Il est tout à fait juste qu'un des bombardiers américains les plus réussis de la Seconde Guerre mondiale ait été baptisé du nom du général William "Billy" Mitchell, à qui ses idées sur l'emploi de l'arme aérienne, exprimée avec un peu trop d'indépendance d'esprit et d'obstination, lui a valu quelques années plus tôt d'être jugé en cour martiale. L'avion, qui permet aux Américains de frapper pour la première fois une ville japonaise, le 18 avril 1942, sera utilisé avec beaucoup de succès sur tous les théâtres d'opérations de la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 10,000 exemplaires de cet avion seront construits durant le conflit, par toutes les usines North American Aviation aux Etats-Unis, pour le compte non seulement des USAAF, mais également de l'US Navy, de l'US Marine Corps, et des autres pays alliés en guerre contre les puissances de l'Axe, au titre des lois Cash & Carry ("Payez et Prenez") puis Lend-Lease ("Prêt-Bail").
Conception et développement.
En 1936, alors que la situation politique internationale se détériore de semaine en semaine, elle ne suscite que fort peu de réactions au sein des milieux dirigeants aux Etats-Unis. L'US Army Air Corps (USAAC) ne possède alors ni le poids politique ni les moyens financiers qui lui permettent d'entreprendre un programme de modernisation analogue à ceux que divers pays d'Europe, et en particulier l'Allemagne, s'efforcent de mener à bien.
Le revirement se produit le 28 septembre 1938, lorsque, au cours d'une conférence tenue à la Maison-Blanche, le président Franklin Delano Roosevelt annonce sa décision de moderniser et de développer l'USAAC, assurant au général Henry "Hap" Arnold, son chef d'état-major, que l'heure du renouvellement a enfin sonné. A cette époque, l'USAAC vient d'élaborer un programme qui prévoit la réalisation d'un bombardier moyen, tandis qu'à Inglewood, en Californie, la firme North American Aviation Inc. entreprend déjà, sur ses fonds propres, une étude concernant le NA-40, un bimoteur triplace à aile haute équipé d'un train d'atterrissage tricycle et propulsé par deux moteurs en étoile Pratt and Whitney R-1830-56C3G de 1,100 chevaux (820 kW).
Le prototype de cet avion, avec aux commandes le pilote d'essai de la firme, Paul Balfour, effectue son premier vol d'essai le 29 janvier 1939, alors même que l'USAAC ouvre un concours portant sur des projets de bombardiers moyens qui doivent lui être soumis le 5 juillet, mais il démontre une insuffisance de la puissance moteur, et une instabilité. Rééquipé de moteurs Wright GR-2600-A71 de 1,350 chevaux (1,006 kW) et désormais désignée NA-40B, l'avion est livré pour essais sur la base de Wright Field (Wright-Patterson AFB), dans l'Ohio, le 12 mars 1939. Bien que détruit deux semaines plus tard dans un accident, le NA-40B a déjà produit sur les militaires une impression telle que le constructeur est prié d'en poursuivre le développement, en apportant certaines modifications. Ainsi, un fuselage plus volumineux doit permettre de doubler la charge de bombes, la voilure étant implantée un peu plus bas sur le fuselage et le cockpit redessiné.
Photo ci-dessous: prototype NA-40B de North American Aviation en 1939.
L'équipage passe de trois à cinq hommes, et l'armement à trois mitrailleuses de 7.62mm plus une arme de 12.7mm dans une tourelle de queue. Lorsque l'avion est achevé, en septembre 1939, le constructeur a reçu depuis le 10 août un contrat d'un montant de 11.7 millions de dollars pour la livraison de 184 exemplaires de série.
Une cellule réservée aux essais statiques est terminée en juillet 1940, et le premier B-25 de série, équipé de moteurs Wright R-2600-9 Twin Cyclone, 14 cylindres en étoile et double étage, de 1,700 chevaux (1,268 kW), effectue son premier vol le 19 août 1940. Les essais en vol révélant une stabilité en direction insuffisante, le dièdre de l'aile à l'extérieur des moteurs est supprimé afin d'éliminer ce défaut. L'avion se retrouve doté d'une voilure en M très aplati à l'aspect caractéristique. Seuls les neuf premiers B-25 (S/N 40-2165 à 40-2173) sont construits avec la voilure en dièdre simple, les quinze suivants recevant l'aile en mouette tout en conservant la même désignation. L'armement défensif compte trois mitrailleuses de .30 (7.62mm) dans le nez vitré et une mitrailleuse Browning M2 .50 (12.7mm) dans une tourelle de queue, plus une charge de bombe de 3,600 livres (1,600 kg).
A la lumière de l'expérience acquise au cours des premiers combats menés en Europe, il apparaît nécessaire de protéger les parties vitales des avions contre les tirs ennemis. En conséquence, de nombreux avions américains sont ainsi modifiés en 1941. La chaîne de montage North American d'Inglewood, en Californie, produisit 40 B-25A dotés de blindages et équipés de réservoirs auto-obturants.
Photo ci-dessous: B-25A Mitchell au cours d'essais de vol, en 1941.
Au cours du printemps 1941, les premiers Mitchell opérationnels sont livrés au 17th Bombardment Group (Medium), commandé par le lieutenant-colonel Walter R. Peck et composé des 34th, 37th et 95th Bomb Squadrons, basés sur l'aérodrome de Lexington, en Caroline du Sud. A la fin de l'année, l'unité déménage vers la côte ouest des Etats-Unis en vue d'assurer les nombreuses patrouilles maritimes qui, au lendemain du désastre de Pearl Harbor, semblent indispensables. C'est ainsi qu'un des B-25A coule un sous-marins japonais au large des cotes californiennes la veille de Noël.
Le marché conclu en 1939 est honoré en 1941 avec la construction de 120 B-25B. Cette version se caractérisait par ses deux tourelles à commande électrique, l'une dorsale et l'autre ventrale, pourvues chacune de deux mitrailleuses M2 .50 de 12.7mm, l'armement de queue étant supprimé et la masse totale passant à 12,900kg.
Photo ci-dessous: B-25B participant au célèbre raid de Doolittle sur Tokyo, sur le pont de l'USS Hornet, en avril 1942.
Une cadence de production nettement accrue est déjà prévue pour les versions ultérieures, car le gouvernement américain se trouve en mesure de céder à la Grande-Bretagne, au titre de la loi Pret-Bail (Lend Lease Act), 23 B-25B. Un seul de ces avions, désigné Mitchell Mk I dans la Royal Air Force (RAF), arrive en Angleterre. Les autres sont expédiés en Afrique du Nord. L'infrastructure technique rudimentaire ne permettant pas de constituer une unité opérationnelle, ces avions sont acheminés en Inde, où ils sont affectés en janvier 1943 au Squadron 681, basé à Dum Dum, l'aérodrome de Calcutta. De là, ils effectuent des missions de reconnaissance au-dessus de la Birmanie et du Siam (Thailande), quelques autres B-25B étant envoyés par mer vers les ports du nord de l'Union Soviétique.
Photo ci-dessous: B-25B destinés à l'Union Soviétique au titre de la Loi Prêt-Bail.
Les Etats-Unis ont également prévu de donner une quarantaine de B-25B aux Pays-Bas, destinés aux Indes néerlandaises. Mais, la situation devenant rapidement catastrophique pour les Américains dans le Sud-Ouest du Pacifique, ces avions sont finalement cédés aux 13th et 19th Bomb Squadrons du 3rd Bombardment Group [Medium] de l'US Army Air Force (USAAF), basé à Brisbane, en Australie. D'autres B-25B sont livrés au 17th Bombardment Group [Medium], en remplacement des B-25A.
Vidéo ci-dessous: décollage d'une formation de B-25 Mitchell du 256th Bomb Squadron en Italie en 1943 ou 1944. Scène tirée du film satirique Catch-22 en 1970.
A la fin de l'année 1942, North American Aviation produit en série les B-25C et B-25D dans différentes usines, en tirant les enseignements de l'expériences et des missions opérationnelles des Mitchell en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. Les B-25C sont produits à 1,625 exemplaires par l'usine North American d'Inglewood, en Californie, et sont équipés de moteurs plus fiables mais de même puissance, des Wright R-2600-13 à la place des R-2600-9, ainsi que de points d'attache sous les ailes dotés de réservoirs auxiliaires, permettant de faire passer la capacité de carburant à 4,165 litres. La masse maximale atteint 18,960 kg, et la charge de bombes 2,360kg, dont 904 kg (8 bombes de 113 kg) sous la voilure. Leur armement de nez comprend deux mitrailleuses, dont une fixe, de 12.7mm.
Les B-25D sont pratiquement identiques, mais construits par l'usine North American de Kansas City, Missouri, à raison de 2,290 exemplaires. Certains B-25C/D sont équipés d'une torpille de 907 kg installée sous fuselage, pour permettre d'attaquer le commerce maritime ou les navires de guerre japonais.
Photo ci-dessous: B-25C/D. Notez l'antenne du Radar "Yagi" à l'avant du nez.
La Grande-Bretagne reçoit 455 B-25C et 40 B-25D qui, sous la désignation de Mitchell Mk II, équipent les Squadrons 98, 180, 226, 305, 320 et 342 de la Royal Air Force (RAF), basé en métropole. En outre, 182 B-25C sont acheminés par navires vers l'Union Soviétique, où 8 d'entre-eux seront perdus pendant les attaques de U-Bootes. Mais les Soviétiques prennent surtout en compte 688 B-25D, d'autres avions de la même version étant livrés au Canada, où ils servent comme appareils d'entraînement des équipages.
Photo ci-dessous: B-25D destinés à l'Union Soviétique.
Le XB-25E est un unique B-25C reconverti pour mener des essais de dégivreurs en caoutchouc gonflable dans les intrados d'ailes. North American entame également la conception et le développement du prototype XB-25G Nose Gun, avec un nez équipé d'un canon de 75mm et de deux mitrailleuses Browning M2 .50 de 12.7mm. Les 463 exemplaires de série B-25G construits ou reconvertis sont dotés d'un obusier M4 alimenté par 21 obus de 6.8kg chacun. Cette version de l'avion, destiné à l'attaque antinavire, est employée exclusivement sur le théâtre d'opération du Pacifique. Le canon, chargé par le navigateur, qui devient à cette occasion l'opérateur de bombardement, ne peut guère tirer que quatre coups au cours d'une passe.
Cette version du Mitchell n'a jamais été considérée comme très réussie, mais l'apparition du B-25H marque par la suite un progrès important. L'équipage, qui ne se compose que de quatre hommes sur le modèle précédent, en comporte désormais cinq, le canon étant un T13E1 de 75mm, plus léger que le M4. Outre quatre mitrailleuses M2 .50 de 12.7mm dans le nez, quatre autres de même calibre sont montées dans des barbettes sur les flancs avant du fuselage, deux autres encore dans la tourelle dorsale, qui a déplacée vers l'avant et installée juste derrière le poste de pilotage, deux dans la tourelle de queue et une dans chaque sabord latéral. Cette version, qui est produite à environ 1,000 exemplaires, peut en outre recevoir 1,360 kg de bombes et jusqu'à huit roquettes de 127mm sous la voilure. Doté d'une puissance de feu considérable, le B-25H remporta de nombreux succès, surtout contre les forces navales japonaises.
Dessin ci-dessous: B-25H "Gunship" utilisé dans le Pacifique en 1944 et 1945. Notez la tourelle dorsale déplacée vers l'avant, et installée juste derrière le poste de pilotage.
De toutes les versions de l'avion, c'est la dernière, le B-25J, qui va faire l'objet de la production la plus importante, avec 4,318 exemplaires construits dans l'usine North American de Kansas City, dans le Missouri. L'équipage se compose de six hommes, et si l'armement n'inclue plus de canon de 75mm ou de mitrailleuses dans le nez de nouveau vitré, les quatre mitrailleuses montées extérieurement dans des barbettes et tirant dans l'axe, en arrière du poste de pilotage, sont conservées, la propulsion est assurée par deux Wright R-2600-29 Double Cyclone de 1,850 chevaux (1,380 kW).
Photo ci-dessous: North American B-25J Mitchell.
Modification de l'armement et des missions.
En 1944, une étude des opérations menées en Extrême-Orient par les unités équipées de B-25 montre que les sorties sont le plus souvent effectuées à basse altitude et que, dans ces conditions, l'opérateur de bombardement est rarement indispensable. Les techniciens suppriment donc son poste et adoptent à nouveau un avant de fuselage dépourvu de vitrage. Cette modification est réalisée sur place, au sein même des unités, avant d'intervenir sur la chaîne de montage, plus tard.
Quant à la Grande-Bretagne, elle prend en compte 295 B-25D, dont 20 sont ensuite transférés à la 12th Air Force américaine en Afrique du Nord. Connue dans la RAF en tant que Mitchell Mk III, cette version sert principalement au sein des unités basées dans les îles britanniques. En dépit de l'importance de sa production, le nombre de B-25 en service dans les USAAF n'excéda jamais 2,500, la majorité étant en effet livrés à des pays alliés des Etats-Unis.
C'est ainsi que les forces aériennes françaises libres (FAFL) reçoivent 21 B-25D Mitchell ou Mitchell Mk III, qui équipent le groupe Lorraine, précédemment doté de Douglas A-20 Havoc. Ces avions appuyent l'avance des armées alliées en Allemagne dès le début du mois d'avril 1945. Après la victoire alliée, un de ses B-25 est utilisé comme avion de liaisons par le Groupement des Liaisons Aériennes Ministérielles (GLAM). Il est détruit le 28 novembre 1947 en Algérie, dans un accident qui couta la vie au général Philippe Leclerc, près de Colomb-Béchar.
Photo ci-dessous: Mitchell Mk III du Groupe Lorraine, en cours d'armement pour une mission de bombardement en France occupée, en 1944.
L'US Army Air Force emploie le B-25 non seulement comme bombardier, mais également comme avion de reconnaissance. Des Mitchell des premières versions de série, pour la plupart des B-25B, sont pourvus d'installations photographiques de fortune et volent au sein du 89th Reconnaissance Squadron. D'autres machines sont affectées au début de 1943 au 5th Photographic Reconnaissance Group, en Méditerranée, ainsi qu'au 26th Observation Group, aux Etats-Unis.
C'est en 1943 qu'apparait une version spécifiquement conçue pour la reconnaissance photographique, le F-10, qui possède trois appareils de prise de vues sous l'avant du fuselage. Dix avions de ce type, réalisés par transformation de B-25D, sont livrés en 1944 au 11th Photographic Mapping Squadron, basé à McDill Field, en Floride, et au 19th Photographic Charting Squadron, à Bradley Field, dans le Connecticut.
Au cours de la seconde moitié de la guerre, 60 B-25C, B-25D, B-25G et B-25J dépouillés de tout armement opérationnel sont transformés en avions d'entraînement. Ils reçoivent alors des désignations dans la catégorie AT, pour "Advanced Training", et plus tard, TB "Training Bomber". Les modifications se poursuivent au lendemain du conflit, 600 avions d'entraînement étant pris en compte par la nouvelle US Air Force (USAF) en 1947. Certains d'entre eux deviennent des TB-25K, TB-25L, TB-25M et TB-25N, d'autres des avions de liaisons, avec des désignations dans les catégories CB, VB et ZB. Certains servent dans le Strategic Air Command (SAC) à partir de 1947.
Les derniers Mitchell de l'US Air Force, des TB-25L et TB-25N, volent à partir de Reese AFB, au Texas, jusqu'à ce qu'ils soient réformés au mois de janvier 1959.
Carrière opérationnelle du B-25 Mitchell.
1° Célèbre raid de James Doolittle sur Tokyo (18 avril 1942).
C'est le 18 avril 1942 que l'avion acquiert du jour au lendemain une notoriété considérable, grâce à une des opérations les plus hardies de toute la guerre: modifié pour emporter 4,319 litres de carburant supplémentaire dans la soute et une charge de bombes réduites de moitié, 16 B-25B appartenant au 17th Bombardment Group [Medium] et servis par des équipages composés de volontaires, sous le commandement du lieutenant-colonel James H. Doolittle, bombardent plusieurs villes du Japon, dont Tokyo (1). Les mitrailleuses ventrales de ces avions ont été démontées, ainsi que les viseurs Norden et certaines plaques de blindage.
Malgré ces mesures, la masse totale dépasse encore 14 tonnes. Après avoir décollé à 1,290 km des côtes du Japon à partir du pont du porte-avions Hornet, les bombardiers de Doolittle attaquent à basse altitude des objectifs industriels à Tokyo, Kobe, Yokohama et Nagoya. Après leur mission, presque tous les équipages effectuent des atterrissages forcés, s'écrasent ou sautent en parachutes en Chine, et sont récupérés par les forces chinoises nationalistes de Chang Kai-Tchek. Seuls deux d'entre eux sont cependant capturés par les Japonais, et seront exécutés en 1943. Un équipage se pose à Vladivostok, et sera interné par les Russes jusqu'en 1944. Doolittle, bien qu'il ait perdu tous ses avions, est décoré pour cette action qui relève le moral des Américains à une époque où ceux-ci ne subissaient que des défaites.
Photo ci-dessous: B-25B du 17th Bomb Group des USAAF, participant au célèbre raid de Doolittle contre Tokyo, sur le pont de l'USS Hornet, en avril 1942.
2° Guerre du Pacifique et Extrême-Orient(1943-1945).
Parmi les unités dotées de B-25J figurent les 3rd, 38th, 41st, 42nd et 345th Bombardment Group [Medium] dans le Pacifique, les 12th, 310th, 321st et 340th en Méditerranée, le 341st en Asie du Sud-Est ainsi que les 13th, 17th 25th et 309th aux Etats-Unis. Les Mitchell modèles H et J sont employés pour le bombardement à basse altitude et le mitraillage en rase-mottes des positions japonaises, surtout dans les îles du Pacifique, et fait merveille dans ce rôle, malgré les risques encourus. Outre les Etats-Unis, ils sont utilisés par pratiquement tous les pays alliés: la Grande-Bretagne, la Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada.
A nouveau, des pilotes de B-25 sont récompensés de leurs exploits par la Medal of Honor. Tel est le cas du major Raymond H. Wilkins, qui la reçoit à titre posthume pour son action lors d'une attaque contre Simpson Harbor, en Nouvelle-Bretagne, le 2 novembre 1943. Commandant le 8th Bomb Squadron du 3rd Bombardment Group [Medium], il vient d'envoyer par le fond deux navires japonais lorsque son avion est touché par la défense antiaérienne. Pour faciliter le retrait de son unité, il attire volontairement sur lui le feu d'un destroyer ennemi avant de s'écraser.
Le 18 août 1943, en Nouvelle-Guinée, pendant un raid contre un aérodrome japonais pourvu d'importants moyens de défense, le major Ralph Cheli, qui commande le 405th Bomb Squadron du 38th Bombardment Group [Merdium], continue à conduire sa formation bien que son avion eût été gravement touché et s'écrase en mer. Cette action lui valut la même décoration, également à titre posthume.
Photo ci-dessous: 2° B-25J "Gunship" Mitchell. 2° Une des missions prioritaires du B-25H/J "Gunship" est le mitraillage en rase-mottes ("Strafing") des navires japonais. Ici le B-25J-5 "Ruthless Ruth" (S/N 43-28014) en action contre le destroyer Tokai Maru.
Lors de la conquête des îles Mariannes, le 41st Bomb Group s'établit à Saipan, et attaque les garnisons japonaises voisines de Tinian et Guam. A la fin des hostilités, avec l'avancée des reconquêtes, l'Army Air Force ouvrent des bases aériennes sur Okinawa et les îles environnantes, qui permettent aux bombardiers moyens B-25 Mitchell, ainsi qu'aux chasseurs-bombardiers P-51 Mustang et P-47 Thunderbolt, d'attaquer Kyu-Syu, l'île la plus méridionale de la métropole japonaise, Formose et l'Indochine.
Les B-25 utilisés par l'US Navy sont redésignés PBJ-1. A la mi-octobre 1942, suivant un plan d'agrément inter-service, 50 B-25C et 125 B-25D sont transférés à l'US Navy. Le premier PBJ-1 entre en servie en février 1943, au sein du Marine Bombing Squadron 413 (VMB-413). Les PBJ-1 (P pour Patrol et B pour Bombardement) servent essentiellement pour les missions de patrouille maritime. Suivant ce plan, les Mitchell de l'USMC sont équipés de radars de recherche installés dans un radôme rétractable, à la place de la tourelle de mitrailleuses ventrale. Sur les versions postérieures J et H (PBJ-1H et PBJ-1J), des radars APS-3 sont installés aux extrémités des ailes.
Les PBJ-1 de l'US Marine Corps opèrent presque exclusivement à partir de bases terrestres, au sein des Marine Bombing Squadrons, ou VMB. Les premières unités sont stationnées à MCAS Cherry Point, en Caroline du Nord. A la fin de l'année 1943, huit squadrons sont équipés de PBJ-1. Au cours du second semestre 1945, quatre autres Squadrons sont en formations aux Etats-Unis, mais ils ne serviront pas avant la fin des hostilités. Les PBJ-1 des Marines opèrent à partir des bases terrestres à Guam, aux Philippines, à Iwo Jima et enfin à Okinawa. Ils servent essentiellement pour mettre en place le blocus naval américains contre les îles métropolitaines japonaises. Dans ce type de mission, l'arme de prédilection est la roquette HVAR, 5 d'entre-elles étant montées sous chaque aile.
Après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de PBJ-1 de l'US Navy serviront dans des tests de crochet d'appontage, et des tests de tirs de roquettes, principalement au Laboratoire de la Marine d'Inyokern, en Californie, ou au Naval Air Weapons Station China Lake, dans le Désert du Mojave.
Photo ci-dessous: PBJ-1D (B-25D) de l'US Marine Corps sur le pont du porte-avions d'escorte USS Manila Bay, en 1944.
3° Moyen-Orient, Méditerranée et Europe (1942-1945).
Les premiers B-25 arrivent en Egypte en octobre 1942, et opèrent au sein du RAF Middle East Command britannique et de la 12th Air Force américaine. Ils attaquent les positions de l'Axe lors de la Seconde Bataille d'El Alamein. A partir de là, ils servent ensuite lors des opérations de reconquête de l'Afrique du Nord et la fin de l'Afrika Korps, puis des campagnes de Sicile et d'Italie. Du Détroit de Messine à la Mer Egée, les B-25 anglo-américains conduisent des attaques anti-navires du RAF Coastal Command.
En Italie, à partir de septembre 1943, les Mitchell américains effectuent des raids tactiques et des attaques au sol contre les concentrations de troupes et les aérodromes ennemis, les réseaux routiers et ferroviaires. Disposant d'un rayon d'action supérieur aux Douglas A-20 Havoc et A-26 Invader, à partir du sud de la péninsule, ils interviennent dans les Balkans, en Autriche, et même dans certains autres pays d'Europe occupée. Les cinq Bombardment Groups (20 Squadrons) des 9th et 12th Air Forces sont les seules unités aériennes de B-25 américains à servir sur le Théâtre d'Opérations européen, jusqu'à la capitulation définitive du Troisième Reich, en mai 1945.
En 1944, les B-25 Mitchell servent au sein de Squadrons de la Royal Air Force et des USAAF, mais aussi dans d'autres forces aériennes étrangères comme la France, le Canada, le Mexique et les Pays-Bas.
Photo ci-dessous: 1° B-25D de la Royal Air Force servant sur le Théâtre d'opérations européen. 2° B-25J de la 12th Air Force attaquant la Ligne Gothique, en 1945. 3° B-25J (BMM-3503) de la Force Aérienne Mexicaine servant sur le Théâtre d'opérations Sud-Atlantique (1942-1945), dans le rôle de chasseurs d'U-Bootes.
4° Utilisation dans l'après-guerre (1945-1960).
En 1947, lors de la création de l'US Air Force, désormais indépendante de l'Armée de Terre américaine, l'inventaire de B-25 ne compte plus qu'une centaine d'exemplaires. La plupart d'entre eux servent, au cours des années cinquantes, dans des rôles d'entraînement, de reconnaissance ou de soutien logistique et transport. Les autres sont transférés à l'Air National Guard dans des missions d'entraînement en soutien des Northrop F-89 Scorpion et Lockheed F-94 Starfire.
Le TB-25J-25-NC (S/N 44-30854) et le dernier Mitchell dans l'inventaire de l'US Air Force, assigné à March Air Force Base (AFB), en Californie, en mars 1960. Son dernier vol intervient le 21 mai suivant, lors d'une présentation du brigadier-général Austin J. Russell, commandant de la 822ème Division Aérienne du Strategic Air Command (SAC), d'Eglin AFB en Floride, à Turner AFB, en Géorgie. Lors de cette cérémonie, quatre des anciens participants du raid de Doolittle (Tokyo Raiders) sont présents: le colonel Davy Jones, le colonel Jack Simms, le lieutenant-colonel Joseph Manske, et le maître-sergent à la retraite Edwin W. Horton. Ce TB-25J, en 1974, est offert au Air Force Armement Museum et re-immatriculé S/N 40-2344.
Récapitulatif des versions du B-25 Mitchell.
1° Versions des US Army Air Forces.
2° Versions de l'US Navy et de l'US Marine Corps.
Spécifications techniques du B-25H Mitchell.
Photo ci-dessous: Armement avant du B-25H "Barbie III".
Article modifié le 23 octobre 2015.
Sources principales:
• North American B-25 Mitchell (Wikipedia.org)
• North American B-25 Mitchell (fandavion.free.fr)
Plus de 10,000 exemplaires de cet avion seront construits durant le conflit, par toutes les usines North American Aviation aux Etats-Unis, pour le compte non seulement des USAAF, mais également de l'US Navy, de l'US Marine Corps, et des autres pays alliés en guerre contre les puissances de l'Axe, au titre des lois Cash & Carry ("Payez et Prenez") puis Lend-Lease ("Prêt-Bail").
Conception et développement.
En 1936, alors que la situation politique internationale se détériore de semaine en semaine, elle ne suscite que fort peu de réactions au sein des milieux dirigeants aux Etats-Unis. L'US Army Air Corps (USAAC) ne possède alors ni le poids politique ni les moyens financiers qui lui permettent d'entreprendre un programme de modernisation analogue à ceux que divers pays d'Europe, et en particulier l'Allemagne, s'efforcent de mener à bien.
Le revirement se produit le 28 septembre 1938, lorsque, au cours d'une conférence tenue à la Maison-Blanche, le président Franklin Delano Roosevelt annonce sa décision de moderniser et de développer l'USAAC, assurant au général Henry "Hap" Arnold, son chef d'état-major, que l'heure du renouvellement a enfin sonné. A cette époque, l'USAAC vient d'élaborer un programme qui prévoit la réalisation d'un bombardier moyen, tandis qu'à Inglewood, en Californie, la firme North American Aviation Inc. entreprend déjà, sur ses fonds propres, une étude concernant le NA-40, un bimoteur triplace à aile haute équipé d'un train d'atterrissage tricycle et propulsé par deux moteurs en étoile Pratt and Whitney R-1830-56C3G de 1,100 chevaux (820 kW).
Le prototype de cet avion, avec aux commandes le pilote d'essai de la firme, Paul Balfour, effectue son premier vol d'essai le 29 janvier 1939, alors même que l'USAAC ouvre un concours portant sur des projets de bombardiers moyens qui doivent lui être soumis le 5 juillet, mais il démontre une insuffisance de la puissance moteur, et une instabilité. Rééquipé de moteurs Wright GR-2600-A71 de 1,350 chevaux (1,006 kW) et désormais désignée NA-40B, l'avion est livré pour essais sur la base de Wright Field (Wright-Patterson AFB), dans l'Ohio, le 12 mars 1939. Bien que détruit deux semaines plus tard dans un accident, le NA-40B a déjà produit sur les militaires une impression telle que le constructeur est prié d'en poursuivre le développement, en apportant certaines modifications. Ainsi, un fuselage plus volumineux doit permettre de doubler la charge de bombes, la voilure étant implantée un peu plus bas sur le fuselage et le cockpit redessiné.
Photo ci-dessous: prototype NA-40B de North American Aviation en 1939.
L'équipage passe de trois à cinq hommes, et l'armement à trois mitrailleuses de 7.62mm plus une arme de 12.7mm dans une tourelle de queue. Lorsque l'avion est achevé, en septembre 1939, le constructeur a reçu depuis le 10 août un contrat d'un montant de 11.7 millions de dollars pour la livraison de 184 exemplaires de série.
Une cellule réservée aux essais statiques est terminée en juillet 1940, et le premier B-25 de série, équipé de moteurs Wright R-2600-9 Twin Cyclone, 14 cylindres en étoile et double étage, de 1,700 chevaux (1,268 kW), effectue son premier vol le 19 août 1940. Les essais en vol révélant une stabilité en direction insuffisante, le dièdre de l'aile à l'extérieur des moteurs est supprimé afin d'éliminer ce défaut. L'avion se retrouve doté d'une voilure en M très aplati à l'aspect caractéristique. Seuls les neuf premiers B-25 (S/N 40-2165 à 40-2173) sont construits avec la voilure en dièdre simple, les quinze suivants recevant l'aile en mouette tout en conservant la même désignation. L'armement défensif compte trois mitrailleuses de .30 (7.62mm) dans le nez vitré et une mitrailleuse Browning M2 .50 (12.7mm) dans une tourelle de queue, plus une charge de bombe de 3,600 livres (1,600 kg).
A la lumière de l'expérience acquise au cours des premiers combats menés en Europe, il apparaît nécessaire de protéger les parties vitales des avions contre les tirs ennemis. En conséquence, de nombreux avions américains sont ainsi modifiés en 1941. La chaîne de montage North American d'Inglewood, en Californie, produisit 40 B-25A dotés de blindages et équipés de réservoirs auto-obturants.
Photo ci-dessous: B-25A Mitchell au cours d'essais de vol, en 1941.
Au cours du printemps 1941, les premiers Mitchell opérationnels sont livrés au 17th Bombardment Group (Medium), commandé par le lieutenant-colonel Walter R. Peck et composé des 34th, 37th et 95th Bomb Squadrons, basés sur l'aérodrome de Lexington, en Caroline du Sud. A la fin de l'année, l'unité déménage vers la côte ouest des Etats-Unis en vue d'assurer les nombreuses patrouilles maritimes qui, au lendemain du désastre de Pearl Harbor, semblent indispensables. C'est ainsi qu'un des B-25A coule un sous-marins japonais au large des cotes californiennes la veille de Noël.
Le marché conclu en 1939 est honoré en 1941 avec la construction de 120 B-25B. Cette version se caractérisait par ses deux tourelles à commande électrique, l'une dorsale et l'autre ventrale, pourvues chacune de deux mitrailleuses M2 .50 de 12.7mm, l'armement de queue étant supprimé et la masse totale passant à 12,900kg.
Photo ci-dessous: B-25B participant au célèbre raid de Doolittle sur Tokyo, sur le pont de l'USS Hornet, en avril 1942.
Une cadence de production nettement accrue est déjà prévue pour les versions ultérieures, car le gouvernement américain se trouve en mesure de céder à la Grande-Bretagne, au titre de la loi Pret-Bail (Lend Lease Act), 23 B-25B. Un seul de ces avions, désigné Mitchell Mk I dans la Royal Air Force (RAF), arrive en Angleterre. Les autres sont expédiés en Afrique du Nord. L'infrastructure technique rudimentaire ne permettant pas de constituer une unité opérationnelle, ces avions sont acheminés en Inde, où ils sont affectés en janvier 1943 au Squadron 681, basé à Dum Dum, l'aérodrome de Calcutta. De là, ils effectuent des missions de reconnaissance au-dessus de la Birmanie et du Siam (Thailande), quelques autres B-25B étant envoyés par mer vers les ports du nord de l'Union Soviétique.
Photo ci-dessous: B-25B destinés à l'Union Soviétique au titre de la Loi Prêt-Bail.
Les Etats-Unis ont également prévu de donner une quarantaine de B-25B aux Pays-Bas, destinés aux Indes néerlandaises. Mais, la situation devenant rapidement catastrophique pour les Américains dans le Sud-Ouest du Pacifique, ces avions sont finalement cédés aux 13th et 19th Bomb Squadrons du 3rd Bombardment Group [Medium] de l'US Army Air Force (USAAF), basé à Brisbane, en Australie. D'autres B-25B sont livrés au 17th Bombardment Group [Medium], en remplacement des B-25A.
Vidéo ci-dessous: décollage d'une formation de B-25 Mitchell du 256th Bomb Squadron en Italie en 1943 ou 1944. Scène tirée du film satirique Catch-22 en 1970.
A la fin de l'année 1942, North American Aviation produit en série les B-25C et B-25D dans différentes usines, en tirant les enseignements de l'expériences et des missions opérationnelles des Mitchell en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. Les B-25C sont produits à 1,625 exemplaires par l'usine North American d'Inglewood, en Californie, et sont équipés de moteurs plus fiables mais de même puissance, des Wright R-2600-13 à la place des R-2600-9, ainsi que de points d'attache sous les ailes dotés de réservoirs auxiliaires, permettant de faire passer la capacité de carburant à 4,165 litres. La masse maximale atteint 18,960 kg, et la charge de bombes 2,360kg, dont 904 kg (8 bombes de 113 kg) sous la voilure. Leur armement de nez comprend deux mitrailleuses, dont une fixe, de 12.7mm.
Les B-25D sont pratiquement identiques, mais construits par l'usine North American de Kansas City, Missouri, à raison de 2,290 exemplaires. Certains B-25C/D sont équipés d'une torpille de 907 kg installée sous fuselage, pour permettre d'attaquer le commerce maritime ou les navires de guerre japonais.
Photo ci-dessous: B-25C/D. Notez l'antenne du Radar "Yagi" à l'avant du nez.
La Grande-Bretagne reçoit 455 B-25C et 40 B-25D qui, sous la désignation de Mitchell Mk II, équipent les Squadrons 98, 180, 226, 305, 320 et 342 de la Royal Air Force (RAF), basé en métropole. En outre, 182 B-25C sont acheminés par navires vers l'Union Soviétique, où 8 d'entre-eux seront perdus pendant les attaques de U-Bootes. Mais les Soviétiques prennent surtout en compte 688 B-25D, d'autres avions de la même version étant livrés au Canada, où ils servent comme appareils d'entraînement des équipages.
Photo ci-dessous: B-25D destinés à l'Union Soviétique.
Le XB-25E est un unique B-25C reconverti pour mener des essais de dégivreurs en caoutchouc gonflable dans les intrados d'ailes. North American entame également la conception et le développement du prototype XB-25G Nose Gun, avec un nez équipé d'un canon de 75mm et de deux mitrailleuses Browning M2 .50 de 12.7mm. Les 463 exemplaires de série B-25G construits ou reconvertis sont dotés d'un obusier M4 alimenté par 21 obus de 6.8kg chacun. Cette version de l'avion, destiné à l'attaque antinavire, est employée exclusivement sur le théâtre d'opération du Pacifique. Le canon, chargé par le navigateur, qui devient à cette occasion l'opérateur de bombardement, ne peut guère tirer que quatre coups au cours d'une passe.
Cette version du Mitchell n'a jamais été considérée comme très réussie, mais l'apparition du B-25H marque par la suite un progrès important. L'équipage, qui ne se compose que de quatre hommes sur le modèle précédent, en comporte désormais cinq, le canon étant un T13E1 de 75mm, plus léger que le M4. Outre quatre mitrailleuses M2 .50 de 12.7mm dans le nez, quatre autres de même calibre sont montées dans des barbettes sur les flancs avant du fuselage, deux autres encore dans la tourelle dorsale, qui a déplacée vers l'avant et installée juste derrière le poste de pilotage, deux dans la tourelle de queue et une dans chaque sabord latéral. Cette version, qui est produite à environ 1,000 exemplaires, peut en outre recevoir 1,360 kg de bombes et jusqu'à huit roquettes de 127mm sous la voilure. Doté d'une puissance de feu considérable, le B-25H remporta de nombreux succès, surtout contre les forces navales japonaises.
Dessin ci-dessous: B-25H "Gunship" utilisé dans le Pacifique en 1944 et 1945. Notez la tourelle dorsale déplacée vers l'avant, et installée juste derrière le poste de pilotage.
De toutes les versions de l'avion, c'est la dernière, le B-25J, qui va faire l'objet de la production la plus importante, avec 4,318 exemplaires construits dans l'usine North American de Kansas City, dans le Missouri. L'équipage se compose de six hommes, et si l'armement n'inclue plus de canon de 75mm ou de mitrailleuses dans le nez de nouveau vitré, les quatre mitrailleuses montées extérieurement dans des barbettes et tirant dans l'axe, en arrière du poste de pilotage, sont conservées, la propulsion est assurée par deux Wright R-2600-29 Double Cyclone de 1,850 chevaux (1,380 kW).
Photo ci-dessous: North American B-25J Mitchell.
Modification de l'armement et des missions.
En 1944, une étude des opérations menées en Extrême-Orient par les unités équipées de B-25 montre que les sorties sont le plus souvent effectuées à basse altitude et que, dans ces conditions, l'opérateur de bombardement est rarement indispensable. Les techniciens suppriment donc son poste et adoptent à nouveau un avant de fuselage dépourvu de vitrage. Cette modification est réalisée sur place, au sein même des unités, avant d'intervenir sur la chaîne de montage, plus tard.
Quant à la Grande-Bretagne, elle prend en compte 295 B-25D, dont 20 sont ensuite transférés à la 12th Air Force américaine en Afrique du Nord. Connue dans la RAF en tant que Mitchell Mk III, cette version sert principalement au sein des unités basées dans les îles britanniques. En dépit de l'importance de sa production, le nombre de B-25 en service dans les USAAF n'excéda jamais 2,500, la majorité étant en effet livrés à des pays alliés des Etats-Unis.
C'est ainsi que les forces aériennes françaises libres (FAFL) reçoivent 21 B-25D Mitchell ou Mitchell Mk III, qui équipent le groupe Lorraine, précédemment doté de Douglas A-20 Havoc. Ces avions appuyent l'avance des armées alliées en Allemagne dès le début du mois d'avril 1945. Après la victoire alliée, un de ses B-25 est utilisé comme avion de liaisons par le Groupement des Liaisons Aériennes Ministérielles (GLAM). Il est détruit le 28 novembre 1947 en Algérie, dans un accident qui couta la vie au général Philippe Leclerc, près de Colomb-Béchar.
Photo ci-dessous: Mitchell Mk III du Groupe Lorraine, en cours d'armement pour une mission de bombardement en France occupée, en 1944.
L'US Army Air Force emploie le B-25 non seulement comme bombardier, mais également comme avion de reconnaissance. Des Mitchell des premières versions de série, pour la plupart des B-25B, sont pourvus d'installations photographiques de fortune et volent au sein du 89th Reconnaissance Squadron. D'autres machines sont affectées au début de 1943 au 5th Photographic Reconnaissance Group, en Méditerranée, ainsi qu'au 26th Observation Group, aux Etats-Unis.
C'est en 1943 qu'apparait une version spécifiquement conçue pour la reconnaissance photographique, le F-10, qui possède trois appareils de prise de vues sous l'avant du fuselage. Dix avions de ce type, réalisés par transformation de B-25D, sont livrés en 1944 au 11th Photographic Mapping Squadron, basé à McDill Field, en Floride, et au 19th Photographic Charting Squadron, à Bradley Field, dans le Connecticut.
Au cours de la seconde moitié de la guerre, 60 B-25C, B-25D, B-25G et B-25J dépouillés de tout armement opérationnel sont transformés en avions d'entraînement. Ils reçoivent alors des désignations dans la catégorie AT, pour "Advanced Training", et plus tard, TB "Training Bomber". Les modifications se poursuivent au lendemain du conflit, 600 avions d'entraînement étant pris en compte par la nouvelle US Air Force (USAF) en 1947. Certains d'entre eux deviennent des TB-25K, TB-25L, TB-25M et TB-25N, d'autres des avions de liaisons, avec des désignations dans les catégories CB, VB et ZB. Certains servent dans le Strategic Air Command (SAC) à partir de 1947.
Les derniers Mitchell de l'US Air Force, des TB-25L et TB-25N, volent à partir de Reese AFB, au Texas, jusqu'à ce qu'ils soient réformés au mois de janvier 1959.
Carrière opérationnelle du B-25 Mitchell.
1° Célèbre raid de James Doolittle sur Tokyo (18 avril 1942).
C'est le 18 avril 1942 que l'avion acquiert du jour au lendemain une notoriété considérable, grâce à une des opérations les plus hardies de toute la guerre: modifié pour emporter 4,319 litres de carburant supplémentaire dans la soute et une charge de bombes réduites de moitié, 16 B-25B appartenant au 17th Bombardment Group [Medium] et servis par des équipages composés de volontaires, sous le commandement du lieutenant-colonel James H. Doolittle, bombardent plusieurs villes du Japon, dont Tokyo (1). Les mitrailleuses ventrales de ces avions ont été démontées, ainsi que les viseurs Norden et certaines plaques de blindage.
Malgré ces mesures, la masse totale dépasse encore 14 tonnes. Après avoir décollé à 1,290 km des côtes du Japon à partir du pont du porte-avions Hornet, les bombardiers de Doolittle attaquent à basse altitude des objectifs industriels à Tokyo, Kobe, Yokohama et Nagoya. Après leur mission, presque tous les équipages effectuent des atterrissages forcés, s'écrasent ou sautent en parachutes en Chine, et sont récupérés par les forces chinoises nationalistes de Chang Kai-Tchek. Seuls deux d'entre eux sont cependant capturés par les Japonais, et seront exécutés en 1943. Un équipage se pose à Vladivostok, et sera interné par les Russes jusqu'en 1944. Doolittle, bien qu'il ait perdu tous ses avions, est décoré pour cette action qui relève le moral des Américains à une époque où ceux-ci ne subissaient que des défaites.
Photo ci-dessous: B-25B du 17th Bomb Group des USAAF, participant au célèbre raid de Doolittle contre Tokyo, sur le pont de l'USS Hornet, en avril 1942.
2° Guerre du Pacifique et Extrême-Orient(1943-1945).
Parmi les unités dotées de B-25J figurent les 3rd, 38th, 41st, 42nd et 345th Bombardment Group [Medium] dans le Pacifique, les 12th, 310th, 321st et 340th en Méditerranée, le 341st en Asie du Sud-Est ainsi que les 13th, 17th 25th et 309th aux Etats-Unis. Les Mitchell modèles H et J sont employés pour le bombardement à basse altitude et le mitraillage en rase-mottes des positions japonaises, surtout dans les îles du Pacifique, et fait merveille dans ce rôle, malgré les risques encourus. Outre les Etats-Unis, ils sont utilisés par pratiquement tous les pays alliés: la Grande-Bretagne, la Chine, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada.
A nouveau, des pilotes de B-25 sont récompensés de leurs exploits par la Medal of Honor. Tel est le cas du major Raymond H. Wilkins, qui la reçoit à titre posthume pour son action lors d'une attaque contre Simpson Harbor, en Nouvelle-Bretagne, le 2 novembre 1943. Commandant le 8th Bomb Squadron du 3rd Bombardment Group [Medium], il vient d'envoyer par le fond deux navires japonais lorsque son avion est touché par la défense antiaérienne. Pour faciliter le retrait de son unité, il attire volontairement sur lui le feu d'un destroyer ennemi avant de s'écraser.
Le 18 août 1943, en Nouvelle-Guinée, pendant un raid contre un aérodrome japonais pourvu d'importants moyens de défense, le major Ralph Cheli, qui commande le 405th Bomb Squadron du 38th Bombardment Group [Merdium], continue à conduire sa formation bien que son avion eût été gravement touché et s'écrase en mer. Cette action lui valut la même décoration, également à titre posthume.
Photo ci-dessous: 2° B-25J "Gunship" Mitchell. 2° Une des missions prioritaires du B-25H/J "Gunship" est le mitraillage en rase-mottes ("Strafing") des navires japonais. Ici le B-25J-5 "Ruthless Ruth" (S/N 43-28014) en action contre le destroyer Tokai Maru.
Lors de la conquête des îles Mariannes, le 41st Bomb Group s'établit à Saipan, et attaque les garnisons japonaises voisines de Tinian et Guam. A la fin des hostilités, avec l'avancée des reconquêtes, l'Army Air Force ouvrent des bases aériennes sur Okinawa et les îles environnantes, qui permettent aux bombardiers moyens B-25 Mitchell, ainsi qu'aux chasseurs-bombardiers P-51 Mustang et P-47 Thunderbolt, d'attaquer Kyu-Syu, l'île la plus méridionale de la métropole japonaise, Formose et l'Indochine.
Les B-25 utilisés par l'US Navy sont redésignés PBJ-1. A la mi-octobre 1942, suivant un plan d'agrément inter-service, 50 B-25C et 125 B-25D sont transférés à l'US Navy. Le premier PBJ-1 entre en servie en février 1943, au sein du Marine Bombing Squadron 413 (VMB-413). Les PBJ-1 (P pour Patrol et B pour Bombardement) servent essentiellement pour les missions de patrouille maritime. Suivant ce plan, les Mitchell de l'USMC sont équipés de radars de recherche installés dans un radôme rétractable, à la place de la tourelle de mitrailleuses ventrale. Sur les versions postérieures J et H (PBJ-1H et PBJ-1J), des radars APS-3 sont installés aux extrémités des ailes.
Les PBJ-1 de l'US Marine Corps opèrent presque exclusivement à partir de bases terrestres, au sein des Marine Bombing Squadrons, ou VMB. Les premières unités sont stationnées à MCAS Cherry Point, en Caroline du Nord. A la fin de l'année 1943, huit squadrons sont équipés de PBJ-1. Au cours du second semestre 1945, quatre autres Squadrons sont en formations aux Etats-Unis, mais ils ne serviront pas avant la fin des hostilités. Les PBJ-1 des Marines opèrent à partir des bases terrestres à Guam, aux Philippines, à Iwo Jima et enfin à Okinawa. Ils servent essentiellement pour mettre en place le blocus naval américains contre les îles métropolitaines japonaises. Dans ce type de mission, l'arme de prédilection est la roquette HVAR, 5 d'entre-elles étant montées sous chaque aile.
Après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de PBJ-1 de l'US Navy serviront dans des tests de crochet d'appontage, et des tests de tirs de roquettes, principalement au Laboratoire de la Marine d'Inyokern, en Californie, ou au Naval Air Weapons Station China Lake, dans le Désert du Mojave.
Photo ci-dessous: PBJ-1D (B-25D) de l'US Marine Corps sur le pont du porte-avions d'escorte USS Manila Bay, en 1944.
3° Moyen-Orient, Méditerranée et Europe (1942-1945).
Les premiers B-25 arrivent en Egypte en octobre 1942, et opèrent au sein du RAF Middle East Command britannique et de la 12th Air Force américaine. Ils attaquent les positions de l'Axe lors de la Seconde Bataille d'El Alamein. A partir de là, ils servent ensuite lors des opérations de reconquête de l'Afrique du Nord et la fin de l'Afrika Korps, puis des campagnes de Sicile et d'Italie. Du Détroit de Messine à la Mer Egée, les B-25 anglo-américains conduisent des attaques anti-navires du RAF Coastal Command.
En Italie, à partir de septembre 1943, les Mitchell américains effectuent des raids tactiques et des attaques au sol contre les concentrations de troupes et les aérodromes ennemis, les réseaux routiers et ferroviaires. Disposant d'un rayon d'action supérieur aux Douglas A-20 Havoc et A-26 Invader, à partir du sud de la péninsule, ils interviennent dans les Balkans, en Autriche, et même dans certains autres pays d'Europe occupée. Les cinq Bombardment Groups (20 Squadrons) des 9th et 12th Air Forces sont les seules unités aériennes de B-25 américains à servir sur le Théâtre d'Opérations européen, jusqu'à la capitulation définitive du Troisième Reich, en mai 1945.
En 1944, les B-25 Mitchell servent au sein de Squadrons de la Royal Air Force et des USAAF, mais aussi dans d'autres forces aériennes étrangères comme la France, le Canada, le Mexique et les Pays-Bas.
Photo ci-dessous: 1° B-25D de la Royal Air Force servant sur le Théâtre d'opérations européen. 2° B-25J de la 12th Air Force attaquant la Ligne Gothique, en 1945. 3° B-25J (BMM-3503) de la Force Aérienne Mexicaine servant sur le Théâtre d'opérations Sud-Atlantique (1942-1945), dans le rôle de chasseurs d'U-Bootes.
4° Utilisation dans l'après-guerre (1945-1960).
En 1947, lors de la création de l'US Air Force, désormais indépendante de l'Armée de Terre américaine, l'inventaire de B-25 ne compte plus qu'une centaine d'exemplaires. La plupart d'entre eux servent, au cours des années cinquantes, dans des rôles d'entraînement, de reconnaissance ou de soutien logistique et transport. Les autres sont transférés à l'Air National Guard dans des missions d'entraînement en soutien des Northrop F-89 Scorpion et Lockheed F-94 Starfire.
Le TB-25J-25-NC (S/N 44-30854) et le dernier Mitchell dans l'inventaire de l'US Air Force, assigné à March Air Force Base (AFB), en Californie, en mars 1960. Son dernier vol intervient le 21 mai suivant, lors d'une présentation du brigadier-général Austin J. Russell, commandant de la 822ème Division Aérienne du Strategic Air Command (SAC), d'Eglin AFB en Floride, à Turner AFB, en Géorgie. Lors de cette cérémonie, quatre des anciens participants du raid de Doolittle (Tokyo Raiders) sont présents: le colonel Davy Jones, le colonel Jack Simms, le lieutenant-colonel Joseph Manske, et le maître-sergent à la retraite Edwin W. Horton. Ce TB-25J, en 1974, est offert au Air Force Armement Museum et re-immatriculé S/N 40-2344.
Récapitulatif des versions du B-25 Mitchell.
1° Versions des US Army Air Forces.
- NA-40. Prototype de North American Aviation pour répondre à l'appel d'offres de l'USAAC en 1938, concernant un bombardier moyen d'appui tactique. Equipé de deux moteurs Pratt & Whitney R-1830-56C3G Twin Wasp, de 9 cylindres en étoile, développant chacun 1,100 chevaux (825 kW). Equipage: 3 hommes. Envergure: 20.12 mètres. Longueur: 14.71 mètres. Premier vol expérimental le 29 janvier 1939, mais l'avion montre une puissance moteur insuffisante et des problèmes d'instabilité de vol.
- NA-40B. NA-40 légèrement modifié en 1939, re-motorisé avec deux Wright R-2600-A71-3 Twin Cyclone de 1,600 chevaux (1,193 kW). Vol d'essai le 1er mars 1939, mais il s'écrase le 11 avril 1940.
- B-25 Mitchell. Version initiale produite en petite série, propulsée par des R-2600-9 Twin Cyclone de 14 cylindres en étoile, double étage, développant 1,700 chevaux (1,268 kW). L'équipage passe de 3 à 5 hommes. Premier vol expérimental le 19 août 1940. Charge de bombes: 1,600 kg. Armement défensif: trois mitrailleuses .30 de 7.65mm dans le dos arrière du fuselage, dans le ventre et dans la queue. Les essais montrant une instabilité directionnelle, le dièdre des ailes est supprimé sur la partie à l'extérieur des nacelles moteurs, sur les 15 dernières machines. Production: 24 exemplaires.
- B-25A. Version du B-25 modifiée pour mener des missions de combat opérationnelles. Réservoirs auto-obturant, plaques de blindages pour les sièges, et empennage arrière agrandi. Pas de changement dans l'armement. 40 exemplaires produits.
- B-25B. Queue modifiée pour recevoir une tourelle de queue. Tourelle dorsale installée sur la partie supérieure arrière du fuselage, et tourelle ventrale escamotable. Chacune d'elles reçoit deux mitrailleuses Browning M2 .50 de 12.7mm. C'est ce modèle qui est utilisé dans le célèbre raid de James Doolittle contre le Japon, le 18 avril 1942. 120 exemplaires produits, dont 23 cédés à la Grande-Bretagne sous la désignation Mitchell Mk I.
- B-25C. Version améliorée du B-25B, propulsée par deux Wright R-2600-13 Twin Cyclone de 1,700 chevaux (1,268 kW). L'expérience du combat ayant montrée une grande vulnérabilité aux attaques ennemies frontale, le poste de navigateur est équipé de deux mitrailleuses montées dans le nez vitrée, une fixe et une flexible. C'est la première version produite en grande série, avec 1,625 exemplaires, par l'usine North American d'Inglewood, en Californie, à partir de la fin 1942. Points d'attache sous la voilure permettant l'emport de 8 bombes de 113 kg (904kg) et de réservoirs de carburant auxiliaires, qui font passer la capacité totale à 4,165 litres de carburant. Masse maximale: 18,960 kg. Charge de bombes totale: 2,360 kg. Ce modèle est utilisé également par de nombreux pays alliés, comme la Grande-Bretagne (Mitchell Mk II), le Canada, l'Australie, la Norvège, les Pays-Bas, le Mexique, la France Libre et la Chine nationaliste et l'Union Soviétique.
- B-25D. Identique au B-25C, mais produits par l'usine North American de Kansas City, sur la frontière entre le Kansas et le Missouri. Premier vol le 3 janvier 1942. 2,290 exemplaires, utilisés par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, les Pays-Bas, la Norvège, la Belgique, le Mexique, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine nationaliste et l'Union Soviétique.
- F-10. 45 B-25D modifié pour la reconnaissance photographique. Armement, plaques de blindage et charge de bombes supprimés.
Photo ci-dessous: North American F-10 Mitchell.
- XB-25E. Un B-25C modifié pour mener des essais de dégivreurs thermiques en caoutchouc gonflable dans les intrados d'ailes.
- XB-25G Nose Gun. Un B-25C modifié. Le nez vitré est remplacé par un nez plein recevant deux mitrailleuses M2 .50 de 12.7mm et un obusier M4 de 75mm, alimenté par 21 obus de 6.8 kg chacun.
- B-25G. Production en série du XB-25G. 463 exemplaires produits (400) ou reconvertis (63) du B-25C, destinés principalement à la lutte antinavires dans la Pacifique. Un des B-25G est cédé à la Grande-Bretagne sous la désignation Mitchell Mk II, pour mener des tests. Ce modèle est également testé par l'Union Soviétique.
- B-25H. Version améliorée du B-25G. L'obusier M4, lourd et encombrant, est remplacée par un T13E1 plus léger, de même calibre. Le nombre de mitrailleuses de nez passe de 2 à 4. 4 autres mitrailleuses de même calibre sont installées dans des barbettes, deux de chaque côtés de l'avant du fuselage, au niveau des moteurs. Enfin, la tourelle dorsale est déplacée vers l'avant et installée juste derrière le poste de pilotage. Cette version rencontre un vif succès contre la marine impériale japonaise et le traffic maritime marchand ennemi. Environ 1,000 exemplaires sont produits.
Photo ci-dessous: Un des deux B-25H (S/N 43-4106) encore existants aujourd'hui, au Centennial Airport de Denver-Aurora dans le Colorado, 26 juillet 2007.
- B-25J-NC. Exclusivement produits par l'usine North American de Kansas City, c'est un croisement "Gunsip" ("Canonnière") entre le B-25D et le B-25H. Certains exemplaires reçoivent le nez vitré avec six mitrailleuses de 12.7mm, et les autres le nez plein, avec 8 mitrailleuses de 12.7mm. Avec les armes dans les quatre barbettes et de la tourelle dorsale, cela fait au total de 14 à 16 armes pouvant être utilisées pour le "strafing", le mitraillage en rase-mottes. L'effet contre les troupes, les installations et les navires japonais est particulièrement dévastateur. C'est la dernière version de série de guerre de l'US Army Air Force produite, avec 4,318 exemplaires, dont 316 sont cédés à la Royal Air Force sous la désignation Mitchell Mk III.
Photo ci-dessous: l'armement avant impressionnant du B-25J "Devil Dog" Nose Gun.
2° Versions de l'US Navy et de l'US Marine Corps.
- PBJ-1C. Similaire au B-25C de l'USAAF, et destiné à l'US Navy. Equipé d'un radar embarqué installé dans un radôme sous fuselage, il est destiné à la lutte anti-sous-marine.
- PBJ-1D. Similaire au B-25D, destiné à l'US Navy et l'US Marine Corps.
- PBJ-1G. Désignation du B-25G testé par l'US Navy et l'US Marine Corps. Pas de production en série.
- PBJ-1H. Similaire au B-25H. Equipé d'un radar ASV-3 monté dans un radôme à l'extrémité des ailes, et destiné à la lutte anti-sous-marine et anti-navire. Il peut être également équipé de 5 roquettes HVAR installées sous chaque aile.
- PBJ-1J. Similaire au B-25J. Equipé d'un radar ASV-3 monté dans un radôme à l'extrémité des ailes, et de 5 roquettes HVAR sous chaque ailes.
Photo ci-dessous: PBJ-1J Mitchell de l'US Marine Corps, 1944/1945.
Spécifications techniques du B-25H Mitchell.
- Type. Bombardier moyen.
- Equipage. 5 hommes. 1 pilote, 1 copilote, 1 opérateur radio/mitrailleur dorsal, 1 navigateur/bombardier et 1 mitrailleur de queue.
- Propulsion. 2 moteurs Wright R-2600-13 Twin Cyclone de 14 cylindres en étoile, double étage, et à refroidissement par air, de 1,700 chevaux (1,268 kW).
- Performances. Vitesse maximale à 4,000 mètres d'altitude: 443 km/h. Temps de montée à 4,600 mètres: 19 min. Plafond pratique: 7,250 mètres. Distance franchissable normale: 2,200 km.
- Masses. A vide: 9,060 kg. Maximale au décollage: 16,350 kg.
- Dimensions. Envergure: 20.60 mètres. Longueur: 15.54 mètres. Hauteur: 4.80 mètres. Surface alaire: 56.67m².
- Armement. 1 canon T31E1 de 75mm alimenté par 21 obus, et 4 mitrailleuses Browning M2 .50 de 12.7mm dans le nez. 4 mitrailleuses de même modèle placées en barbettes extérieures sur les flanc du fuselage avant. 2 mitrailleuses M2 de 12.7mm dans la tourelle dorsale, 2 armes identiques à l'arrière, et 1 en sabord latéraux de chaque côté du fuselage arrière. Jusqu'à 8 roquettes de 127mm sous la voilure et 1,360 kg de bombes dans la soute.
Photo ci-dessous: Armement avant du B-25H "Barbie III".
Article modifié le 23 octobre 2015.
Sources principales:
• North American B-25 Mitchell (Wikipedia.org)
• North American B-25 Mitchell (fandavion.free.fr)
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