Hélicoptère utilitaire Bell UH-1 Iroquois

Qui ne connait pas le UH-1 Iroquois? Son utilisation intensive pendant le conflit vietnamien l'a rendu célèbre. Le Bell Helicopter Model 204 est conçu en 1955 pour le compte de l'US Army en tirant les enseignements de la guerre de Corée. Sa désignation d'origine, HU-1 (Helicopter Utility) lui valut le surnom ou sobriquet universel, encore plus populaire que son nom officiel, de "Huey". Soixante ans plus tard, avec ses ultimes variantes civiles et militaires, il poursuit sa fabuleuse carrière aux Etats-Unis ainsi que dans un grand nombre d'autres pays dans le monde entier.



Historique du développement.

De 1950 à 1953, la guerre de Corée représente pour l'US Army l'occasion idéale de tester et d'évaluer ses premiers hélicoptères au combat. Le premier type de "voilures tournantes" engagées dans ce théâtre d'opérations est le H-13 Sioux, utilisé pour des missions d'observation et d'évacuation médicale.

Puis l'apparition du H-19 Chickasaw, plus volumineux et disposant d'une cabine avec capacité d'emport de dix fantassins équipés, permet aux Américains d'effectuer des missions de transport et de déploiement de troupes terrestres directement sur le champ de bataille en vue.

Ces deux types d'hélicoptères sont propulsés par des moteurs à pistons. A cette même époque (1952), à Stratford dans le Connecticut, les ingénieurs de la firme Lycoming, sous la direction d'Anselm Franz, commencent à travailler sur la conception d'un propulseur plus compact, plus léger et plus fiable. Ce moteur, recevant l'appellation de XT-53, sera bientôt sélectionné par l'US Army pour équiper son nouvel hélicoptère, le Bell Model 204.

En novembre 1953, l'US Army lance un appel d'offre et la compétition Support System 443L, qui oppose une vingtaine de candidats en lice, dont le Bell Model 204 et le Kaman H-43, commence. Le 23 février 1955, l'US Army désigne comme vainqueur Bell et commande trois prototypes XH-40 destinés à des tests d'évaluation.

La réalisation de l'hélicoptère débute en juin 1955. Seize mois plus tard, le 20 octobre 1956, le premier des trois XH-40, propulsé par un Lycoming YT53-L-1 (LTC1B-1) développant 700 chevaux (520 kW), effectue son premier vol aux mains du pilote d'essai de la firme, Floyd Carlson. Suivent ensuite six exemplaires de présérie YH-40, construits avec une cabine allongée de 30.5cm, permettant désormais la mise en place de quatre blessés couchés sur brancard. Un de ces six exemplaires est testé par l'US Air Force sur la base d'Edwards AFB et un second à Eglin AFB, et trois autres livrés à l'US Army à Fort Rucker, en Alabama, afin de subir un programme complet d'évaluation, qui s'achevera en 1957.


En mars 1960, l'US Army passe une commande de 100 hélicoptères de série, désigné HU-1A et suivant la tradition, baptisé du nom d'une tribu amérindienne: Iroquois. L'hélicoptère ne tarde cependant pas à être surnommé d'un sobriquet dérivé de sa désignation HU-1A, prononcée "Huey". Ce surnom deviendra beaucoup plus populaire que son appelation officielle.

Par rapport aux prototypes, les machines HU-1A de série sont équipés d'un turbomoteur Lycoming T53-L-1A de 770 chevaux (570 kW), leur permettant d'opérer à une masse maximale de 3,265kg. Quatorze de ces exemplaires sont des TH-1A destinés à l'Army Aviation School de Fort Rucker, en Alabama.

La situation politique en Asie du Sud-Est commençant à se déteriorer au début des années soixantes, le président John Fitzgerald Kennedy prend la décision d'intervenir au Sud-Vietnam, en fournissant d'abord au régime de Saigon des hélicoptères et des conseillers militaires.

Ces premiers engagements en opérations au Sud-Vietnam démontrent aux militaires américains que les HU-1A souffrent d'une motorisation insuffisante. En conséquence, Bell propose la version UH-1B, désignation conforme à la nouvelle nomenclature militaire adoptée en novembre 1962, propulsée par un Lycoming T53-L-5 de 960 chevaux (720 kW) et disposant d'une cabine élargie, permettant l'emport de sept fantassins équipés. L'US Army teste le UH-1B en novembre 1960, et sa production en série débute en mars 1961.

Photo ci-dessous: UH-1B Iroquois stationné sur un aérodrome, début des années soixantes.


Bell commence le développement du UH-1C en 1960. C'est la première version équipée d'un armement défensif, consistant en deux mitrailleuses M60 de 7.62mm montées dans les ouvertures de porte. Par rapport au UH-1B, cette version dispose d'un moteur plus puissant, un Lycoming T53-L-11 de 1,100 chevaux (820 kW).

Photo ci-dessous: UH-1C Iroquois équipé de lance-roquettes Mk4 (24 projectiles FFAR de 70mm chacun) montés à l'arrière des portes, et d'un lance-grenades fumigènes Mk8 en tourelle avant.


Le Bell Model 205, désigné UH-1D, vole pour la première fois le 16 août 1960, avec une cabine agrandie, permettant désormais l'emport d'une section de 12 fantassins équipés, ou dans sa version MEDEVAC, d'un infirmier et 6 blessés couchés sur civières. Cette version est en outre pourvue d'une grande capacité d'emport de carburant, d'un nouveau rotor principal et de pales élargie à 14.63m de diamètre et de performances améliorées. Cependant, les modifications apportées entraînent un accroissement de la masse, celle-ci atteignant désormais 4,300kg. L'UH-1D effectue son vol expérimental le 16 août 1961, et les livraisons commencent en août 1963.

Photo ci-dessous: UH-1D Iroquois lors d'un test avec des lance-grenades MICAW-40 de 40mm. 20 avril 1965.


En mars 1962, le Corps des Marines lance une compétition dans le but de choisir un successeur à l'avion de liaison et d'observation Cessna O-1 Bird Dog et à l'hélicoptère Kaman OH-43D Huskie. Le vainqueur est le UH-1B, alors en service au sein de l'US Army. Cette machine, après plusieurs modifications pour l'adapter aux besoins de l'USMC, est désignée UH-1E.

Le UH-1E effectue son premier vol le 7 octobre 1963, et les livraisons débutent le 21 février 1964. 192 exemplaires sont construits, en deux sous-variantes différentes. Les 34 premiers sont développés à partir de la cellule du UH-1B avec un turbomoteur Lycoming T53-L-11 de 1,100 chevaux (820 kW). Et lorsque Bell entame la production du UH-1C de l'US Army, le reste des UH-1E commandés (158 exemplaires) bénéficie des mêmes modifications.

Photo ci-dessous: UH-1E Iroquois du Corps des Marines.


Plus tard, le Corps des Marines équipe ses UH-1E d'un propulseur plus puissant encore, le Lycoming T53-L-13 de 1,400 chevaux (1,044 kW). L'US Army procède de même en mettant ses UH-1C aux standards UH-1M.

Le 7 juin 1963, au terme d'une autre compétition, l'US Air Force à son tour décide également d'acheter des Iroquois. Basée sur la cellule du UH-1B et désignée UH-1F, cette version est équipée d'un General Electric T-58-GE-10 de 1,400 chevaux (1,044 kW), dont l'USAF en possède déjà un stock important pour ses HH-3 Jolly Green Giant, et effectue son premier vol le 20 février 1964. Les premières livraisons surviennent en septembre de la même année. 120 UH-1F et 20 TH-1F sont construits.

Photo ci-dessous: UH-1F de l'US Air Force.



Production et modernisation des UH-1H.

Le développement progressif et continuel du turbomoteur Lycoming T53 conduit à la mise au point du T53-L-13B de 1,420 chevaux (1,044 kW), monté sur le Bell Model 205A civil et l'UH-1H militaire, dont la production débute en septembre 1967. Sa puissance est double de celle du propulseur d'origine du XH-40. 5,435 UH-1H sont construits, et à elle seule, l'US Army en prend en compte 3,573 exemplaires.


Pour moderniser cette version, les responsables de l'US Army dévelopent un programme qui comprend la mise en place d'équipements et de systèmes électroniques avancés, tels une radio UHF, un radar Doppler, un détecteur d'alerte radar, des brouilleurs et un système d'atténuation d'infrarouges monté à l'échappement des moteurs. D'autres améliorations concernent le circuit de carburant et la mise en place d'un équipement de vision nocturne, de nouvelles pales en matériaux composites.

Le développement d'un moteur encore plus puissant, le Lycoming T55 fournissant initialement 2,685 chevaux (1,976 kW), permet la réalisation de l'hélicoptère expérimental Bell Model 214 Huey Tug, qui prend l'air pour la première fois en octobre 1970. Cette machine est un UH-1H modifié, équipé d'un T55-L-7C de 2,890 chevaux (2,125 kW), d'un rotor de queue agrandis et renforcé, d'un rotor principal porté à 15.24m de diamètre, et d'un système d'augmentation de la stabilité.


Etant parvenu à pénétrer le marché civil avec le Bell Model 204 d'origine et, dans une plus large mesure, avec le Model 205, la firme s'interesse à la réalisation d'un hélicoptère bimoteur capable d'effectuer des liaisons avec les plate-formes d'exploitation pétrolières et gazières en haute mer.

Le 25 avril 1965, Bell fait prendre l'air au prototype du Model 208 Twin Delta, qui se compose d'une cellule de UH-1D dotée de deux moteurs Continental T72 actionnant un seul arbre de transmission, l'ensemble étant désigné XT67-T-1.

C'est le gouvernement canadien qui permet le lancement définitif du Bell Model 212 Twin-Two-Twelve. Le 1er mai 1968, Bell annonce que les Canadiens ont financé le développement d'une sous-variante du UH-1H équipée du Pratt and Whitney Canada PT6T Turbo Twin Pac qui, comme pour le XT67-T-1, se compose en fait de deux moteurs PT6. Cet ensemble fournit 1,820 chevaux (1,342 kW) et, en cas de panne d'un moteur, l'autre est capable de fournir 775 chevaux (570 kW). Les forces armées canadiennes passent une première commande en septembre 1969.



Versions d'exportations et fabrication sous license.

L'un des prototype du Bell 214 effectue un vol de démonstration en Iran en août 1972, ce qui permet à Bell d'obtenir une commande de 287 exemplaires du Bell 214A. Des plans sont élaborés en vue de produire l'hélicoptère dans des usines qui doivent être implantées à Ispahan, mais ce projet ne se concrétisera jamais.

La totalité des 214A sont livrés à l'armée de terre iranienne avant la fin de l'année 1977, et la force aérienne du Shah prend en compte 39 Bell 214C de sauvetage entre janvier 1977 et mars 1978. Une variante civile, le Bell 214 BigLifter, est également construite en petit nombre.

La plus grande et plus lourde de toutes les versions du Huey réalisées jusqu'aujourd'hui est le Bell Model 214ST civil. Celui-ci peut transporter 18 passagers et a une masse maximale de 7,940kg. Conçu à l'origine pour être vendu à l'Iran et désigné Super Transport (ST), il effectue son vol expérimental en février 1977. Il est produit actuellement avec deux turbomoteurs General Electric CT7-2A de 1,645 chevaux (1,211 kW).


Le constructeur américain a accordé une licence à la firme italienne Construzioni Aeronautiche Giovanni Agusta, implantée à Milan. Depuis lors, cette société, qui fabrique les modèles d'hélicoptères américains depuis le H-13 Sioux, est une véritable plaque tournante de Bell pour l'Europe, la Méditerranée et le Moyen-Orient.

En Grande-Bretagne, Bristol Siddeley Engines développe le Gnome H.1000 de 1,060 chevaux (783 kW) à partir du General Electric T58 en vue d'assurer la propulsion du prototype italien Agusta-Bell AB-204B, qui prend l'air pour la première fois le 10 mai 1961.

Agusta (aujourd'hui Westland-Agusta) commence à construire des AB-204B destinés à l'armée de terre italienne, qui souhaite les utiliser dans les mêmes missions que celles définies par les Américains. Mais les responsables militaires italiens désirent également s'équiper d'un hélicoptère d'attaque, ce qui donne naissance à l'AB-204S, dont le premier vol a lieu en 1965. Cette version est destinée à la lutte anti-sous-marine et à la lutte anti-navire. Dans la première configuration, elle emporte un sonar Bendix AQS-13B et des torpilles Mk-44. Dans la seconde, un radar de recherche et des missiles Aerospatiale AS.12.

L'apparition du General Electric T58-GE-3 de 1,305 chevaux (962 kW) permet la mise au point du Lycoming T53-L-11 propulsant l'AB-205, équivalent de l'UH-1H. La firme italienne suit alors une voie différente en développant une version bimoteur de cet hélicoptère, l'AB-205G, équipé de deux Gnome H.1200. Quant à l'AB-205TA, il est pourvu de deux Turboméca Astazou XII de 710 chevaux (522 kW) chacun. Mais aucun de ces deux modèles ne sera produit en série.


Au cours du second semestre de 1972, Agusta livre les premiers exemplaires de l'AB-212, à partir duquel des versions de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire vont être réalisées.

Agusta met également au point une version polyvalente du Bell Model 412, qui effectue son premier vol en août 1982. Connu sous l'appellation d'Agusta-Bell 412SP Grifone, il accomplit des missions de transport d'assaut, de soutien sur le champ de bataille, d'évacuation médicale (MEDEVAC), et d'autres tâches encore. Il dispose d'un rotor quadripale, d'un ensemble moteur Pratt and Whitney Canada PT6T-3B Turbo-Twin-Pac, de réservoirs auto-étanches, de sièges blindés pour l'équipage, d'une cabine et de strapontins pour quatorze hommes de troupe.

L'avionique inclut un détecteur d'alerte radar APR-39, un détecteur de faisceaux laser, un détecteur de missiles guidés par radar, un système de contre-mesures électroniques et un équipement de brouillage. L'armement consiste en deux mitrailleuses de 12.7mm en nacelles, deux canons Oerlikon de 25mm, huit missiles antichars BGM-71 TOW, deux paniers à roquettes SNORA de 81mm, ou encore quatre missiles air-air d'autodéfense AIM-9 Sidewinder.


En avril 1966, le gouvernement de l'Allemagne Fédérale (RFA) passe une commande portant sur 406 UH-1D, que des restrictions budgétaires vont bientôt ramener à 366 unités. 2 UH-1D sont livrés par Bell, et Dornier en assemble 4 pris en compte en kits. La firme allemande, implantée à Oberpfaffenhofen, en fabrique ensuite 360 exemplaires entre août 1967 et janvier 1971. Sur ce total, 204 sont pris en compte par l'Heeresflieger, l'aviation légère de l'armée de terre, 140 par la Luftwaffe, et le reste par la Bundesgrenzchutz, la police des frontières.


La production japonaise du "Huey" commence en 1962, après que Bell ait accordé une licence de fabrication. La firme Fuji Heavy Industries construit alors des UH-1B pour le compte de la Force Terrestre d'Autodéfense japonaise (JGSDF).

L'armé de terre japonaise prend ensuite en compte, au cours des années quatre-vingt, 161 UH-1J, dérivé du UH-1H, construits par Fuji. Ils sont actuellement en cours de remplacement par des UH-60JA Black Hawk construits par Mitsubishi.


Un autre constructeur sous license asiatique de l'Iroquois est le Taiwan Aero Industry Development Center, qui assemble 118 UH-1H entre 1969 et 1976, pour le compte de l'armée de terre nationale.


Ultimes développements.

Dix UH-1H furent vendus au Canada sous la désignation CUH-1H, et le premier exemplaire livré le 6 mars 1968. Les dix machines furent ensuite testées et évaluées par les forces armées nationales, mais jugées inadaptées aux conditions climatiques du Grand Nord. Il en résultat un programme de développement, sponsorisé par le gouvernement canadien, d'une variante bi-moteur du UH-1H, désignée UH-1N Twin Huey. Les dix CUH-1H furent modifiés et rééquipés pour des missions de recherches et sauvetages (SAR). Redésignés CH-118, ils serviront jusqu'en 1995.


Le UH-1N, équipé d'un ensemble moteur Pratt and Whitney Canada PT6T-3B Turbo-Twin-Pac de 1,800 chevaux (1,330 kW), effectue son premier vol en avril 1969. Les premières livraisons à l'armée de l'air canadienne (RCAF) ont lieu en mai 1971, sous la désignation CH-135.


Le UH-1N, bien qu'à l'origine destiné exclusivement au Canada, ne tarde pas à intéresser également les quatre composantes des forces armées américaines, l'US Army, l'US Air Force, l'US Navy et l'US Marine Corps, ainsi que par des clients civils ou militaires étrangers: l'Allemagne, la Grèce, la Bolivie, la Colombie, le Vénézuela, le Pérou, Israel, l'Arabie Saoudite, le Liban, le Japon, Singapour, les Philippines, etc.

Photos ci-dessous: UH-1N des Marines en Irak (2003-2009).




La fabuleuse carrière du "Huey" ne s'arrête pas là et est loin d'être achevée. Le UH-1N Twin Huey continue d'être produits de nos jours. Il a été acheté récemment par l'Irak, la Bosnie, la Croatie, le Maroc, etc.

L'Iroquois fait actuellement l'objet de transformations qui permettent d'accroître ses capacités. Les firmes américaines UNC Helicopter, spécialisée dans la transformation des voilures tournantes, et General Electric Aircraft Engines (GEAE) se sont associées pour construire un UH-1 amélioré et équipé d'un moteur T700-GE-701C développant 1,900 chevaux (1,400 kW). Ce nouvel hélicoptère, désigné Ultra Huey, a une consommation en carburant beaucoup moins importantes que les versions précédentes.

Le Huey II, quant à lui, est apparut en septembre 1992. C'est une version amélioré de l'UH-1H. Il est équipé d'un moteur Lycoming T53-L-703 plus puissant de 30%, et dispose de systèmes améliorés. Toutes ces modifications sont en outre proposées en kits.

Le UH-1Y Venom, une version profondément modernisée de l'UH-1N, avec rotors quadripales, nouveaux moteurs General Electric T700-GE-401C, avionique moderne, et destinée à l'US Marine Corps, a effectué son premier vol le 9 octobre 2003. Alors que le programme d'origine envisageait de modifier des UH-1N existants, une décision du Congrès datant d'avril 2005 impose, au contraire, la fabrication de 100 machines neuves.



"Huey" au combat.

La Guerre du Vietnam voit pour la première fois l'hélicoptère prendre une place prépondérante dans le déroulement des opérations militaires. Le "Huey", de par la variété des rôles qui lui sont confiés et son omniprésence, deviendra pratiquement le symbole de ce conflit.

Photo ci-dessous: UH-1D pendant la guerre du Vietnam, 1966.


Bell construit de 1957 à 1975 au total 10,005 exemplaires du Huey, toutes versions confondues. 9,216 d'entre-eux serviront au sein de l'US Army. Pendant la guerre du Vietnam, de 1963 à 1973, sur les 7,013 UH-1 qui combattent sur ce théâtre d'opération, 3,305 sont détruits par accidents ou abattus par l'ennemi. Trois configurations de base de l'Iroquois sont utilisées durant ce conflit:
  • Slick: Transport de troupes (escouade de 10-12 hommes) ou de frêt. Armement: une mitrailleuse M60 de 7.62mm montée sur chaque côté du fuselage.
  • Gunship: Appui au sol ou escorte. Armement: deux mitrailleuses M60 de 7.62mm couplées en parallèle de chaque coté du fuselage, une tourelle lance-grenade placée sous le nez de l'hélicoptère, et deux lance-roquettes triple de 70mm. Le AH-1G Huey Cobra devait en principe remplacer les Gunships Huey à partir de 1967, mais Bell ne put en produire suffisamment en nombre.
  • Medevac (ou Evasan en français): Evacuation médicale ou sanitaire. Capacité d'emport de 2 infirmiers et 4-6 blessés couchés sur brancard.

Le UH-1 sert ensuite dans pratiquement toutes les interventions extérieures dans lesquelles les forces armées américaines prennent part: le Panama, l'île de la Grenade, la Première Guerre du Golfe (1990/1991), l'opération Restore Hope en Somalie (1992-1993), et enfin les guerres en Afghanistan (2001) et en Irak (2003).

Israel a également utilisé au combat ses UH-1 Iroquois. Notamment pendant la guerre du Yom Kippour en 1973, lors de l'opération Paix en Gallilée, l'invasion puis la guerre au Liban, de 1982 à 2000, puis de nouveau dans le conflit israélo-libanais de 2006.

Photo ci-dessous: UH-1H israélien.


L'Argentine déploit 9 UH-1H de l'armée de terre et 2 Bell 212 de l'armée de l'air sur l'aérodrome de Port Stanley, pendant la guerre des Malouines dans l'Atlantique Sud. Deux d'entre-eux furent détruits et les autres machines capturés par les Britanniques.

Photo ci-dessous: UH-1H argentin capturé par les Britanniques lors de la Guerre des Malouines. 25 août 1982.


Après la réunification des deux Vietnam, en 1975, Hanoi a utilisé de nombreux UH-1 américains ou sud-vietnamiens capturés (à l'instar d'autres types d'avions, d'hélicoptères ou de véhicules), notamment lors de l'invasion du Cambodge en 1979 et au cours des "incidents" de frontière avec la Chine. En 2011, l'Armée populaire vietnamienne aligne encore quelques exemplaires (estimation: 15+) de UH-1H.


Récapitulatif: versions militaires et civiles du UH-1 Iroquois.

  • XH-40. Désignation officielle du prototype Bell Model 204. Trois exemplaires construits, propulsés par un turbomoteur Lycoming XT-53-L-1 de 700 chevaux (520 kW).
  • YH-40. XH-40 avec diverses modification, dont une cabine allongée de 305mm. Six exemplaires destinés aux évaluations et aux tests de vol.
  • Bell Model 533. Un YH-40 reconstruit pour des tests d'évaluation de réacteurs et de profil d'ailes.

  • HU-1A. Version initiale du Bell Model 204 produite en série, et redésignée UH-1A en 1962. 182 exemplaires construits.
  • TH-1A. UH-1A avec commande de vol double, et servant aux vols sans visibilité (aux instruments). 14 exemplaires convertis.
  • HU-1B. UH-1A avec diverses améliorations, une cabine allongée, et propulsé par un Lycoming T53-L-5 de 960 chevaux (720 kW). Production entamée en 1961, et redésigné UH-1B l'année suivante. 1,014 exemplaires construits, plus 4 prototypes YUH-1B.
  • UH-1C. UH-1B équipé d'un armement défensif: deux mitrailleuses M60 de 7.62mm installée devant les ouvertures de portes. Version propulsée par un Lycoming T53-L-11 de 1,100 chevaux (820 kW). Première version adaptable en configuration "Gunship". 767 exemplaires construits.
  • YUH-1D. 7 exemplaires de présérie du UH-1D.
  • UH-1D. Désignation officielle du Bell Model 205. Version des transport de troupes et de frêt destinée à remplacer les CH-34 Choctaw de l'US Army alors en service. 2,008 exemplaires construits, la plupart convertis en UH-1H par la suite.
  • HH-1D. Variante du UH-1D destinée aux missions de recherche et de sauvetage (Search and Rescue, SAR).
  • UH-1E. UH-1B/C destinés l'US Marine Corps, avec différences dans les équipements et l'avionique. 192 exemplaires construits.
  • TH-1E. UH-1E reconfiguré pour l'entrainement de base. 20 exemplaires construits en 1965.
  • UH-1F. UH-1B/C destinés à l'US Air Force, et propulsé par un General Electric T58-GE-3 de 1,325 chevaux (988 kW). 120 exemplaires construits.
  • TH-1F. Variante du UH-1F destiné à l'entrainement de base. 26 exemplaires construits.
  • UH-1H. UH-1D modernisé, propulsé par Lycoming T53-L-13 de 1,400 chevaux (1,000 kW). 5,435 exemplaires construits.
  • CUH-1H. Désignation des UH-1H des forces armées canadiennes. Redésignés par la suite CH-118. 10 exemplaires construits, tous remplacés en 1995.

    Photo ci-dessous: deux CH-118 canadiens, CFB Moose Jay, 1982.

  • EH-1H. 22 UH-1H convertis pour l'installation du système de contre-mesures électroniques AN/ARQ-33, dans le cadre du Projet Quick Fix.
  • HH-1H. Variante SAR du UH-1H destinée à l'US Air Force. 30 exemplaires construits.
  • TH-1H. UH-1H convertis pour l'entrainement de base. Variante destinée à l'US Air Force.
  • UH-1J. Version améliorée du UH-1H destinée aux forces d'autodéfense japonaises, construite sous license par Fuji Heavy Industries. Propulsée par un Allison T53-L-703 de 1,800 chevaux (1,343 kW), et équipée d'un système de réduction des vibrations, d'un système de contre-mesures électroniques, et d'un cockpit compatible avec le système de vision nocturne NVG.

    Photo ci-dessous: UH-1J des forces terrestres d'autodéfense japonaises (JGSDF), Okadama STA, 14 octobre 2007.

  • HH-1K. Variante SAR du Bell Model 204 destinée à l'US Navy, avec équipement et avionique spéficique à l'usage naval. 27 exemplaires construits.
  • TH-1L. Variante pour le compte de l'US Navy du Bell Model 204, destinée à l'entrainement de base. 45 exemplaires construits.
  • UH-1L. Variante du TH-1L destinée aux missions utilitaires (transport). 8 exemplaires construits.
  • UH-1M. Version modernisée du UH-1C "Gunship", propulsée par un Lycoming T53-L-13 de 1,400 chevaux (1,000 kW).
  • UH-1N. Désignation officielle du Bell Model 212 Twin Two Twelve. propulsée par un Pratt and Whitney Canada PT6T-3 Twin Pac biturbine de 1,400 chevaux (1,342 kW). Désignation officielle canadienne: CH-135.

    Photo ci-dessous: CH-135 des forces canadiennes. El Gorah, Désert du Sinai, Egypte, 1989.

  • UH-1P. Variante du UH-1F de l'US Air Force destinée aux opérations spéciales, mise en oeuvre par le 20th Special Operations Squadron The Green Hornets. Remplacée par le HH-53H Pave Low III en 1980.

    Photo ci-dessous: UH-1P du 20th SOS (USAF) au Cambodge, 1969.

  • EH-1U. 2 UH-1H modifiés pour emporter le Multiple Target Electronic Warfare System (MULTEWS).
  • UH-1V. Version de sauvetage et d'évacuation médicale (MEDEVAC) destinée à l'US Army.
  • EH-1X. 10 UH-1H convertis pour la guerre électronique, dans le cadre du Projet Quick Fix IIA.
  • UH-1Y Venom ou Super Huey. Ultime version modernisée du UH-1N, utilisée le plus souvent en collaboration avec le AH-1Z Viper au sein de l'US Marine Corps.

Remarques:
  1. Dans les forces armées américaines, les lettres "G", "J", "Q", "R", "S", "T", "W" et "Z" sont spécifiquement utilisées pour les versions de l'hélicoptère d'attaque AH-1 Cobra. Les deux modèles étant considérés comme appartenant à la même série H-1, les militaires évitent de mélanger leurs lettres des versions.
  2. Les lettres "I" (India) et "O" (Oscar) ne sont pas utilisées, pour éviter toute confusion d'identification avec le "1" (One) ou le "0" (Zero).

Autres versions d'exportation.

  • Agusta-Bell AB-205. Version de transport 11 places construite sous license par la firme italienne Agusta. Propulsée par un General Electric T58-GE-3 de 1,305 chevaux (962 kW).
  • Agusta-Bell AB-205AS. Variante du AB205 destinée à la lutte antinavire et anti-sous-marine, pour le compte de la marine italienne.
  • Agusta-Bell AB-212.
  • Bell Model 214.
  • Bell Model 214ST Super Transporter. Version civile du Bell Model 205 avec cabine allongée.

    Photo ci-dessous: Bell 214ST (N724HT), Carp Airport, Ottawa, Ontario. 1er octobre 2007.

  • Bell Model 412.

    Photo ci-dessous: Bell Model 412 utilisé par la Pologne.

  • Panha Shabaviz 2-75. Version non-officielle (sans accord de license) du Bell Model 205 construit par la firme Panha en Iran.

Opérateurs.

  • Afghanistan.
  • Albanie. 7 Agusta-Bell AB205A-1 cédés par l'Italie.
  • Allemagne. UH-1D SAR utilisés par la Luftwaffe. En cours de remplacement par des NH-90.

    Photo ci-dessous: UH-1D SAR, Hambourg, Allemagne, 24 septembre 2005.

  • Argentine. UH-1H utilisés par l'Aviation Navale (Armada de la Republica Argentina), l'Armée de Terre (Ejercito Argentino) et l'Armée de l'Air (Fuerza Aérea Argentina).
  • Australie. 7 UH-1 Iroquois utilisés par la Royal Australian Navy (1964-1987). 66 UH-1 au sein de la RAAF (1962-1990). UH-1 de la Royal Australian Army remplacés par des UH-60 Black Hawk à la fin des années quatre-vingt.
  • Autriche.
  • Bahrein.
  • Bangladesh.
  • Arabie Saoudite.
  • Australie.
  • Bélize.
  • Bolivie. UH-1H basés sur l'aérodrome d'El Trompillo, Santa-Cruz.
  • Bosnie-Herzégovine. Aéroports de Sarajevo et de Tuzla.
  • Brésil. 46 UH-1H de la Force Aérienne brésilienne, en cours de remplacement par des UH-60 Black Hawk.
  • Brunei.
  • Birmanie.
  • Cambodge.
  • Canada. Désignation CH-118 et CH-135. En cours de remplacement par des CH-146 (Bell 412SP) Griffon.

    Photo ci-dessous: CH-118 des forces armées canadiennes.

  • Chili. 4 UH-1H utilisés par l'Armée de Terre (Ejercito de Chile).
  • Colombie. UH-1H utilisés par l'Armée de Terre (Ejercito Nacional), la Garde Nationale (Colombian National Armada), l'Armée de l'Air (Fuerza Aerea Colombiana) et les forces de police (Policia Nacional).
  • Corée du Sud.
  • Costa Rica.
  • (République) Dominicaine.
  • El Salvador.
  • Emirats Arabes Unis.
  • Equateur.
  • Espagne.
  • Etats-Unis. UH-1H/N/UH-1Y à usage militaire (US Army, USAF, US Navy et USMC). Ou Bell Model 214/412 à usage civil, utilisé par de nombreux employeurs, dont des département de police, de lutte anti-incendie, par la NASA, des fanas d'histoire de l'aviation, etc.

    Photos ci-dessous: 1° UH-1H de la NASA à Langley, en Virginie, 11 août 2011. 2° Bell Model 412 utilisé par le Département de Lutte Anti-Incendie de Los Angeles, 8 février 2005.


  • Ethipie.
  • Gabon.
  • Géorgie.
  • Grèce. En cours de remplacement par des NH-90.
  • Guatémala.
  • Honduras.
  • Indonésie.
  • Iran.
  • Irak. 16 UH-1H achetés à la Jordanie en 2011 et 2012.
  • Israel. UH-1H Iroquois 1967-?) et Bell Model 212 Anafa (1978-?) utilisés par les forces armées israéliennes.
  • Italie. Agusta-Bell AB-205 et AB-212 construits sous license par Agusta, pour le compte de l'armée de terre. En cours de remplacement par des NH-90.
  • Jamaïque.
  • Japon. UH-1J construits sous license par Fuji Heavy Industries. En cours de remplacement par des UH-60 Black Hawk.
  • Jordanie.
  • Koweit.
  • Liban.
  • Liechtenstein.
  • Macédoine. Bell Model 212.

    Photo ci-dessous: Bell Model 212 de la police macédonienne. 20 avril 2008.

  • Maroc.
  • Mexique. UH-1N utilisés par la Force aérienne mexicaine.
  • Nouvelle-Zélande. 16 UH-1D/N utilisés par la Royal New Zealand Air Force. En cours de remplacement par des NH-90.
  • Norvège. Bell Model 412SP.

    Photo ci-dessous: Exercice OTAN Strong Resolve 2002, port d'Orkanger, Norvège.

  • Nicaragua. 2 UH-1H en servie depuis 1979.
  • Oman.
  • Ouganda.
  • Pakistan.
  • Panama. 12 UH-1B livrés par l'US Army en 1976-1977.
  • Paraguay. UH-1H utilisés par la Force Aérienne paraguayenne (Fuerza Aerea Paraguaya).
  • Papouasie-Nouvelle-Guinée.
  • Pays-Bas.
  • Pérou.
  • Philippines.
  • Pologne.
  • Rhodésie.
  • Royaume-Uni.

    Photo ci-dessous: Bell Model 412EP utilisé par la Royal Air Force. 2010 Air Tattoo, Fairford, Gloucestershire, Angleterre. 19 juillet 2010.

  • Singapour.
  • Somalie.
  • Suède.
  • Taiwan.
  • Tanzanie.
  • Thailande. Bell Model 204 et 205 utilisés par les forces de police, l'armée de terre et l'armée de l'air nationales.

    Photo ci-dessous: UH-1H de la Force Aérienne thaïlandaise. Children's Day 2007, Aéroport Don Muang.

    Rtaf_uh-1h_csar_children_day_2007
  • Tunisie.
  • Turquie.
  • Uruguay.
  • Venezuela.
  • Vietnam. 15+ UH-1H utilisés par les forces armées populaires vietnamiennes.

    Photo ci-dessous: UH-1H de l'Armée populaire vietnamienne, 2011.

  • Yemen.
  • Zambie.
  • Zimbabwe.

Fiche technique (UH-1N).

  • Type. Hélicoptère utilitaire (transport de troupes, de frêt, ...)
  • Equipage. 4 membres (1 pilote, 1 copilote, 2 mitrailleurs).
  • Date d'entrée en service (Etats-Unis). 1971.
  • Capacité d'emport. 14 hommes de troupes, ou 2 infirmiers et 6 blessés couchés sur civières, ou encore 1,900kg de frêt.
  • Propulsion. Pratt & Whitney PT6T-3 Turbo Twin-Pac de 1,800 chevaux (1,330 kW).
  • Dimensions. Longueur:, 17.46m. Hauteur: 4.54m. Diamètre du rotor: 14.62m.
  • Masses. A vide: 2,365kg. Maximale au décollage: 4,767kg.
  • Performances. Vitesse maximale au niveau de la mer: 224km/h. Plafond opérationnel maximal: 3,050m. Rayon d'action: 197.8 miles (318km).
  • Armement. 2 mitrailleuses M240D de 7.62mm, ou 2 mitrailleuses automatiques rotatives six-tubes M134 Gatling (GAU-17A) de 7.62mm, ou encore 2 mitrailleuses automatiques rotatifs six-tubes GAU-16A de 12.7mm.

    Photo ci-dessous: armement typique d'un UH-1N "Gunship".

  • Inventaire des Etats-Unis en 2012. USMC: 107 UH-1N/-1Y. US Army (FY2001): 887 UH-1N.

Article modifié le 26 juin 2016.


Sources principales:
Bell UH-1 Iroquois (Wikipedia.org)

Hélicoptère d'attaque Boeing AH-64 Apache

Le Boeing AH-64, baptisé "Apache", est l'hélicoptère d'attaque polyvalent de l'US Army. Conçu à l'origine par la firme Hughes Helicopters, firme absorbée par McDonnell Douglas en 1986, pour affronter les chars du Pacte de Varsovie en Europe. Il est engagé pour la première fois au combat au Panama en 1989, puis dans les Balkans (1995 et 1999), et finalement dans les deux guerres du Golfe (1990-1991, 2003-2011), et en Afghanistan (2001-2014), aux côtés de leurs frères britanniques et néerlandais. Israel l'a également utilisé au combat, essentiellement lors de l'Opération "Raisins de la colère" en 1996, et pendant l'intervention au Sud-Liban contre le Hezbollah en 2006, ou encore contre des objectifs ciblés du Hamas dans la Bande de Gaza. L'Arabie Saoudite l'emploit au combat au Sud-Yemen en 2015 et 2016. L'Apache équipe également d'autres pays comme la Grèce, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, la Corée du Sud et Singapour. En février 2013, apparaît aux Etats-Unis la nouvelle version AH-64E "Apache Guardian".



Historique du développement.

Dès la création de l'OTAN en 1949, sa plus grave faiblesse en Europe est l'infériorité numérique de ses forces, et en particulier des unités blindées et mécanisées, comparées à celles du Pacte de Varsovie. La lutte antichars aux moyens d'avions ou d'hélicoptères devient donc une nécessité tactique vitale pour sa survie.

Un hélicoptère, si bien protégé soit-il, peut-il opérer efficacement au-dessus des champs de bataille européens, face à un ennemi qui dispose de milliers de missiles sol-air SAM et de canons anti-aériens? Un avion comme le A-10 Thunderbolt a-t'il une chance d'engager des chars ennemis sans être immédiatement détruit? A ces deux questions, les Américains répondent par l'affirmative.

L'US Army s'intéresse à la conception des hélicoptères d'attaque antichars dès le début des années soixantes. Une première expérience avec le Lockheed AH-56A Cheyenne n'est pas retenue en août 1972. Si bien que pendant toute la guerre du Vietnam, le seul hélicoptère de combat capable d'engager les blindés nord-vietnamiens reste le AH-1G Cobra. Construit en grande quantité, le Cobra est cependant incapable d'opérer de nuit ou dans des conditions météorologiques défavorables.

Jusqu'au milieu des années quatre-vingt, plusieurs versions de cet hélicoptère sont conçues pour remédier à ces insuffisances, mais les militaires américains ne perdent jamais de vue qu'il leur faudra un jour disposer d'un véritable hélicoptère d'attaque tout-temps, conçu spécifiquement pour ce rôle.

Un tel cahier des charges implique la réalisation d'un hélicoptère lourd, puissant et coûteux. Le 15 novembre 1972, l'US Army, qui est décidée à mener cette entreprise jusqu'au bout, formule un appel d'offre et lance la compétition Advanced Attack Helicopter (AAH) pour la conception d'un "hélicoptère de combat avancé". Cinq constructeurs aéronautiques y répondent: Bell Helicopter Textron, Boeing Vertol (Grumman), Hughes Helicopters, Lockheed et Sikorsky.

Photos ci-dessous: 1° Le YAH-64 prototype d'origine, avec l'empennage en "T". 2° YAH-64 tardif de présérie, produit à partir de 1982.





Au début de l'année 1973, l'US Army retient les deux projets de Bell et Hughes. Mis au point par la première firme, le Bell YAH-63 est équipé d'un train d'atterrissagle tricycle et d'un habitacle biplace dans lequel le canonnier occupe la place arrière, le pilote prenant place à l'avant.

Le modèle de Hughes, le YAH-64, effectue son premier vol d'essai le 1er octobre 1975. Il est équipé d'un train d'atterrissage à roulette de queue et d'un habitacle dans lequel le pilote prend place dans le poste arrière, surélevé, et le canonnier dans le poste avant. Il est doté de chaque côté du fuselage de deux pylones permettant l'emport d'un panier de roquettes M261 Hydra-70 et de quatre missiles antichars AGM-114 Hellfire, ainsi que d'un canon automatique M230 Chaingun de 30mm sous le fuselage avant.

Photos ci-dessous: 1° Panier lance-roquettes M261 Hydra-70 de 70mm et missiles antichars AGM-114 Hellfire. 2° Canon automatique M230 Chaingun de 30mm.




L'US Army déclare vainqueur l'YAH-64 en 1976 et signe un contrat de production de présérie limitée à cinq YAH-64A. Pendant les huit années qui suivent, ces machines doivent encore subir une série d'importantes modifications. Le principal changement des YAH-64A étant la mise en place des stabilisateurs horizontaux, qui auparavant était installées au sommet de l'empennage vertical, à l'arrière de la poutre de queue.

Photo ci-dessous: un prototype de présérie YAH-64A en 1984.


En 1981, dans la tradition américaine voulant que l'on baptise les hélicoptères du nom de tribus amérindiennes, les YAH-64A sont baptisés du nom d'Apache. L'année suivante, l'US Army approuve la production en grande série. Le premier exemplaire AH-64A quitte la chaîne de montage de Mesa, en Californie, le 30 septembre 1983, et entre en service en janvier 1984.

En 1986, la firme McDonnell Douglas rachète Hughes Helicopters et poursuit le développement de l'hélicoptère. Le modèle de série AH-64A, équipé de deux moteurs General Electric T700-GE-701 de 1,696 chevaux (1,265 kW) chacun, se différencie des prototypes par les stabilisateurs horizontaux ramenés à la base de la dérive.

Photo ci-dessous: un AH-64A Apache de l'US Army atterrit sur le pont de l'USS Nassau (LHA-4) au cours de l'exercice interarmes Joint Shipboard Weapons and Ordnance (JSWORD). 1er février 2005.


En dépit de sa taille et de son poids, c'est un hélicoptère à la fois agile et performant. Mais l'US Army insiste beaucoup sur certaines performances, telle une vitesse ascensionnelle importante malgré l'emport de diverses armes, même à haute altitude et par des températures élevées.

McDonnell Douglas développe ensuite la version AH-64B avec diverses améliorations de cockpit et un nouveau système de contrôle de tir. En 1987, Boeing et McDonnell Douglas s'associent pour former "The Boeing Company".

Entre 1984 et 1987, une version navalisée du AH-64A, le Sea Apache, est proposée à l'US Marine Corps. Plusieurs études sont étudiées avec divers trains d'atterrissage, armements et avioniques. Mais finalement, les Marines préfèrent continuer l'utilisation de leur AH-1W Super Cobra.

En 1995, entre en production le modèle Boeing AH-64D Apache Longbow. Motorisé avec deux T700-GE-701C de 1,890 chevaux chacun (1,409 kW), équipé d'un avionique totalement modernisée et d'instruments digitaux, d'un radar de contrôle de tir à onde micrométrique Lockheed Martin AN/APG-78 installé dans un dôme au sommet du mat de rotor principal, d'un "Systeme de Désignation et d'Acquisition de Cibles", ou Target Acquisition and Designation System (TADS), avec caméra infrarouge, désignateur laser et vision nocturne.

Rétroactivement, les années suivantes, l'ensemble des AH-64A, AH-64B et AH-64D de l'US Army sont remotorisés avec des T700-GE-701D plus puissant fournissant 2,000 chevaux (1,491 kW) chacun. Cette variante modernisée est redésignée AH-64D Block-III.




Le 21 février 2013, apparaît le nouveau AH-64E Apache Guardian. Le 1er Bataillon du 229ème Régiment d'Hélicoptère d'Attaque, à Lewis-Mc Chord dans l'Etat de Washington, en est la première unité équipée, avec 24 exemplaires livrés à la fin du premier semestre de cette année. En mars, le 1er-229ème utilise ses AH-64E pour la première au combat en Afghanistan, avec un taux opérationnel de 88% et 9600 heures de vol de combat en octobre.

Photo ci-dessous: AH-64E Apache Guardian en mars 2013.

AH-64E-Apache Guardian


Apache à l'exportation.

1° Israel.

En 1990, les Forces de Défense d'Israel (IDF) sont le premier client à l'exportation de l'hélicoptère, avec 37 AH-64A Peten et 12 AH-64D Saraf opérationnels en 2008. Employés au Liban et dans la bande de Gaza avec des missiles guidés, ils permettent la destruction d'infrastructure terroristes et l'élimination ciblée de chefs et de militants du Hamas et du Hezbollah, comme Ahmed Yasin et Adnan al-Ghoul.

Photo ci-dessous: AH-64D Saraf des IDF lors d'un exercice commun avec OTAN en Grèce. 20 juin 2011.



2° Grande-Bretagne.

En Grande-Bretagne, Westland-Agusta construit 67 Apache Longbow sous la désignation WAH-64D, équipés d'un moteur Rolls-Royce. Certains d'entre-eux servent en Afghanistan et en Irak, aux côtés de leurs frères américains et néerlandais.

Photo ci-dessous: Westland WAH-64D Apache de l'Armée de terre britannique. Kemble Air Day 2008, Aérodrome de Kemble, Gloucestershire, Angleterre.



3° Pays-Bas.

L'Armée de l'Air néerlandaise achète 30 AH-64D et en emploie 12 autres en leasing, sans radôme de rotor. Ils effectuent leur premier déploiement en 2001 à Djibouti, en Afrique, et servent ensuite dans les forces de l'OTAN, dans des missions de maintien de la paix, notamment Bosnie-Herzégovine. Depuis 2004, les Apache néerlandais opèrent simultanément en Irak au sein de la Force Multinationale, et dans la région de Kaboul, en Afghanistan, au sein de l'ISAF/OTAN.

Photo ci-dessous: AH-64D Apache néerlandais au Salon Aéronautique de Farnborough, Angleterre, juillet 2006.



4° Arabie Saoudite.

Après l'opération Tempête du Désert en 1991, l'Arabie Saoudite achète 12 AH-64A qui équipent la Royal Saudi Land Force, l'Armée de Terre saoudienne. En août 2006, le gouvernement saoudien entame des négociation avec la firme Boeing pour moderniser ses AH-64A et les mettre aux standards AH-64D Longbow, avec un coût total de 400 millions de dollars. En septembre 2008, le gouvernement américain autorise la livraison de 12 AH-64D supplémentaires, après une demande des Saoudiens. En octobre 2010, l'Arabie Saoudite marque son intérêt pour l'achat de 70 autres AH-64D, à livrer aussitôt que possible.

En novembre 2009, l'Arabie Saoudite engage pour la première fois ses Apache contre les incursions des rebelles yéménites Houthis sur son territoire. Fin janvier 2010, le chef des rebelles shiites annoncent le retrait de ses troupes du territoire saoudien, après que l'Armée saoudienne après repris le contrôle du village frontalier d'Al Jabiri.

Photo ci-dessous: AH-64A Apache et AH-64D Longbow Apache de l'Armée de Terre saoudienne en 2016, au Yemen.



5° Egypte.

En 1995, l'Armée de l'Air égyptienne place un ordre d'achat pour 36 AH-64A. Ces machines sont livrées avec la plupart des systèmes d'avionique avancée, à l'exception de l'équipement radio. En 2000, Boeing annonce un programme de modernisation des Apache égyptiens aux normes AH-64D, mais sans le radar Longbow au sommet du moyeu du rotor, dont le gouvernement américain a refusé la livraison. En 2009, l'Egypte annonce son intention d'acheter 12 AH-64D Apache Block II, dans le cadre du programme Foreign Military Sales.

En août 2012, l'Egypte engage pour la première fois ses AH-64D au combat, contre des djihadistes opérant dans le Sinai et responsables de plusieurs attaques contre des postes frontaliers, après un accord avec le gouvernement israélien pour autoriser le déploiement de ces hélicoptères dans cette zone.

Photo ci-dessous: AH-64D Apache Block II égyptien, lors de la révolution populaire et la chute du gouvernement Moubarak, en 2011.

apache_egypt


6° Autres pays.

D'autres pays se sont également portés acquéreur de l'Apache. La Grèce a signé un contrat en septembre 2003 portant sur la livraison, en deux étapes, de 12 puis 20 AH-64D Apache Longbow, pour un montant total de 675 millions de dollars.

Les Emirats Arabes Unis réceptionnent 30 AH-64A entre 1991 et 1996, modernisés plus tard aux normes AH-64D Longbow Apache. Le Koweit achète 16 AH-64D Apache Longbow en 2006. L'armée japonaise en reçoit en 2005 50 exemplaires, construits sous licence par Fuji Heavy Industries.


Singapour achète 20 AH-64D entre 1999 et 2001. La Corée du Sud acquiert 36 AH-64D Longbow Apache, qu'elle utilise en collaboration avec ses Eurocopter Tiger. Taiwan reçoit 30 AH-64D en 2008. L'Albanie, membre de l'OTAN depuis 2009, 2 AH-64D cédés par l'US Army.

Photo ci-dessous: AH-64D de la Force aérienne singapourienne. 11 mars 2008.



Apache au combat.

L'hélicoptère d'attaque Apache est employé pour la première fois au combat en décembre 1989, lors de l'opération Just Cause, l'intervention américaine au Panama.

Un an plus tard, les Apache de l'US Army sont présents dans le Golfe Persique dans le cadre de l'opération Desert Shield. Pendant l'opération Desert Storm qui suit, en 1991, ils combattent avec un certain succès les divisions mécanisées et blindées de Saddam Hussein au Koweit et en Irak.

Le 17 janvier 1991, huit AH-64A, guidés par quatre MH-53 Pave Low III, pénétrent profondément en territoire ennemi et détruisent une bonne partie du réseau de détection radar irakien, permettant ainsi à l'US Air Force d'intervenir massivement sans être détectée. Durant les cent heures de l'offensive terrestre alliée, 277 AH-64A combattent en Irak et au Koweit, détruisant environ 500 chars ennemi.

Les Apache interviennent également dans les Balkans lors des opérations Deliberate Force (12-1995) en Bosnie-Herzégovine et Allied Force (03-1999) au Kosovo. Mais ces hélicoptères y rencontrent un certain nombre de problèmes et d'accidents en raison de la nature montagneuse et accidenté du terrain, qui réduisent fortement leur efficacité. En cause, le manque d'entraînement des équipages et les déficiences du système de vision nocturne, des réservoirs de carburant auxiliaire défectueux.

Photo ci-dessous: un soldat de la Task Force Multinationale-Est participe à un exercice d'extraction, Camp Bondsteel, Kosovo, 25 août 2007.


A la suite du crash d'un AH-64 et de la mort de ses deux membres d'équipage pendant l'intervention au Kosovo, en décembre 2000, la flotte complète des Apache en ex-Yougoslavie est consignée au sol pendant deux semaines pour révision complète. Le major-général Dick Cody, commandant de la 101ème Division aéroportée, adresse au chef d'état-major de l'US Army un mémo très critique dans lequel il dénonce le manque d'entraînement des équipages et les problèmes techniques rencontrés.

Durant l'opération Iraqi Freedom, le 24 mars 2003, 33 AH-64D du 7ème Régiment de cavalerie et de la 101ème Division aéroportée engagent une brigade blindée de la division Medina, de la Garde républicaine irakienne: 30 Apache sont endommagés à des degrés divers, une partie au-delà de toute réparation possible. 29 d'entre-eux parviennent cependant à regagner leur base.

Un des hélicoptères endommagés se pose en catastrophe dans la région de Karbala et est capturé par les Irakiens, qui ne manquent pas d'en profiter. Alors que l'équipage a été secouru et est sain et sauf, la propagande baasiste proclame qu'un hélicoptère Apache a été "abattu par un fermier équipé d'une vieille carabine". L'AH-64 confirme sa robustesse, mais c'est un échec médiatique pour les Etats-Unis.

Les dégâts encaissés en Irak, où la majorité des défenses anti-aériennes sont de simples canons ou des roquettes non guidées RPG-7, soulevent de nombreuses questions sur sa survivabilité à basse altitude dans des théâtres d'opération plus hostiles, au relief encaissés et saturés de missiles SAM.

Entre mars 2003 et fin 2008, onze hélicoptères Apache sont perdu en Irak du fait d'actions hostiles, et quinze autres par accident.

Photo ci-dessous: AH-64D Apache Longbow appartenant à la Compagnie Bravo, 1er Bataillon d'attaque, 227ème Régiment Aviation, 1ère Brigade aérienne, 1ère Division de cavalerie. Multi-National Division-Baghdad Area, 12 octobre 2007.


Le second pays qui déploit ses Apache au combat est Israel. Dans les années nonantes, équipés de missiles guidés par infrarouge, les AH-64A Peten et AH-64D Saraf de Tsahal mènent des opérations réussies de frappes ciblées au Liban Sud et dans la Bande de Gaza, contre les infrastructures du Hezbollah et du Hamas, éliminant plusieurs leaders des deux organisations terroristes palestiniennes, comme Ahmed Yasin et Adnan al-Ghoul.

Photo ci-dessous: AH-64A Peten, Israel Independence Day, 24 avril 2007.


En 1995, au terme d'une compétition avec l'Eurocopter Tiger et le Bell AH-1W SuperCobra, les Pays-Bas acquièrent 30 AH-64D. Ceux-ci sont délivrés en 1999, et participent aux missions de maintien de la paix des Nations-Unies en ex-Yougoslavie.

En 2004, six Apache néerlandais sont intégrés à la Force Multinationale en Irak, en soutien des troupes terrestres alliées. Les Pays-Bas déploient également ses hélicoptères AH-64 à Djibouti (à partir de 2001) et en Afghanistan (2007).

L'armée de terre britannique réceptionne 67 WAH-64 construit sous license par Westland-Agusta. Certains d'entre-eux sont engagés sur le théâtre d'opération afghan contre les Talibans, aux côtés d'hélicoptères Westland Lynx et Puma et des Apache néerlandais et américains, dans la région de Kaboul, au sein de la Force Multinationale en Irak et de l'ISAF/OTAN.

Le gouvernement saoudien achète 12 AH-64A Apache après la Première guerre du Golfe, en 1991. En novembre 2009, modernisés aux standards AH-64D Longbow, l'Armée de terre saoudienne (Royal Saudi Land Force) participent à l'opération Scorched Earth, des missions de lutte contre les infiltrations des insurgés chiites Houthis aux frontières du royaume.


Récapitulatif des versions de l'Apache.

  • AH-64A. Version originale de l'Apache, propulsée par deux General Electric T700-701 de 1,696 chevaux (1,265 kW). A partir de 1990, ils sont tous remotorisés avec des T700-701C plus puissants, développant chacun 1,890 chevaux (1,410 kW). Le Japon construit sous license une variante de l'AH-64A, désignée AH-64DJP, des hélicoptères pouvant être équipés de missile air-air AIM-92 Stinger d'autodéfense.
  • AH-64B. en 1991, après l'opération Desert Storm ("Tempête du Désert"), l'AH-64B est une version améliorée portant sur 254 AH-64A, un programme de modernisation incluant de nouvelles pales de rotor, un système de positionnement global (GPS), et des équipement de navigation et radio plus performants. Le Congrès des Etats-Unis approuve ce plan, d'un montant de 82 millions de dollars, mais en 1992, il est annulé. Les systèmes radio, de navigation et GPS seront plus tard intégrés d'office sur les versions ultérieures de l'hélicoptère.
  • AH-64C. Des crédits supplémentaires approuvés par le Congrès américains à la fin de 1991 débouchent sur plan de modernisation des Apache de l'US Army. Des AH-64A sont convertis en AH-64B+. Un second programme de modification démarre parallèlement, avec la conversion de AH-64A en AH-64C, la principale différence étant la remotorisation avec des General Electric T700-701C. Cependant, en 1993, la désignation AH-64C est abandonnée, l'intégralité des AH-64A étant rééquipés de T700-701C. La seule différence entre les AH-64C et AH-64D devenant le radar installé au somment du mat de rotor de l'Apache Longbow.
  • AH-64D Apache Longbow. L'AH-64D comprend des capteurs/détecteurs plus perfectionnés et une verrière légèrement redessiné et surélevée, l'équipage bénéficiant d'un champ de vision plus étendu vers le bas. Mais la principale inovation est l'installation du radar de controle de tir (Fire Control Radar, FCR) AN/APG-78 Longbow au sommet du mat de rotor. L'avantage de cette configuration étant que l'hélicoptère est capable de cibler des objectifs ennemis quand celui-ci s'abrite derrière une hauteur, des arbres ou des immeubles.

    Cette version est propulsée par deux moteurs T700-701C de 1,890 chevaux (1,410 kW) chacun. La variante AH-64D Block-III inclue diverses améliorations: des pales de rotor en matériaux composites, un train d'atterrissage plus résistant, de nouvelles capacités de détection électroniques et de pilotage automatique, et une remotorisation avec des T700-701D développant 2,000 chevaux (1,500 kW).

    Photo ci-dessous: AH-64JDF Apache Longbow de la Force aérienne d'autodéfense japonaise.

  • Westland WAH-64D Apache. Version de l'Apache Longbow construit sous license par la firme Westland-Agusta, pour le compte de l'Armée de terre britannique (Army Air Corps). Cette version est propulsée par deux moteurs Rolls-Royce Turbomeca RTM322 développant chacun 2,100 chevaux (1,600 kW).

    Photo ci-dessous: Apache de l'Army Air Corps britannique opérant depuis le pont du navire d'assaut amphibie HMS Ocean. 22 septembre 2009.

  • AH-64E Apache Guardian. Version connue originellement sous l'appellation AH-4D Block III, puis redésignée AH-64E. L'hélicoptère comprend diverses améliorations, dont un moteur T700-GE-701D plus puissant, de nouveaux instruments digitaux, le Joint Tactical Information Distribution System (JTIDS), ou sytème de transmissions de données tactiques, et un train d'atterrissage renforcé.

    Sa production en série est approuvée par le Congrès américain le 24 octobre 2012. il est prévu que 634 AH-64D soient transformés en AH-64E, avec une production de 56 nouveaux AH-64E en 2019/2010.
  • AH-64F. En 2014, Boeing se lance dans la conception d'un Apache Longbow totalement modifié et modernisé, pour anticiper la future version d'attaque Future Vertical Lift (FVL), qui doit aboutir aux environ de 2040 au remplacement de tous les UH-60 Black Hawk, CH-47 Chinook, AH-64 Apache et OH-58 Kiowa en service au sein de l'US Army.
  • Sea Apache. Version navalisée de l'AH-64A proposée à l'US Navy et l'US Marine Corps, durant les années quatre-vingt. Projet abandonné en faveur de l'AH-1W Super Cobra.


Pays utilisateurs.

  • Arabie Saoudite. L'Aviation légère de l'Armée de Terre saoudienne reçoit après 1991 12 AH-64A, au sein du 2ème Bataillon Aviation. Hélicoptères remis aux normes AH-64D à partir d'août 2006. Commande supplémentaire portant sur 70 AH-64D enregistrée en 2010.
  • Egypte. La force aérienne égyptienne achète 36 AH-64A en 1995. Hélicoptères reconvertis aux standards AH-64D en 2000-2005, mais sans le radar Longbow installé au sommet du mat du rotor. En 2005, l'Egypte acquiert 12 AH-64D Apache Block-II, au bénéfice du programme Foreign Military Sales. En janvier 2011, l'Egyptian Air Force alligne 35 AH-64D en opérationnels, répartis dans ses 51ème et 52ème Escadrons.
  • Emirats Arabes Unis. L'armée de terre émiratie reçoit 30 AH-64A Apache en 2005. En janvier 2011, elle alligne 12 AH-64A et 14 AH-64D Longbow.
  • Etats-Unis. Inventaire des Apache de l'US Army, en janvier 2011: 727 exemplaires opérationnels (107 AH-64A et 620 AH-64D) au sein des unités d'active, de la Garde Nationale Terrestre (Army National Guard, ARNG) et de l'Armée de Terre de Réserve (US Army Reserve, USAR).
  • Grèce. L'armée de terre grecque réceptionne 20 AH-64A en 1995 et 12 AH-64D en 2003. En décembre 2011, 28 AH-64A/D sont opérationnels au sein des 1er et 2nd Bataillon d'Hélicoptères d'Attaque.
  • Israel. La force aérienne israélienne alligne, en janvier 2011, 37 AH-64A Peten et 11 AH-64D Saraf, répartis au sein des 113ème et 190ème Escadrons.

  • Koweit. La force aérienne koweitie achète 16 AH-64D en 2004, tous opérationnels en 2011, au sein des 17ème et 20ème Escadrons d'attaque.
  • Pays-Bas. La Force Aérienne Royale Néerlandaise réceptionne 30 AH-64D en 2005. 29 sont toujours en service opérationnel en janvier 2012, au sein du 301ème Escadron.
  • Royaume-Uni. Version construite sous license de 1998 à 2004, par la firme Westland-Agusta. 67 exemplaires livrés à l'Army Air Corps, remotorisés avec des Rolls-Royce Turbomeca RTM322 01/12 de 2,270 chevaux (1,693 kW) en 2011.

    Photo ci-dessous: WAH-64D du Corps Aérien de l'Armée de Terre britannique, Biggin Hill, 8 juin 2008.

  • Singapour. La Force Aérienne de la République de Singapour alligne 20 AH-64D opérationnels en décembre 2011.
  • Taiwan. 30 AH-64D Block-III commandés en 2008, selon le programme Foreign Military Sales américain, et propulsés par des General Electric T700-701D. Livraison prévue à partir de 2014.

Caractéristiques techniques et armement.

L'une des caractéristiques les plus intéressantes de l'AH-64 Apache est sans doute les deux carénages de grandes dimensions montées de chaque coté du fuselage, en-dessous de l'habitacle. Ces carénages abritent les équipements électroniques et sont dotés de trappes permettant la maintenance facile et rapide de l'un ou l'autre de ces équipements.

L'énergie nécessaire au démarrage des moteurs est fournie par un groupe auxiliaire installé à l'arrière du rotor principal. Tous les systèmes électriques sont redondants. Les canalisations et les câbles sont espacés de façon qu'un impact d'obus ou de balle n'en endommage pas plusieurs à la fois.

Dès le début de la compétition AAH, des paniers à roquettes FFAR et des missiles antichars sont montés sur deux moignons d'aile, une de chaque côté du fuselage.

Un canon automatique M230 Chaingun de 30mm, alimenté avec 1,200 obus, est installé sous le fuselage avant. Ce canon peut tirer à la cadence de 650 projectiles par minute, ou au coup par coup, et il possède un débattement en azimuth de 100° vers la gauche ou la droite, en élévation de 11°C vers le haut et 60° vers le bas. Désigné Area Weapons System (AWS), le M230 Chaingun peut être utilisé pour la destruction d'objectifs légèrement protégés ou blindés, comme des batteries de canons anti-aériens ou des sites de missiles SAM. Il peut également servir à son autodéfense contre des avions ou d'autres hélicoptères.

Photo ci-dessous: gamme d'armement d'un hélicoptère d'attaque Apache. Obus de 30mm M230, paniers de roquettes M261 Hydra-70 et roquettes FFAR LAU-130 de 70mm, missiles antichars Hellfire, réservoirs de carburant auxiliaires.


La principale arme offensive est à l'origine le missile antichars TOW. Mais dès le début de sa conception, les militaires américains lui préfèrent l'AGM-114 Hellfire ("HELicopter FIRE-and-forget"), un projectile beaucoup plus puissant et plus petit. D'un poids de 45.8kg, le Hellfire permet à l'heure actuelle de détruire tous les types de chars en service dans le monde, la précision de son tir étant assuré par son système de guidage laser.

Le système d'illumination laser est lui-même montée soit à bord de l'Apache, dans ce cas le missile Hellfire est dit autonome, soit sur le mat de rotor d'un hélicoptère d'accompagnement Bell OH-58D. Il peut également être au sol, entre les mains de fantassins. Dans chacun de ces cas, le missile peut être tiré alors que l'hélicoptère est à l'abri derrière un obstacle naturel (colline), dans la direction estimée de l'objectif. Dès que le Hellfire est tiré, il détecte et suit le faisceau laser. Sa vitesse est exceptionnelle (Mach 1.17) et ne laisse aucune chance au véhicule visé de lui échapper. Actuellement, aucun blindage de char ne lui résiste.

La version de base du Hellfire, l'AGM-114A, donne naissance à de nouvelles versions plus efficace, comme les AGM-114K High Explosive Anti-Tank (HEAT), AGM-114M Blast Fragmentation et AGM-114N Metal Augmented Charge (MAC).

Outre les Hellfire, les deux moignons d'ailes peuvent emporter des paniers à roquettes FFAR de 70mm, qui sont stabilisé en vol mais ne disposent d'aucun guidage. La charge normale est de 76 projectiles FFAR LAU-130 ou LAU-61 dans quatre paniers M261 Hydra-70 de 19 tubes chacun.

Depuis 1984, Hughes fait partie de McDonnell Douglas, mais une de ses filiales, Hughes Missile Systems Group, met au point de nouveau lance-roquettes permettant d'importantes économies de masse et de volume, reliés à un système de conduite de tir de plus en plus efficace.

En ce qui concerne les capteurs, le système de tir et la vision nocturne, ils sont de la plus haute importance sur un champ de bataille. Ces éléments peuvent être montés sur un mat de rotor au-dessus de l'hélicoptère, comme cela se pratique souvent, mais ils sont à l'origine conçut pour être mis en place dans le nez, ce qui contraint l'hélicoptère à s'exposer lorsqu'il attaque un objectif.

Ces capteurs sont regroupés dans une tourelle de grandes dimensions en deux sous-systèmes séparés, le Target Acquisition and Designation Sight (TADS), ou "Système de Désignation et d'Acquisation de Cible", et le Pilot's Night Vision Sensor (PNVS), ou "Système de Vision Nocturne".

Le premier groupe est le plus complexe: il comprend des systèmes optiques possédant des capacités d'agrandissement de 3.5 à 16 fois, un télémètre-désignateur laser, un équipement de poursuite, une caméra vidéo de jour permettant de voir à travers la poussière et la fumée, et un système de balayage infrarouge frontal, Forward Looking Infra-Red (FLIR).

Le PNVS, quant à lui, est un simple capteur à infrarouge offrant au pilote certaines capacité de vision de nuit. Les informations recueillies par ces systèmes sont transmises à des écrans multifonctions situés sur le tableau de bord.

Une aractéristique principale des systèmes de vision dont bénéficie l'Apache est le viseur intégré qui équipe les casques des deux membres d'équipage. En tourant simplement la tête vers l'objectif, l'un ou l'autre est en mesure de pointer automatiquement les capteurs dans la direction souhaitée et de désigner leur cible aux missiles Hellfire. Il va de soi que toutes les images apparaissant sur les écrans comportent, en sur-impression, des données numériques relatives à la vitesse, l'altitude, le cap ou la distance de l'objectif.

D'autres moyens sont nécessaires pour permettre à l'hélicoptère d'opérer en milieu hostile. Le plus important est sans aucun doute la tourelle de contre-mesures infrarouges ALQ-144 située à l'arrière du rotor principal. Si ce système n'existait pas, les missiles se guideraient immanquablement sur les moteurs T700 de l'hélicoptère, qui ont été équipés d'un système de refroidissement et d'atténuateurs d'infrarouges sur les tuyères d'échappements.

De chaque côté de la poutre de queue, à l'arrière, ont été logées des boites dans lesquelles sont stockés des leurres thermiques (flare) et des paillettes (chaff). Ces leurres et paillettes peuvent être lancées par l'équipage ou automatiquement lorsque les capteurs repèrent un missile ennemi.

Photo ci-dessous: armement standard de l'Apache. Une combinaison de paniers de roquettes Hydra-70 de 70mm et/ou de missiles antichars AGM-114 Hellfire. Un système de balayage et de détection infrarouge (utilisé notamment pour le vol de nuit) Forward Looking Infra-Red (FLIR) en tourelle avant. Canon automatique M230 Chaingun de 30mm (1,200 coups).



Fiche technique de l'AH-64D Apache Longbow.

  • Type. Hélicoptère d'attaque.
  • Equipage. Deux membres: un pilote et un opérateur armement.
  • Pays utilisateurs. Voir ci-dessus.
  • Dimensions. Longueur du fuselage: 15.06m. Diamètre du rotor principal: 14.63m. Hauteur: 3.83m. Surface balayée par le rotor principale quadripale: 168.11 m².
  • Masse. A vide: 5165kg. Maximale au décollage: 9,500kg.
  • Propulsion. Deux turbomoteurs General Electric T700-GE-701C de 1,890 chevaux (1,410 kW) chacun. [AH-64D Block-III] Deux T-700-701D de 2,000 chevaux (1,500 kW) chacun.
  • Performances. Vitesse maximale opérationnelle: 293 km/h. Vitesse de croisière: 265 km/h. Rayon d'action de combat: 480 km. Distance franchissable maximale: 1,900 km. Vitesse ascensionnelle: 12.7 m/s.
  • Armement standard. Un canon automatique M230 Chaingun de 30mm (avec 1,200 obus). 8 missiles antichars AGM-114 Hellfire et deux paniers lance-roquettes Hydra-70 (38 roquettes FFAR LAU-130 ou LAU-61) installés sur deux moignons d'ailes sur les côtés du fuselage.
  • Armement optionnel. 4 missile air-air d'autodéfense AIM-92 Stinger ou AIM-9 Sidewinder à la place des paniers lance-roquettes. Ou encore deux réservoirs de carburant auxiliaires et 8 missiles Hellfire.

Photo ci-dessous: paniers à roquettes M261 Hydra-70 pouvant contenir 19 projectiles FFAR LAU-130 de 70mm.



Article modifié le 21 septembre 2016.


Sources principales:
AH-64 Apache (Wikipedia.org)

Soutien logistique: camions de transport et de ravitaillement

Je passe ici en revue la liste des différents types de véhicules de transport, de ravitaillement ou de maintenance des unités de soutien et de logistique opérant au sein de l'US Army. Certains de ces engins équipent également l'US Marine Corps et plusieurs armées étrangères dans le monde entier.



Famille du Heavy Expanded Mobility Tactical Truck (HEMTT).

Le Heavy Expanded Mobility Tactical Truck (HEMTT) est une série de camions de transport tout-terrain classé dans la catégorie "Cargo: 10-Tones, 8x8". Il est surnommé Dragon Wagon et entre en service en 1982 dans l'US Army. Il est destiné à remplacer les M52 Goer datant du début des années cinquantes.

L'US Marine Corps (USMC) utilise un véhicule comparable, le Logistique Vehicle System (LVS), également fabriqué par la firme Oshkosh Corporation.


1° Description

L'objectif du HEMTT est de fournir des capacités de transport lourd pour le ravitaillement et le soutien logistique au sein de l'US Army. Comparé aux autres véhicules de la catégorie "5 tonnes", il se distingue par son extrême mobilité et sa configuration tout-terrain "8 roues", équipées de pneus larges et basse-pression. Il est d'un intérêt certain pour les forces militaires américaines, étant capable de transporter sur remorque le char lourd de combat M1 Abrams.

Aujourd'hui environ 13000 exemplaires sont en service au sein de l'US Army et de plusieurs autres forces armées étrangères. La famille du HEMTT existe en plusieurs configurations:

• M977 Cargo. Camions transportant tous les types d'équipement, en particulier les munitions. Une grue est montée à l'arrière du véhicule.

• M978 Tanker. camion-citerne, ravitailleur en carburant de vehicules et d'hélicoptères.

• M983 Tractor. Lanceur du systeme missiles anti-missiles Raytheon MIM-104 Patriot.

• M983 Tractor. Camion équipé d'un générateur électrique 30KW, d'une grue derrière et d'un lanceur de missiles ballistiques tactiques MGM-31 Pershing. Utilisé par les "Forces continentales US" (CONUS) aux Etats-Unis.

• M984 Wrecker. Dépanneuse équipée d'un atelier/magazin d'entretien, d'une grue et d'un treuil.

• M985 Cargo. Camion de transport de ravitaillement (munitions, vivres, ...)

Dans sa version HEMTT A4, la dernière en date, le moteur Detroit Diesel a été remplacé par un Caterpillar C15/17 diésel 6 cylindres, plus économe en carburant et d'un meilleur rendement. Toutes les versions existantes sont aérotransportable par C-130 Hercules, C-17 Globemaster III ou C-141 StarLifter de l'US Air Force.

Photos ci-dessous: 1° M984 Wrecker (devant) et M977 Cargo (derrière), aérodrome de Bagram, Afghanistan, 4 octobre 2006. 2° M983, en configuration système de lancement de MIM-104 Patriot (à droite, un M983 lanceur de MGM-31 Pershing.




2° Fiche technique.

• Type. camion de transport lourd, 8x8 tout terrain.

• Année d'entrée en service. 1982.

• Poids. [M977] 17600kg.

• Equipage. 2 personnes.

• Variantes. M977 et M985 Cargo, M978 Tanker, M983 Tractor, M984 Wrecker.

• Dimensions. Longueur, 10.2m. Largeur, 2.4m. Hauteur, 2.8m.

• Propulsion. Moteur Detroit Diesel 12.1 litres de 445 chevaux (332kW). Transmission Allison 4500SP/5, 4 vitesses automatiques. Capacité du réservoir de carburant, 587 litres.

• Performances. Rayon d'action: 644km. Vitesse maximale sur route, 100km/h.

• Utilisateurs. Arabie Saoudite, Egypte, Etats-Unis, Irak, Israel, Maroc, Taiwan.


Photo ci-dessous: camions citernes M978. National Training Center (NTC), Fort Irwin, Californie. 2 novembre 2011.



Famille du Medium Tactical Vehicle (FMTV).

La famille du Medium Tactical Vehicle (FMTV) est une série de camions de transport produits par une filliale de la firme anglaise BAE Systems Land and Armaments (qui a racheté Oshkosh Corporation en 2011), installée à Sealy au Texas. Ce modèle est inspiré du camion militaire autrichien Steyr 12M18.

La série FMTV se décline en deux variantes principales, basées sur le même chassis: le M1078 Light Medium Tactical Vehicle (LMTV) 4x4 de 2+1/2 tonnes, et le M1083 Medium Tactical Vehicle 6x6 de 5 tonnes. Ces deux modèles possèdent la capacité de voyager sous l'élingue des hélicoptères CH-53 Super Stallion, CH-47 Chinook ou CH-46 Sea Knight, ou d'être largués par parachute depuis la soute d'un avion cargo de l'US Air Force.

Des M1078 ont été déployés en Irak récemment, équipés de cabines blindées et d'une tourelle défensive de mitrailleuses, avec bouclier métallique, similaire à celle du Humvee ou du M113. Le FMTV a été conçu à l'origine pour remplacer les M35 (2+1/2 tons) et M939 (5-tons) dans les unités logistiques et de soutien au combat. C'est un véhicule tout terrain facilement aérotranspotable et rapidement déployable dans le monde entier. Il est capable d'opérer sur les routes secondaires ou les chemins de campagnes, par toutes les conditions climatiques. Et il équipe également des unités de l'US Marine Corps.

Photo ci-dessous: Light Medium Tactical Vehicle (LMTV). 5 octobre 2006.



1° Configurations.

Le FMTV assure des missions variées: transport de troupes, de matériel et d'équipement, de remorqueur d'artillerie, de dépannages et d'entretien, de ravitaillement en carburant, etc. Ci-dessous la liste des variantes de sa famille.

• M1078. Light Medium Tactical Vehicle (LMTV). Camion Cargo 4x4 (2+1/2 tonnes) standard.

• M1079. LMTV d'entretien avec petit atelier/magazin.

• M1081. Camion Cargo Light-Vehicle Air-Droppable (LVAD), 2+1/2 tonnes. Capacité de parachutages depuis la soute d'un C-130 Hercules, C-141 StarLifter ou C-17 Globemaster III.

• M1083. Camion Cargo Medium Tactical Vehicle (MTV) 6x6 (5 tonnes) standard.

• M1084. MTV standard avec materiel de manutention (grue, treuil).

• M1085. Sous-variante MTV nommée Long Wheel Base (LWB). Plate-forme arrière allongée pour le transport de containers ISO.

• M1086. Long Wheel Base (LWB) avec matériel de manutention (grue, treuil).

• M1087. Long Wheel Base (LWB) avec shelter/atelier de maintenance.

• M1088 Tractor. MTV sans plate-forme arrière.

• M1089 Wrecker. Dépanneuse MTV.

• M1090 Tanker. Camion-citerne MTV de ravitaillement en carburant.

• M1091 Tanker. Camion-citerne MTV de ravitaillement en eau ou en carburant, 1500 gallons. (1)

• M1093. Cargo M1083 MTV 5 tonnes avec capacité de parachutages depuis la soute d'un C-130, C-141 ou C-17.

• M1094 Tanker. Camion-citerne MTV ravitailleur en carburant avec capacité de parachutages.

• XM140 HIMARS. Camion équipé du M142 High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS). Lanceur de six roquettes de la famille de munitions du M270 MLRS. Entré en service au sein de l'US Army et de l'US Marine Corps (2005)et déployé en Irak et en Afghanistan. Le HIMARS peut également être équipé de six missiles anti-aériens AIM-120 AMRAAM.

Photo ci-dessous: 1° FMTV XM140 de l'US Marine Corps équipés de cabines blindés et d'un système de lance-roquettes HIMARS (High Mobility Artillery Rocket Systems). 5ème Bataillon, 11ème Régiment d'artillerie de Marines, Irak, 24 août 2009. 2° M1087 équipé d'un shelter/atelier de maintenance.



Remorques:

• M1082. Remorque deux-roues du LMTV.

• M1095. remorque quatre-roues du MTV.


2° Pays utilisateurs.

• Etats-Unis. Le 11 mai 2010, Oshkosh (aujourd'hui BAE Systems) a annoncé avoir renégocié un nouveau contrat portant sur une commande venant de l'US Army, d'un montant total de 410 millions de dollars, pour la livraison de 2634 camions FMTV et 404 remorques M1082/M1095, entre mars et décembre 2011. En septembre 2010, ce contrat a été modifié et la commande ramenée à 2060 FMTV.

• Irak. 140 FMTV équipant la "Nouvelle Armée irakienne"; livrés entre 2008 et 2011.

• Singapour. En septembre 2007, Singapour a signé un contract pour la livraison de 18 lanceurs HIMARS et 9 MTV de 5 tonnes.

• Thaïlande. 650+ LMTV livrés en quatre variantes: M1083, M1085, M1088 et M1089.


(1) Mesure de capacité anglo-saxonne utilisé aux Etats-Unis. 1 Liquid-Gallon US: 3.785 litres.


Famille M35/M44 Deuce and a Half.

Les camions de la famille M35/M44 6x6 sont inspirés du célèbre GMC 6x6 de la Seconde Guerre mondiale. Le M35 se classe dans la catégorie 2+1/2 tonnes et est entré en service en 1951. Il est encore produit en série de nos jours et a une très longue carrière derrière lui.

Dans sa version cargo, il est capable de transporter une charge utile de 2600kg à 10000kg sur route. Actuellement, en dehors des Etats-Unis, il équipe encore un grand nombre de forces armées étrangères dans le monde entier.

Photo ci-dessous: M35A2 construit par AM General depuis 1971. Vehicule ici équipé d'une bâche et du camouflage standard US Army en trois tons. 21 février 2009.



1° Description.

Le véhicule de base, désigné M35 (désignation du chassis: M44), est conçu en 1949 par REO Motor Car Company. Il devient vite très populaire parmi les forces armées américaines, qui l'utilisent en Corée puis au Vietnam, et dans pratiquement tous les autres conflits dans lesquels les Etats-Unis interviennent par la suite. Il sert actuellement en Afghanistan.

Bien qu'il a été remplacé dans les unités d'active américaines par le FMTV, le M35/M44 poursuit sa carrière au sein de l'Army National Guard (ARNG) et de l'Army Reserve (USAR). Il a opéré en Irak, et est actuellement présent en Afghanistan. Il est construit sous license par la firme canadienne Bombardier depuis 1982.

Photo ci-dessous: M35 construit par la firme Bombardier et équipant les forces armées canadiennes. Le véhicule tracte un obusier C3. Portage-la-Prairie Air Show, Canada, 7 juin 2009.


La version M35A2, dont la carrière a débuté en 1971, est toujours produite sous license à l'étranger. Le véhicule est propulsé par un LDT 465 7.8 litres 6 cylindres, construit soit par Continental Motors Corporation, soit par Hercules Power Products, soit par White Motor Company, développant une puissance de 134 chevaux (100kW) et un moment-force (torque) de 100 Nm. Ce moteur est relié à une transmission manuelle 5 vitesses et est "multifuel", c'est-à-dire qu'il accepte une large variété de type de carburant, qui inclut le diésel, le kérosène d'aviation et l'essence, ce dernier n'étant cependant utilisé que dans les cas d'urgence, en raison des problèmes d'encrassage des pompes d'injection qu'il occasionne fréquemment.

En 1994, est introduite le M35A3, propulsé par un moteur diésel Caterpillar 3116. Cette version dispose d'une vitesse maximale sur route de 89km/h, et d'une vitesse de croisière pouvant monter jusqu'à 77km/h, lui confère une économie de carburant substancielle (21l/100km sur autoroute et 29l/100km en zone hurbaine), ce qui lui donne une distance franchissable maximale de 600-800km pour un réservoir d'une capacité de 50 US-Gallons (1). Le système électrique (deux batteries 6TL-12V en série) fournit 12 Volt.


2° Variantes produites.

• M35C. Variantes transport cargo.

• M49 et M50. Respectivement camion-citerne ravitailleur en carburant et en eau. Capacité: 1000 US-Gallons (1).

• M185. Variante équipée d'un shelter.

• M398. Variante équipée d'un lanceur de missile de croisière MGM-18 Lacrosse.

• M411. Variante associée au M398 et équipée d'une système électronique de guidage.

• M60 Wrecker. Variante dépanneuse du M35. Deux remorques ont été conçues: M48 et M275.

Gun Trucks. Variante blindée et lourdement armée employée au Vietnam, chargée de la protection des convois. Equipée d'une mitrailleuse lourde M60 et d'un lance-grenade M79.

• Utilisation civile. De très nombreux véhicules militaires ont été décommissionnés et revendus à des utilisateurs civils ou des collectionneurs.

Photo ci-dessous: Gun Truck baptisé "Eve Of Destruction", qui a servi au Vietnam et est exposé à Fort Eustis (Newport News, Virginie), 16 juin 2007.



(1) Mesure de capacité anglo-saxonne utilisé aux Etats-Unis. 1 Liquid-Gallon US: 3.785 litres.


3° Fiche technique.

• Type. camion de transport cargo, 6x6 tout terrain.

• Année d'entrée en service. [M35/M44] 1951. [M35A2] 1971. [M35A3] 1994.

• Poids. Maximum, 6140kg.

• Equipage. 2 personnes.

• Variantes. Voir ci-dessus.

• Dimensions. Longueur, 7.0m. Largeur, 2.4m. Hauteur, 2.8m.

• Propulsion. OA-331 Continental Gas I-6, LDS-427 Turbo Multifuel I-6, LDS-465 Multifuel I-6, Caterpillar 3116 Diesel I-6 127 à 170 chevaux (95kW à 130kW).

• Performances. Distance franchissable maximale, 640-800km. Vitesse maximale sur route, 89km/h.

• Utilisateurs. Arabie Saoudite, Argentine, Brésil, Cambodge, Canada, Chili, Chine populaire, Colombie, République Dominicaine, Equateur, Egypte, El Salvador, Etats-Unis, Grèce, Honduras, Israel, Liban, République de Macédoine, Mexique, Monaco, Nicaragua, Moldavie, Philippines, Pakistan, Thailande, Tunisie, Turquie, Vietnam.



Porte-containers Palletized Load System (PLS).

Le Palletized Load System (PLS), ou "Système Porte-Containers", est un programme de soutien logistique introduit au sein de l'US Army en 1993. Il permet de ravitailler les unités de combat dans un environnement tactique et sur de longues distances. Il transporte un grand nombre de cargaisons en containers: eau, carburant, munitions, pièces de rechange, rations de nourriture, etc. Il peut également être équipé d'un shelter (médical ou de maintenance/réparation).

Photo ci-dessous: HEMTT PLS en configuration M1075 + remorque M1076. 23 décembre 2005.



1° Description opérationnelle.

Le PLS consiste en un véhicule de traction (Tractor), en général un HEMTT modifié, équipé de 10 roues, sans plate-forme arrière et doté d'un système de fixations pour les containers. Il peut également être équipé d'une remorque additionnelle M1076.

Le PLS est utilisé en deux configuration: M1074 et M1075. Le M1074 est équipé de bras d'extension Material Handling Crane (MHC) pour la manutention et le soutien avancé des unités d'artillerie. Le M1075, sans MHC, est utilisé en combinaison avec la remorque M1076, pour les missions longue distance. Le M1076 est capable de transporter une charge maximale de 15 tonnes, ce qui double pratiquement (30 tonnes) la charge utile combinée du PLS.

Photo ci-dessous: chargement d'un container PLS sur un HEMTT. 10 octobre 2006.



2° Utilisation opérationnelle.

Le PLS est déployé en opération pour la première fois en Bosnie-Herzégovine, en 1995, par la 1ère Division d'infanterie. Puis au Kosovo en 1999. Il a servis intensivement en Irak (2003-2010) et est actuellement présent en Afghanistan.

Le PLS dispose en outre de capacités d'aérotransportabilité par des gros porteurs C-5 Galaxy ou C-17 Globemaster III de l'US Air Force.


3° Fiche technique.

• Type. Système de transport porte-containers.

• Année d'entrée en service. 1993.

• Poids. Chargement standard du camion (Truck Load), 14.97 tonnes Capacité de la remorque M1076, 14.97 tonnes. Charge utile maximale combinée, environ 30 tonnes. Masse maximale, 62.38 tonnes.

• Equipage. 2 personnes.

• Variantes. M1074 MHC et M1075+M1076.

• Dimensions. Longueur sans remorque M1076, 10.9m. Longueur de la remorque M1076, 8.32m. Largeur du camion, 2.4m. Largeur de la remorque M1076, 2.43m. Hauteur du camion, 3.3m.

• Propulsion. Moteur Detroit Diesel V8 de 500 chevaux (370kW). Transmission Allison, 6 vitesses automatiques (dont une marche arrière). Capacité du réservoir de carburant, 379 litres. 10 roues motrices (10x10).

• Performances. Rayon d'action: 480km. Vitesse maximale sur route, 100km/h. Capacité d'aérotransportabilité (C-5 ou C-17).



Famille Heavy Equipment Transport System (HET).

Le Heavy Equipment Transport System (HET) est une catégorie de véhicules de soutien logistique capables de transporter ou d'évacuer des chars de combat ou des blindés lourds chenillés, ainsi que des pièces d'artillerie.

Photo ci-dessous: véhicule de traction HET M1070. 1er décembre 2006.



1° M911/M746/M747.

Depuis 1993, l'US Army emploie le Commercial Heavy Equipment Transporter (C-HET), lequel consiste soit au véhicule de traction seul (Tractor) M746, soit à la combinaison du tracteur M911 et de la semi-remorque M747. Environ 1200 de ces véhicules ont été construits dans la seconde moitié des années septantes par la firme Oshkosh Corporation, implantée dans le Wisconsin.

Durant les Opérations Desert Shield ("Bouclier du Désert") et Desert Storm ("Tempête du Désert"), les HET ont assuré en priorité le transport des M1 Abrams. Cependant, à cette occasion, ils ont démontré d'énormes difficultés de mobilité et de manoeuvrabilités lorsque la charge utile dépassait 60 tonnes. La plupart de ces véhicules, en configuration cargo, servent également à transporter d'autres chargements ou équipements (vivres, carburant, munitions, ...)

Photo ci-dessous: un M911 et sa semi-remorque M746 transportent un char M60A3 Patton. 5 octobre 2006.


2° M1070/M1000.

En 1993, l'US Army a commencé à utiliser le véhicule M1070 Tractor et la semi-remorque M1000 Heavy Equipment Transporter Semi-trailer. Le M1070 est construit par Oshkosh Corporation, dans le Wisconsin, et le M1000 par Systems & Electronics (filiale de DRS Technologies) à St. Louis, dans le Missouri.

Ce HET est capable de transporter une charge utile maximale de 70 tonnes, en priorité des chars M1 Abrams, mais également d'autres véhicules blindés lourds, ainsi qu'une multitude d'équipements (munitions, pièces détachées, vivres, ...). Il est capable d'emprunter des autoroutes, des routes secondaires et des chemins de campagne. La semi-remorque dispose d'une suspension hydraulique et est aérotransportable par C-5 Galaxy ou C-17 Globemaster III.

Le Oshkosh 1070F est un véhicule qui équipe l'armée britannique, depuis que celle-ci a commencé à remplacer ses Scammell Commander, en 2001. Oshkosh Corporation a livré à l'US Army plus de 2600 HET, dans une large variété de configurations, comme le M1070E et le M1070E1. La version anglaise M1070F a pour sa part été modifié pour répondre aux exigences de la législation de l'Union Européenne sur les émissions de gaz d'échappement (EURO III).

Photo ci-dessous: tracteur M1070 et sa semi-remorque M1000. Chargement d'une dépanneuse M88A2 Hercules en Irak.



3° Pays utilisateurs.

• Arabie Saoudite.

• Cameroun (Republique du).

• Egypte.

• Etats-Unis.

• Jordanie.

• Maroc.

• Royaume-Uni.

• Tunisie.

• Thailande.


Série des dépanneuses M88 Recovery Vehicle.

Le M88 est un Armored Recovery Vehicle (ARV) actuellement utilisé par les forces terrestres américaines et le Corps de Marines. Il se décline en trois variantes: le M88 originel, le M88A1 et le M88A2 Hercules. Cette série a été employée au Vietnam, au Kosovo, et durant les opérations Iraqi Freedom et Enduring Freedom. Son rôle est de dépanner ou de réparer les véhicules blindés lourds de l'US Army (M1 Abrams, M2 Bradley, etc).

Photo ci-dessous: durant l'opération Iraqi Freedom, un M88A2 effectue des travaux de terrassement à Ramadi, en Irak.



1° Conception et description.

Les formes du M88 sont basées sur le chassis et le train de roulements du M60 Patton. La variante d'origine M88 est entrée en service en 1961, le M88A1 en 1977, et le M88A2 en 1991. A l'origine, il est construit par la firme Bowen McLaughlin York. Celle-ci émerge de sa maison mère, Food Machinery Corporation (FMC) et forme United Defense Industries en 1994. Laquelle devient finalement BAE Systems Land and Armaments en 2005.

Le véhicule est blindé, et dispose de capacités de défense NBC (Nucléaire, Bactériologique/Biologique et Chimique). Son armement principal (défensif) consiste en une mitrailleuse M2 de calibre .50 (12.7mm).


2° Rôle.

La mission primaire du M88 est de dépanner ou de réparer des blindés lourds endommagés ou immobilisés sur le champs de bataille, sous le feu ennemi. Le treuil configuré avec une courroie simple est capable de tirer un véhicule de 70 tonnes, et avec avec un système de courroies double, 140 tonnes. Ses bras ammovibles, en forme de A, peuvent soulever jusqu'à 35 tonnes. Le M88 est également utilisé pour fournir une puissance électrique ou hydraulique de secours, grâce à son Auxiliary Power Unit (APU), et est capable de ravitailler en carburant un char M1 Abrams, ou de procéder au remplacement de sa turbine AGT-1500.

Photo ci-dessous: un M88A2 procède au remontage d'une turbine AGT-1500 d'un M1A1 Abrams de l'US Marine Corps. Camp Coyote, Koweit, 8 février 2003.



3° Pays utilisateurs.

• Allemagne. 125 M88A1 (désignation locale: Bergepanzer 1)

Photo ci-dessous: M88A1 de l'Armée de terre allemande, exposé au Deutsches Panzermuseum de Munster. 7 août 2005.


• Arabie Saoudite. 78 M88A1.
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• Australie. 7 M88A2.

• Autriche. 35 M88A1.

• Bahrein. 4 M88A1.

• Egypte. 221 M88A1 et 87 M88A2.

• Espagne. 1 M88A1.

• Etats-Unis. 629 M88/M88Al/M88A2 (US Army) et 69 M88A2 (USMC).

• Grèce. 26 M88A1.

• Irak. 29 M88A2.

• Israel. 25 M88A1.

• Jordanie. 30 M88A1.

• Koweit. 14 M88A2.

• Maroc. 12 M88A1.

• Pakistan. 52 M88A1.

• Portugal. 6 M88A1.

• Soudan. 2 M88A1.

• Taiwan (République de Chine). 37 M88A1.

• Thailande. 22 M88A1 et 6 M88A2.

• Tunisie. 6 M88A1.


4° Fiche technique (M88A2).

• Type: Dépanneuse d'engins blindés lourds.

• Entrée en service: 1991.

• Masse: Maximale, 63.5 tonnes.

• Equipage: 4 personnes (dont deux dépanneurs).

• Dimensions: Longueur (bras de charge repliés), 8.27m. Largeur, 3.43m. Hautyeur (bras repliés), 3.12m.

• Propulsion: un moteur diesel General Dynamics AVDS-1790-8CR de 12 cylindres, 1050 chevaux (784 kW) à 2800 tour/min. Transmission XT-1410-5A à trois vitesses. Capacité du réservoir de carburant, 1515 litres.

• Performances: Vitesse maximale, 48km/h. Vitesse maximale avec véhicule tracté, 29km/h. Masse maximale tractable, 70 tonnes. Masse maximale soulevable, 35 tonnes. Rayon d'action opérationnel, 322km.

• Armement principal: Une mitrailleuse M2 calibre .50 (12.7mm).

Photo ci-dessous: 1° M88A1 au cours d'une mission en Irak. 27 mars 2007. 2° M88A2 de la 1ère Division de cavalerie à Fort Polk, en Louisiane. 13 juin 2006.



Article modifié le 7 septembre 2012.


Sources principales:
Heavy Expanded Mobility Tactical Truck (HEMTT) (Wikipedia.org)
Family of Medium Tactical Truck (FMTV) (Wikipedia.org)
M35 2+1/2 Tons Cargo Truck (Wikipedia.org)
Palletized Load System (Wikipedia.org)
Heavy Equipment Transport System (Wikipedia.org)
M88 Recovery Vehicle (Wikipedia.org)