Les "Forces de Défense d'Israel" (IDF), en hébreu צְבָא הַהֲגָנָה לְיִשְׂרָאֵל, translittéralement "Tzva HaHagana LeYisra'el", mieux connues sous l'acronyme "Tsahal", est le terme générique désignant l'ensemble des forces armées israéliennes. Tsahal regroupe donc l'Armée de l'Air (IAF), l'Armée de terre (IGF) et la Marine de guerre de l'Etat hébreu. Nous allons ici nous interesser particulièrement à l'histoire et aux structures de l'Armée de terre.
Bref Historique.
1° Première guerre israélo-arabe (1948).
Le 28 mai 1948, dix jours après la "Proclamation de l'Etat Hébreu" par David Ben Gourion, celui-ci officialise la création des "Forces de Défense d'Israel" (IDF). Son premier acte est de dissoudre et d'aborber immédiatement les divers mouvements de résistance armée déjà existants, la Hagana, le Lehi et l'Irgoun.
Dès sa création, l'Armée israélienne est plongée dans la guerre: la Légion Arabe, avec les armées de sept pays arabes différents, la Jordanie, la Syrie, l'Egypte, l'Irak, l'Arabie Saoudite, le Liban et le Yemen, l'attaquent et l'envahissent (mai-juin 1948). C'est le premier conflit israélo-arabe de 1948, ou "Guerre d'indépendance".
Défiant toute logique, contre un ennemi plusieurs fois supérieur en nombre cherchant à détruire Israel, avec du matériel de récupération de la Seconde Guerre mondiale (avions, jeeps, chars Sherman, ...), acheté en contrebande malgré l'embargo des Nations-Unies, l'armée israélienne finit par stopper les Arabes, contre-attaquant et regagnant la plupart des territoires perdus en octobre 1948.
En janvier 1949, ce sont les "Accords d'Armistice" entre Israel, la Syrie, le Liban et l'Egypte, les pays occidentaux servant de médiateurs. L'Egypte conserve la Bande de Gaza, la Jordanie la partie orientale de Jérusalem, "la Vieille Ville", et la Cisjordanie, et la Syrie les hauteurs du Golan. Gaza et Jérusalem repasseront sous contrôle israélien en 1967, dix-neuf ans plus tard.
2° Première décennie (1949-1956).
De 1949 à 1956, l'Armée israélienne gagne en puissance et en professionalisme. Le principal fournisseur d'armes des IDF est la France. C'est la période où l'aviation israélienne commence à s'équiper en avions à réaction de la firme Dassault.
Afin de lutter contre les infiltrations et les attaques venant de Jordanie, Ben Gourion créé en août 1953 l'Unité 101, une unité d'élite commandée par Ariel Sharon, et chargée de mener des raids de représailles en territoire jordanien.
Deux mois plus tard, c'est le "Massacre de Qibya": au cours d'une opération menée par Sharon contre des commandos jordaniens, 69 civils palestiniens sont tués par les Israéliens. La condamnation quasi-unanime de l'opinion internationale force le gouvernement à dissoudre l'Unité 101, et en janvier 1954, les soldats qui la composent sont intégrés dans la nouvelle Brigade Parachutistes, toujours commandée par Ariel Sharon.
En février 1955, au cours de l'opération Black Arrow, les parachutistes de Sharon mènent des opérations de représailles contre la Bande de Gaza, d'où partent les raids égyptiens en Israel. L'opération se conclue par la victoire des Israéliens, et les attaques égyptiennes cessent.
Conséquences des ces succès israéliens, les pays arabes voisins, et en particulier l'Egypte, se tournent désormais vers l'Union Soviétique pour leurs achats d'armes.
3° Campagne du Sinaï et la crise de Suez (1956).
En 1954 et 1955, l'Egypte créé une unité spéciale composée de militants palestiniens, les "Fedayins", opérant depuis la Bande de Gaza et chargée de mener des attaques et des attentats en territoire israélien. Cet escalade des hostilités entre l'Egypte et Israel contribuera beaucoup à la crise de Suez et à la guerre israélo-arabe de 1956.
Quand le président égyptien Gamal Abdul Nasser, encouragé par le soutien soviétique, "nationalise le Canal de Suez, cela entraîne une vive réaction de la Grande-Bretagne et de la France, qui interviennent et reprennent par la force le contrôle du Canal.
Les forces blindées israéliennes, commandées par le général Moshé Dayan et équipées de chars Sherman et AMX-13, en profitent pour reconquérir le Sinaï jusqu'aux rives du Canal de Suez. Arrivés là, les Israéliens doivent ensuite se retirer, sous pression de la communauté internationale, et en particulier des Etats-Unis et de son secrétaire d'Etat, John Foster Dulles.
Malgré cela, Israel a atteint ses objectifs: les "incidents de frontière" dimimuent fortement et Nasser promet de dissoudre ses unités de Fedayins. Ce succès contribue notamment à la réputation internationale de Tsahal et réhausse encore le moral et le professionalisme des militaires israéliens.
4° Appui militaire et technologique de la France (1956-1967).
Après les succès militaires israéliens dans la péninsule du Sinaï, la France devient le principal fournisseur de Tsahal. La force aérienne (IAF) achètent des Dassault Mirage III et Mystère IV, des blindés AMX-13.
L'aide française culminera en 1960 avec la construction du "Centre de Recherche Nucléaire" de Dimona, dans le désert du Neguev. Dans ce cas, les négociations entre la France et Israel pour l'achat de technologie nucléaire a été mené côté israélien par Shimon Peres.
La construction de Dimona est effectuée en secret, sans en avertir l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Pour maintenir ce secret, les officiels français "maquillent" le réacteur nucléaire en "usine de désalinisation" destinée à l'Amérique du Sud. L'Etat français stoppera ses livraisons d'uranium à Israel après l'embargo décrété par Charles de Gaulle en 1967.
5° Guerre des Six Jours (5-10 juin 1967).
En mai 1967, l'Egypte masse des troupes dans le Sinaï, dans la zone démilitarisée. Approximativement 100000 hommes (1). Sept divisions, dont quatre d'infanterie, deux blindées et une mécanisée, avec 950 chars, 1100 véhicules blindés de transport (APC) et 1000 pièces d'artillerie. Elle interdit également le Détroit de Tiran au trafic maritime israélien, indispensable à la survie économique de l'Etat hébreu.
Ces deux mesures prise par Nasser sont considérées par le gouvernement israélien comme des préparatifs de guerre. Israel décide donc de prendre les Egyptiens de vitesse et lance une "attaque préventive".
Le 5 juin 1967, c'est l'opération Focus: l'aviation israélienne (IDF) lance une attaque massive contre les aérodromes égyptiens et syriens, détruisant au sol 451 avions ennemis, pour le prix de 10 avions perdus de son côté. Les aviations égyptiennes et syriennes sont virtuellement détruites.
Une fois la suprématie aérienne assurée, les forces terrestres israéliennes déclenchent une offensive dans le but de chasser les Egyptiens du Sinaï. Pour ce faire, elles ont rassemblé le long de leur frontière méridionale six brigades, une brigade d'infanterie, une brigade mécanisée et trois brigades de parachutistes. Avec un effectif total de 700 chars et d'environ 70000 hommes.
L'offensive israélienne dans le Sinaï débute le 7 juin 1967, suivant trois axes de progression: nord, centre et sud. Au nord, trois brigades commandées par le général de division Israel Tal reconquièrent la "Bande de Gaza" (Gaza Strip), perdue en 1948, et avance jusqu'à El Arish. Les divisions centre et sud des généraux Avraham Yoffe et Ariel Sharon effectuent une percée foudroyante et écrasent les troupes égyptiennes dans le Sinaï.
Après la chute de Abu-Ageila, l'état-major égyptien panique et ordonne une retraite générale sur les rives du Canal de Suez.
Le 8 juin 1967, Israel contrôle tout le Sinaï, ses troupes entrent dans Sharm El-Sheikh, à l'extrêmité sud de la péninsule. Dans leur retraite désastreuse qui s'est transformé en déroute complète, les Egyptiens perdent plus de 15000 tués, 4482 prisonniers de guerre, et 80% de leurs chars. L'Armée israélienne n'a perdu que 63 chars et 338 tués. Sa suprématie aérienne et le manque de coordiniation entre les unités égyptiennes auront été un facteur déterminant.
Sur le front central, l'Armée jordanienne compte 11 brigades, 55000 hommes et environ 300 chars. Neuf des onze brigades, avec 45000 hommes, 270 chars et 200 pièces d'artillerie, sont massés en Cisjordanie (West Bank). Du côté israélien, le Commandement Central dispose de huit brigades, 40000 hommes et 200 chars.
Le matin du 5 juin 1967, l'artillerie jordanienne bombarde des cibles dans la partie occidentale de Jérusalem, à Netanya et dans la périphérie de Tel-Aviv. L'Armée jordanienne s'empare du QG des Nations-Unies et de la zone démilitarisée de Jérusalem. L'aviation s'en prend pour sa part aux aérodromes israéliens. Mais ces attaques aériennes et d'artillerie ne causent que des dommages mineurs.
L'après-midi, le Cabinet ministeriel israélien se réunit pour convenir des moyens et des plans de risposte. Yigal Allon et Menahem Begin soutiennent que c'est une opportunité pour reprendre la "Vieille Ville" de Jérusalem, administrée par les Arabes depuis 1948.
Les troupes israéliennes de Cisjordanie attaquent à l'aube du 6 juin 1967. En soirée, l'aviation israélienne (IAF) a virtuellement détruit son homologue jordanien. L'après-midi, l'armée israélienne encercle les Jordaniens dans Jérusalem Est: une brigade d'infanterie fait mouvement au sud, les troupes mécanisées par le nord. Une brigade de parachutistes de réserve achève l'encerclement la "Colline des Munitions". C'est la Bataille d'Ammunition Hill.
Le 7 juin 1967, les Israéliens reprennent le contrôle total de Jérusalem, parviennent aux pieds du "Mur des Lamentations" et du "Mont du Temple". C'est tout un symbole.
C'est une victoire décisive d'Israel: Jérusalem-Est, la "Vielle Ville" perdue en 1948, et toute la Cisjordanie repassent sous son contrôle. Dans la soirée du 7 juin, Amman accepte un cessez-le-feu. Jérusalem, la "Ville Sainte" des trois religions du Livre, redevient la capitale d'Israel, et le gouvernement déménage de Tel-Aviv.
Au nord, Israel écrase l'armée syrienne et reconquiert une partie du plateau du Golan.
Pour les Arabes, c'est une catastrophe ("Nakba"): en l'espace de six jours, Israel a détruit toutes leurs armées et triplé la superficie de son territoire! Tsahal est au sommet de son prestige, et l'aviation (Hel HaAvir) est désormais considérée par les pays occidentaux comme la meilleure du monde. Dans le monde entier, les militaires israéliens jouissent d'un prestige immense et d'une solide réputation sans faille.
A l'issue de ce conflit, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies adopte la Résolution 242 (1967) qui réclame la fin immédiate de l'occupation militaire israélienne. Cette résolution, fréquemment invoquée depuis lors, reste encore en partie inappliquée. Elle ne précise pas comment et à qui doit être restitués les territoires dont elle demande l'évacuation par Israel, les territoires aujourd'hui dits "palestiniens" ayant été avant 1967 sous contrôle jordanien ou égyptien.
(1) Voir "Blogosphère Mara, Moyen-Orient: retour sur les évenements de Septembre Noir"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/02/moyen-orient-retour-sur-les-evenements.html
6° Guerre d'Attrition, ou Guerre d'usure (juin 1968 - août 1970).
La guerre d'attrition, en hébreu: מלחמת ההתשה "Milhemet haHatshah", en arabe: حرب الاستنزاف "Ḥarb al-Istishzāf", est une guerre des frontières de basse intensité qui a opposé Israel à l'Egypte et à l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat.
C'est également la période où l'on assiste à un revirement de la politique étrangère française au Moyen-Orient: Charles de Gaulle décrète un embargo sur les armes. Israel cherche dès lors un autre fournisseur et se tourne vers les Etats-Unis. Israel en profite également pour développer ses propres industries d'armement et concevoir des modèles d'avions ou de véhicules blindés nationaux, tels l'avion IAI Kfir C7, largement inspiré du Dassaut Mirage III, ou encore le char Merkava MkI.
Entre 1967 et 1970, les positions israéliennes sur le canal de Suez sont fréquemment bombardées par l'artillerie égyptienne. La communauté internationale et les deux parties en présence tentent de trouver une solution diplomatique à cette crise.
Craignant une escalade du conflit vers une confrontation Est-Ouest en pleine Guerre Froide, le président américain Richard Nixon envoie son secrétaire d'Etat, William Rogers, pour négocier un cessez-le-feu général. C'est la base du "Plan Rogers", qui implique notamment le retrait de l'artillerie égyptienne de la zone du Canal. Mais peu après, l'Egypte violera cet accord en réinstallant son artillerie et des batteries de SAM fournies par l'Union Soviétique.
Après la mort de Galam Abdul Nasser, son successeur, Anouar al-Sadate, accepte les Accords de cessez-le-feu en octobre 1970, se concentrant sur la reconstruction et le rééquipement de l'Armée égyptienne avec du matériel fourni abondament par l'URSS, et met au point des plans d'attaque d'Israel à travers le Canal de Suez et la péninsule du Sinaï. Ce plan d'attaque égyptien se concrétisera trois ans plus tard, lors de la guerre du Yom Kippur.
Après la Guerre des Six-Jours, un grand nombre de Palestiniens se réfugient en Jordanie, où ils viennent grossir les rangs de l'OLP.
L'accord du Roi Hussein au Plan Rogers visant la reconnaissance d'Israel déplait fortement à l'OLP. En conséquence, Yasser Arafat entame les hostilités contre l'Armée jordanienne et une série d'attentats terroristes contre les intérêts israéliens dans le monde entier, attaques qui culmineront avec le "Massacre de Munich" pendant les Jeux Olympiques de 1972.
Les affrontements entre l'OLP et l'Armée jordanienne ("Septembre Noir") prennent fin en septembre 1970, avec l'expulsion de Yasser Arafat et de ses Fedayins de Jordanie vers le Liban (1).
7° Guerre du Yom Kippur (6-26 octobre 1973).
La guerre du Yom Kippur ("Grand Pardon" en hébreu) est déclenchée le 6 octobre 1973, la Jordanie se tenant en dehors du conflit. L'Egypte et la Syrie tentent de reprendre les territoires perdus en 1968 pendant la guerre des Six-Jours. Leurs armées attaquent par surprise pendant les fêtes sacrées juives du Yom Kippour.
L'Armée syrienne attaque au nord, sur le Plateau du Golan. L'Egypte au sud, en traversant le Canal de Suez et la péninsule du Sinaï.
Cette fois, c'est Israel qui fait les frais de l'élément de surprise. Auparavant, les Egyptiens avaient continuellement noyé l'Etat hébreu de fausses informations sur des problèmes imaginaires de maintenance ou de manque de personnel formé sur les équipements avancés. En mai et août 1973, les exercices militaires effectués par l'Egypte à la frontière avaient mobilisé inutilement l'armée israélienne par deux fois.
Tout au long de la semaine précédant le Yom Kippur, les exercices égyptiens se multipliaient près du canal de Suez et des mouvements étaient observés à la frontière syrienne, mais Israel ne jugea pas plausible une attaque menée par l'Egypte et ou la Syrie.
Donc contrairement à la Guerre des Six-Jours, Israel ne croyant pas à un conflit probable, ne lance pas d'attaque préventive, et les Egyptiens choisissent de ne pas trop s'aventurer en avant de leur couverture anti-aérienne assurée par les batteries de SAM. Les armées égyptienne et syrienne ont été rééquipées avec du matériel soviétique: chars T-55 et T-62, armes antichars RPG-7 et AT-3 Sagger, missiles anti-aériens SA-2 Guideline, SA-3 Goa et SA-6 Gainful, chasseurs MiG-21 Fishbed et Su-7 Fitter, bombardiers Tu-16 Badger, etc.
Dans le Sinaï, l'offensive terrestre égyptienne est précédée par des attaques aériennes contre les stations radars, les bases aériennes et les batteries de défense anti-aérienne israéliennes. Durant ces bombardements, l'aviation égyptienne perd onze avions, dont celui piloté par le frère du président, Atif Sadate. Au cours de la traversée du Canal de Suez, l'armée de terre enregistre la perte de 280 soldats, sur les 8000 qui participent à la première vague d'assaut, et 20 chars.
Anticipant des contre-attaques menées par trois brigades blindées israéliennes, stationnées derrières la ligne Bar Lev, un soldat égyptien sur trois est équipé avec des missiles guidés portatifs AT-3 Sagger ou des lance-roquettes RPG-7.
Tous les points d'appui israéliens, sauf un, sont enfoncés. Tsahal perd le premier jour environ 300 chars sur la ligne Bar Lev. Le lendemain, 7 octobre 1973, les Egyptiens ont pénétré dans le Sinaï d'une moyenne de 4km, et contrôle désormais les deux rives du Canal de Suez.
Le général Shmuen Gonen, qui commande le Front Sud israélien et qui a remplacé Ariel Sharon à ce poste trois mois plus tôt, ordonne une contre-attaque effectuée par trois brigades de la 162ème Division blindée à Hizayon, mais les chars israéliens se retrouvent exposés aux tirs des Sagger égyptiens, et le résultat est un désastre pour l'armée israélienne.
Dans la nuit du 7 au 8 octobre 1973, les Egyptiens lancent à leur tour une contre-attaque, mais celle-ci se heurte aux défenses de la 143ème Division blindée du major-général Ariel Sharon, qui vient juste d'arriver, et est stoppée.
Devant l'échec de leur contre-attaque respective, les adversaires s'imposent une période d'accalmie et le 10 octobre, se placent sur la défensive. C'est le début d'une série de "remaniements" dans le Haut-commandement israélien. Shmuen Gonen est remplacé par le général Chaim Bar Lev, un retraité qui reprend le service actif. Profitant de cette accalmie, les Egyptiens renforcent leur tête de pont, et les Israéliens se concentrent sur le Front Nord, contre l'armée syrienne.
Sur le plateau du Golan, la Syrie attaque les défenses israéliennes le 6 octobre 1973 avec deux brigades blindées et onze batteries d'artillerie. A l'instar des Egyptiens dans le Sinaï, l'armée syrienne est équipée avec du matériel d'origine soviétique. 180 chars et 60 pièces d'artillerie isréaliennes font face à plus de 1300 chars syriens T-55 et T-62. Des parachutistes syriens largués par hélicoptère s'emparent du Mont Hermon, le plus important centre de surveillance et de communication israélien dans cette région.
L'attaque syrienne étant plus menaçante que l'avance égyptienne dans le Sinaï, c'est dans le Golan que les Israéliens concentrent la plupart de leurs forces armées. Tout comme les Egyptiens, les Syriens restent sous la protection de leur couverture SAM et utilisent des armes antichars portatifs AT-3 Sagger et RPG-7. Cependant, en raison de la nature même du terrain, leur utilisation contre les chars israéliens est moins efficace que dans le désert.
Dans la soirée du 6 octobre, à la fin du premier jour, les Syriens ont enregistré des succès. Ils sont sur le point d'emporter Nafekh, un important carrefour où s'est installé le QG des forces israéliennes du Golan. Dans certains secteurs, le rapport de force s'établit jusqu'à 5 contre 1 en faveur des syriens, et même 10 contre 1 pour les chars.
Malgré cela, grâce à l'arrivée de renforts et de réservistes, les Israéliens tiennent le coup et la situation se stabilise peu à peu. Tsahal parvient à bloquer les attaques blindées ennemies grâce à son artillerie mobile. L'aviation israélienne (IAF) a perdu plusieurs dizaines d'avions les premiers jours, mais les aviateurs s'adaptent, tirent profil de la nature montagneuse de la région et commencent à inverser la situation en leur faveur.
Le 8 octobre 1973, les Israéliens ont stoppé l'offensive syrienne partout. Du 11 au 14 octobre, ils lancent une contre-offensive victorieuse et parviennent à 40km de la capitale ennemie, Damas. Devant la situation catastrophique des Arabes, le Roi Hussein de Jordanie, jusqu'alors non impliqué dans le conflit, se décide à intervenir en appui des Syriens. Par ailleurs, l'Irak envoit également des troupes dans la région pour soutenir Damas: 30000 hommes, 500 chars et 700 véhicules blindés de transport.
Le 22 octobre 1973, la Brigade Golani et des parachutistes israéliens reconquièrent le Mont Hermon, au pris cependant de lourdes pertes.
Dans le Sinaï, Anouar al-Sadate ordonne de reprendre l'offensive. Le 14 octobre 1973, l'Armée égyptienne repart à l'attaque des défenses israéliennes. Mais celle-ci en ont profité pour se réorganiser et c'est finalement l'échec total pour les Egyptiens.
Le lendemain 15 octobre 1973, les Israéliens lancent l'opération Abiray-Lev ("Vaillant"), la contre-offensive générale pour reprendre le Canal de Suez. Les 143ème et 162ème Divisions blindées des major-généraux Ariel Sharon et Abraham Adan attaquent les lignes égyptiennes entre Bitter Lake et Ismailia, secteur faiblement défendu qui forme la charnière entre les 2ème et 3ème Armées égyptiennes. Tsahal ouvre une brèche dans le dispositif égyptien, Sharon et Adan s'y engouffrent et atteignent le bord du Canal de Suez. Ensuite, de petites unités d'infanterie franchissent le Canal en radeaux pneumatiques.
L'encerclement de la 3ème Armée égyptienne (opération Gazelle) par les divisions blindées Sharon et Adan se dessine. Certaines unités israéliennes avancent vers l'ouest en Egypte et se retrouvent à 40km du Caire. Pour Sadate, la situation militaire vire à la catastrophe!
Mais le 22 octobre 1973, le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte la Résolution 338, pour imposer un cessez-le-feu général, négocié avec les Etats-Unis et l'Union Soviétique, entre l'Egypte, la Syrie et Israel, dans le but "d'instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient". Pour sauver ce qui peut encore l'être, les Arabes s'empressent d'accepter.
Ce cessez-le-feu doit entrer en fonction à 19h, mais sur le terrain, les opérations israéliennes visant à l'encerclement de la 3ème Armée égyptienne se poursuivent.
A l'aube du 23 octobre 1973, les vols de reconnaissance soviétiques observent l'avancée que l'armée israélienne a effectué et Moscou accuse Israel de traîtrise. Cette situation offre aux Etats-Unis une opportunité stratégique: obtenir de l'Egypte qu'elle sorte définitivement de l'influence soviétique en échange de la 3ème Armée isolée sans ravitaillement par les troupes israéliennes, pourtant beaucoup moins nombreuses.
Dans la nuit du 23 au 24 octobre 1973, Leonid Brejnev envoie une lettre au président américain Richard Nixon, exigeant le respect du cessez-le-feu sur le terrain par Israel. Le soviétique menace même de lancer ses missiles ballistiques intercontinentaux et de "déclencher la Troisième Guerre mondiale". Le secrétaire d'Etat Henry Kissinger menace à son tour le gouvernement israélien de retirer tout appui si celui-ci n'arrête pas immédiatement ses opérations militaires et ne se conforme pas à la Résolution 338.
Le 26 octobre 1973, les combats cessent dans tous les secteurs. Le 28 octobre, des discussions ont lieu entre les généraux Aharon Yariv (israélien) et Muhammad al-Ghani al-Gamasy (égyptien). Ils s'accordent sur l'échange des prisonniers de guerre et les checkpoints israéliens. Un accord d'armistice est trouvé à la Conférence de Genève le 21 décembre 1973 (2). Le 18 janvier 1974, Israel signe un accord de retrait de la partie occidentale du Canal de Suez et retire ses troupes le 5 mars suivant.
Les conséquences politiques de la Guerre du Yom Kippur et de l'appui américain à Israel ne tardent pas à se faire sentir: le 17 octobre 1973, les pays arabes de l'OPEP décident d'un embargo pétrolier à destination des pays occidentaux. C'est le début du "Choc pétrolier de 1973".
Au Proche-Orient, en raison de l'embargo français sur les armes, Israel s'est définitivement tourné vers le marché américain pour équiper ses forces armées. L'Etat hébreu achète des avions F-16 Fighting Falcon, F-15 Eagle, des chars M60A3 Patton, véhicules blindés de transport M113 et obusiers automoteurs M109A5 de 155mm. Le nouveau fusil d'assaut Armalite AR-15 (M16) devient l'arme standard individuelle de l'Armée israélienne et remplace les vieux modèles de carabines M1 et M14.
L'industrie nationale d'armement se développe également et commence à produire l'excellent chars Merkava, perfectionne et construit sous license des modèles d'avions et de véhicules français (IAI Kfir) ou américains (IAI Nesher).
Dans l'opinion publique israélienne, bien que Tsahal en soit sortie vainqueur, la guerre du Yom Kippur est un véritable électrochoc. De nombreux mythes sur la société israélienne se sont effondrés: la réputation d'invincibilité de son armée, infaillibilité de ses services de renseignement. C'est la plus grave crise moral dans l'histoire de l'Etat hébreu.
En outre, l'image d'Israel dans le monde s'est fortement dégradé durant cette période, renforçant encore un peu plus son isolement diplomatique. Quatre mois après la fin du conflit, s'ouvre une commission d'enquête parlementaire, la "Commission Shimon Agranat", chargée de faire la lumière sur les disfonctionnements des services de renseignement et de l'armée. Les résultats de l'enquête sont publiés le 2 avril 1974 et désignent six responsables de ces graves disfonctionnements: David "Dado" Elazar, chef d'Etat-major de l'Armée, Eli Zeira, chef du Renseignement, et le député Aryeh Shalev, les lieutenant-colonel Bandman et Gedalia, des services secrets de l'Armée, et le général Shmuel Gonen, commandant du Front Sud d'Israel, sont tous poussés à la démission.
Les responsabilités de Moshe Dayan, Ministre de la Défense, et de Golda Meir, Premier ministre, ne sont pas établis. Mais finalement, Meir démissionne le 11 avril 1974, entrainant la fin de son gouvernement, celle-ci ayant auparavant refusé deux fois la démission de Dayan. En juin, Yitzhak Rabin devient Premier ministre et forme un nouveau gouvernement.
(1) Voir "Blogosphère Mara, Moyen-Orient: retour sur les évenements de Septembre Noir"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/02/moyen-orient-retour-sur-les-evenements.html
(2) A distinguer de la Conférence de Genève sur le conflit indochinois de 1954.
8° Accords de paix de Camp David: la reconnaissance d'Israel (5-17 septembre 1978).
Désormais sur un pied d'égalité, des négociations peuvent commencer entre Israel et l'Egypte. Le gouvernement Rabin, mis en difficulté par des scandales, est obligé de provoquer des élections anticipées en 1977. Le parti de droite Likoud remporte alors les élections et forme un gouvernement, Menahem Begin devenant Premier ministre.
Anouar al-Sadate, qui était entré en guerre pour récupérer le Sinaï, est contrarié par le rythme lent des négociations de paix. En novembre 1977, il fait un pas inattendu en faisant un voyage officiel en Israel, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à reconnaître de facto l'existence d'Israel.
Ce geste a l'effet d'accélérer le processus de paix, entamé en 1974, entre l'Egypte et Israel. Le président américain Jimmy Carter invite alors ensemble Sadate et Begin à un sommet à Camp David pour négocier une paix définitive. Les discussions se déroulent du 5 au 17 septembre 1978 et aboutissent au "Traité de paix israélo-égyptien de 1979". Israel retire ses troupes et ses implantations de toute la péninsule du Sinaï en échange de relations normales avec l'Egypte et d'une paix durable.
Beaucoup dans la communauté arabe sont scandalisés par ce traité de paix signé avec Israel. L'Egypte est exclue de la Ligue Arabe. Sadate est assassiné le 6 octobre 1981, alors qu'il assiste à un défilé commémorant le huitième anniversaire du début de la guerre. Ses assassins sont des militaires égyptiens qui désapprouvaient les négociations qu'il avait "osé" mener avec Israel.
9° Opération Litani: la guerre contre l'OLP au Liban (14-21 mars 1978).
Le 14 mars 1978, Tsahal déclenche l'opération Litani, franchit la frontière libanaise avec 25000 hommes et occupe la zone au sud de la rivière Litani. Son objectif est de faire cesser les bombardements et les tirs d'artillerie et de mortiers de l'OLP de Yasser Arafat contre le territoire israélien. Pendant une semaine, l'armée israélienne affronte les Palestiniens, au prix de 20 tués, et force l'OLP à se retirer sur la rive nord du Litani.
En réponse à l'attaque israélienne, le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte les résolutions 425 et 426 exigeant le retrait immédiat de Tsahal du Liban. La "Force intérimaire des Nations-Unies au Liban" (FINUL) est créé. Les Casques Bleus commencent à se déployer le 23 mars 1978, avec leur QG installé à Naqoura.
Dans les mois suivants, Israel retirera progressivement ses forces du Liban, confiant ses positions à son allié, la milice chrétienne de l'"Armée du Liban Sud" ( ALS).
En 1979, les premiers chars Merkava Mk 1 entrent en service. En 1981, l'aviation israélienne (IAF) bombarde la centrale nucléaire irakienne d'Osirak, toujours en construction. (3)
(3) Voir: Blogosphère Mara, "IAF - Force aérienne israélienne"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/04/iaf-force-aerienne-israelienne.html
10° Opération Paix en Galilée: l'invasion du Liban (6 juin 1982).
Le 6 juin 1982, Israel franchit un pas supplémentaire dans la guerre contre l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et déclenche l'Opération Paix en Galilée, en hébreu: מבצע שלום הגליל Mivtsa Shlom HaGalil, ou מבצע של"ג Mivtsa Sheleg, en arabe: الإجتياح, Al-Ijtīāḥ, "L'Invasion".
Tsahal, appuyée par les milices chrétiennes de l'ALS, franchit en force la frontière et envahit le Liban, officiellement pour faire cesser les attaques palestiniennes et détruire les bases de l'OLP et du Fatah de Yasser Arafat. Elle y restera jusqu'en 2000.
Le Premier ministre de l'époque est alors Menahem Begin, le Ministre de la Défense Ariel Sharon, et le chef d'Etat-major de l'Armée, Raphael Eitan. L'OLP est pour sa part, dans une certaine mesure, aidée et équipée par l'Armée syrienne.
L'offensive israélienne est foudroyante. L'aviation israélienne abat en deux semaines 86 avions syriens, sans aucune perte de son côté. Elle mène également des attaques contre des cibles terrestres et détruit une grande partie des batteries de DCA et de SAM syriens stationnées au Liban. Les hélicoptères AH-1 Cobra détruisent des dizaines de véhicules blindés syriens, dont de nombreux chars lourds T-72 d'origine soviétique.
Tsahal franchit le Litani, qui était l'objectif initial de l'offensive fixé par Ariel Sharon, au bout de deux jours de combat, et traverse les zones placées sous l'administration de la FINUL, la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban.
Une semaine après le début de l'offensive israélienne, Tsahal entame le siège de Beyrouth-Ouest, où l'OLP s'est retranché au milieu des 200000 habitants qui y vivent, et effectuent sa jonction avec les Phalangistes chrétiens de Bachir Gemayel. L'armée syrienne au Liban a été complètement anéantie et, le 21 août 1982, 6500 combattants du Fatah quittent la capitale libanaise et sont évacués sous surveillance internationale par la Marine française vers divers pays méditerrannéens, dont la Grèce et la Tunisie, où l'OLP installe son QG à Tunis.
Cette "évacuation" de l'OLP et de Yasser Arafat est perçue par de nombreuses personnes comme une victoire des Chrétiens Maronites, et Gemayel est élu "Président de la République libanaise" le 23 août 1982. Mais le 12 septembre, trois semaines plus tard, celui-ci est assassiné par des Libanais pro-syriens, sans avoir prêté serment et sans être entré en fonction. C'est son frère Amine Gemayel qui lui succède.
L'Armée israélienne répond à l'assassinat en investissant Beyrouth-Ouest le lendemain, 13 septembre.
Photos ci-dessous: M-113 israélien au Sud-Liban, et le Stadium de Beyrouth qui servait de dépôts d'armes et de munitions au Fatah palestinien.
Le bilan de la "Guerre du Liban" (1982) s'établit à 17825 Libanais tués, et les estimations sur le nombre de victimes civiles diffère d'une source à l'autre. Le quotidien libanais An Nahar estime que 5515 Libanais, civiles ou militaires, ont été tué pendant le siège de la capitale, qui s'ajoutent aux 9797 militaires ou combattants (Syrie, Fatah/OLP, Tsahal) et 2513 civils tués dans le reste du pays. Les pertes israéliennes s'élèvent pour leur part à 675 tués et à un nombre indéterminé de blessés.
11° Massacres des camps de réfugiers de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982).
Pour se venger de la mort de Bachir Gemayel, des Phalanges Chrétiennes commandées par Elie Hobeika vont alors perpétrer le pire massacre de civils commis au Moyen-Orient, sans aucune réaction de l'armée israélienne qui occupe la ville.
Le 16 septembre 1982, les milices d'Hobeika pénètrent dans les camps de réfugiers palestiniens de Sabra et Chatila, qui en fait ne forment qu'un seul ensemble, et commencent leur sinistre besogne qui se poursuivra pendant trois jours. Le nombre exact de victimes palestiniennes ne sera jamais connu avec certitude, mais les estimations varient entre 328 et 3500 morts.
Suite à cette tragédie, une commission d'enquête israélienne est créée. La "Commission Kahane", présidée par le Président de la Cour Suprême, Yitzhak Kahane, est chargée de faire la lumière sur les responsabilités de l'Armée israélienne, qui n'a pu l'empêcher.
Le 7 février 1983, celle-ci conclut à la "responsabilité indirecte" du Ministre de la Défense israélien, Ariel Sharon, pour "avoir gravement sous-estimé le danger et le désir de vengence des Phalangistes". Sharon finit par donner sa démission, après que celle-ci lui ait été refusé deux fois par le Premier ministre Menahem Begin. Il reste cependant dans le Cabinet en tant que "Ministre sans portefeuille".
Sont également blâmés par la commission d'enquête Kahane le chef d'état-major général de Tsahal, le général Raphael Eytan, le chef du service de Renseignement militaire, le général Yehoshoua Saguy, le commandant du Front Nord, le général Amir Drori, et le commandant des troupes israéliennes sur place, le général Amos Yaron.
La commission accuse également directement Elie Hobeika, le chef des Renseignements de l'Armée libanaise, d'avoir dirigé personnellement les milices chrétiennes pendant le massacre. Hobeika poursuivra par la suite une carrière politique au Liban, à une époque où le Liban est sous domination syrienne. Il devient membre du Parlement et membre du gouvernement, et ne sera jamais inquiété par la justice de son pays.
Elie Hobeika meurt dans un attentat à la voiture piégée devant son domicile de Beyrouth, le 24 janvier 2002. Des médias, citant des sources libanaises non identifiées, affirment qu'il aurait déclaré être en possession d'éléments mettant en cause l'Armée du Liban Sud (ALS), financée par Israel. Cependant, d'après des témoignages de sources libanaise, l'élimination d'Hobeika a été décidée à Damas, cet "agent" étant devenu trop gênant. L'indice le plus précis en ce sens serait que l'enquête sur son assassinat a été bloquée par les services libanais de la justice placés sous la coupe des Syriens.
En Belgique, une plainte visant Ariel Sharon, Amos Yaron et d'autres responsables israéliens est engagée par 23 rescapés des tueries en vertu de la loi dite "de Compétence universelle" adoptée en 1993 et étendue en 1999 dans ce pays pour permettre la poursuite d'auteurs de crimes contre l'humanité, quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les faits ont été commis.
En 2002, une décision de justice qualifie la plainte d'irrecevable au vu des immunités dont bénéficiaient les accusés. Mais, le 14 février 2003, la cour de cassation, plus haute instance judiciaire belge, rouvre la voie à des poursuites. Cet épisode judiciaire a empoisonné les relations diplomatiques entre la Belgique et l'Etat hébreu. Sharon ne sera jamais jugé sur le fond, la loi de Compétence universelle étant vidée de sa substance le 5 août 2003 avant la fin de ses fonctions de ministre.
Cette plainte ne mentionnait pas le rôle d'Hobeika, qui pourtant eut été plus facile à démontrer. Celui-ci se disait prêt à témoigner en Belgique et disposant de "preuves irréfutables" permettant de l'innocenter, mais il meurt avant dans les circonstances déjà évoquées.
Unités et structure de Tsahal en 2009.
Tsahal est sans conteste l'armée la plus moderne du Proche-Orient. Elle a longtemps été commandée par des officiers issus des forces terrestres, des "Terriens". Mais depuis août 2005, c'est un "aviateur", le général Dan Halutz, qui occupe le poste de chef d'état-major général des "Forces de Défense d'Israel".
Depuis 1986, les structures et la stratégie de Tsahal ont fortement évoluées. Les menaces ne sont plus les mêmes. La nomination d'un aviateur au commandement supreme des IDF marque désormais la prépondérance de l'arme aérienne. Face à la menace nucléaire récente de l'Iran, cela constitue un message clair au régime des Mollahs.
Dan Aloutz, un ami proche d'Ariel Sharon, a clairement dicté ses ambitions:
- Réduire les effectifs pléthoriques de Tsahal (631500 personnes) en réduisant la durée de la conscription, actuellement de trois ans pour les garçons et de vingt-deux mois pour les filles, auxquels s'ajoute un mois de réserve par an.
- "Rajeunir" le corps des généraux.
- Réformer la formation des jeunes officiers, jugée insuffisante, en particulier mieux les préparer à intervenir dans des situations complexes de crises.
- Créer un corps de sous-officiers.
- Modifier les grands commandements territoriaux, en "interarmisant".
- Renforcer la capacité de projection des forces de Tsahal.
- Intégrer l'armée israélienne dans des modes d'actions multinationaux.
Branches de l'Armée israélienne.
• Etat-major général (General Staff).
- Direction de Planification (Planning Directorate).
- Direction des Opérations (Opération Directorate).
• Armée de Terre (Ground Forces Command).
- Corps d'infanterie et de l'aéroportée (Infantry and Paratrooper Corps).
- Corps des blindés (Armor Corps).
- Corps du génie (Engineering Corps).
- Corps d'artillerie (Artillery Corps).
- Corps des Renseignements (Field Intelligence Corps).
Le Quartier-Général GOC de l'Armée de terre israélienne, en hébreu: זרוע היבשה, "Zro'a HaYabasha", est un commandement multicorps créé en 1998, qui regroupe toutes les forces terrestres des IDF.
Depuis décembre 2007, le chef d'état-major GOC est le général Aluf Avi "Abraham" Mizrahi. L'effectif des "Israeli Ground Forces" (IGF) est estimé à environ 125000 soldats d'active et 600000 soldats de reserve.
En mars 2008, Tsahal compte environ 176500 militaires d'active. En terme d'effectifs, elle occupe le 31ème rang mondial des puissance militaires. (4)
• Armée de l'Air (Israeli Air Force).
L'IAF regroupe les forces aériennes israéliennes. Son chef d'état-major actuel est le major-général Ido Nehostan. Les effectifs comprennent environ un millier d'avions et d'hélicoptères.
(4) "The Institute for National Security Studies, chapter Israel"
http://www.inss.org.il/upload/(FILE)1206270841.pdf
Sources également disponibles:
1° Israeli Defense Forces (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Israeli_Defense_Forces
2° History of the Israeli Defense Forces (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_Israel_Defense_Forces
Bref Historique.
1° Première guerre israélo-arabe (1948).
Le 28 mai 1948, dix jours après la "Proclamation de l'Etat Hébreu" par David Ben Gourion, celui-ci officialise la création des "Forces de Défense d'Israel" (IDF). Son premier acte est de dissoudre et d'aborber immédiatement les divers mouvements de résistance armée déjà existants, la Hagana, le Lehi et l'Irgoun.
Dès sa création, l'Armée israélienne est plongée dans la guerre: la Légion Arabe, avec les armées de sept pays arabes différents, la Jordanie, la Syrie, l'Egypte, l'Irak, l'Arabie Saoudite, le Liban et le Yemen, l'attaquent et l'envahissent (mai-juin 1948). C'est le premier conflit israélo-arabe de 1948, ou "Guerre d'indépendance".
Défiant toute logique, contre un ennemi plusieurs fois supérieur en nombre cherchant à détruire Israel, avec du matériel de récupération de la Seconde Guerre mondiale (avions, jeeps, chars Sherman, ...), acheté en contrebande malgré l'embargo des Nations-Unies, l'armée israélienne finit par stopper les Arabes, contre-attaquant et regagnant la plupart des territoires perdus en octobre 1948.
En janvier 1949, ce sont les "Accords d'Armistice" entre Israel, la Syrie, le Liban et l'Egypte, les pays occidentaux servant de médiateurs. L'Egypte conserve la Bande de Gaza, la Jordanie la partie orientale de Jérusalem, "la Vieille Ville", et la Cisjordanie, et la Syrie les hauteurs du Golan. Gaza et Jérusalem repasseront sous contrôle israélien en 1967, dix-neuf ans plus tard.
2° Première décennie (1949-1956).
De 1949 à 1956, l'Armée israélienne gagne en puissance et en professionalisme. Le principal fournisseur d'armes des IDF est la France. C'est la période où l'aviation israélienne commence à s'équiper en avions à réaction de la firme Dassault.
Afin de lutter contre les infiltrations et les attaques venant de Jordanie, Ben Gourion créé en août 1953 l'Unité 101, une unité d'élite commandée par Ariel Sharon, et chargée de mener des raids de représailles en territoire jordanien.
Deux mois plus tard, c'est le "Massacre de Qibya": au cours d'une opération menée par Sharon contre des commandos jordaniens, 69 civils palestiniens sont tués par les Israéliens. La condamnation quasi-unanime de l'opinion internationale force le gouvernement à dissoudre l'Unité 101, et en janvier 1954, les soldats qui la composent sont intégrés dans la nouvelle Brigade Parachutistes, toujours commandée par Ariel Sharon.
En février 1955, au cours de l'opération Black Arrow, les parachutistes de Sharon mènent des opérations de représailles contre la Bande de Gaza, d'où partent les raids égyptiens en Israel. L'opération se conclue par la victoire des Israéliens, et les attaques égyptiennes cessent.
Conséquences des ces succès israéliens, les pays arabes voisins, et en particulier l'Egypte, se tournent désormais vers l'Union Soviétique pour leurs achats d'armes.
3° Campagne du Sinaï et la crise de Suez (1956).
En 1954 et 1955, l'Egypte créé une unité spéciale composée de militants palestiniens, les "Fedayins", opérant depuis la Bande de Gaza et chargée de mener des attaques et des attentats en territoire israélien. Cet escalade des hostilités entre l'Egypte et Israel contribuera beaucoup à la crise de Suez et à la guerre israélo-arabe de 1956.
Quand le président égyptien Gamal Abdul Nasser, encouragé par le soutien soviétique, "nationalise le Canal de Suez, cela entraîne une vive réaction de la Grande-Bretagne et de la France, qui interviennent et reprennent par la force le contrôle du Canal.
Les forces blindées israéliennes, commandées par le général Moshé Dayan et équipées de chars Sherman et AMX-13, en profitent pour reconquérir le Sinaï jusqu'aux rives du Canal de Suez. Arrivés là, les Israéliens doivent ensuite se retirer, sous pression de la communauté internationale, et en particulier des Etats-Unis et de son secrétaire d'Etat, John Foster Dulles.
Malgré cela, Israel a atteint ses objectifs: les "incidents de frontière" dimimuent fortement et Nasser promet de dissoudre ses unités de Fedayins. Ce succès contribue notamment à la réputation internationale de Tsahal et réhausse encore le moral et le professionalisme des militaires israéliens.
4° Appui militaire et technologique de la France (1956-1967).
Après les succès militaires israéliens dans la péninsule du Sinaï, la France devient le principal fournisseur de Tsahal. La force aérienne (IAF) achètent des Dassault Mirage III et Mystère IV, des blindés AMX-13.
L'aide française culminera en 1960 avec la construction du "Centre de Recherche Nucléaire" de Dimona, dans le désert du Neguev. Dans ce cas, les négociations entre la France et Israel pour l'achat de technologie nucléaire a été mené côté israélien par Shimon Peres.
La construction de Dimona est effectuée en secret, sans en avertir l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Pour maintenir ce secret, les officiels français "maquillent" le réacteur nucléaire en "usine de désalinisation" destinée à l'Amérique du Sud. L'Etat français stoppera ses livraisons d'uranium à Israel après l'embargo décrété par Charles de Gaulle en 1967.
5° Guerre des Six Jours (5-10 juin 1967).
En mai 1967, l'Egypte masse des troupes dans le Sinaï, dans la zone démilitarisée. Approximativement 100000 hommes (1). Sept divisions, dont quatre d'infanterie, deux blindées et une mécanisée, avec 950 chars, 1100 véhicules blindés de transport (APC) et 1000 pièces d'artillerie. Elle interdit également le Détroit de Tiran au trafic maritime israélien, indispensable à la survie économique de l'Etat hébreu.
Ces deux mesures prise par Nasser sont considérées par le gouvernement israélien comme des préparatifs de guerre. Israel décide donc de prendre les Egyptiens de vitesse et lance une "attaque préventive".
Le 5 juin 1967, c'est l'opération Focus: l'aviation israélienne (IDF) lance une attaque massive contre les aérodromes égyptiens et syriens, détruisant au sol 451 avions ennemis, pour le prix de 10 avions perdus de son côté. Les aviations égyptiennes et syriennes sont virtuellement détruites.
Une fois la suprématie aérienne assurée, les forces terrestres israéliennes déclenchent une offensive dans le but de chasser les Egyptiens du Sinaï. Pour ce faire, elles ont rassemblé le long de leur frontière méridionale six brigades, une brigade d'infanterie, une brigade mécanisée et trois brigades de parachutistes. Avec un effectif total de 700 chars et d'environ 70000 hommes.
L'offensive israélienne dans le Sinaï débute le 7 juin 1967, suivant trois axes de progression: nord, centre et sud. Au nord, trois brigades commandées par le général de division Israel Tal reconquièrent la "Bande de Gaza" (Gaza Strip), perdue en 1948, et avance jusqu'à El Arish. Les divisions centre et sud des généraux Avraham Yoffe et Ariel Sharon effectuent une percée foudroyante et écrasent les troupes égyptiennes dans le Sinaï.
Après la chute de Abu-Ageila, l'état-major égyptien panique et ordonne une retraite générale sur les rives du Canal de Suez.
Le 8 juin 1967, Israel contrôle tout le Sinaï, ses troupes entrent dans Sharm El-Sheikh, à l'extrêmité sud de la péninsule. Dans leur retraite désastreuse qui s'est transformé en déroute complète, les Egyptiens perdent plus de 15000 tués, 4482 prisonniers de guerre, et 80% de leurs chars. L'Armée israélienne n'a perdu que 63 chars et 338 tués. Sa suprématie aérienne et le manque de coordiniation entre les unités égyptiennes auront été un facteur déterminant.
Sur le front central, l'Armée jordanienne compte 11 brigades, 55000 hommes et environ 300 chars. Neuf des onze brigades, avec 45000 hommes, 270 chars et 200 pièces d'artillerie, sont massés en Cisjordanie (West Bank). Du côté israélien, le Commandement Central dispose de huit brigades, 40000 hommes et 200 chars.
Le matin du 5 juin 1967, l'artillerie jordanienne bombarde des cibles dans la partie occidentale de Jérusalem, à Netanya et dans la périphérie de Tel-Aviv. L'Armée jordanienne s'empare du QG des Nations-Unies et de la zone démilitarisée de Jérusalem. L'aviation s'en prend pour sa part aux aérodromes israéliens. Mais ces attaques aériennes et d'artillerie ne causent que des dommages mineurs.
L'après-midi, le Cabinet ministeriel israélien se réunit pour convenir des moyens et des plans de risposte. Yigal Allon et Menahem Begin soutiennent que c'est une opportunité pour reprendre la "Vieille Ville" de Jérusalem, administrée par les Arabes depuis 1948.
Les troupes israéliennes de Cisjordanie attaquent à l'aube du 6 juin 1967. En soirée, l'aviation israélienne (IAF) a virtuellement détruit son homologue jordanien. L'après-midi, l'armée israélienne encercle les Jordaniens dans Jérusalem Est: une brigade d'infanterie fait mouvement au sud, les troupes mécanisées par le nord. Une brigade de parachutistes de réserve achève l'encerclement la "Colline des Munitions". C'est la Bataille d'Ammunition Hill.
Le 7 juin 1967, les Israéliens reprennent le contrôle total de Jérusalem, parviennent aux pieds du "Mur des Lamentations" et du "Mont du Temple". C'est tout un symbole.
C'est une victoire décisive d'Israel: Jérusalem-Est, la "Vielle Ville" perdue en 1948, et toute la Cisjordanie repassent sous son contrôle. Dans la soirée du 7 juin, Amman accepte un cessez-le-feu. Jérusalem, la "Ville Sainte" des trois religions du Livre, redevient la capitale d'Israel, et le gouvernement déménage de Tel-Aviv.
Au nord, Israel écrase l'armée syrienne et reconquiert une partie du plateau du Golan.
Pour les Arabes, c'est une catastrophe ("Nakba"): en l'espace de six jours, Israel a détruit toutes leurs armées et triplé la superficie de son territoire! Tsahal est au sommet de son prestige, et l'aviation (Hel HaAvir) est désormais considérée par les pays occidentaux comme la meilleure du monde. Dans le monde entier, les militaires israéliens jouissent d'un prestige immense et d'une solide réputation sans faille.
A l'issue de ce conflit, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies adopte la Résolution 242 (1967) qui réclame la fin immédiate de l'occupation militaire israélienne. Cette résolution, fréquemment invoquée depuis lors, reste encore en partie inappliquée. Elle ne précise pas comment et à qui doit être restitués les territoires dont elle demande l'évacuation par Israel, les territoires aujourd'hui dits "palestiniens" ayant été avant 1967 sous contrôle jordanien ou égyptien.
(1) Voir "Blogosphère Mara, Moyen-Orient: retour sur les évenements de Septembre Noir"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/02/moyen-orient-retour-sur-les-evenements.html
6° Guerre d'Attrition, ou Guerre d'usure (juin 1968 - août 1970).
La guerre d'attrition, en hébreu: מלחמת ההתשה "Milhemet haHatshah", en arabe: حرب الاستنزاف "Ḥarb al-Istishzāf", est une guerre des frontières de basse intensité qui a opposé Israel à l'Egypte et à l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat.
C'est également la période où l'on assiste à un revirement de la politique étrangère française au Moyen-Orient: Charles de Gaulle décrète un embargo sur les armes. Israel cherche dès lors un autre fournisseur et se tourne vers les Etats-Unis. Israel en profite également pour développer ses propres industries d'armement et concevoir des modèles d'avions ou de véhicules blindés nationaux, tels l'avion IAI Kfir C7, largement inspiré du Dassaut Mirage III, ou encore le char Merkava MkI.
Entre 1967 et 1970, les positions israéliennes sur le canal de Suez sont fréquemment bombardées par l'artillerie égyptienne. La communauté internationale et les deux parties en présence tentent de trouver une solution diplomatique à cette crise.
Craignant une escalade du conflit vers une confrontation Est-Ouest en pleine Guerre Froide, le président américain Richard Nixon envoie son secrétaire d'Etat, William Rogers, pour négocier un cessez-le-feu général. C'est la base du "Plan Rogers", qui implique notamment le retrait de l'artillerie égyptienne de la zone du Canal. Mais peu après, l'Egypte violera cet accord en réinstallant son artillerie et des batteries de SAM fournies par l'Union Soviétique.
Après la mort de Galam Abdul Nasser, son successeur, Anouar al-Sadate, accepte les Accords de cessez-le-feu en octobre 1970, se concentrant sur la reconstruction et le rééquipement de l'Armée égyptienne avec du matériel fourni abondament par l'URSS, et met au point des plans d'attaque d'Israel à travers le Canal de Suez et la péninsule du Sinaï. Ce plan d'attaque égyptien se concrétisera trois ans plus tard, lors de la guerre du Yom Kippur.
Après la Guerre des Six-Jours, un grand nombre de Palestiniens se réfugient en Jordanie, où ils viennent grossir les rangs de l'OLP.
L'accord du Roi Hussein au Plan Rogers visant la reconnaissance d'Israel déplait fortement à l'OLP. En conséquence, Yasser Arafat entame les hostilités contre l'Armée jordanienne et une série d'attentats terroristes contre les intérêts israéliens dans le monde entier, attaques qui culmineront avec le "Massacre de Munich" pendant les Jeux Olympiques de 1972.
Les affrontements entre l'OLP et l'Armée jordanienne ("Septembre Noir") prennent fin en septembre 1970, avec l'expulsion de Yasser Arafat et de ses Fedayins de Jordanie vers le Liban (1).
7° Guerre du Yom Kippur (6-26 octobre 1973).
La guerre du Yom Kippur ("Grand Pardon" en hébreu) est déclenchée le 6 octobre 1973, la Jordanie se tenant en dehors du conflit. L'Egypte et la Syrie tentent de reprendre les territoires perdus en 1968 pendant la guerre des Six-Jours. Leurs armées attaquent par surprise pendant les fêtes sacrées juives du Yom Kippour.
L'Armée syrienne attaque au nord, sur le Plateau du Golan. L'Egypte au sud, en traversant le Canal de Suez et la péninsule du Sinaï.
Cette fois, c'est Israel qui fait les frais de l'élément de surprise. Auparavant, les Egyptiens avaient continuellement noyé l'Etat hébreu de fausses informations sur des problèmes imaginaires de maintenance ou de manque de personnel formé sur les équipements avancés. En mai et août 1973, les exercices militaires effectués par l'Egypte à la frontière avaient mobilisé inutilement l'armée israélienne par deux fois.
Tout au long de la semaine précédant le Yom Kippur, les exercices égyptiens se multipliaient près du canal de Suez et des mouvements étaient observés à la frontière syrienne, mais Israel ne jugea pas plausible une attaque menée par l'Egypte et ou la Syrie.
Donc contrairement à la Guerre des Six-Jours, Israel ne croyant pas à un conflit probable, ne lance pas d'attaque préventive, et les Egyptiens choisissent de ne pas trop s'aventurer en avant de leur couverture anti-aérienne assurée par les batteries de SAM. Les armées égyptienne et syrienne ont été rééquipées avec du matériel soviétique: chars T-55 et T-62, armes antichars RPG-7 et AT-3 Sagger, missiles anti-aériens SA-2 Guideline, SA-3 Goa et SA-6 Gainful, chasseurs MiG-21 Fishbed et Su-7 Fitter, bombardiers Tu-16 Badger, etc.
Dans le Sinaï, l'offensive terrestre égyptienne est précédée par des attaques aériennes contre les stations radars, les bases aériennes et les batteries de défense anti-aérienne israéliennes. Durant ces bombardements, l'aviation égyptienne perd onze avions, dont celui piloté par le frère du président, Atif Sadate. Au cours de la traversée du Canal de Suez, l'armée de terre enregistre la perte de 280 soldats, sur les 8000 qui participent à la première vague d'assaut, et 20 chars.
Anticipant des contre-attaques menées par trois brigades blindées israéliennes, stationnées derrières la ligne Bar Lev, un soldat égyptien sur trois est équipé avec des missiles guidés portatifs AT-3 Sagger ou des lance-roquettes RPG-7.
Tous les points d'appui israéliens, sauf un, sont enfoncés. Tsahal perd le premier jour environ 300 chars sur la ligne Bar Lev. Le lendemain, 7 octobre 1973, les Egyptiens ont pénétré dans le Sinaï d'une moyenne de 4km, et contrôle désormais les deux rives du Canal de Suez.
Le général Shmuen Gonen, qui commande le Front Sud israélien et qui a remplacé Ariel Sharon à ce poste trois mois plus tôt, ordonne une contre-attaque effectuée par trois brigades de la 162ème Division blindée à Hizayon, mais les chars israéliens se retrouvent exposés aux tirs des Sagger égyptiens, et le résultat est un désastre pour l'armée israélienne.
Dans la nuit du 7 au 8 octobre 1973, les Egyptiens lancent à leur tour une contre-attaque, mais celle-ci se heurte aux défenses de la 143ème Division blindée du major-général Ariel Sharon, qui vient juste d'arriver, et est stoppée.
Devant l'échec de leur contre-attaque respective, les adversaires s'imposent une période d'accalmie et le 10 octobre, se placent sur la défensive. C'est le début d'une série de "remaniements" dans le Haut-commandement israélien. Shmuen Gonen est remplacé par le général Chaim Bar Lev, un retraité qui reprend le service actif. Profitant de cette accalmie, les Egyptiens renforcent leur tête de pont, et les Israéliens se concentrent sur le Front Nord, contre l'armée syrienne.
Sur le plateau du Golan, la Syrie attaque les défenses israéliennes le 6 octobre 1973 avec deux brigades blindées et onze batteries d'artillerie. A l'instar des Egyptiens dans le Sinaï, l'armée syrienne est équipée avec du matériel d'origine soviétique. 180 chars et 60 pièces d'artillerie isréaliennes font face à plus de 1300 chars syriens T-55 et T-62. Des parachutistes syriens largués par hélicoptère s'emparent du Mont Hermon, le plus important centre de surveillance et de communication israélien dans cette région.
L'attaque syrienne étant plus menaçante que l'avance égyptienne dans le Sinaï, c'est dans le Golan que les Israéliens concentrent la plupart de leurs forces armées. Tout comme les Egyptiens, les Syriens restent sous la protection de leur couverture SAM et utilisent des armes antichars portatifs AT-3 Sagger et RPG-7. Cependant, en raison de la nature même du terrain, leur utilisation contre les chars israéliens est moins efficace que dans le désert.
Dans la soirée du 6 octobre, à la fin du premier jour, les Syriens ont enregistré des succès. Ils sont sur le point d'emporter Nafekh, un important carrefour où s'est installé le QG des forces israéliennes du Golan. Dans certains secteurs, le rapport de force s'établit jusqu'à 5 contre 1 en faveur des syriens, et même 10 contre 1 pour les chars.
Malgré cela, grâce à l'arrivée de renforts et de réservistes, les Israéliens tiennent le coup et la situation se stabilise peu à peu. Tsahal parvient à bloquer les attaques blindées ennemies grâce à son artillerie mobile. L'aviation israélienne (IAF) a perdu plusieurs dizaines d'avions les premiers jours, mais les aviateurs s'adaptent, tirent profil de la nature montagneuse de la région et commencent à inverser la situation en leur faveur.
Le 8 octobre 1973, les Israéliens ont stoppé l'offensive syrienne partout. Du 11 au 14 octobre, ils lancent une contre-offensive victorieuse et parviennent à 40km de la capitale ennemie, Damas. Devant la situation catastrophique des Arabes, le Roi Hussein de Jordanie, jusqu'alors non impliqué dans le conflit, se décide à intervenir en appui des Syriens. Par ailleurs, l'Irak envoit également des troupes dans la région pour soutenir Damas: 30000 hommes, 500 chars et 700 véhicules blindés de transport.
Le 22 octobre 1973, la Brigade Golani et des parachutistes israéliens reconquièrent le Mont Hermon, au pris cependant de lourdes pertes.
Dans le Sinaï, Anouar al-Sadate ordonne de reprendre l'offensive. Le 14 octobre 1973, l'Armée égyptienne repart à l'attaque des défenses israéliennes. Mais celle-ci en ont profité pour se réorganiser et c'est finalement l'échec total pour les Egyptiens.
Le lendemain 15 octobre 1973, les Israéliens lancent l'opération Abiray-Lev ("Vaillant"), la contre-offensive générale pour reprendre le Canal de Suez. Les 143ème et 162ème Divisions blindées des major-généraux Ariel Sharon et Abraham Adan attaquent les lignes égyptiennes entre Bitter Lake et Ismailia, secteur faiblement défendu qui forme la charnière entre les 2ème et 3ème Armées égyptiennes. Tsahal ouvre une brèche dans le dispositif égyptien, Sharon et Adan s'y engouffrent et atteignent le bord du Canal de Suez. Ensuite, de petites unités d'infanterie franchissent le Canal en radeaux pneumatiques.
L'encerclement de la 3ème Armée égyptienne (opération Gazelle) par les divisions blindées Sharon et Adan se dessine. Certaines unités israéliennes avancent vers l'ouest en Egypte et se retrouvent à 40km du Caire. Pour Sadate, la situation militaire vire à la catastrophe!
Mais le 22 octobre 1973, le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte la Résolution 338, pour imposer un cessez-le-feu général, négocié avec les Etats-Unis et l'Union Soviétique, entre l'Egypte, la Syrie et Israel, dans le but "d'instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient". Pour sauver ce qui peut encore l'être, les Arabes s'empressent d'accepter.
Ce cessez-le-feu doit entrer en fonction à 19h, mais sur le terrain, les opérations israéliennes visant à l'encerclement de la 3ème Armée égyptienne se poursuivent.
A l'aube du 23 octobre 1973, les vols de reconnaissance soviétiques observent l'avancée que l'armée israélienne a effectué et Moscou accuse Israel de traîtrise. Cette situation offre aux Etats-Unis une opportunité stratégique: obtenir de l'Egypte qu'elle sorte définitivement de l'influence soviétique en échange de la 3ème Armée isolée sans ravitaillement par les troupes israéliennes, pourtant beaucoup moins nombreuses.
Dans la nuit du 23 au 24 octobre 1973, Leonid Brejnev envoie une lettre au président américain Richard Nixon, exigeant le respect du cessez-le-feu sur le terrain par Israel. Le soviétique menace même de lancer ses missiles ballistiques intercontinentaux et de "déclencher la Troisième Guerre mondiale". Le secrétaire d'Etat Henry Kissinger menace à son tour le gouvernement israélien de retirer tout appui si celui-ci n'arrête pas immédiatement ses opérations militaires et ne se conforme pas à la Résolution 338.
Le 26 octobre 1973, les combats cessent dans tous les secteurs. Le 28 octobre, des discussions ont lieu entre les généraux Aharon Yariv (israélien) et Muhammad al-Ghani al-Gamasy (égyptien). Ils s'accordent sur l'échange des prisonniers de guerre et les checkpoints israéliens. Un accord d'armistice est trouvé à la Conférence de Genève le 21 décembre 1973 (2). Le 18 janvier 1974, Israel signe un accord de retrait de la partie occidentale du Canal de Suez et retire ses troupes le 5 mars suivant.
Les conséquences politiques de la Guerre du Yom Kippur et de l'appui américain à Israel ne tardent pas à se faire sentir: le 17 octobre 1973, les pays arabes de l'OPEP décident d'un embargo pétrolier à destination des pays occidentaux. C'est le début du "Choc pétrolier de 1973".
Au Proche-Orient, en raison de l'embargo français sur les armes, Israel s'est définitivement tourné vers le marché américain pour équiper ses forces armées. L'Etat hébreu achète des avions F-16 Fighting Falcon, F-15 Eagle, des chars M60A3 Patton, véhicules blindés de transport M113 et obusiers automoteurs M109A5 de 155mm. Le nouveau fusil d'assaut Armalite AR-15 (M16) devient l'arme standard individuelle de l'Armée israélienne et remplace les vieux modèles de carabines M1 et M14.
L'industrie nationale d'armement se développe également et commence à produire l'excellent chars Merkava, perfectionne et construit sous license des modèles d'avions et de véhicules français (IAI Kfir) ou américains (IAI Nesher).
Dans l'opinion publique israélienne, bien que Tsahal en soit sortie vainqueur, la guerre du Yom Kippur est un véritable électrochoc. De nombreux mythes sur la société israélienne se sont effondrés: la réputation d'invincibilité de son armée, infaillibilité de ses services de renseignement. C'est la plus grave crise moral dans l'histoire de l'Etat hébreu.
En outre, l'image d'Israel dans le monde s'est fortement dégradé durant cette période, renforçant encore un peu plus son isolement diplomatique. Quatre mois après la fin du conflit, s'ouvre une commission d'enquête parlementaire, la "Commission Shimon Agranat", chargée de faire la lumière sur les disfonctionnements des services de renseignement et de l'armée. Les résultats de l'enquête sont publiés le 2 avril 1974 et désignent six responsables de ces graves disfonctionnements: David "Dado" Elazar, chef d'Etat-major de l'Armée, Eli Zeira, chef du Renseignement, et le député Aryeh Shalev, les lieutenant-colonel Bandman et Gedalia, des services secrets de l'Armée, et le général Shmuel Gonen, commandant du Front Sud d'Israel, sont tous poussés à la démission.
Les responsabilités de Moshe Dayan, Ministre de la Défense, et de Golda Meir, Premier ministre, ne sont pas établis. Mais finalement, Meir démissionne le 11 avril 1974, entrainant la fin de son gouvernement, celle-ci ayant auparavant refusé deux fois la démission de Dayan. En juin, Yitzhak Rabin devient Premier ministre et forme un nouveau gouvernement.
(1) Voir "Blogosphère Mara, Moyen-Orient: retour sur les évenements de Septembre Noir"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/02/moyen-orient-retour-sur-les-evenements.html
(2) A distinguer de la Conférence de Genève sur le conflit indochinois de 1954.
8° Accords de paix de Camp David: la reconnaissance d'Israel (5-17 septembre 1978).
Désormais sur un pied d'égalité, des négociations peuvent commencer entre Israel et l'Egypte. Le gouvernement Rabin, mis en difficulté par des scandales, est obligé de provoquer des élections anticipées en 1977. Le parti de droite Likoud remporte alors les élections et forme un gouvernement, Menahem Begin devenant Premier ministre.
Anouar al-Sadate, qui était entré en guerre pour récupérer le Sinaï, est contrarié par le rythme lent des négociations de paix. En novembre 1977, il fait un pas inattendu en faisant un voyage officiel en Israel, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à reconnaître de facto l'existence d'Israel.
Ce geste a l'effet d'accélérer le processus de paix, entamé en 1974, entre l'Egypte et Israel. Le président américain Jimmy Carter invite alors ensemble Sadate et Begin à un sommet à Camp David pour négocier une paix définitive. Les discussions se déroulent du 5 au 17 septembre 1978 et aboutissent au "Traité de paix israélo-égyptien de 1979". Israel retire ses troupes et ses implantations de toute la péninsule du Sinaï en échange de relations normales avec l'Egypte et d'une paix durable.
Beaucoup dans la communauté arabe sont scandalisés par ce traité de paix signé avec Israel. L'Egypte est exclue de la Ligue Arabe. Sadate est assassiné le 6 octobre 1981, alors qu'il assiste à un défilé commémorant le huitième anniversaire du début de la guerre. Ses assassins sont des militaires égyptiens qui désapprouvaient les négociations qu'il avait "osé" mener avec Israel.
9° Opération Litani: la guerre contre l'OLP au Liban (14-21 mars 1978).
Le 14 mars 1978, Tsahal déclenche l'opération Litani, franchit la frontière libanaise avec 25000 hommes et occupe la zone au sud de la rivière Litani. Son objectif est de faire cesser les bombardements et les tirs d'artillerie et de mortiers de l'OLP de Yasser Arafat contre le territoire israélien. Pendant une semaine, l'armée israélienne affronte les Palestiniens, au prix de 20 tués, et force l'OLP à se retirer sur la rive nord du Litani.
En réponse à l'attaque israélienne, le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte les résolutions 425 et 426 exigeant le retrait immédiat de Tsahal du Liban. La "Force intérimaire des Nations-Unies au Liban" (FINUL) est créé. Les Casques Bleus commencent à se déployer le 23 mars 1978, avec leur QG installé à Naqoura.
Dans les mois suivants, Israel retirera progressivement ses forces du Liban, confiant ses positions à son allié, la milice chrétienne de l'"Armée du Liban Sud" ( ALS).
En 1979, les premiers chars Merkava Mk 1 entrent en service. En 1981, l'aviation israélienne (IAF) bombarde la centrale nucléaire irakienne d'Osirak, toujours en construction. (3)
(3) Voir: Blogosphère Mara, "IAF - Force aérienne israélienne"
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/04/iaf-force-aerienne-israelienne.html
10° Opération Paix en Galilée: l'invasion du Liban (6 juin 1982).
Le 6 juin 1982, Israel franchit un pas supplémentaire dans la guerre contre l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et déclenche l'Opération Paix en Galilée, en hébreu: מבצע שלום הגליל Mivtsa Shlom HaGalil, ou מבצע של"ג Mivtsa Sheleg, en arabe: الإجتياح, Al-Ijtīāḥ, "L'Invasion".
Tsahal, appuyée par les milices chrétiennes de l'ALS, franchit en force la frontière et envahit le Liban, officiellement pour faire cesser les attaques palestiniennes et détruire les bases de l'OLP et du Fatah de Yasser Arafat. Elle y restera jusqu'en 2000.
Le Premier ministre de l'époque est alors Menahem Begin, le Ministre de la Défense Ariel Sharon, et le chef d'Etat-major de l'Armée, Raphael Eitan. L'OLP est pour sa part, dans une certaine mesure, aidée et équipée par l'Armée syrienne.
L'offensive israélienne est foudroyante. L'aviation israélienne abat en deux semaines 86 avions syriens, sans aucune perte de son côté. Elle mène également des attaques contre des cibles terrestres et détruit une grande partie des batteries de DCA et de SAM syriens stationnées au Liban. Les hélicoptères AH-1 Cobra détruisent des dizaines de véhicules blindés syriens, dont de nombreux chars lourds T-72 d'origine soviétique.
Tsahal franchit le Litani, qui était l'objectif initial de l'offensive fixé par Ariel Sharon, au bout de deux jours de combat, et traverse les zones placées sous l'administration de la FINUL, la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban.
Une semaine après le début de l'offensive israélienne, Tsahal entame le siège de Beyrouth-Ouest, où l'OLP s'est retranché au milieu des 200000 habitants qui y vivent, et effectuent sa jonction avec les Phalangistes chrétiens de Bachir Gemayel. L'armée syrienne au Liban a été complètement anéantie et, le 21 août 1982, 6500 combattants du Fatah quittent la capitale libanaise et sont évacués sous surveillance internationale par la Marine française vers divers pays méditerrannéens, dont la Grèce et la Tunisie, où l'OLP installe son QG à Tunis.
Cette "évacuation" de l'OLP et de Yasser Arafat est perçue par de nombreuses personnes comme une victoire des Chrétiens Maronites, et Gemayel est élu "Président de la République libanaise" le 23 août 1982. Mais le 12 septembre, trois semaines plus tard, celui-ci est assassiné par des Libanais pro-syriens, sans avoir prêté serment et sans être entré en fonction. C'est son frère Amine Gemayel qui lui succède.
L'Armée israélienne répond à l'assassinat en investissant Beyrouth-Ouest le lendemain, 13 septembre.
Photos ci-dessous: M-113 israélien au Sud-Liban, et le Stadium de Beyrouth qui servait de dépôts d'armes et de munitions au Fatah palestinien.
Le bilan de la "Guerre du Liban" (1982) s'établit à 17825 Libanais tués, et les estimations sur le nombre de victimes civiles diffère d'une source à l'autre. Le quotidien libanais An Nahar estime que 5515 Libanais, civiles ou militaires, ont été tué pendant le siège de la capitale, qui s'ajoutent aux 9797 militaires ou combattants (Syrie, Fatah/OLP, Tsahal) et 2513 civils tués dans le reste du pays. Les pertes israéliennes s'élèvent pour leur part à 675 tués et à un nombre indéterminé de blessés.
11° Massacres des camps de réfugiers de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982).
Pour se venger de la mort de Bachir Gemayel, des Phalanges Chrétiennes commandées par Elie Hobeika vont alors perpétrer le pire massacre de civils commis au Moyen-Orient, sans aucune réaction de l'armée israélienne qui occupe la ville.
Le 16 septembre 1982, les milices d'Hobeika pénètrent dans les camps de réfugiers palestiniens de Sabra et Chatila, qui en fait ne forment qu'un seul ensemble, et commencent leur sinistre besogne qui se poursuivra pendant trois jours. Le nombre exact de victimes palestiniennes ne sera jamais connu avec certitude, mais les estimations varient entre 328 et 3500 morts.
Suite à cette tragédie, une commission d'enquête israélienne est créée. La "Commission Kahane", présidée par le Président de la Cour Suprême, Yitzhak Kahane, est chargée de faire la lumière sur les responsabilités de l'Armée israélienne, qui n'a pu l'empêcher.
Le 7 février 1983, celle-ci conclut à la "responsabilité indirecte" du Ministre de la Défense israélien, Ariel Sharon, pour "avoir gravement sous-estimé le danger et le désir de vengence des Phalangistes". Sharon finit par donner sa démission, après que celle-ci lui ait été refusé deux fois par le Premier ministre Menahem Begin. Il reste cependant dans le Cabinet en tant que "Ministre sans portefeuille".
Sont également blâmés par la commission d'enquête Kahane le chef d'état-major général de Tsahal, le général Raphael Eytan, le chef du service de Renseignement militaire, le général Yehoshoua Saguy, le commandant du Front Nord, le général Amir Drori, et le commandant des troupes israéliennes sur place, le général Amos Yaron.
La commission accuse également directement Elie Hobeika, le chef des Renseignements de l'Armée libanaise, d'avoir dirigé personnellement les milices chrétiennes pendant le massacre. Hobeika poursuivra par la suite une carrière politique au Liban, à une époque où le Liban est sous domination syrienne. Il devient membre du Parlement et membre du gouvernement, et ne sera jamais inquiété par la justice de son pays.
Elie Hobeika meurt dans un attentat à la voiture piégée devant son domicile de Beyrouth, le 24 janvier 2002. Des médias, citant des sources libanaises non identifiées, affirment qu'il aurait déclaré être en possession d'éléments mettant en cause l'Armée du Liban Sud (ALS), financée par Israel. Cependant, d'après des témoignages de sources libanaise, l'élimination d'Hobeika a été décidée à Damas, cet "agent" étant devenu trop gênant. L'indice le plus précis en ce sens serait que l'enquête sur son assassinat a été bloquée par les services libanais de la justice placés sous la coupe des Syriens.
En Belgique, une plainte visant Ariel Sharon, Amos Yaron et d'autres responsables israéliens est engagée par 23 rescapés des tueries en vertu de la loi dite "de Compétence universelle" adoptée en 1993 et étendue en 1999 dans ce pays pour permettre la poursuite d'auteurs de crimes contre l'humanité, quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les faits ont été commis.
En 2002, une décision de justice qualifie la plainte d'irrecevable au vu des immunités dont bénéficiaient les accusés. Mais, le 14 février 2003, la cour de cassation, plus haute instance judiciaire belge, rouvre la voie à des poursuites. Cet épisode judiciaire a empoisonné les relations diplomatiques entre la Belgique et l'Etat hébreu. Sharon ne sera jamais jugé sur le fond, la loi de Compétence universelle étant vidée de sa substance le 5 août 2003 avant la fin de ses fonctions de ministre.
Cette plainte ne mentionnait pas le rôle d'Hobeika, qui pourtant eut été plus facile à démontrer. Celui-ci se disait prêt à témoigner en Belgique et disposant de "preuves irréfutables" permettant de l'innocenter, mais il meurt avant dans les circonstances déjà évoquées.
Unités et structure de Tsahal en 2009.
Tsahal est sans conteste l'armée la plus moderne du Proche-Orient. Elle a longtemps été commandée par des officiers issus des forces terrestres, des "Terriens". Mais depuis août 2005, c'est un "aviateur", le général Dan Halutz, qui occupe le poste de chef d'état-major général des "Forces de Défense d'Israel".
Depuis 1986, les structures et la stratégie de Tsahal ont fortement évoluées. Les menaces ne sont plus les mêmes. La nomination d'un aviateur au commandement supreme des IDF marque désormais la prépondérance de l'arme aérienne. Face à la menace nucléaire récente de l'Iran, cela constitue un message clair au régime des Mollahs.
Dan Aloutz, un ami proche d'Ariel Sharon, a clairement dicté ses ambitions:
- Réduire les effectifs pléthoriques de Tsahal (631500 personnes) en réduisant la durée de la conscription, actuellement de trois ans pour les garçons et de vingt-deux mois pour les filles, auxquels s'ajoute un mois de réserve par an.
- "Rajeunir" le corps des généraux.
- Réformer la formation des jeunes officiers, jugée insuffisante, en particulier mieux les préparer à intervenir dans des situations complexes de crises.
- Créer un corps de sous-officiers.
- Modifier les grands commandements territoriaux, en "interarmisant".
- Renforcer la capacité de projection des forces de Tsahal.
- Intégrer l'armée israélienne dans des modes d'actions multinationaux.
Branches de l'Armée israélienne.
• Etat-major général (General Staff).
- Direction de Planification (Planning Directorate).
- Direction des Opérations (Opération Directorate).
• Armée de Terre (Ground Forces Command).
- Corps d'infanterie et de l'aéroportée (Infantry and Paratrooper Corps).
- Corps des blindés (Armor Corps).
- Corps du génie (Engineering Corps).
- Corps d'artillerie (Artillery Corps).
- Corps des Renseignements (Field Intelligence Corps).
Le Quartier-Général GOC de l'Armée de terre israélienne, en hébreu: זרוע היבשה, "Zro'a HaYabasha", est un commandement multicorps créé en 1998, qui regroupe toutes les forces terrestres des IDF.
Depuis décembre 2007, le chef d'état-major GOC est le général Aluf Avi "Abraham" Mizrahi. L'effectif des "Israeli Ground Forces" (IGF) est estimé à environ 125000 soldats d'active et 600000 soldats de reserve.
En mars 2008, Tsahal compte environ 176500 militaires d'active. En terme d'effectifs, elle occupe le 31ème rang mondial des puissance militaires. (4)
• Armée de l'Air (Israeli Air Force).
L'IAF regroupe les forces aériennes israéliennes. Son chef d'état-major actuel est le major-général Ido Nehostan. Les effectifs comprennent environ un millier d'avions et d'hélicoptères.
(4) "The Institute for National Security Studies, chapter Israel"
http://www.inss.org.il/upload/(FILE)1206270841.pdf
Sources également disponibles:
1° Israeli Defense Forces (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Israeli_Defense_Forces
2° History of the Israeli Defense Forces (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_Israel_Defense_Forces
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