillé, ont pu modéliser le crash et expliquer pourquoi les dégâts observés lors de l'approche ou de l'impact n'ont pu être produits que par un avion...


S'il n'y a pas eu plus de dégâts sur le pentagone c'est donc grâce à sa structure et sa façade en béton armé (contrairement aux tours jumelles) et à l'intervention immédiate et forcément beaucoup plus efficace des pompiers puisque l'incendie était à portée de lances.

A noter sur la dernière vidéo que les auteurs d'études indépendantes, réalisées par des étudiants et universitaires, et qui ne mènent pas aux conclusions voulues par le conspirationniste s'exposent à de belles insultes... Pas bien tout ça!

Il faut également préciser que 150 témoignages de personnes ont été recueillis confirmant avoir vu l'avion... Mais pour les conspirationnistes, ça va mieux en les oubliant...

Vidéo ci-dessous: le témoignage du lieutenant-colonel Steve O'Brien, de l'Air National Guard du Minnesota, qui pilotait un C-130 Hercules et avait en visuel le vol AA77 au-moment du crash sur le Pentagone.


Deux autres extraits vidéos ici: American Airlines Flight 77 Crash Evidence

Des sites qui sont des références pour ceux qui voudraient des informations: images, vidéos, témoignages...
http://flight77.info/ ou http://www.911myths.com/index.php/American_Airlines_Flight_77

Voici d'ailleurs quelques questions auxquelles les conspirationnistes ont bien du mal à répondre de manière convaincante...

Concernant le Pentagone et si ce n'est pas le vol AA77:

1- Qu'est ce qui s'est crashé et a fait une brèche dans la façade de plus de 30m de large?

2- Comment ont été couchés les lampadaires sur une largeur de 25m?

3- Qu'ont vu les dizaines de témoins qui ont identifié un Boeing d'American Airlines? Pourquoi aucun ne parle de missile?


4- Que sont devenues les personnes à bord?


5- Comment ont pu être retrouvées les traces ADN de chacun des passagers du vol AA77 sur la scène de crime?


6- Qui a appelé depuis l'avion et a raconté le détournement?


7- Pourquoi a-t-on retrouvé des effets personnels dans les débris?


8- Comment ont été placés les différents débris d'un avion?


9- Qu'est ce qui a laissé le signal sur les radars?


10- Depuis quand les missiles font des circonvolutions dans le ciel avant de toucher leur cible?


11- D'où sortent les boîtes noires? Comment ont-elles pu corroborer le signal radar?


12- Si ce n'est pas un avion que l'on voit sur les images des caméras de vidéosurveillance, qu'est-ce c'est?



Croire encore à un missile de croisière dans ces conditions tient aujourd'hui plus de la mauvaise foi qu'autre chose...


Or, si c'est bien un avion qui s'est écrasé sur la façade du Pentagone, il ne reste plus qu'une interrogation: les pirates avaient-ils la capacité pour le faire? Pour cela, il faut demander à des professionnels du pilotage... Une poignée dit que non... La grande majorité d'entre-eux affirment "bien sûr que oui!!!".

Vous trouverez un témoignage en anglais, ici, mis à disposition sur le site 911myths.com. Le pilote en question, est un ancien de l'armée de l'air italienne reconverti dans le civil, instructeur et examinateur de pilotes débutants. Sa conclusion est sans appel: "Comme d'autres (vrais pilotes) l'ont dit, les manœuvres nécessaires étaient dans leurs aptitudes (même très limitées)... Il est trompeur de faire croire aux gens que les pirates de l'air DEVAIENT posséder des compétences de pilote exceptionnelles pour faire ce qu'ils ont fait."

Ceci est parfaitement corroboré par l'expérience qui a été menée lors du programme néerlandais Zembla TV sur un simulateur de vol professionnel. Un pilote, ayant une licence pour de petits avions et à peu près la même expérience que le pirate de l'air, a répété trois fois de suite (!) la même manoeuvre avec succès, sans que l'avion ne décroche... C'était donc bien une manoeuvre techniquement et humainement faisable.

Vidéo complète: et avec le son!!

Pourtant, Pilot for Truth est catégorique: c'est I-M-P-O-S-S-I-B-L-E !! Désormais avant de monter dans un avion, je vérifierai que the "Captain on board" ne fasse pas partie de cette association, ce ne serait pas très prudent...

Quelques images suivant immédiatement le crash et montrant les effets du kérosène...




Toujours à propos de l'effet de sol, encore des simulations de la manoeuvre avec en prime quelques avions capables, Ô miracle, de voler en rase-motte...


Des comparaisons très détaillées sur les débris retrouvés dans le pentagone, ici et ... et des avis d'autres pilotes ...

Une analyse des données de la boîte noire (dans lesquelles les dernières secondes de vol manquent, il faut le rappeler!), ainsi que de la trajectoire d'approche de l'avion en fonction du profil du terrain...


D'autres vidéos très nombreuses ainsi que des retranscriptions très détaillées là:
American Airlines Flight 77 Crash Evidence


Que rajouter de plus??


A lire également:

Zéro Pointé Pocket, sur les affirmations fréquentes et délirantes qui concernent tant les dégâts observés que l'approche du Pentagone par le Boeing,
L'effroyable mensonge, le livre-enquête de Guillaume Dasquié et Jean Guisnel répondant aux assertions foireuses de Thierry Meyssan.



Article rédigé le 13 septembre 2012.

Jerôme Quirant - Attentats du 11 septembre: mythes et légendes (2ème Partie)

Le texte reproduit ici est l'oeuvre de Jerôme Quirant, ingénieur civil spécialisé dans la mécanique des structures et la CAO/DAO. Il travaille dans un laboratoire du CNRS à Montpellier. Etant intéressée par son analyse scientifique très bien expliquée, des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, je me permets, après avoir obtenu l'autorisation, de le recopier.



Effondrement du WTC7.

... Ou le mystère de la troisième tour.

Le WTC7 était une tour située à moins de 150m des deux tours jumelles et qui s'est elle aussi écroulée, mais plusieurs heures après WTC1 et WTC2. Elle comportait 48 étages. Elle n'a pas été touchée par les avions mais par les débris dus à la chute des deux autres tours. Il s'en est suivi un incendie qui a été abandonné au bout de deux heures par les pompiers.

C'est la dernière marotte des conspirationnistes car cette tour n'a pas été touchée par un avion et l'incendie qui s'est déclaré à l'intérieur est qualifié de "mineur"... De plus, les dernières secondes de l'effondrement sont montrées comme étant des "preuves" d'une démolition contrôlée de la tour.


  1. Les faits.
  2. Une démolition contrôlée?
  3. Explication du mode de ruine.
  4. L'énigme de la chute libre.
  5. Conclusion.
  6. Enquête de la BBC.
  7. Vidéos: l'object du scandale.

1. Les faits.

Suite à l'effondrement de la tour WTC1, des dégâts sont occasionnés sur toute une face...



Puis vient le feu...

Coté Est
Angle Sud-Ouest
(la fumée est du côté des WTC1 et 2)

D'autres photos: http://www.911myths.com/html/wtc7_smoke_4.html
Et des vidéos: http://www.911myths.com/wtc7groove.avi et http://www.911myths.com/news_wtc7_1.mpg

Ceux qui affirment que le feu était "mineur" dans la tour WTC7 sont d'aimables plaisantins!

Et Richard Gage en est bien sûr la tête de proue. Plus à une ineptie près, il affirme même que la fumée qui sort du WTC7 est due à une pression... négative!!! C'est bien toute la façade Sud qui a été éventrée lors de l'effondrement de la tour WTC1 et qui est en feu!!!!! Sept heures de feu... De plus, suite à l'effondrement des tours jumelles, les protections actives étaient inopérantes (circuit d'eau coupé), les protections passives (flocage, plaques de plâtre...) ne pouvaient donc que Retarder l'échéance


2. Une démolition contrôlée.

Les partisans du complot nous disent que cet effondrement était préparé, programmé et que c'est pour cela que les pompiers sont sortis. Ils s'appuient pour cela sur le mécanisme d'effondrement de la tour qui dans son aspect, c'est vrai, ressemble beaucoup à une démolition contrôlée. Pour eux, elle est tellement "parfaite" que cela ne fait aucun doute: sur la vidéo de droite Danny Jovenko un spécialiste de démolition de bâtiments est catégorique! Mais cette démolition si réussie n'est qu'une impression...


La vidéo qui suit détaille le processus d'effondrement. Ce qui est intéressant, c'est la séquence située à 3 minutes... Il est possible d'y voir que la chute est loin d'être parfaite!

Comme l'un des trois portiques rigidifiant la structure cède en premier sous l'effet de l'incendie, un premier pan de l'immeuble s'effondre. Une redistribution des charges à l'intérieur conduit à la ruine des autres portiques et c'est tout l'immeuble qui s'effondre mais 6 à 7 secondes APRES!!...

Cela ne s'est jamais vu dans de la démolition "contrôlée". Cette démolition n'était pas si "superbe" que ça!!

D'ailleurs, cette vidéo gênante est bien sûr écartée par les conspirationnistes: soit on ne la montre pas, soit on sqeeze l'effondrement initial, comme Richard Gage dans sa maintenant très célèbre interview...

http://www.reopen911.info/video/interview-richard-gage-avril-2008.html
(à la douzième minute exactement)

Quant aux "pouf", "pouf", pouf" (sur les derniers étages) considérés comme des explosions par Richard Gage ce sont tout simplement des vitrages qui éclatent sous l'effet, soit de la déformation du bâtiment qui a amorcé sa descente, soit de l'onde de choc de la rupture des premiers étages. Ce qui est bizarre, c'est que la démolition contrôlée part du bas, génère des explosions sur les derniers étages, et entre les deux ? Rien...

Car, effectivement, la ruine du WTC7 est très différente de WTC1 et WTC2. Alors que les tours jumelles se sont effondrées par le haut, le troisième building a cédé d'en bas, là où se trouvaient les trois raidisseurs en acier (voir plus loin). Comme le feu a été laissé à l'abandon plusieurs heures, il n'est pas étonnant que ces portiques aient cédé pour les raisons que nous avons déjà évoquées.

Et cet abandon est bien compréhensible: contrairement aux deux autres tours, les secours ont eu le temps d'évacuer le building. Il n'était donc plus question de risquer d'autres vies alors que les secours s'activaient sur les ruines des deux tours jumelles...


3. Explication du mode de ruine.

Une explication du mode d'effondrement peut être donnée en étudiant la structure du bâtiment... (les images sont tirées du rapport FEMA).

La structure du WTC7.

L'une des particularités du WTC7 résidait dans sa structure porteuse, très loin d'être simple du point de vue du report de charges. En effet, le WTC7 a été édifié juste au dessus de la "Con Ed Substation", c'est à dire une station de production d'électricité de le compagnie Con Edison.

Les deux bâtiments n'ayant pas été faits en même temps, des fondations supplémentaires avaient été réalisées lors de la construction du premier bâtiment en prévision de la future tour. Hors, suite à la modification du cahier des charges concernant l'emprise au sol et la hauteur du WTC7, les fondations initialement prévues n'étaient plus suffisantes (en vert sur la première figure) et d'autres ont donc été ajoutées (en bleu).


Le problème de cet agrandissement de l'emprise au sol, c'est que les colonnes régulièrement réparties sur la surface du bâtiment et destinées à reprendre les charges (les H sur la figure qui suit) ne coïncidaient plus avec certaines des fondations existantes.


C'est pourquoi les ingénieurs ont été contraints de réaliser de grands portiques (Truss, Girder) permettant de transférer les charges des colonnes régulièrement espacées à partir du 8ème étage vers les fondations préalablement réalisées (ellipses orangées et grisées sur la figure qui suit).


Ce transfert de charges s'opérait entre le 5ème et le 7ème étage comme on peut le voir sur la figure ci-contre donnant le schéma structurel en perspective.

Il faut reconnaître que ce genre de poutres complique passablement la distribution et l'équilibre des charges.

De plus, il faut bien voir que la défaillance d'une seule de ces structures remet en cause la distribution des charges pour tout un pan de bâtiment.

Compte tenu de l'incendie, entretenu notamment par la présence de cuves de fioul destinées à alimenter les générateurs d'électricité à l'intérieur de la tour (voir la 3ème vidéo au-dessus), la température a dû fortement monter. Comme cela a duré plusieurs heures, et sans plus aucune intervention des pompiers, les protections incendie n'ont fait que retarder l'échéance et certains éléments, notamment ceux sollicités en compression ont cédé.

La cause de la ruine est donc exactement la même que celle des tours WTC1 et WTC2 (chute des caractéristiques mécaniques de l'acier sous l'effet de la chaleur), mais le mécanisme de l'effondrement a été différent.

En analysant les vidéos disponibles de l'effondrement il est probable que ce sont les portiques 1 et 2 qui ont cédé en premier (chute de la terrasse Est) puis le 3. En effet, l'effondrement s'est produit en deux temps: d'abord en interne avec les terrasses, puis la structure externe. La ligne de brisure observée dans la façade lors de la chute de la structure externe passe justement au niveau des portiques 1 et 2 ce qui conforte cette hypothèse.


Ce premier rapport de la FEMA, a été confirmé par le dernier rapport du NIST (Août 2008) qui a fourni des explications beaucoup plus détaillées avec des simulations par éléments finis du bâtiment et une modélisation précise de l'incendie. L'ensemble des informations est là: http://wtc.nist.gov/NCSTAR1/NCSTAR1Aindex.htm avec en plus quelques vidéos.


4. L'énigme de la chute libre.

L'un des principaux arguments pour "prouver" la démolition contrôlée sur le WTC7 est que la structure périphérique de la tour est tombée, dans sa première partie d'effondrement, en subissant une accélération équivalente à celle de la chute libre.

Beaucoup de partisans de la thèse du complot interne ont tenté de découper la vidéo de l'effondrement pour évaluer cette vitesse. Chandler, notamment, a tracé une courbe sur le même principe que MacQueen et Szamboti (voir FAQ). Il obtient la courbe ci-dessous à gauche.

Non seulement cette courbe n'a rien d'étonnant, mais le NIST, lui aussi, a obtenu dans ses évaluations des documents à disposition une portion de chute libre (courbe ci-dessous à droite)...


Compte tenu de la précision de calcul à partir des vidéos, il serait sacrément osé de dire que ces deux courbes sont en contradiction. Elles sont au contraire en très bonne concordance (attention, l'une compte les vitesses positives, l'autre négatives, ce qui explique la symétrie verticale des deux courbes).

Comme ces résultats sont effectivement très proches, certains affirment même que le NIST a "arrangé" ses courbes, bidouillé voire menti pour faire coller ses simulations avec la réalité. Je conseille à ces personnes la lecture attentive du deuxième document publié par le NIST sur le WTC7 et qui explique par le menu le modèle utilisé, les résultats obtenus et les conclusions à en tirer...

Comme, assez logiquement, ce document pose des problèmes de lecture aux néophytes, que ce soit sur le plan idiomatique ou technique, je vais proposer ici quelques points saillants. Nous verrons que ces résultats sont très réalistes pour quiconque a quelques notions de calcul de structures.


4.1) Le logiciel de calcul - La méthode.

Le code de calcul utilisé est ANSYS, un logiciel de calcul très répandu et que nous utilisons d'ailleurs dans mon laboratoire. Il permet de prendre en compte à peu près toutes les charges possibles et imaginables sur une structure: statique, dynamique, thermique...

Le calcul est fait en plusieurs étapes. Après avoir modélisé la structure dans le logiciel, le NIST a introduit les dégâts occasionnés par la chute de la tour WTC1. Ensuite, il y a eu prise en compte des effets de l'incendie qui ont généré des ruptures de liaisons entre poutres et colonnes. C'est cette ruine de quelques éléments sensibles qui a fini par déclencher l'effondrement.


4.2) Dégâts sur la structure.

Des dégâts sont apparus sur la structure du WTC7 suite à la chute du WTC1, la tour jumelle Nord. Ils ont été évalués à partir des photos et des vidéos. Ils concernent essentiellement deux zones qu'il est possible de repérer en rouge sur les images qui suivent...



4.3) Modélisation des feux et conséquence.

La modélisation des feux à l'intérieur du building a aussi été un élément important du travail. Ces feux évoluent: ils connaissent des pics localement puis se déplacent. Ce qu'il faut souligner, comme l'incendie a duré sept heures dans l'immeuble après avoir été laissé à l'abandon par les pompiers, c'est que pratiquement toute la surface du plancher a été concernée pour les étages les plus touchés (étages 7 à 12)... (Vidéos)

Or, même si le coeur du foyer a pu se déplacer (et donc localement la température pouvait légèrement retomber) lorsque l'acier s'échauffe, cela se produit toujours beaucoup plus rapidement que le refroidissement. C'est visible sur le graphique ci-dessous à gauche, tiré des Techniques de l'Ingénieur: courbe B pour le feu, courbe C pour la réponse de l'élément en acier.

C'est donc bien tout l'acier de l'étage, abandonné pendant sept heures aux flammes qui a dû subir une très forte montée en température, même si les protections passives étaient encore en parfait état. Comme nous l'avons dans les Notions sur le calcul au feu, cette protection n'est prévue que pour retarder cette montée en température sur les 120 à 240 premières minutes, pas pour sept heures d'incendie.

Comme nous l'avions également déjà précisé, avec la montée en température, l'acier peut perdre énormément de sa résistance et de sa rigidité. Avec la perte de rigidité, ce sont les phénomènes d'instabilité qui sont favorisés. C'est vrai pour le flambement (buckling en anglais), le voilement (local buckling ou shear buckling) mais aussi pour le déversement (lateral-torsional buckling). Le déversement est une ruine de poutre observable lorsque la partie supérieur de la poutre (soumise à de la compression) flambe. La poutre sort alors de son plan et bascule, engendrant une sollicitation de torsion. Ce phénomène, comme le flambement ou le voilement, est très dangereux car comme toute instabilité, il conduit très rapidement à la ruine complète de l'élément.


Vous pourrez observer sur les photos qui suivent des poutres métalliques ayant subi un déversement sous l'effet d'un chargement trop important (la paille)...


Autant les poutres directement ancrées dans le béton au moyen de connecteurs ne risquaient pas une telle instabilité (les connecteurs, en noir sur l'image ci-contre, stabilisant les poutres latéralement) autant les poutres juste en dessous, soumises à de fortes températures ont pu céder de cette façon. C'est ce phénomène qui a dû mettre à rude épreuve les liaisons et a pu causer la défaillance de plusieurs de ces poutres.

Il s'en est suivi alors un report des charges sur d'autres éléments qui n'a fait qu'aggraver le phénomène et finalement produire un premier effondrement interne.


4.4) Effondrement interne partiel.

Suite à la perte de rigidité des poutres et leur défaillance par déversement, la longueur de flambement des colonnes (et notamment 79, 80 et 81) a fortement augmenté. En effet, avec la perte de liaison des poutres, les colonnes ne sont plus maintenues latéralement (cercles rouges) ce qui fait que la longueur potentielle de flambement augmente. Or, comme cette longueur de flambement intervient au carré dans l'évaluation de la charge critique d'Euler, cela veut dire que si un étage ne joue plus son rôle stabilisateur, la capacité portante d'une colonne est divisée par 4... Deux étages diviseront la charge admissible par 9 et ainsi de suite...



Comme on peut le voir sur les figures ci-dessus, certaines colonnes ont pu perdre jusqu'à 8 ou 9 liaisons stabilisatrices. Il va sans dire qu'elles ne pouvaient plus tenir. C'est pour cela qu'on a assisté à l'effondrement de la toiture terrasse côté Est. Ce n'est pas seulement le local technique situé en toiture qui s'est effondré (il n'était pas en feu d'après les images): c'est bien l'ensemble de la structure qui a défailli à ce endroit.


4.5) Effondrement global.

Les vidéos, finement analysées, nous donnent lors de l'effondrement de la structure externe 2.5 secondes de chute libre. Cela correspond à 30 mètres de déplacement d’un corps solide (1/2gt²) ou encore 8 étages environ... Autrement, dit, la façade a chuté pendant huit étages sans rencontrer de résistance. C'est totalement différent du phénomène observé sur les tours 1 et 2 où nous avons vu que les chocs des planchers déforment les courbes de vitesses (voir article MacQueen & Szamboti et commentaires)...

Que s'est-il donc passé?

  1. Suite à l'effondrement interne d'une partie des planchers, les colonnes extérieures n'étaient plus tenues,
  2. Un flambement de ces colonnes s'en est suivi, provoquant la chute de la tour,
  3. Il a suffi que huit planchers (localisés sur les incendies) aient cédé dans l'effondremet interne préalable pour qu'il n'y ait plus eu aucune résistance sur les 2.5 premières secondes de chute qui suivaient l'amorce de l'effondrement de la façade (Phase 1 et Phase 2 sur le graphique vu plus haut).

C'est ce que le NIST a pu observer numériquement avec la formation de rotules plastiques dans la zone des incendies, très basse, à l'endroit où le feu avait affaibli la structure (Vidéos).


De plus, compte tenu du fait que le bloc supérieur qui chute est nettement plus important que dans le cas des tours WTC1 et WTC2, même en faisant l'hypothèse que les planchers résistent encore, la variation de vitesse dans ce cas est nettement moins perceptible. En effet, en écrivant la conservation de la quantité de mouvement lors des impacts, le ratio de perte de vitesse est de 1/40ème environ dans le cas du WTC7 contre 1/12ème pour le WTC1. Bien sûr, ce n'est pas le seul élément qui peut ralentir la chute, mais c'est déjà un point à prendre en compte.


5. CONCLUSION.

Pour clore cette page, je vous proposerai la lecture de l'avant propos du livre de Jean Morel: Calcul des structures métalliques selon l'Eurocode 3 - Editions Eyrolles - Janvier 1994.

AVANT PROPOS

Les dangers de la construction métallique. En comparaison des constructions en béton, armé ou précontraint, les constructions métalliques exigent qu’une attention toute particulière soit portée sur certains points "névralgiques", notamment:

- Les assemblages (boulonnages, soudages) afin de se prémunir contre leurs risques de rupture brutale, qui conduiraient à la ruine de l'ouvrage par effondrement,

- Les phénomènes d'instabilité élastique (flambement, déversement, voilement), qui amplifient considérablement les contraintes dans les pièces et qui sont particulièrement redoutables en construction métallique, du fait de l'utilisation de pièces de faible épaisseur et de grand élancement.


Ce texte prémonitoire (rappelons qu'il a été écrit en 1994) devrait être lu par toutes les personnes qui croient encore que le WTC7 a subi une démolition contrôlée... Il est révélateur et décrit en deux phrases tous les phénomènes qui ont pu être observés à grande échelle lors des attentats du 11 septembre 2001.

Pour finir, je mets à disposition un document conçu par Mark Roberts et qui recense tous les mensonges qui ont pu être véhiculés à propos du WTC7...


6. Enquête de la BBC.

Un documentaire de la BBC a aussi été réalisé sur le sujet pour une enquête très poussée, très complète. A voir absolument, disponible en version anglaise. La parole est donnée aux conspirationnistes mais tout est démonté de A à Z. Durée: une heure.



7. Vidéos: l'object du scandale.

Façade éventrée et incendie très violent
Un effondrement silencieux et en deux temps

La première vidéo permet de montrer que la façade Sud du WTC7 a été éventrée lors de la chute de la tour Nord et que les feux qui s'y sont développés étaient extrêmement violents, contrairement à ce qu'on voudrait essayer de nous faire croire.

La seconde montre qu'il n'y a eu aucun bruit d'explosion peu avant ou pendant l'effondrement. De plus, la ruine s'est produite en deux temps: d'abord un effondrement interne prouvé par la chute de l'élément en toiture et les bris de vitrages, ensuite la façade externe. Ces deux faits, établis de façon incontestable, sont totalement incompatibles avec une démolition contrôlée.


Article rédigé le 12 septembre 2012.

Jerôme Quirant - Attentats du 11 septembre: mythes et légendes (1ère Partie)

Le texte reproduit ici est l'oeuvre de Jerôme Quirant, ingénieur civil spécialisé dans la mécanique des structures et la CAO/DAO. Il travaille dans un laboratoire du CNRS à Montpellier. Etant intéressée par son analyse scientifique très bien expliquée, des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, je me permets, après avoir obtenu l'autorisation, de le recopier.



Présentation personnelle de l'auteur.

"Mon pseuso sur le net est Moorea34, j'ai 41 ans et je travaille dans un laboratoire qui est une unité mixte de recherche CNRS. J'y ai été recruté en 2004 en tant que Maître de Conférences.

"Côté enseignement, j'interviens en IUT Génie Civil, Licence Professionnelle, Ecole d'Ingénieur. J'enseigne notamment la CAO/DAO, la construction au sens large, la mécanique des structures et les règles de calcul qui concernent la construction métallique (Eurocode 3) et les ouvrages bois (Eurocode 5). En tant que MCF, j'encadre également des étudiants préparant leur thèse de doctorat.

"J'ai soutenu ma thèse dans la discipline Mécanique, Génie Mécanique, Génie Civil et la formation doctorale Mécanique des matériaux et des milieux complexes, des structures et des systèmes.

"J'ai également enseigné en lycée pendant quatre ans puisque j'ai été reçu au concours de l'agrégation de Génie Civil en 1995, option Structures et Ouvrages."


Adresse e-mail: moorea34@bastison.net
Site web: WTC, mythes et légendes


1° Raisons de la création du site bastison.net

"L'idée de bâtir ce site m'est venue à la suite de ma participation au forum de l'excellent site Arrêt sur Images.

"Je me suis aperçu suite à quelques échanges, parfois vifs, que les défenseurs de la thèse conspirationniste ont beau être mis devant leurs contradictions et leurs erreurs, ils arrivent toujours à revenir avec de nouveaux arguments. Ce sont de véritables culbutos!! J'avoue que j'ai fini par jeter l'éponge, un forum de discussions n'étant pas le lieu le plus adéquat pour faire des démonstrations scientifiques.

"Par contre, à cette occasion, j'ai pu dialoguer avec de nombreuses personnes qui étaient perdues et ne savaient plus qui croire devant l'amoncellement de données techniques plus contradictoires les unes que les autres.

"J'essaierai donc ici de vulgariser les démonstrations pour qu'elles soient accessibles au plus grand nombre, tout en donnant les références pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin. Je m'appuierai pour cela sur mes connaissances propres, mais aussi sur les nombreux sites américains qui recensent les rapports techniques officiels ou indépendants.

"Bien sûr cela n'a de sens que si je possède, a priori, les capacités intellectuelles de lire ce genre de documents et de les restituer. Comme j'intervenais sur le forum d'arretsurimages.net sous un pseudo, il m'a d'ailleurs vite été fait un procès en incompétence. Pour ceux qui seraient donc sceptiques, vous trouverez mon parcours universitaire et professionnel au bas de cette page
[NdMara: je les ai recopier au début de cette page].

"Le site bastison.net se construira au fur et à mesure du temps (personnel et non professionnel) que je pourrai y consacrer."


2° Préambule.

"Ce site est destiné aux personnes qui cherchent à s'y retrouver devant l'afflux d'informations et surtout de désinformations qui circulent sur le net et ailleurs concernant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

"Nous ne discuterons ici, pour l'essentiel, que sur un plan TECHNIQUE, pas géopolitique ou stratégique.

"Beaucoup de sites en anglais ont permis de renseigner ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare, mais peu ont été créés en français. De plus, sur les sites américains, les documents expliquant les effets des attentats sur les édifices sont souvent très techniques et peuvent rebuter même les plus curieux.

"Par contre, ceux que j'appellerai les partisans de la *Théorie du Complot* ont su simplifier au maximum leurs explications pour mieux faire passer approximations, mensonges et manipulations.

"Les différentes pages que vous pourrez lire ici seront donc conçues de manière pédagogique et objective pour que chacun puisse se faire une idée claire. Les sources seront toujours citées et aisément vérifiables.

"Je dois aussi préciser que je ne suis pas là pour défendre l'administration américaine... je souhaite juste dénoncer les raccourcis scientifiques qui sont utilisés pour corroborer la théorie conspirationniste.

"En effet, je suis tout à fait prêt à aller dans le sens de ceux qui pensent que les Américains ont cherché à cacher leur négligence et leurs erreurs dans l'attaque terroriste qu'ils ont subie. Sûrement n'ont-ils pas suffisamment écouté les agences de renseignement de leurs alliés qui annonçaient une menace imminente. Sûrement ont-ils été trop sûrs d'eux et laissé la porte grande ouverte pour que de tels faits se produisent... Les rapports officiels ont d'ailleurs pointé du doigt cette négligence.

"Mais cela colle bien avec la mentalité des Américains qui croient souvent pouvoir tout gérer tout seuls...

"Négligence oui, complot je ne sais pas... en tout cas sur le plan technique les affirmations conspirationnistes ne tiennent pas la route."


-- Livret --
-- Livre --
-- Revue --
"De manière très concise, l'auteur met en évidence le caractère dérisoire des arguments des truthers qui se sont autoproclamés spécialistes contre les spécialistes qui, eux, publient dûment leurs analyses dans des revues scientifiques de haut niveau."
(imposteurs.over-blog.com)
"La lecture de La farce enjôleuse du 11 septembre est un véritable régal. Ecrit d'une plume alerte évitant le jargon technique, le texte est un modèle de rigueur scientifique, qu'un évident talent pédagogique, affiné par la pratique de l'enseignement, rend accessible aux non spécialistes."
(Claude Valette, ancien Directeur de Recherche au CNRS)
"Dix ans après les attentats du 11 septembre. La rumeur confrontée à la science, hors-série n°296 de l'AFIS, juin 2011: des analyses au service d'une vision rationnelle des évènements, où l'explication la plus probable est celle qui repose sur le moins de faits improbables."
(Science & Vie)


Effondrement des tours WTC1 et WTC2.

Nous allons voir ici quels sont les éléments scientifiques pouvant expliquer l'effondrement des deux tours jumelles. La question mérite d'être posée car si nous répondons objectivement à ces trois questions:

Les tours étaient-elles conçues pour résister à un crash d'avion? OUI, la preuve: elles n'ont pas bronché lors de l'impact...

Pouvaient-elles résister à un incendie? OUI, il s'en est même produit plusieurs au cours de la vie de l'ouvrage...

A un fort séisme? OUI.

... Les trois réponses affirmatives peuvent effectivement laisser l'observateur perplexe quant aux causes réelles de l'effondrement. Après avoir rappelé la chronologie, nous reprendrons chacun des points pour essayer d'y voir un peu plus clair...


Nous verrons au final que la question à se poser n'est pas... "Qu'est-ce qui a bien pu faire que les tours se sont effondrées?" mais... "Par quel miracle auraient-elles encore pu tenir?"


1° Chronologie.

La chronologie des évènements est connue de tous:

  1. Le crash des avions.
  2. L'incendie.
  3. L'amorce de l'effondrement.
  4. L'effondrement.
  5. La combustion pendant encore plusieurs semaines...

C'est bien l'enchaînement des deux premiers évènements qui a provoqué les suivants et c'est ce que nous allons voir tout de suite.


2° Analyse du processus d'effondrement.

1. Le crash et ses conséquences.

Le choc des avions sur les tours a eu des effets très visibles... Mais mis à part la boule de feu d'une dimension colossale, ce qui est évident sur les photos, c'est que la structure périphérique a été endommagée sur au moins la moitié d'une façade.


Cet endommagement de la structure est bien sûr visible sur l'extérieur de la façade, mais il faut aussi l'imaginer à l'intérieur...


Source des images: http://www.wai.com/project.aspx?id=1817&type=600

La descente de charges se faisait, d'après les études qui ont été menées, pour 60% au coeur du building et 40% sur les poteaux périphériques. Il est possible de visualiser les poteaux du coeur et périphériques sur les photos qui suivent...


Le plancher apparaît avant coulage du béton sur la photo de droite: poutres treillis en acier et bacs nervurés servant de coffrage. Il faut noter au passage qu'il n'y a pas de connecteurs acier-béton sur les poutres ou les bacs. Nous y reviendrons plus tard.

La destruction de certaines colonnes en périphérie et au coeur (ne pas oublier que les réacteurs des avions et le fuselage ont eu l'effet de véritables missiles lancés à 900 km/h) ont amené certaines colonnes à reprendre les charges de celles endommagées (en rouge sur la figure de droite).


Source des images: http://www.wai.com/project.aspx?id=1817&type=600

A ce stade, il faut donc considérer que la structure a été assez fortement endommagée: la moitié d'une façade (14% de la structure périphérique après un décompte précis des colonnes sectionnées sur la tour 1) et au moins quelques éléments du coeur intérieur.

En effet, vu le trou béant laissé par la carlingue, il serait absurde de penser que les colonnes intérieures sont restées intactes. L'énergie cinétique perdue lors du choc en façade a d'ailleurs été évaluée: 15% seulement de l'énergie totale. Il est donc peu vraisemblable que le coeur n'ait pas été touché et ne soit pas endommagé.


Une simulations 3D très réussie de l'impact qui provient (je pense) de l'université de Purdue.



2. L'incendie.

Suite à l'explosion, un violent incendie s'est déclaré sur plusieurs niveaux de chacune des tours. A peu près 30000 litres de kérosène se sont enflammés.


Seulement de la fumée?? Non...
Il n'y pas de fumée sans feu ;-)

Ce brasier, entretenu par le mobilier et surtout, la hauteur des tours (appel d'air de bas en haut et vent beaucoup plus fort à 300m de hauteur qu'au ras du sol...) a joué un rôle essentiel dans l'effondrement.

D'autres photos sont disponibles là: http://www.debunking911.com/fire2.htm

En effet, la résistance et la rigidité sont très sensibles à la température comme le montre ce graphique tiré des "Techniques de l'Ingénieur".


En théorie la structure du bâtiment bénéficie d'une protection incendie. Dans les années passées, le flocage d'amiante était beaucoup utilisé. Aujourd'hui d'autres produits l'ont remplacé pour les raisons que chacun sait. Mais cela permet seulement de retarder les effets de la chaleur et en aucun cas de les stopper. Cela doit donner juste un peu de temps aux secours pour intervenir. Or, cela n'a pas été le cas pour les tours puisque les pompiers étaient un à deux étages en dessous du coeur du foyer: le chef du bataillon 7, Orio Palmer, était en liaison radio une poignée de minutes avant l'effondrement.

De plus, rien ne dit que cette protection ait résisté à l'explosion initiale. Cela semble même peu vraisemblable. Entre les débris de verre, de métaux issus de l'avion il est évident que cette protection a subi de sérieux dégâts... En outre, sur les photos des restes amoncelés après l'effondrement, j'ai n'ai pas vu de restes de flocages sur les poteaux notamment ceux du coeur, même sur des plans resserrés... Si ce flocage s'est volatilisé (dans l'énorme nuage de poussière) il y a des chances qu'il se soit aussi détaché lors de l'explosion.

Ainsi la température de plusieurs étages, 3 à 4 d'après les photos que chacun a pu voir, s'est fortement élevée. Des études ont été menées pour estimer cette température. Les experts l'évaluent entre 600°C et 800°C selon l'endroit de l'étage notamment.

Non seulement certaines colonnes ont été détruites, mais d'autres qui doivent reprendre ces charges n'ont plus de protection incendie et vont être soumises à de fortes températures... Tout est en place pour que l'effondrement survienne...


3° Analyse du processus d'effondrement

3. L'amorce de l'effondrement.

Certaines colonnes sont surchargées (elles reprennent les charges de celles détruites), elles sont soumises à de fortes températures (600°C à 800°C) et perdent donc entre 60% et 90% de leur résistance au flambement (attention terme de mécanique n'ayant rien a voir avec le feu, explications dans la rubrique "Quelques notions..." c'est la valeur de E qui est importante dans le graphique de la page précédente).

Autrement dit, certaines colonnes résistaient de 2 à 10 fois moins (entre 600°C et 780°C) tout en reprenant de 2 à 3 fois plus de charges. Ce building pouvait-il encore tenir??? C'est bien sûr peu probable.

Imaginez que vous enleviez un mur porteur à votre maison et que vous chargiez le plancher supérieur 2 à 3 fois plus... que pensez-vous qu'il se passera?... Imaginez que vous chargiez votre remorque prévue pour 500kg à 2000kg: elle marchera beaucoup moins bien forcément!

Maintenant voyons quel a été le mécanisme de rupture...

L'amorce de l'effondrement a été très simple: les colonnes sont entrées en flambement aidées en cela par les planchers qui subissaient de fortes déformations en raison de la surcharge due au poids de l'avion et des planchers supérieurs détruits par l'impact.

Schéma de la descente de charges
Modélisation 3D

Le phénomène est parfaitement visible sur les photos et vidéos: Une minute avant l'effondrement (à gauche) et au moment de l'effondrement (à droite)...


Une vidéo très bien faite d'où j'ai extrait quelques uns de ces documents... C'est en anglais, mais les images suffisent.


Les modélisations numériques ont aussi très bien montré ce phénomène et traduit de façon extrêmement fidèle l'effondrement des tours:


Modélisation par Weidlinger Associates Inc: http://www.wai.com/project.aspx?id=1817&type=600

Il faut remarquer que le mécanisme d'effondrement est très différent sur les deux tours mais en correspondance parfaite avec l'impact des deux avions:

sur la première tour, l'avion a pénétré au coeur, c'est le coeur qui s'est effondré sur lui même. La surcharge provenant de l'antenne n'a bien sûr pas aidé à la résistance de la structure,

sur la deuxième tour, l'impact était légèrement désaxé ce qui a déséquilibré la répartition des charges et affaibli un côté de la tour par rapport à l'autre. L'amorce de l'effondrement se fait par une légère inclinaison de la tour sur le côté affaibli.

Cela est corroboré par les simulations mélant dégâts occasionnés en rouge et élévation de la température en jaune sur des éléments ne possédant plus de protection incendie...


Comme c'était prévisible, le mouvement s'est enclenché et nous allons voir pourquoi il s'est poursuivi.


4. L'effondrement.

L'effet dynamique de la chute ne fait aucun doute: lorsque des dizaines de milliers de tonnes se mettent en mouvement, difficile, voire impossible de les arrêter...

Les cas où un seul étage s'effondre sur lui même sont exceptionnels. Je n'ai personnellement comme exemple que l'immeuble photographié ci-dessous.
br />

Il est clair que le mode de rupture dans ce cas là n'est pas le même que pour les tours du WTC. En effet ce résultat spectaculaire faisait suite à un séisme qui a induit une oscillation pour l'essentiel horizontale (voir Notions) et qui a fini par cisailler le bâtiment sur un étage.

Il faut également signaler que seulement deux étages étaient présents au dessus de l'étage "compressé".

Or, pour les WTC1 et WTC2, ce sont respectivement 14 et 29 étages environ qui se sont initialement effondrés sur ceux d'en-dessous. Le poids total des tours était estimé entre 350,000 et 500,000 tonnes suivant les sources, cela correspond à 3000 à 4500 tonnes par étage (110 étages en tout). Je vous laisse faire le calcul de la masse initialement mise en mouvement...

L'effet dynamique créé dépend bien sûr du nombre d'étages situés au dessus de la zone de rupture (localisée sur les étages incendiés) mais aussi bien évidemment de la hauteur de chute.

En considérant que c'est un seul étage qui s'effondre sur lui même initialement, le dénivelé étant de 3.7m entre deux étages, lorsque l'étage supérieur entre en contact avec l'étage inférieur la pesanteur a induit une vitesse de chute de 8.85m/s (32km/h). C'est là un cas favorable où il est considéré que seulement un étage s'effondre sur lui-même lors de l'amorce du mouvement, autrement dit, l'avion est supposé être resté sagement coincé entre deux planchers... Admettons.

Mécaniquement, les poteaux vont donc recevoir à l'étage juste inférieur la même charge que celle pour laquelle ils ont été dimensionnés sauf que cette charge s'applique à une vitesse d'environ 30km/h... Je dis bien environ car durant la chute, la déformation des éléments (qu'elle soit élastique ou plastique voir Notions) va absorber une partie de l'énergie cinétique théorique. Mais cette énergie n'est pas très grande comparativement à l'énorme énergie cinétique des 14 et 29 étages qui sont en train de descendre.

Pour bien comprendre l'effet induit, je suis amené à reprendre un exemple simple: pensez-vous que votre remorque qui est prévue pour une charge de 500kg va apprécier que vous lâchiez cette charge de 4m de haut? Que cette charge arrive à 30km/h? Forcément, elle marchera moins bien...

Et à chaque étage, la vitesse allait en s'accroissant...

Greening a proposé une étude s'appuyant sur la conservation de quantité de mouvement (la masse multipliée par la vitesse) qui décrit l'effondrement comme une succession de chutes des étages les uns sur les autres. Le papier est compréhensible par un élève de terminale scientifique, mais en anglais: http://www.911myths.com/WTCREPORT.pdf. Il arrive à une durée de chute de respectivement 12.6 et 11.5 secondes pour les tours WTC1 et WTC2.


Il a aussi calculé les vitesses auxquelles le dernier étage des tours arrive au sol. Pour WTC1 c'est 60m/s, pour WTC2 c'est 68.4 m/s (244 km/h). Ce sont des vitesses inférieures à la vitesse théorique de la chute libre sur une hauteur de 415m [V = (2 x g x 415)^0.5] soit 88m/s (316km/h).

La conclusion de tout cela est que l'effondrement par le haut des tours a induit une telle énergie qu'il était impossible que le processus s'interrompe: même si de l'énergie a été dissipée dans la chute (torsion des éléments, pulvérisation du béton...) c'était sans commune mesure avec l'énergie colossale acquise lors de l'effondrement des étages supérieurs. La structure n'a pas pu y résister et la chute des tours a créé deux "petits" séismes de magnitude 2.1 et 2.3 sur l'échelle de Richter.


5. Un dégagement de chaleur important.

Un élément qui intrigue l'observateur lambda est le fait que les incendies aient couvé pendant plusieurs semaines dans les décombres du WTC. Des relevés par images satellite ont montré que de fortes températures ont persisté sur certaines zones, des images d'éléments rougeoyants sont aussi exhibées...


Les fameuses "météorites" sont aussi présentées comme étant du métal ayant fondu en raison des hautes températures, aidé bien sûr par la thermite.


Tout d'abord, le fait que les incendies aient couvé dans les décombres pendant des jours n'est pas étonnant: devant la masse de combustible présente dans les tours (papier, cartons, mobilier...) et les poches d'air dans les décombres, il est normal que des foyers aient continué à s'entretenir.

Ensuite, que les éléments sortis de ces décombres soient rougeoyants n'est pas non plus extraordinaire: nous avons vu plus haut que l'aluminium a une température de fusion très basse et il était présent en abondance comme parement extérieur des tours jumelles. Or, il est très difficile voire impossible de dire sur les photos quel est le type de métal.

Enfin, cette météorite qui nous est montrée comme le résultat de la fonte de métal est surtout un conglomérat d'éléments portés à haute température dans une des poches d'incendies... Un amas de béton, d'acier et d'autres matériaux qui ont été compressés sous les décombres tels des œuvres de César...


Des témoins ont parlé de "rivières de lave", mais ce ne sont que des témoignages dont on ne sait s'ils sont plus crédibles que ceux faisant d'une sardine bouchant le port de Marseille. Et quand bien même des flaques de métal fondu étaient présentes, de quel métal s'agissait-il?

Une chose est sûre: du métal fondu, il y en a eu des quantités dans les décombres, et même de l'acier fondu... mais il provenait tout simplement des nombreuses découpes au chalumeau oxy-acétylène utilisé pour déblayer les décombres...


Autre effet supposé de cette miraculeuse thermite, l'attaque à haute température et corrosive des voitures ou de l'acier dans les décombres. En fait, si on se rappelle que ne nombreux étages étaient en feu dans les tours jumelles, il n'y a rien d'étonnant à ce que le souffle de l'effondrement conjugué à de très hautes températures au niveau de ces étages en feu (donc accompagné de débris incandescents) ait créé d'autres incendies... Pour ce qui est de la corrosion, voir là.



Article rédigé le 10 septembre 2012.