Le 20 octobre 1944 à 10h05, les Task Forces américaines TF78 et TF79, nommées "Northern Attack Force" et "Southern Attack Force", commandées respectivement par le vice-amiral Daniel E. Barbey et le contre-amiral Theodore S. Wilkinson, font débarquer, sur la côte orientale de l'île, quatre divisions et 120,000 hommes de la 6ème Armée américaine, commandée par le lieutenant-général Walter Krueger.
Dans l'après-midi, Douglas MacArthur, le commandant en chef des forces alliées du Pacifique Sud-Ouest, son chef d'état-major, le général Richard Sutherland, le président philippin en exil, Sergio Osmena, ainsi que de nombreux officiers supérieurs des deux pays, débarquent d'une péniche et prennent pied sur le sol philippin. Sa célèbre promesse "Je reviendrai!", faite aux Philippins deux ans et demi plus tôt, est honorée. L'Américain tient maintenant sa revanche et son humiliation de 1942 est enfin lavée. La longue et sanglante campagne américaine des Philippines 1944-1945 commence...
Contexte historique.
Economiquement, les Philippines sont pour les Japonais une très importante source de ravitaillement en matières premières, en particulier pour le caoutchouc, en provenance de l'Asie du Sud-Est. Pour Tokyo, militairement, le contrôle de l'archipel est vital pour sa survie. Géographiquement, les Philippines ont également une position hautement stratégique: sa perte signifierait l'isolement des forces japonaises stationnées en Asie du Sud-Est (Formose, Thailande, Birmanie, Malaisie, Bornéo et Indochine) de la métropole.
Pour le général Douglas MacArthur, qui en avril 1942, au moment de la fulgurante expansion japonaise, avait solennellement promis au peuple philippin "Je reviendrai!", c'est aussi une question d'honneur. Depuis la fin de la campagne de Nouvelle-Guinée et les opérations américaines contre les îles Palau et Morotai, à la mi-septembre 1944, l'aviation embarquée de la 3ème Flotte américaine, commandée par l'amiral William Frederick "Bull" (Taureau) Halsey, Jr, règne en maître absolu: elle a détruit plus de 500 avions et coulé 180 navires marchands ennemis. Stratégiquement, le contrôle des Philippines permettrait à MacArthur de faciliter l'invasion de Formose (Taiwan) et d'Okinawa.
20 octobre 1944 - Opération King II: débarquement américain sur Leyte.
Pacifique Sud-Ouest. Philippines. Leyte. 10h05. Les Task Forces TF78 et TF79, désignées "Northern Attack Force" et "Southern Attack Force" et commandées respectivement par le vice-amiral Daniel E. Barbey et le contre-amiral Theodore S. Wilkinson, font débarquer, sur la côte orientale de l'île, quatre divisions et 120,000 hommes de la 6ème Armée américaine du général Walter Krueger.
Photos ci-desssous: les différents commandants en chef américains impliqués dans l'opération King II. De gauche à droite: le général Douglas MacArthur, commandant suprême du théâtre des opérations alliées du Pacifique Sud-Ouest, le lieutenant-général Walter Krueger, commandant de la 6ème Armée, le vice-amiral William F. Halsey, commandant de la 3ème Flotte, et le vice-amiral Thomas C. Kinkaid, commandant de la 7ème Flotte.
350 Liberty Ship et 400 navires de transport ou de débarquement de tout type de la 7ème Flotte du vice-amiral Thomas C. Kinkaid, protégés par 6 vieux cuirassés, 18 porte-avions d'escorte, 2 croiseurs lourds, 4 croiseurs légers, 82 destroyers d'escadre, 18 destroyers d'escorte et 22 sous-marins.
La 3ème Flotte du vice-amiral William Halsey est chargée du soutien aéronaval et de la protection de la 7ème Flotte. Son épine dorsale est constituée par la Task Force TF38 du vice-amiral Marc Mitscher, avec dix-huit porte-avions d'escadre et 1,450 avions embarqués.
Le commandement général des opérations est assuré par le général Douglas MacArthur, celui des forces de soutien et d'appui de la 7ème Flotte par Kinkaid.
La reconquête terrestre de Leyte, désignée "Opération King II", est confiée à Krueger. Précédés par un bombardement naval meurtrier déclenché à 6h et interrompu à 8h50 à cause des mauvaises conditions météorologique, au cours duquel l'aviation embarquée américaine déverse des centaines de tonnes de bombes dans la région de Dulag, les débarquements sont effectués sur un front large de 29km, sur deux têtes de ponts séparées.
Le X Corps du général Franklin C. Sibert, comprenant la 1ère Division de cavalerie et la 24ème Division d'infanterie, doit débarquer au nord, entre Tacloban et Palo. Le XXIV Corps du général John R. Hodge, composé des 7ème et 96ème Divisions d'infanterie, au sud entre Tanauan et Dulag. Dans l'après-midi, MacArthur, son chef d'état-major, le général Richard Sutherland, et le président philippin en exil, Sergio Osmena, ainsi que de nombreux officiers supérieurs américano-philippins, débarquent d'une péniche et prennent pied sur le sol philippin.
Sa célèbre promesse "Je reviendrai", faite aux Philippins le 11 mars 1942, est honorée. Utilisant un petit poste émetteur, il s'adresse, ému, aux Philippins, leur rappellant qu'il est de retour et les invitent à collaborer avec les libérateurs: "People of the Philippines, I have returned! By the grace of Almighty God, our forces stand again on Philippine soil."
Pour défendre l'ensemble de l'archipel philippin, l'armée japonaise disposent au total de 260,000 hommes, sous les ordres du maréchal Hisaichi Terrauchi, commandant du "Groupe d'Armées expéditionnaires du Sud", dont dépendent les Philippines. Sur Leyte, la défense est confiée aux 55,000 hommes des 16ème, 30ème, 26ème et 102ème Divisions de la 35ème Armée japonaise, commandée par le général Tomoyuki Yamashita, surnommé le "Rommel d'Extrême-Orient" ou "Tigre de Malaisie", le vainqueur des Britanniques à Singapour, le 15 février 1942.
Photo ci-dessous: de gauche à droite, le maréchal Hisaichi Terrauchi, commandant du Groupe d'Armées Sud et des Philippines, et le général Tomoyuki Yamashita, commandant des troupes de la 15ème Armée japonaise sur Leyte.
Dans l'île, pour préparer et faciliter le débarquement de la 6ème Armée américaines, opèrent également environ 3,000 guerilleros philippins sous le commandement du lieutenant-colonel Ruperto Kangleon. Sous une constante couverture aérienne, les Américains occupent très vite le terrain d'aviation de Tacloban, la péninsule de Cataisan, l'accès nord de la vallée de Leyte, San José et Dulag.
A 12h30, retardé par des conditions météorologiques défavorables, le 6ème Bataillon de Rangers débarque sur les îles voisines de Saluan, Homonhon et Dinagat. A l'extrêmité sud, le 21ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie effectue un petit débarquement sur Panoan.
La réaction japonaise du premier jour n'est violente que dans certains secteurs. Comme toujours, suivant la stratégie japonaise, les attaques suicides et les charges banzaï sont lancées dans la nuit du 20 au 21 octobre, mais sont contenues par les Américains. Au large, des bombardiers japonais endommagent le porte-avions d'escorte Sangamon. Des bombardiers-torpilleurs touchent le croiseur léger Honolulu. Au crépuscule, les deux têtes de pont américaines, profondes de 1.5 à 2.5km, sont encore distantes de 16km.
Terrible bataille de Leyte (20 octobre - 31 décembre 1944).
1° Avance américaine dans la Vallée de Leyte (20-28 octobre 1944).
La bataille de Leyte est la première bataille de la campagne des Philippines entreprise par le général Douglas MacArthur en 1944 et 1945. Elle commence le 20 octobre avec le débarquement initial de la 6ème Armée américaine sur la côte orientale de l'île (voir plus haut) et se poursuivra jusqu'au 31 décembre 1944. Avec elle commence la longue et sanglante libération des Philippines, après trois ans d'occupation japonaise.
Dans les premiers jours, la 6ème Armée progresse régulièrement, en général face à une résistance japonaise sporadique et non coordonnée. Le 21 octobre 1944, la 1ère Division de cavalerie du major-général Verne D. Mudge sécurise Tacloban, le chef-lieu de la province. Le 23 octobre, MacArthur y préside une cérémonie officielle pour restaurer le gouvernement légitime philippin. Les 1ère et 2ème Brigades de cavalerie entament ensuite la consolidation de leur tête de pont pour prévenir une éventuelle contre-attaque japonaise partie des montagnes de l'intérieur des terre.
Sur le flanc gauche du X Corps, la 24ème Division d'infanterie, commandée par le major-général Frederick A. Irving, avance vers l'intérieur de l'île et doit faire face à une dure résistance ennemie. Après plusieurs jours et nuits de combats sanglant et avoir tué plus de 800 Japonais, les 19ème et 34ème Régiments de la division agrandissent et renforcent leur tête de pont, prenant le contrôle des hauteurs dominant l'entrée du nord de la vallée.
Le 1er novembre 1944, les deux régiments, après sept jours de progression avec l'aide des chars et de l'artillerie, atteignent la côte nord de l'île et le port de Carigara. Le jour suivant, la 2ème Brigade de cavalerie libère la ville du même nom. Dans sa progression à travers la vallée de Leyte, la 24ème Division d'infanterie a tué plus de 3,000 soldats ennemis. Mais le principal port de l'île, Ormoc sur la côte occidentale, reste encore sous le contrôle des Japonais.
Dans la zone d'opération du XXIV Corps, les deux divisions de Hodge progressent dans la partie sud de la vallée de Leyte, qui comprend quatre aérodromes japonais. La 96ème Division d'infanterie du major-général James L. Bradley donne l'assaut à Catmon Hill, un promontoire culminant à 420 mètres d'altitude, d'où l'artillerie japonaise harcelait sans cesse les positions américaines depuis le jour-J.
Les hommes de Bradley avancent également à travers la zone marécageuse à l'ouest et au sud de leur tête de pont de Labiranan. Après trois jour de durs combats, le 382ème Régiment de cette division s'empare d'une grande base logistique ennemie à Tabontabon, le 28 octobre 1944. Simultanément, deux bataillons des 381ème et 383ème Régiments avancent péniblement de chaque côté de Catmon Hill, et doivent faire face à une féroce résistance. Lorsque les Américains nettoient enfin la colline fortifiée japonaise, le 31 octobre 1944, ils y découvrent des dizaines de bunkers ou casemates, un vaste réseau complexe de galleries souterraines et de caves reliées entre-elles, ainsi que plusieurs positions protégées servant à l'artillerie lourde.
Sur le flanc gauche du XXIV Corps, la 7ème Division d'infanterie, commandée par le major-général Archibald V. Arnold, avance à l'intérieur de l'île pour s'emparer des aérodromes japonais et des petites localités situées entre Dulag et Burauen. Le 21 octobre 1944, le 184ème Régiment s'empare de l'aérodrome de Dulag. Le 17ème Régiment, de son côté, doit éliminer la résistance fanatique et suicidaire des Japonais dans son secteur et est bloqué. Et le 32ème Régiment, pour sa part, s'empare de l'aérodrome de Buri.
Pendant que deux bataillons du 184ème Régiment couvrent le flanc gauche du XXIV Corps, à l'extrêmité sud de la tête de pont, le 17ème Régiment, auquel a été rattaché le 2ème Bataillon du 184ème Régiment, tourne au nord vers Dagami pour effectuer sa jonction avec le X Corps. La 7ème Division d'infanterie s'en empare le 30 octobre 1944.
En attendant, le 29 octobre 1944, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment, précédé par le 7ème Escadron de cavalerie de reconnaissance, avance au sud le long de la côté orientale, vers Abuyong, et au cours des jours suivants, lancera en direction de l'ouest des patrouilles en profondeur à travers les montagnes, avançant vers la côte occidentale sans rencontrer d'opposition.
2° Contre-attaques aériennes et navales japonaises (24-28 octobre 1944).
Pendant que la 6ème Armée s'enfonce à l'intérieur de l'île, le haut-commandement japonais organise une série de contre-attaques aériennes de l'aviation basée à terre, et lance l'opération Sho-Go ("Victoire") dans l'intention de détruire la flotte d'invasion américaine en une seule "bataille décisive".
Le 24 octobre 1944, entre 150 et 200 avions japonais approchent des têtes de pont et des navires de la 7ème Flotte par le nord. 50 chasseurs de la 13th Air Force décollent en urgence et interceptent la force d'attaque japonaise, revendiquant entre 66 et 84 victoires. D'autres raids aériens, diurnes et nocturnes, se poursuivront encore pendant quatre jours, endommageant plusieurs dépôts de ravitaillement et installations terrestres, et menaçant les navires américains dans le Golfe de Leyte.
Le 28 octobre 1944, pour écarter définitivement cette menace, les Américains organiseront à leur tour une grande opération aérienne visant à détruire l'aviation japonaise et ses aérodromes sur les îles voisines (Bornéo, Luçon, Samar, Mindanao). Mais au large, dans le Golfe de Leyte, c'est l'opération aéronavale Sho-Go lancée par ce qui reste de la marine impériale qui met en péril les navires de la 7ème Flotte, laissés pratiquement sans protection par les porte-avions d'escadre lourds de la TF38, partis au nord à la recherche de la "Flotte Appât" d'Ozawa. Cette bataille aéronavale fera de ma part l'objet d'un article séparé.
3° Avance américaine vers Ormoc (2 novembre - 10 décembre 1944).
Le renforcement continuel de l'armée japonaise par mer pose d'énormes problèmes aux forces du général Walter Krueger. Si bien qu'au lieu de poursuivre le nettoyage de la Vallée d'Ormoc au sud et de la côte orientale, la 6ème Armée américaine se prépare maintenant à avancer directement vers l'ouest, à travers les montagnes. Objectif: le grand port et la Vallée d'Ormoc, où afflue le ravitaillement japonais.
Sur la côte nord, les 1ère Division de cavalerie et 24ème Division d'infanterie convergent rapidement vers Carigara le 2 novembre 1944. Après dix-sept jours de combat, la 6ème Armée a donc accomplit les premières et deuxièmes phases de ses objectifs. Des éléments de la 7ème Division d'infanterie, dans la zone d'opération du XXIV Corps, prennent le contrôle des approches de Baybay, sur la côte occidentale.
Pour nettoyer la Vallée d'Ormoc, Krueger a planifié une vaste opération d'encerclement, avec le X Corps constituant l'élément nord de la tenaille, avançant au sud à travers les montagnes, et le XXIV Corps, l'élément sud, remontant vers le nord le long de la côte occidental. Krueger dispose pour cela de nouvelles divisions fraîches, jusqu'alors tenues en réserve: les 32ème et 77ème Divisions d'infanterie. La 11ème Division aéroportée est également créée et activée par MacArthur.
Le 3 novembre 1944, dans la zone d'opération du X Corps, le 34ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie fait mouvement depuis Carigara le long de la côte nord, vers l'ouest. Soutenu par le 63ème Bataillon d'Artillerie de campagne, il s'empare au cours de la nuit suivante de la ville de Pinanopoan, abandonnée par les Japonais. Il marque ensuite une brève halte sur la Highway 2 (HWY2), avant de bifurquer au sud à travers les montagnes.
4° Sanglantes batailles de Breakneck Ridge et Kiley Ridge (7 novembre - 2 décembre 1944).
Le 7 novembre 1944, le 21ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie, fraîchement débarqué dans l'île, livre son premier combat sur une hauteur le long de la HWY2, près de la Baie de Carigara. Il perce les défenses de la 1ère Division d'infanterie japonaise, récemment arrivée elle-aussi et disposée d'ouest en est au-travers de la route, qui elle est d'orientation nord-sud. Les Japonais y ont organisé un solide réseau de point d'appui fortifiés, interconnectés avec plusieurs lignes de tranchées. Les Américains surnommeront bientôt ce dispositif Breakneck Rigde, la "Colline de la Nuque Brisée".
Le 8 novembre 1944, un typhon apparaît et les pluies torrentielles vont ralentir considérablement l'avance américaine pendant plusieurs jours. Malgré ces conditions météo exécrables, le 21ème Régiment n'en poursuit pas moins la "Bataille de Breakneck Ridge". Des contre-attaques succèdent aux attaques dans les deux camps, et la colline changera de mains plusieurs fois.
Les Américains s'emparent d'une autre hauteur, la Colline 1525, 3km au sud-est de Breakneck Ridge, créant ainsi une brêche large de 6.5km au travers des défenses ennemies sur la HWY2.
Au cours des cinq jours suivants, les Américains repousseront deux contre-attaques nocturnes contre la Colline 1525. Pour anéantir les défenses japonaises, le major-général Frederick A. Irving, commandant la 24ème Division d'infanterie, décide alors d'effectuer un double mouvement d'enveloppement des positions ennemies. Le 2ème Bataillon du 19ème Régiment contourne le flanc droit japonais et coupe la HWY2 environ 5km au sud de Breakneck Ridge. Le 1er Bataillon du 34ème Régiment du lieutenant-colonel Thomas E. Clifford, arrivé par navires depuis Carigara, contourne le flanc gauche japonais par l'ouest. Après avoir traverser une ligne de collines et la rivière Leyte, les hommes de Clifford approchent du flanc gauche ennemi installé sur Kiley Ridge, la position dominant toute la région et culminant à 270m d'altitude.
Les deux bataillons américains accomplissent leur mouvement d'encerclement et effectuent leur jonction le 13 novembre 1944, à environ un kilomètre derrière les lignes japonaises. Le bataillon de Clifford tente un assaut contre Kiley Ridge par l'ouest, tandis que l'autre attaque une colline voisine à l'est. Mais ils sont repoussées et aucun des deux ne réussit à s'emparer de son objectif, principalement en raison de la nature détrempée du terrain, des pluies et de la boue persistante.
Il faudra encore deux longues semaines d'assauts du bataillon de Clifford, avec l'aide de l'artillerie de campagne, des mortiers lourds et des lance-flammes, pour s'emparer enfin de Kiley Ridge, le 2 décembre 1944. Au prix de 26 tués et 101 blessés du côté américain, près de 900 morts du côté japonais. Pour leur action, les deux unités impliquées recevront plusieurs citations présidentielles, et Clifford sera décoré de la Distinguished Service Cross, la Croix du Mérite décernée par le Congrès. Mais ce n'est que le 14 décembre 1944 que cette zone Breakneck Ridge-Kiley Rigde sera totalement nettoyée et sécurisée par la 1ère Division de cavalerie et la 32ème Division d'infanterie.
5° Prise d'Ormoc (10 décembre 1944).
Pendant que le X Corps avance dans les montagnes du nord, le XXIV Corps du général John R. Hodge n'a encore sur la côte occidentale de l'île que la 32ème Division d'infanterie, la plus grande partie de la 7ème Division d'infanterie devant sécuriser la région de Burauen. Ce n'est qu'après sa releve par la nouvelle 11ème Division aéroportée qu'Hodge disposera de la 7ème Division en entier.
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944, la 32ème Division d'infanterie est attaquée par la 26ème Division d'infanterie japonaise, et certaines de ses unités doivent reculer. Mais l'infanterie américaine regagne le terrain perdu le jour suivant, avec l'aide du 767ème Bataillon de chars, du 49ème Bataillon d'artillerie de campagne (105mm) et du batterie de Long Tom (155mm) des Marines.
Harcelés par le bombardement de ces unités, les Japonais concentrent leurs efforts contre elles dans la nuit du 23 au 24 novembre 1944, détruisent plusieurs obusiers de 155mm. La journée du lendemain, le 57ème Bataillon d'artillerie de campagne vient renforcer le dispositif américain. La bataille pour Shoestring Ridge se poursuit, et les Japonais lancent encore deux autres attaques nocturnes consécutives, en dépit de leurs lourdes pertes.
Le 27 novembre 1944, le XXIV Corps passe à l'offensive générale et avance péniblement vers Ormoc, confronté à une résistance ennemie suicidaire.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1944, des engins amphibies du 776ème Bataillon de chars effectuent un petit débarquement sur le littoral, à environ un kilomètre derrière les lignes japonaises. Le matin suivant, cela permet aux 17ème et 184ème Régiments de la 7ème Division d'infanterie de reprendre leur avance. Cette tactique de débordement désorganise complètement les défenses de la 26ème Division d'infanterie japonaise.
Les deux régiments américains avancent ensuite au nord mais buttent contre les défenses ennemies sur la Colline 918, d'où l'on a une vue imprenable du littoral jusqu'à Ormoc. Deux jours d'intenses combats sont nécessaires pour en chasser les Japonais et sécuriser la position. Après quoi, la progression de la 7ème Division d'infanterie s'accélère. Le 6 décembre, le bataillon de tête du major-général Archibald V. Arnold est à 16km au sud d'Ormoc.
Le XXIV Corps reçoit en renfort la 77ème Division d'infanterie du major-général Andrew B. Bruce. Le 7 décembre 1944, ses 305ème, 306ème et 307ème Régiments effectuent un second débarquement à Ipil, derrière les positions japonaises. En raison de la faible réaction ennemie, leur avance est rapide.
Mais la réaction aérienne japonaise est, elle, très forte: une cinquantaine de kamikazes s'abattent sur la flotte de débarquement, coulant un Landing Ship Tank (LST), endommageant deux destroyers, deux navires de transport et quatre autres LST.
Les troupes de Bruce, appuyées par les 305ème et 902ème Bataillons d'artillerie de campagne, pénètrent enfin dans la ville à l'aube du 10 décembre 1944, après avoir tué 1,506 soldats japonais et capturés 7 prisonniers de guerre, au prix de 123 tués ou blessés et 13 disparus du côté américain. Avec la prise d'Ormoc, les X et XXIV Corps se retrouvent encore séparés par 26km. Au nord de la ville, la dernière poche japonaise résiste encore pendant deux jours aux assauts répétés du 12ème Régiments d'infanterie indépendant, avant d'être liquidé à l'artillerie lourde et aux lance-flammes du 305ème Régiment.
Parallèlement à l'avance américaine vers Ormoc, le 6 décembre 1944, les Japonais organisent une contre-attaque surprise contre les aérodromes de Burauen, effectuée par leurs 16ème et 26ème Divisions d'infanterie, à partir des montagnes du centre. Elle est combinée avec un assaut de 350 parachutistes des 3ème et 4ème Régiments aéroportés japonais, partis de Luçon et largués près des aérodromes de Buri et de San Pablo. Bien que mal cordonné, l'assaut japonais désorganise le front arrière américain au cours des quatre jours suivants, causant des dégâts à l'aviation stationnée sur les aérodromes. En général, les troupes de soutien logistique et de services administratifs de la 7ème Division d'infanterie tiennent cependant bon jusqu'à l'arrivée des renforts de la 11ème Division aéroportée et de la 38ème Division d'infanterie.
Les deux divisions américaines se concentrent dans l'élimination des parachutistes japonaises, terminée le 11 décembre 1944. En définitive, cette contre-attaque n'a que peu de conséquences sur la conduite des opérations américaines sur Leyte.
6° Marche vers l'ouest et fin de la bataille (10-31 décembre 1944).
Après la prise d'Ormoc, la 77ème Division d'infanterie s'empare le 18 décembre 1944 de l'aérodrome de Valencia, 11km au nord de la ville, et poursuit son avance au nord établir le contact avec le X Corps.
Le même jour, le général Franklin C. Sibert ordonne à la 1ère Division de cavalerie de poursuivre et de terminer son avance au sud. Le 12ème Régiment de cavalerie débouche des montagnes dans la Vallée d'Ormoc en suivant la Highway 2 (HWY2), suivie par le 271ème Bataillon d'artillerie de campagne qui nettoie les portions de route derrière l'infanterie. Au nord de la vallée, la 32ème Division d'infanterie lutte toujours face à une féroce résistance de la 1ère Division d'infanterie japonaise, sur la HWY2, après avoir fait mouvement au sud de Kiley Ridge et pénétré dans une jungle épaisse. Utilisant des lance-flammes, des chars et des mortiers, les 126ème et 127ème Régiments, au prix de sanglants combats au corps-à-corps et à la baïonnette, avance de 1,600m en cinq jours. Ce seront les pires affrontements de la campagne de Leyte.
Le 21 décembre 1944, le contact entre deux patrouilles du 12ème Régiment de cavalerie et du 306ème Régiment d'infanterie marque la jonction entre les 10ème et XXIV Corps, et la fin de la manoeuvre en tenaille de la 6ème Armée américaine entamée le 3 novembre.
Pendant que les 77ème et 32ème Divisions opèrent dans la Vallée d'Ormoc, la 11ème Division aéroportée du major-général Joseph M. Swing fait mouvement des montagnes centrales vers l'ouest. Après une dure progression entamée le 25 novembre 1944, le 511ème Régiment de parachutistes atteint Mahonag, 16km à l'ouest de Burauen, le 6 décembre, le jour où les parachutistes japonais lancent leur contre-attaque contre les aérodromes américains de Buri et de San Pablo.
Le 16 décembre 1944, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment entame le mouvement de la 7ème Division vers l'est à travers les montagnes, pour faire sa jonction avec la 11ème Division aéroportée, qui avance vers l'ouest.
Le 23 décembre 1944, après avoir éliminer la résistance japonaise sur plusieurs collines, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment effectue enfin sa jonction avec les troupes du 2ème Bataillon du 187ème Régiment d'infanterie planée. Ce qui met un terme définitif aux opérations des deux divisions américaines sur Leyte.
Le major-général Andrew D. Bruce entame le mouvement de sa 77ème Division d'infanterie vers Palompon, à l'aube du 22 décembre 1944, en faisant avancer les 2ème et 3ème Bataillon du 305ème Régiment, avec un soutien blindé, vers l'ouest en suivant le réseau routier. Ils sont accompagnés par le 302ème Bataillon du génie, qui répare et renforce les ponts pour permettre le passage des chars, de l'artillerie et des véhicules de ravitaillement. Les unités de Bruce avancent rapidement face à une résistance sporadique japonaise, jusqu'à ce que celle-ci se durcisse subitement, à environ 13km de Palompon. Pour contourner les positions ennemies, le commandant américain ordonne au 1er Bataillon du 305ème Régiment d'effectuer un débarquement depuis Ormoc.
Appuyés par les tirs de mortiers de la 2ème Brigade du génie spécial et les obusiers de 155mm du 531ème Bataillon d'artillerie de campagne, les GIs débarquent le 25 décembre 1944 à 7h20 et sécurisent le port et la zone côtière en quelques heures à peine. Avec la prise du dernier port encore aux mains des Japonais, le général Douglas MacArthur annonce la fin de la résistance organisée ennemie sur Leyte.
Le lendemain 26 décembre 1944, MacArthur transfère la conduite des opérations sur Leyte et Samar à la 8ème Armée américaine, nouvellement constituée. Les divisions des X et XXIV Corps passent donc sous son autorité. Et la 6ème Armée s'apprête à entamer son prochain grand objectif: le débarquement sur l'île de Luçon, programmer pour le 9 janvier 1945.
En attendant, les opérations se poursuivent. Le 28 décembre 1944, la 1ère Division de cavalerie atteint la côte occidentale de Leyte à Tibur et Villaba, pendant que la 32ème Division d'infanterie liquide les derniers foyers de résistance japonaise à Tabango et à la Pointe d'Antipolo. Les défenseurs japonais continueront à combattre jusqu'au 31 décembre 1944, et les derniers d'entre-eux se rendront aux autorités américaines le 8 mai 1945.
7° Bilan de la bataille de Leyte.
La bataille de Leyte est la première campagne américaine visant à la reconquête des îles Philippines. Les pertes terrestres américaines s'élèvent à 15,584 hommes mis hors-de-combat, dont 3,504 tués. Les pertes japonaises sont difficiles à établir avec certitude, mais elles sont estimées par les Américains à environ 49,000 tués, sur les 55,000 soldats qui ont combattu sur l'île pendant six semaines. Organiquement, quatre divisions de la 35ème Armée japonaise ont été détruites, ainsi que plusieurs autre unités de combat indépendantes. La marine impériale a également perdus au cours de cette période 26 navires de guerre et 46 navires de transport ou marchands.
Série documentaire "Grandes Batailles de la Seconde Guerre mondiale"
(Henri de Turenne et Daniel Costelle) - Vidéo Youtube.
"Les Grandes Batailles" est une série d'émissions télévisées historiques de Daniel Costelle, Jean-Louis Guillaud et Henri de Turenne diffusée à la télévision française dans les années 1960 et 1970, qui décrit les principales batailles de la Seconde Guerre mondiale ainsi que le procès de Nuremberg. Les émissions donnent la parole aux officiers ayant participé à ces batailles ainsi qu'à des historiens. Ces interventions alternent avec des extraits de reportages. Les commentaires sont d'Henri de Turenne.
"Bataille du Pacifique - 2ème Partie: la reconquête" (1943-1945).
7 décembre 1941. L'agression japonaise contre la base aéronavale américaine de Pearl Harbor entraîne les Etats-Unis dans une bataille à mort sur le plus vaste théâtre d’opérations de l'histoire. Avide de conquêtes et de matières premières, le Japon instaure sa domination sur l'Asie, jusqu'à la victoire américaine de Midway du printemps 1942, qui sonne l'heure du reflux. Les archives des forces alliées et japonaises restituent l'irrésistible ascension japonaise et cet affrontement aéronaval spectaculaire. Ce documentaire montre chaque étape de la bataille du Pacifique: de la sauvagerie des combats sur les plages et dans la jungle des îles du Pacifique à l'apocalypse nucléaire qui s'abat sur le Japon en août 1945.
Article modifié le 18 octobre 2015.
Sources principales:
• Battle of Leyte (Wikipedia.org)
• The US Army campaigns of World War II - Leyte (HyperWar)
Dans l'après-midi, Douglas MacArthur, le commandant en chef des forces alliées du Pacifique Sud-Ouest, son chef d'état-major, le général Richard Sutherland, le président philippin en exil, Sergio Osmena, ainsi que de nombreux officiers supérieurs des deux pays, débarquent d'une péniche et prennent pied sur le sol philippin. Sa célèbre promesse "Je reviendrai!", faite aux Philippins deux ans et demi plus tôt, est honorée. L'Américain tient maintenant sa revanche et son humiliation de 1942 est enfin lavée. La longue et sanglante campagne américaine des Philippines 1944-1945 commence...
Contexte historique.
Economiquement, les Philippines sont pour les Japonais une très importante source de ravitaillement en matières premières, en particulier pour le caoutchouc, en provenance de l'Asie du Sud-Est. Pour Tokyo, militairement, le contrôle de l'archipel est vital pour sa survie. Géographiquement, les Philippines ont également une position hautement stratégique: sa perte signifierait l'isolement des forces japonaises stationnées en Asie du Sud-Est (Formose, Thailande, Birmanie, Malaisie, Bornéo et Indochine) de la métropole.
Pour le général Douglas MacArthur, qui en avril 1942, au moment de la fulgurante expansion japonaise, avait solennellement promis au peuple philippin "Je reviendrai!", c'est aussi une question d'honneur. Depuis la fin de la campagne de Nouvelle-Guinée et les opérations américaines contre les îles Palau et Morotai, à la mi-septembre 1944, l'aviation embarquée de la 3ème Flotte américaine, commandée par l'amiral William Frederick "Bull" (Taureau) Halsey, Jr, règne en maître absolu: elle a détruit plus de 500 avions et coulé 180 navires marchands ennemis. Stratégiquement, le contrôle des Philippines permettrait à MacArthur de faciliter l'invasion de Formose (Taiwan) et d'Okinawa.
20 octobre 1944 - Opération King II: débarquement américain sur Leyte.
Pacifique Sud-Ouest. Philippines. Leyte. 10h05. Les Task Forces TF78 et TF79, désignées "Northern Attack Force" et "Southern Attack Force" et commandées respectivement par le vice-amiral Daniel E. Barbey et le contre-amiral Theodore S. Wilkinson, font débarquer, sur la côte orientale de l'île, quatre divisions et 120,000 hommes de la 6ème Armée américaine du général Walter Krueger.
Photos ci-desssous: les différents commandants en chef américains impliqués dans l'opération King II. De gauche à droite: le général Douglas MacArthur, commandant suprême du théâtre des opérations alliées du Pacifique Sud-Ouest, le lieutenant-général Walter Krueger, commandant de la 6ème Armée, le vice-amiral William F. Halsey, commandant de la 3ème Flotte, et le vice-amiral Thomas C. Kinkaid, commandant de la 7ème Flotte.
350 Liberty Ship et 400 navires de transport ou de débarquement de tout type de la 7ème Flotte du vice-amiral Thomas C. Kinkaid, protégés par 6 vieux cuirassés, 18 porte-avions d'escorte, 2 croiseurs lourds, 4 croiseurs légers, 82 destroyers d'escadre, 18 destroyers d'escorte et 22 sous-marins.
La 3ème Flotte du vice-amiral William Halsey est chargée du soutien aéronaval et de la protection de la 7ème Flotte. Son épine dorsale est constituée par la Task Force TF38 du vice-amiral Marc Mitscher, avec dix-huit porte-avions d'escadre et 1,450 avions embarqués.
Le commandement général des opérations est assuré par le général Douglas MacArthur, celui des forces de soutien et d'appui de la 7ème Flotte par Kinkaid.
La reconquête terrestre de Leyte, désignée "Opération King II", est confiée à Krueger. Précédés par un bombardement naval meurtrier déclenché à 6h et interrompu à 8h50 à cause des mauvaises conditions météorologique, au cours duquel l'aviation embarquée américaine déverse des centaines de tonnes de bombes dans la région de Dulag, les débarquements sont effectués sur un front large de 29km, sur deux têtes de ponts séparées.
Le X Corps du général Franklin C. Sibert, comprenant la 1ère Division de cavalerie et la 24ème Division d'infanterie, doit débarquer au nord, entre Tacloban et Palo. Le XXIV Corps du général John R. Hodge, composé des 7ème et 96ème Divisions d'infanterie, au sud entre Tanauan et Dulag. Dans l'après-midi, MacArthur, son chef d'état-major, le général Richard Sutherland, et le président philippin en exil, Sergio Osmena, ainsi que de nombreux officiers supérieurs américano-philippins, débarquent d'une péniche et prennent pied sur le sol philippin.
Sa célèbre promesse "Je reviendrai", faite aux Philippins le 11 mars 1942, est honorée. Utilisant un petit poste émetteur, il s'adresse, ému, aux Philippins, leur rappellant qu'il est de retour et les invitent à collaborer avec les libérateurs: "People of the Philippines, I have returned! By the grace of Almighty God, our forces stand again on Philippine soil."
Pour défendre l'ensemble de l'archipel philippin, l'armée japonaise disposent au total de 260,000 hommes, sous les ordres du maréchal Hisaichi Terrauchi, commandant du "Groupe d'Armées expéditionnaires du Sud", dont dépendent les Philippines. Sur Leyte, la défense est confiée aux 55,000 hommes des 16ème, 30ème, 26ème et 102ème Divisions de la 35ème Armée japonaise, commandée par le général Tomoyuki Yamashita, surnommé le "Rommel d'Extrême-Orient" ou "Tigre de Malaisie", le vainqueur des Britanniques à Singapour, le 15 février 1942.
Photo ci-dessous: de gauche à droite, le maréchal Hisaichi Terrauchi, commandant du Groupe d'Armées Sud et des Philippines, et le général Tomoyuki Yamashita, commandant des troupes de la 15ème Armée japonaise sur Leyte.
Dans l'île, pour préparer et faciliter le débarquement de la 6ème Armée américaines, opèrent également environ 3,000 guerilleros philippins sous le commandement du lieutenant-colonel Ruperto Kangleon. Sous une constante couverture aérienne, les Américains occupent très vite le terrain d'aviation de Tacloban, la péninsule de Cataisan, l'accès nord de la vallée de Leyte, San José et Dulag.
A 12h30, retardé par des conditions météorologiques défavorables, le 6ème Bataillon de Rangers débarque sur les îles voisines de Saluan, Homonhon et Dinagat. A l'extrêmité sud, le 21ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie effectue un petit débarquement sur Panoan.
La réaction japonaise du premier jour n'est violente que dans certains secteurs. Comme toujours, suivant la stratégie japonaise, les attaques suicides et les charges banzaï sont lancées dans la nuit du 20 au 21 octobre, mais sont contenues par les Américains. Au large, des bombardiers japonais endommagent le porte-avions d'escorte Sangamon. Des bombardiers-torpilleurs touchent le croiseur léger Honolulu. Au crépuscule, les deux têtes de pont américaines, profondes de 1.5 à 2.5km, sont encore distantes de 16km.
Terrible bataille de Leyte (20 octobre - 31 décembre 1944).
1° Avance américaine dans la Vallée de Leyte (20-28 octobre 1944).
La bataille de Leyte est la première bataille de la campagne des Philippines entreprise par le général Douglas MacArthur en 1944 et 1945. Elle commence le 20 octobre avec le débarquement initial de la 6ème Armée américaine sur la côte orientale de l'île (voir plus haut) et se poursuivra jusqu'au 31 décembre 1944. Avec elle commence la longue et sanglante libération des Philippines, après trois ans d'occupation japonaise.
Dans les premiers jours, la 6ème Armée progresse régulièrement, en général face à une résistance japonaise sporadique et non coordonnée. Le 21 octobre 1944, la 1ère Division de cavalerie du major-général Verne D. Mudge sécurise Tacloban, le chef-lieu de la province. Le 23 octobre, MacArthur y préside une cérémonie officielle pour restaurer le gouvernement légitime philippin. Les 1ère et 2ème Brigades de cavalerie entament ensuite la consolidation de leur tête de pont pour prévenir une éventuelle contre-attaque japonaise partie des montagnes de l'intérieur des terre.
Sur le flanc gauche du X Corps, la 24ème Division d'infanterie, commandée par le major-général Frederick A. Irving, avance vers l'intérieur de l'île et doit faire face à une dure résistance ennemie. Après plusieurs jours et nuits de combats sanglant et avoir tué plus de 800 Japonais, les 19ème et 34ème Régiments de la division agrandissent et renforcent leur tête de pont, prenant le contrôle des hauteurs dominant l'entrée du nord de la vallée.
Le 1er novembre 1944, les deux régiments, après sept jours de progression avec l'aide des chars et de l'artillerie, atteignent la côte nord de l'île et le port de Carigara. Le jour suivant, la 2ème Brigade de cavalerie libère la ville du même nom. Dans sa progression à travers la vallée de Leyte, la 24ème Division d'infanterie a tué plus de 3,000 soldats ennemis. Mais le principal port de l'île, Ormoc sur la côte occidentale, reste encore sous le contrôle des Japonais.
Dans la zone d'opération du XXIV Corps, les deux divisions de Hodge progressent dans la partie sud de la vallée de Leyte, qui comprend quatre aérodromes japonais. La 96ème Division d'infanterie du major-général James L. Bradley donne l'assaut à Catmon Hill, un promontoire culminant à 420 mètres d'altitude, d'où l'artillerie japonaise harcelait sans cesse les positions américaines depuis le jour-J.
Les hommes de Bradley avancent également à travers la zone marécageuse à l'ouest et au sud de leur tête de pont de Labiranan. Après trois jour de durs combats, le 382ème Régiment de cette division s'empare d'une grande base logistique ennemie à Tabontabon, le 28 octobre 1944. Simultanément, deux bataillons des 381ème et 383ème Régiments avancent péniblement de chaque côté de Catmon Hill, et doivent faire face à une féroce résistance. Lorsque les Américains nettoient enfin la colline fortifiée japonaise, le 31 octobre 1944, ils y découvrent des dizaines de bunkers ou casemates, un vaste réseau complexe de galleries souterraines et de caves reliées entre-elles, ainsi que plusieurs positions protégées servant à l'artillerie lourde.
Sur le flanc gauche du XXIV Corps, la 7ème Division d'infanterie, commandée par le major-général Archibald V. Arnold, avance à l'intérieur de l'île pour s'emparer des aérodromes japonais et des petites localités situées entre Dulag et Burauen. Le 21 octobre 1944, le 184ème Régiment s'empare de l'aérodrome de Dulag. Le 17ème Régiment, de son côté, doit éliminer la résistance fanatique et suicidaire des Japonais dans son secteur et est bloqué. Et le 32ème Régiment, pour sa part, s'empare de l'aérodrome de Buri.
Pendant que deux bataillons du 184ème Régiment couvrent le flanc gauche du XXIV Corps, à l'extrêmité sud de la tête de pont, le 17ème Régiment, auquel a été rattaché le 2ème Bataillon du 184ème Régiment, tourne au nord vers Dagami pour effectuer sa jonction avec le X Corps. La 7ème Division d'infanterie s'en empare le 30 octobre 1944.
En attendant, le 29 octobre 1944, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment, précédé par le 7ème Escadron de cavalerie de reconnaissance, avance au sud le long de la côté orientale, vers Abuyong, et au cours des jours suivants, lancera en direction de l'ouest des patrouilles en profondeur à travers les montagnes, avançant vers la côte occidentale sans rencontrer d'opposition.
2° Contre-attaques aériennes et navales japonaises (24-28 octobre 1944).
Pendant que la 6ème Armée s'enfonce à l'intérieur de l'île, le haut-commandement japonais organise une série de contre-attaques aériennes de l'aviation basée à terre, et lance l'opération Sho-Go ("Victoire") dans l'intention de détruire la flotte d'invasion américaine en une seule "bataille décisive".
Le 24 octobre 1944, entre 150 et 200 avions japonais approchent des têtes de pont et des navires de la 7ème Flotte par le nord. 50 chasseurs de la 13th Air Force décollent en urgence et interceptent la force d'attaque japonaise, revendiquant entre 66 et 84 victoires. D'autres raids aériens, diurnes et nocturnes, se poursuivront encore pendant quatre jours, endommageant plusieurs dépôts de ravitaillement et installations terrestres, et menaçant les navires américains dans le Golfe de Leyte.
Le 28 octobre 1944, pour écarter définitivement cette menace, les Américains organiseront à leur tour une grande opération aérienne visant à détruire l'aviation japonaise et ses aérodromes sur les îles voisines (Bornéo, Luçon, Samar, Mindanao). Mais au large, dans le Golfe de Leyte, c'est l'opération aéronavale Sho-Go lancée par ce qui reste de la marine impériale qui met en péril les navires de la 7ème Flotte, laissés pratiquement sans protection par les porte-avions d'escadre lourds de la TF38, partis au nord à la recherche de la "Flotte Appât" d'Ozawa. Cette bataille aéronavale fera de ma part l'objet d'un article séparé.
3° Avance américaine vers Ormoc (2 novembre - 10 décembre 1944).
Le renforcement continuel de l'armée japonaise par mer pose d'énormes problèmes aux forces du général Walter Krueger. Si bien qu'au lieu de poursuivre le nettoyage de la Vallée d'Ormoc au sud et de la côte orientale, la 6ème Armée américaine se prépare maintenant à avancer directement vers l'ouest, à travers les montagnes. Objectif: le grand port et la Vallée d'Ormoc, où afflue le ravitaillement japonais.
Sur la côte nord, les 1ère Division de cavalerie et 24ème Division d'infanterie convergent rapidement vers Carigara le 2 novembre 1944. Après dix-sept jours de combat, la 6ème Armée a donc accomplit les premières et deuxièmes phases de ses objectifs. Des éléments de la 7ème Division d'infanterie, dans la zone d'opération du XXIV Corps, prennent le contrôle des approches de Baybay, sur la côte occidentale.
Pour nettoyer la Vallée d'Ormoc, Krueger a planifié une vaste opération d'encerclement, avec le X Corps constituant l'élément nord de la tenaille, avançant au sud à travers les montagnes, et le XXIV Corps, l'élément sud, remontant vers le nord le long de la côte occidental. Krueger dispose pour cela de nouvelles divisions fraîches, jusqu'alors tenues en réserve: les 32ème et 77ème Divisions d'infanterie. La 11ème Division aéroportée est également créée et activée par MacArthur.
Le 3 novembre 1944, dans la zone d'opération du X Corps, le 34ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie fait mouvement depuis Carigara le long de la côte nord, vers l'ouest. Soutenu par le 63ème Bataillon d'Artillerie de campagne, il s'empare au cours de la nuit suivante de la ville de Pinanopoan, abandonnée par les Japonais. Il marque ensuite une brève halte sur la Highway 2 (HWY2), avant de bifurquer au sud à travers les montagnes.
4° Sanglantes batailles de Breakneck Ridge et Kiley Ridge (7 novembre - 2 décembre 1944).
Le 7 novembre 1944, le 21ème Régiment de la 24ème Division d'infanterie, fraîchement débarqué dans l'île, livre son premier combat sur une hauteur le long de la HWY2, près de la Baie de Carigara. Il perce les défenses de la 1ère Division d'infanterie japonaise, récemment arrivée elle-aussi et disposée d'ouest en est au-travers de la route, qui elle est d'orientation nord-sud. Les Japonais y ont organisé un solide réseau de point d'appui fortifiés, interconnectés avec plusieurs lignes de tranchées. Les Américains surnommeront bientôt ce dispositif Breakneck Rigde, la "Colline de la Nuque Brisée".
Le 8 novembre 1944, un typhon apparaît et les pluies torrentielles vont ralentir considérablement l'avance américaine pendant plusieurs jours. Malgré ces conditions météo exécrables, le 21ème Régiment n'en poursuit pas moins la "Bataille de Breakneck Ridge". Des contre-attaques succèdent aux attaques dans les deux camps, et la colline changera de mains plusieurs fois.
Les Américains s'emparent d'une autre hauteur, la Colline 1525, 3km au sud-est de Breakneck Ridge, créant ainsi une brêche large de 6.5km au travers des défenses ennemies sur la HWY2.
Au cours des cinq jours suivants, les Américains repousseront deux contre-attaques nocturnes contre la Colline 1525. Pour anéantir les défenses japonaises, le major-général Frederick A. Irving, commandant la 24ème Division d'infanterie, décide alors d'effectuer un double mouvement d'enveloppement des positions ennemies. Le 2ème Bataillon du 19ème Régiment contourne le flanc droit japonais et coupe la HWY2 environ 5km au sud de Breakneck Ridge. Le 1er Bataillon du 34ème Régiment du lieutenant-colonel Thomas E. Clifford, arrivé par navires depuis Carigara, contourne le flanc gauche japonais par l'ouest. Après avoir traverser une ligne de collines et la rivière Leyte, les hommes de Clifford approchent du flanc gauche ennemi installé sur Kiley Ridge, la position dominant toute la région et culminant à 270m d'altitude.
Les deux bataillons américains accomplissent leur mouvement d'encerclement et effectuent leur jonction le 13 novembre 1944, à environ un kilomètre derrière les lignes japonaises. Le bataillon de Clifford tente un assaut contre Kiley Ridge par l'ouest, tandis que l'autre attaque une colline voisine à l'est. Mais ils sont repoussées et aucun des deux ne réussit à s'emparer de son objectif, principalement en raison de la nature détrempée du terrain, des pluies et de la boue persistante.
Il faudra encore deux longues semaines d'assauts du bataillon de Clifford, avec l'aide de l'artillerie de campagne, des mortiers lourds et des lance-flammes, pour s'emparer enfin de Kiley Ridge, le 2 décembre 1944. Au prix de 26 tués et 101 blessés du côté américain, près de 900 morts du côté japonais. Pour leur action, les deux unités impliquées recevront plusieurs citations présidentielles, et Clifford sera décoré de la Distinguished Service Cross, la Croix du Mérite décernée par le Congrès. Mais ce n'est que le 14 décembre 1944 que cette zone Breakneck Ridge-Kiley Rigde sera totalement nettoyée et sécurisée par la 1ère Division de cavalerie et la 32ème Division d'infanterie.
5° Prise d'Ormoc (10 décembre 1944).
Pendant que le X Corps avance dans les montagnes du nord, le XXIV Corps du général John R. Hodge n'a encore sur la côte occidentale de l'île que la 32ème Division d'infanterie, la plus grande partie de la 7ème Division d'infanterie devant sécuriser la région de Burauen. Ce n'est qu'après sa releve par la nouvelle 11ème Division aéroportée qu'Hodge disposera de la 7ème Division en entier.
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944, la 32ème Division d'infanterie est attaquée par la 26ème Division d'infanterie japonaise, et certaines de ses unités doivent reculer. Mais l'infanterie américaine regagne le terrain perdu le jour suivant, avec l'aide du 767ème Bataillon de chars, du 49ème Bataillon d'artillerie de campagne (105mm) et du batterie de Long Tom (155mm) des Marines.
Harcelés par le bombardement de ces unités, les Japonais concentrent leurs efforts contre elles dans la nuit du 23 au 24 novembre 1944, détruisent plusieurs obusiers de 155mm. La journée du lendemain, le 57ème Bataillon d'artillerie de campagne vient renforcer le dispositif américain. La bataille pour Shoestring Ridge se poursuit, et les Japonais lancent encore deux autres attaques nocturnes consécutives, en dépit de leurs lourdes pertes.
Le 27 novembre 1944, le XXIV Corps passe à l'offensive générale et avance péniblement vers Ormoc, confronté à une résistance ennemie suicidaire.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1944, des engins amphibies du 776ème Bataillon de chars effectuent un petit débarquement sur le littoral, à environ un kilomètre derrière les lignes japonaises. Le matin suivant, cela permet aux 17ème et 184ème Régiments de la 7ème Division d'infanterie de reprendre leur avance. Cette tactique de débordement désorganise complètement les défenses de la 26ème Division d'infanterie japonaise.
Les deux régiments américains avancent ensuite au nord mais buttent contre les défenses ennemies sur la Colline 918, d'où l'on a une vue imprenable du littoral jusqu'à Ormoc. Deux jours d'intenses combats sont nécessaires pour en chasser les Japonais et sécuriser la position. Après quoi, la progression de la 7ème Division d'infanterie s'accélère. Le 6 décembre, le bataillon de tête du major-général Archibald V. Arnold est à 16km au sud d'Ormoc.
Le XXIV Corps reçoit en renfort la 77ème Division d'infanterie du major-général Andrew B. Bruce. Le 7 décembre 1944, ses 305ème, 306ème et 307ème Régiments effectuent un second débarquement à Ipil, derrière les positions japonaises. En raison de la faible réaction ennemie, leur avance est rapide.
Mais la réaction aérienne japonaise est, elle, très forte: une cinquantaine de kamikazes s'abattent sur la flotte de débarquement, coulant un Landing Ship Tank (LST), endommageant deux destroyers, deux navires de transport et quatre autres LST.
Les troupes de Bruce, appuyées par les 305ème et 902ème Bataillons d'artillerie de campagne, pénètrent enfin dans la ville à l'aube du 10 décembre 1944, après avoir tué 1,506 soldats japonais et capturés 7 prisonniers de guerre, au prix de 123 tués ou blessés et 13 disparus du côté américain. Avec la prise d'Ormoc, les X et XXIV Corps se retrouvent encore séparés par 26km. Au nord de la ville, la dernière poche japonaise résiste encore pendant deux jours aux assauts répétés du 12ème Régiments d'infanterie indépendant, avant d'être liquidé à l'artillerie lourde et aux lance-flammes du 305ème Régiment.
Parallèlement à l'avance américaine vers Ormoc, le 6 décembre 1944, les Japonais organisent une contre-attaque surprise contre les aérodromes de Burauen, effectuée par leurs 16ème et 26ème Divisions d'infanterie, à partir des montagnes du centre. Elle est combinée avec un assaut de 350 parachutistes des 3ème et 4ème Régiments aéroportés japonais, partis de Luçon et largués près des aérodromes de Buri et de San Pablo. Bien que mal cordonné, l'assaut japonais désorganise le front arrière américain au cours des quatre jours suivants, causant des dégâts à l'aviation stationnée sur les aérodromes. En général, les troupes de soutien logistique et de services administratifs de la 7ème Division d'infanterie tiennent cependant bon jusqu'à l'arrivée des renforts de la 11ème Division aéroportée et de la 38ème Division d'infanterie.
Les deux divisions américaines se concentrent dans l'élimination des parachutistes japonaises, terminée le 11 décembre 1944. En définitive, cette contre-attaque n'a que peu de conséquences sur la conduite des opérations américaines sur Leyte.
6° Marche vers l'ouest et fin de la bataille (10-31 décembre 1944).
Après la prise d'Ormoc, la 77ème Division d'infanterie s'empare le 18 décembre 1944 de l'aérodrome de Valencia, 11km au nord de la ville, et poursuit son avance au nord établir le contact avec le X Corps.
Le même jour, le général Franklin C. Sibert ordonne à la 1ère Division de cavalerie de poursuivre et de terminer son avance au sud. Le 12ème Régiment de cavalerie débouche des montagnes dans la Vallée d'Ormoc en suivant la Highway 2 (HWY2), suivie par le 271ème Bataillon d'artillerie de campagne qui nettoie les portions de route derrière l'infanterie. Au nord de la vallée, la 32ème Division d'infanterie lutte toujours face à une féroce résistance de la 1ère Division d'infanterie japonaise, sur la HWY2, après avoir fait mouvement au sud de Kiley Ridge et pénétré dans une jungle épaisse. Utilisant des lance-flammes, des chars et des mortiers, les 126ème et 127ème Régiments, au prix de sanglants combats au corps-à-corps et à la baïonnette, avance de 1,600m en cinq jours. Ce seront les pires affrontements de la campagne de Leyte.
Le 21 décembre 1944, le contact entre deux patrouilles du 12ème Régiment de cavalerie et du 306ème Régiment d'infanterie marque la jonction entre les 10ème et XXIV Corps, et la fin de la manoeuvre en tenaille de la 6ème Armée américaine entamée le 3 novembre.
Pendant que les 77ème et 32ème Divisions opèrent dans la Vallée d'Ormoc, la 11ème Division aéroportée du major-général Joseph M. Swing fait mouvement des montagnes centrales vers l'ouest. Après une dure progression entamée le 25 novembre 1944, le 511ème Régiment de parachutistes atteint Mahonag, 16km à l'ouest de Burauen, le 6 décembre, le jour où les parachutistes japonais lancent leur contre-attaque contre les aérodromes américains de Buri et de San Pablo.
Le 16 décembre 1944, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment entame le mouvement de la 7ème Division vers l'est à travers les montagnes, pour faire sa jonction avec la 11ème Division aéroportée, qui avance vers l'ouest.
Le 23 décembre 1944, après avoir éliminer la résistance japonaise sur plusieurs collines, le 2ème Bataillon du 32ème Régiment effectue enfin sa jonction avec les troupes du 2ème Bataillon du 187ème Régiment d'infanterie planée. Ce qui met un terme définitif aux opérations des deux divisions américaines sur Leyte.
Le major-général Andrew D. Bruce entame le mouvement de sa 77ème Division d'infanterie vers Palompon, à l'aube du 22 décembre 1944, en faisant avancer les 2ème et 3ème Bataillon du 305ème Régiment, avec un soutien blindé, vers l'ouest en suivant le réseau routier. Ils sont accompagnés par le 302ème Bataillon du génie, qui répare et renforce les ponts pour permettre le passage des chars, de l'artillerie et des véhicules de ravitaillement. Les unités de Bruce avancent rapidement face à une résistance sporadique japonaise, jusqu'à ce que celle-ci se durcisse subitement, à environ 13km de Palompon. Pour contourner les positions ennemies, le commandant américain ordonne au 1er Bataillon du 305ème Régiment d'effectuer un débarquement depuis Ormoc.
Appuyés par les tirs de mortiers de la 2ème Brigade du génie spécial et les obusiers de 155mm du 531ème Bataillon d'artillerie de campagne, les GIs débarquent le 25 décembre 1944 à 7h20 et sécurisent le port et la zone côtière en quelques heures à peine. Avec la prise du dernier port encore aux mains des Japonais, le général Douglas MacArthur annonce la fin de la résistance organisée ennemie sur Leyte.
Le lendemain 26 décembre 1944, MacArthur transfère la conduite des opérations sur Leyte et Samar à la 8ème Armée américaine, nouvellement constituée. Les divisions des X et XXIV Corps passent donc sous son autorité. Et la 6ème Armée s'apprête à entamer son prochain grand objectif: le débarquement sur l'île de Luçon, programmer pour le 9 janvier 1945.
En attendant, les opérations se poursuivent. Le 28 décembre 1944, la 1ère Division de cavalerie atteint la côte occidentale de Leyte à Tibur et Villaba, pendant que la 32ème Division d'infanterie liquide les derniers foyers de résistance japonaise à Tabango et à la Pointe d'Antipolo. Les défenseurs japonais continueront à combattre jusqu'au 31 décembre 1944, et les derniers d'entre-eux se rendront aux autorités américaines le 8 mai 1945.
7° Bilan de la bataille de Leyte.
La bataille de Leyte est la première campagne américaine visant à la reconquête des îles Philippines. Les pertes terrestres américaines s'élèvent à 15,584 hommes mis hors-de-combat, dont 3,504 tués. Les pertes japonaises sont difficiles à établir avec certitude, mais elles sont estimées par les Américains à environ 49,000 tués, sur les 55,000 soldats qui ont combattu sur l'île pendant six semaines. Organiquement, quatre divisions de la 35ème Armée japonaise ont été détruites, ainsi que plusieurs autre unités de combat indépendantes. La marine impériale a également perdus au cours de cette période 26 navires de guerre et 46 navires de transport ou marchands.
Série documentaire "Grandes Batailles de la Seconde Guerre mondiale"
(Henri de Turenne et Daniel Costelle) - Vidéo Youtube.
"Les Grandes Batailles" est une série d'émissions télévisées historiques de Daniel Costelle, Jean-Louis Guillaud et Henri de Turenne diffusée à la télévision française dans les années 1960 et 1970, qui décrit les principales batailles de la Seconde Guerre mondiale ainsi que le procès de Nuremberg. Les émissions donnent la parole aux officiers ayant participé à ces batailles ainsi qu'à des historiens. Ces interventions alternent avec des extraits de reportages. Les commentaires sont d'Henri de Turenne.
"Bataille du Pacifique - 2ème Partie: la reconquête" (1943-1945).
7 décembre 1941. L'agression japonaise contre la base aéronavale américaine de Pearl Harbor entraîne les Etats-Unis dans une bataille à mort sur le plus vaste théâtre d’opérations de l'histoire. Avide de conquêtes et de matières premières, le Japon instaure sa domination sur l'Asie, jusqu'à la victoire américaine de Midway du printemps 1942, qui sonne l'heure du reflux. Les archives des forces alliées et japonaises restituent l'irrésistible ascension japonaise et cet affrontement aéronaval spectaculaire. Ce documentaire montre chaque étape de la bataille du Pacifique: de la sauvagerie des combats sur les plages et dans la jungle des îles du Pacifique à l'apocalypse nucléaire qui s'abat sur le Japon en août 1945.
Article modifié le 18 octobre 2015.
Sources principales:
• Battle of Leyte (Wikipedia.org)
• The US Army campaigns of World War II - Leyte (HyperWar)
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