Bombardiers en piqué de l'US Navy en 1941-1945 - Douglas SBD Dauntless

Le Douglas SBD Dauntless est l'"avion miracle" qui inversa le cours de la guerre dans le Pacifique, lors de la bataille de Midway, en coulant trois des quatre porte-avions japonais présents. C'est sans conteste le bombardier en piqué américain le plus célèbre de la Seconde Guerre mondiale. Conçu en 1938 à partir du Northrop BT-1 d'Edward Heinemann, il commence à être livré à l'US Navy en février 1941. Même après l'apparition de son successeur en novembre 1943, le Curtiss SB2C Helldiver, il continuera à servir sur les porte-avions jusqu'à la capitulation japonaise. Le Dauntless a coulé au cours de ce conflit plus de navires ennemis qu'aucun autre type de bombardier américain.



Conception et développement.

Le SBD Dauntless est dérivé du Northrop BT-1, dont la conception remonte à 1935. Le BT-1 est un monoplan monomoteur de bombardement en piqué, réalisé par Northrop. Il est propulsé par un Pratt and Whitney XR-1535-94 Twin Wasp de 14 cylindres en étoile, double étage, développant 825 chevaux (615 kW), dispose de volets (flaps) à fentes et d'un train d'atterrissage partiellement rétractable, dans des "pantalons" sous la voilure.

Photo ci-dessous: un BT-1 de l'escadrille VB-5 (USS Yorktown) en 1938.


A partir de ce modèle, Edward Heinemann, l'ingénieur en chef de Northrop, développe un nouveau prototype plus performant, désigné XBT-2, avec un train d'atterrissage totalement rétractable, une verrière redésinée, remotorisé avec un Wright R-1820-32 Cyclone de 9 cylindres en étoile, développant 1000 chevaux (750 kW). Ce prototype accomplit son premier vol le 25 avril 1938 et l'US Navy, après une période d'évaluation couronnée de succès, passe le 8 avril 1939 une commande initiale de 144 exemplaires de série BT-2.

En 1939, au moment où démarre la production, Northrop est absorbé et devient une filiale de Douglas Aircraft Company. La désignation de l'avion est changée et devient Douglas SBD. Les 57 premiers exemplaires de la commande, destiné à l'US Marine Corps en 1940, sont désignés SBD-1 et équipent les escadrilles VMB-1 et VMB-2. Les 87 derniers exemplaires, des SBD-2, sont destinés à l'US Navy en 1941. Ceux-ci servent au sein des escadrilles VB-6 et VS-6, à bord de l'USS Enterprise, et VB-2 de l'USS Lexington.

Photo ci-dessous: SBD-1 Dauntless de l'escadrille VMB-1, 1940.


La version suivante, désignée SBD-3, commence à être produite au début de 1941, et fait son apparition dans l'US Navy en mars. Cette version dispose de blindage renforcé, de réservoirs de carburant auto-obturant de plus grande capacité, d'une mitrailleuse dorsale M1919 de 7.62mm supplémentaire, portant le nombre total d'armes défensives à quatre. Le SBD-3 est propulsé par un Wright R-1820-52 de 1000 chevaux (750 kW). 584 exemplaires sont construits.

D'octobre 1942 à avril 1943, Douglas passe ensuite à la production du SBD-4, qui se différentie du SBD-3 par un système électrique de 12 volts, au lieu de 6 volts. 780 exemplaires construits.

8 SBD-1, 14 SBD-2 et 43 SBD-4 sont transformés en avions de reconnaissance photographique. Ils sont redésignés respectivement SBD-1P, SBD-2P et SBD-4P.

La version de série principale du Dauntless est désignée SBD-5. Elle est produite entre février 1943 et avril 1944, par les usines Douglas d'El Segundo, en Californie, et de Tulsa, dans l'Oklahoma. Propulsé par un Wright R-1820-60 de 1200 chevaux (895 kW), le SBD-5 dispose de deux mitrailleuses M2 Browning de 12.7mm dans le capot moteur, et de deux mitrailleuses M1919 de 7.62mm montées à l'arrière du cockpit sur affût mobile, servies par l'opérateur radio. 2409 exemplaires sont construits, dont certains pour le compte de la Royal Navy, la Royal New Zealand Air Force et la Force Aérienne de la France Libre (FAFL). Le Mexique et le Chili en reçoivent également un petit nombre.

Photo ci-dessous: chaîne de production de SBD-5, dans l'usine d'El Segundo, en Californie, 1943.


L'US Army Air Force utilise également, à partir de janvier 1941, le A-24 Banshee, dont la désignation d'origine est SBD-3A. Dépourvu de crosse d'appontage et du matériel nécessaire au service sur porte-avions, il équipe tout d'abord le 27th Bombardment Group [Light] sur la base d'Hunter Field, en Géorgie. Des A-24 de l'USAAF participeront aux manoeuvres de Louisiane en septembre 1941. L'USAAF emploie au total 948 Banshee, sur un total de 5936 Dauntless produits. Soit 78 A-24 (SBD-3), 170 A-24A (SBD-4) et 610 A-24B (SBD-5).

Photo ci-dessous: SBD-4 de la Royal New Zealand Air Force sur l'aérodrome d'Espiritu Santo, Nouvelles-Hébrides, 1944.



Carrière opérationnelle du SBD Dauntless.

L'US Army Air Force envoie 52 A-24 Banshee vers les îles Philippines à la fin de l'année 1941, pour équiper le 27th Bombardment Group (27th BG), mais avec le personnel voyageant séparément. Après l'attaque de Pearl Harbor, les avions sont déroutés vers l'Australie. Sur l'île de Luçon, le personnel du 27th BG combat dans la péninsule de Bataan comme force d'infanterie.

En Australie, les avions de l'unité sont rassemblés pour être expédiés dans les Philippines, mais le manque de pièces d'équipement tels les solénoïdes, les démarreurs ou les affût de mitrailleuses retardent l'envoi. Minés par ces problèmes techniques et les pannes, les A-24 sont envoyés à la place au 91st Bomb Squadron, sur l'île de Java, dans les Indes néerlandaises. Les pilotes de cette escadrille se surnomme eux-même "les pigeons d'argile de Ball-Trap". Equipés de moteurs mal entretenus et peu fiables, sans aucune plaque de blindage ni réservoirs auto-obturant, les A-24 du 91th BS attaque les navires japonais au large de Java. Après que les Japonais aient abattus deux d'entre-eux et endommagés trois autres au-delà de toute réparation possible, l'unité reçoit l'ordre d'évacuer Java au début de mars 1942, et regagne l'Australie.

Les Banshee quitte de nouveau le continent austral et son réaffectés au 8th Bomb Squadron du 3rd Bombardment Group, qui combat en Nouvelle-Guinée. Le 26 août 1942, 7 A-24 attaquent un convoi japonais au large de Buna, sur la côte nord, un seul d'entre-eux parvient à regagner sa base. Considérés par leur pilote comme trop lent, trop vulnérable, et doté d'un rayon d'action insuffisant, les avions survivants sont relégués à des tâches non-combattantes.

Aux Etats-Unis, les A-24 de l'USAAF sont employés comme avion d'entrainement des pilotes, ou des servants de l'artillerie AA comme remorqueurs de cibles. A la fin de 1943, des A-24B (SBD-5) sont employés brièvement dans les îles Gilbert, à partir de l'atoll de Makin.

Photo ci-dessous: A-24B du 531st Fighter Bomber Squadron de l'USAAF, sur l'atoll de Makin, îles Gilbert, 3 décembre 1943.


Lors du raid aéronaval japonais du 7 décembre contre Pearl Harbor, 18 SBD de l'USS Enterprise (CV-6) regagnent Oahu pendant l'attaque ennemie. Prise à partie par les chasseurs A6M Zeke ("Zéro"), l'escadrille Scouting Six (VS-6) perd 6 avions, et l'escadrille VB-6 un septième. C'est la première action de guerre du Dauntless au cours de la Guerre du Pacifique. Plusieurs SBD-1 du Marine Scout Bombing Squadron 232 (VMSB-232), la nouvelle désignation de l'escadrille VMB-2, sonts détruits au sol sur l'aérodrome d'Ewa.

Le 10 décembre 1941, des SBD de l'Enterprise coulent le sous-marins I-70 à environ 400km au nord d'Oahu. C'est leur première victoire significative du conflit.

En février et mars 1942, les Dauntless des trois porte-avions américains du Pacifique, le Lexington, le Yorktown et l'Enterprise, participent aux raids aéronavals "Coup d'épingle" contre les îles Gilbert (1er février), Rabaul en Nouvelle-Bretagne (20 février), les îles Marshall (24 février), l'île Marcus (4 mars), et enfin Lae et Salamaua, en Nouvelle-Guinée (10 mars).

Leur premier engagement majeur survient lors de la Bataille de la Mer de Corail (1), le 7 mai 1942, lorsque des Dauntless et des Devastator, partis des Lexington et Yorktown, coulent le porte-avions léger Shoho. Le lendemain, 8 mai, ils participent aux attaques contre le Shokaku et le Zuikaku, tout en assurant des missions de patrouille de combat (CAP) autour des deux porte-avions américains.

Leur armement lourd, 2 mitrailleuses de 12.7mm à l'avant dans le capot moteur, et une de 7.62mm (plus tard, deux) sur affût mobile à l'arrière, les rends particulièrement efficaces contre les chasseurs japonais faiblement blindés comme les Mitsubishi Zéro, et plusieurs équipage se spécialisent dans cette tâche en coordination "pilote-mitrailleur", pour harceler les chasseurs ennemis. De cette manière, le lieutenant Stanley "Swede" Vejtasa abat les trois Zéro qui l'attaquaient. Transféré plus tard dans une escadrille de chasse, en octobre 1942 celui-ci détruira 7 avions ennemis en une seule journée.

Photo ci-dessous: SBD-2/3 Dauntless de l'USS Enterprise (CV-6), mai 1942.


A Midway, le 4 juin 1942, les SBD des Marines se montrent inefficaces. L'escadrille VMSB-241, stationnée sur l'aérodrome terrestre de l'atoll, n'a pas encore été formée aux tactiques du bombardement en piqué. Au lieu de cela, lors des premiers assauts désastreux de l'aviation terrestre américaine contre les porte-avions japonais, ses pilotes ont recours au "bombardement en glissée" (Glide Bombing), sous un angle de 30°-40°. Lents et sans protection de chasseurs, ils subissent de lourdes pertes (2), 13 avions abattus sur les 27 engagés, sans porter le moindre coup à l'adversaire.

En comparaison, les SBD de l'US Navy embarqués sur les USS Yorktown, USS Hornet et USS Enterprise se montrent beaucoup plus chanceux. Les porte-avions du vice-amiral Chuichi Nagumo vient juste de récupérer sa première vague d'assaut envoyée contre l'atoll de Midway, leurs ponts et hangars sont encombrés d'avions en cours de réarmement, de bombes et de carburant, et se trouvent dans une position particulièrement vulnérable. Après l'hécatombe des avions torpilleurs Devastator (2), les chasseurs japonais opèrent au niveau des flots et ne protègent plus du tout les navires de Nagumo en altitude. Autant dire que l'arrivée des 54 SBD, dont l'attaque est coordonnée par le lieutenant-commander Clarence Wade McClusky, ne pouvait pas plus mal tomber pour eux. Et en quelques minutes, les bombardiers en piqué américains renversent le cours de la guerre dans le Pacifique, en mettant hors-de-combat trois des quatre porte-avions ennemis: le Kaga, l'Akagi et le Soryu. Alors que la Bataille de Midway marque la fin de carrière du TBD Devastator, elle sacre celle du SBD Dauntless

Photo ci-dessous: SBD endommagé du Yorktown, après l'attaque du Kaga, 4 juin 1942.


De août 1942 à février 1943, les SBD de l'US Navy et de l'US Marine Corps, basés à terre sur l'aérodrome d'Henderson Field, participent à la longue et éprouvante campagne de Guadalcanal, la première offensive américaine de la guerre, sept mois après le désastre de Pearl Harbor. Ils attaquent principalement les convois du "Tokyo Night Express" et leur navire de soutien. Au cours de cette période, ils coulent le porte-avions léger Ryujo dans les Salomons, le 24 août, et en endommagent trois autres par le suite, causant de très lourdes pertes à la marine impériale japonaise. Lors de la décisive "Bataille Navale de Guadalcanal" au large de l'île Savo, entre les 12 et 15 novembre 1942, ils détruisent un croiseur et neuf navires de transport ennemis.

Sur le théâtre d'opérations euro-méditerranée, le 8 novembre 1942, les Dauntless embarqués sur l'USS Ranger prennent part à l'opération Torch, le débarquement des troupes américaines en Afrique du Nord française. Onze mois plus tard, le 4 octobre 1943, ceux-ci attaquent, en collaboration avec des TBF Avenger et F4F Wildcat, les installations navales allemandes de Bodo, en Norvège.

Photo ci-dessous: SBD-5 de l'USS Ranger (CV-4), au large de Bodo, Norvège, 4 octobre 1943.


Dans le Pacifique, bien qu'il commence à être remplacé par le SB2C Helldiver à partir de novembre 1943, le SBD Dauntless participe encore à la "Bataille de la Mer des Philippines", le 20 juin 1944. Au cours de cet engagement décisif, l'aviation embarquée de la Task Force TF58, commandée par le vice-amiral Marc Mitscher, met hors-de-combat les six derniers porte-avions japonais, en coulant les Shokaku, Hiyo et Taiho, et en endommageant les Zuikaku, Chitose et Junyo. (3)

Malgré la production en grande série du Helldiver, le Dauntless continue à opérer à bord des porte-avions lourds de classe Essex jusqu'à la fin des hostilités, en septembre 1945. Notamment lors des opérations de débarquement sur Iwo Jima et sur Okinawa, ainsi que dans les îles Philippines.

Photo ci-dessous: SBD-5 de la VB-5 de l'USS Yorktown II (CV-10) au large de Wake, octobre 1943.


Un total de 5936 SBD, toutes versions confondues, sont produits au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le dernier exemplaire sort des chaînes de montage d'El Segundo, en Californie, le 21 juillet 1944.

De Pearl Harbor à avril 1944, ils ont effectué 1,189,473 heures de vol opérationnelles, soit 25% du total des heures de vol enregistrées par l'ensemble des avions embarqués de l'US Navy, au cours de ce conflit. Ils ont coulé entre autre 4 porte-avions, 14 croiseurs, 6 destroyers, et 15 navires de transport ou cargo japonais.




(1) Blogosphère Mara, "7-8 mai 1942 - Pacifique Sud-Ouest: Bataille de la Mer de Corail".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/05/7-8-mai-1942-pacifique-sud-ouest_2680.html

(2) Blogosphère Mara, "4-6 juin 1942 - Pacifique Central: Midway, l'incroyable victoire".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/06/4-6-juin-1942-pacifique-central-midway.html

(3) Blogosphère Mara, "19-20 juin 1944 - Pacifique Central: "Tir aux Pigeons des Mariannes".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/06/19-20-juin-1944-pacifique-central-tir.html



Versions et variantes du SBD Dauntless.

• XBT-2.

Prototype du SBD-1/2 propulsé par un Wright R-1820-32 Cyclone de 9 cylindres en étoile, développant 1000 chevaux (750 kW). 1 exemplaire construit.

• SBD-1.

57 premiers exemplaires de série de la commande initiale, destinés à l'US Marine Corps en 1940. 2 mitrailleuses M2 Browning de 12.7mm dans le capot moteur, 1 mitrailleuse M1919 Browning de 7.62mm sur affut mobile à l'arrière du cockpit.

• SBD-1P.

Variante de reconnaissance photographique du SBD-1. 8 exemplaires construits.

• SBD-2.

87 derniers exemplaires de série de la commande initiale, destinés à l'US Navy en 1941. Capacité interne en carburant accrue, mais sans réservoirs auto-obturant.

• SBD-2P.

Variante de reconnaissance photographique du SBD-2. 14 exemplaires construits.

• SBD-3.

Version de série produite à partir du début de 1941. Blindage renforcé, réservoirs auto-obturant de plus grande capacité. 1 mitrailleuse M1919 de 7.62mm supplémentaire à l'arrière du cockpit. 584 exemplaires construits.

• SBD-4.

Equipé d'un système électrique de 12 volts, à la place des 6 volts sur le SBD-3. 780 exemplaires construits.

• SBD-4P.

Version de reconnaissance photographique du SBD-4. 43 exemplaires construits.

• SBD-5.

Version la plus prolifique du Dauntless, produite entre février 1943 et avril 1944, par les usines d'El Segundo (Californie) et de Tulsa (Oklahoma). Propulsés par un Wright R-1820-60 de 1200 chevaux (895 kW). 2409 exemplaires construits.

• SBD-6.

Version finale, avec diverses améliorations, fuselage, voilure centrale et gouvernes renforcés. Propulsés par un Wright R-1820-66 de 1350 chevaux (1007 kW). Production interrompue au printemps 1944, après le 451ème exemplaire.

• A-24 Banshee (SBD-3A).

SBD-3 destinés à l'US Army Air Force, dépourvus des systèmes d'appontage sur porte-avions. 78 exemplaires construits.

• A-24A Banshee (SBD-4A).

SBD-4 destinés à l'USAAF. 170 exemplaires construits.

• A-24B Banshee (SBD-5A).

SBD-5 destinés à l'USAAF. 615 exemplaires construits.


Utilisateurs étrangers.

• Chili.

La force aérienne chilienne (Fuerza Aera de Chile) emploie des A-20B Banshee.

• France.

A-24 Banshee et SBD-3 Dauntless servant au sein des Flotilles 3B et 4B de l'Aéronavale. SBD-5 utilisés par la Force Aérienne de la France Libre (FAFL).

• Mexique.

Plusieurs SBD-5 utilisé par la force aérienne mexicaine (Fuerza Aera Mexicana).

• Maroc.

SBD-5 employé par la Police du Desert après la Seconde Guerre mondiale.

• Nouvelle-Zélande.

SBD-5 au sein du No 25 Squadron RNZAF.

• Royaume-Uni.

- Fleet Air Arm, Royal Navy: 9 SBD-5 utilisés à des fins d'évaluation.
- Royal Air Force: 4 SBD-5 cédés par la FAA, également à des fin d'évaluation.

Photo ci-dessous: un des neuf SBD-5 utilisés par la Royal Navy à des fins d'évaluation.



Profilé couleurs du SBD Dauntless.




Spécifications techniques (SBD-5).

- Type: bombardier en piqué biplace.
- Propulsion: un moteur Wright R-1820-60 Cyclone de 9 cylindres en étoile, développant 1200 chevaux (895 kW).
- Performances: vitesse maximale, 406km/h. Rayon d'action, 1240km. Plafond pratique, 7780m. Vitesse ascensionnelle, 8.6m/s
- Masse: à vide, 2905kg. Maximale au décollage, 4853kg.
- Dimensions: envergure, 12.65m. Longueur, 10.08m. Hauteur, 4.14m. Surface alaire, 30.19m².
- Armement: 2 mitrailleuses M2 Browning de 12.7mm dans le capot moteur. 2 mitrailleuses M1919 Browning de 7.62mm sur affût mobile à l'arrière du cockpit. Une bombe de 725kg sous fuselage, deux bombes de 295kg sous voilure.

Photo ci-dessous: SBD-5 équipé de sa charge standard de bombes. Remarque: le liséré rouge entourant les cocardes fut utilisé de juin à septembre 1943.



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Sources également disponibles:

SBD Dauntless (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/SBD_Dauntless

Douglas Dauntless (fandavion.free.fr).
http://fandavion.free.fr/douglasdauntless.htm

US Navy - Naval History and Heritage (history.navy.mil).
http://www.history.navy.mil/

Bombardiers-torpilleurs de l'US Navy en 1941-1945 - Grumman TBF Avenger

Le Grumman TBF Avenger est un avion développé pour le compte de l'US Navy et de l'US Marine Corps, éventuellement pour plusieurs autres forces navales étrangères de part le monde. Conçu à partir de 1940, le prototype XTBF-1 vole en août 1941, et les premiers exemplaires de série entament leur carrière opérationnelle, avec des résultats désastreux, pendant la bataille de Midway, en juin 1942.

Malgré ces débuts peu prometteurs, l'Avenger deviendra par la suite le modèle standard de bombardier-torpilleur de l'US Navy, jusqu'à l'arrêt des hostilités. Parmi ses victimes, en coopération avec les autres type de bombardiers embarqués américains, on note les deux supercuirassés japonais Musashi et Yamato. L'avion sert également au sein de l'Aéronavale française, de la Royal Navy, de la Royal New Zealand Air Force et de la Royal Canadian Navy.

Après la Seconde Guerre mondiale, des Avenger sont reconvertis pour l'usage civil en Amérique du Nord et employés par les services anti-incendies comme bombardiers d'eau. Les derniers avions de ce type, ceux du "Service de Protection des Forets" dans la province de la Nouvelle-Brunswick, sont toujours en activité de nos jours.




Conception et développement.

Lorsqu'il apparait en 1937, le TBD-1 Devastator est considéré comme un des avions les plus modernes à cette époque. Mais en octobre 1939, il est évident que cet avion est devenu obsolète et techniquement dépassé, surtout en ce qui concerne la propulsion.

L'US Navy lance aussitôt un appel d'offre en vue de son remplacement. Grumman, alors associé au développement des moteurs en étoile, tel que le Wright R-2600 ou le Pratt and Whitney R-2800, est en meilleure position pour remporter le marché. Au début de l'année 1940, le Bureau Aéronautique de l'US Navy commande deux prototypes, l'un à Grumman (XTBF-1), l'autre à Chance Vought (XTBU-1).

Le XTBF-1, conçu par Leroy Grumman, effectue son premier vol d'essai le 1er août 1941. L'avion se présente comme un monoplan entierement metallique, à l'exception des gouvernes entoilées. Il représente alors le plus grand monomoteur du monde, et son aspect massif lui vaut le surnom de "Pregnant Beast" (Bête Enceinte) ou de "Turkey" (Dindon). Le moteur est un Wright R-2600-8 Cyclone de 14 cylindres en étoile, développant 1700 chevaux (1268 kW). L'avion est en outre équipé d'une vaste soute interne, pouvant recevoir soit une torpille Mk XIII, soit un chargement d'une bombe de 907kg, deux de 454kg ou quatre de 227kg. Pour maximiser l'espace disponible dans les hangars de porte-avions, il est doté d'ailes repliables vers l'arrière, à l'instar du F6F Hellcat.

L'équipage standard compte trois personnes, qui prennent place sous une énorme verrière: un pilote, un opérateur de bombardement/radio et un mitrailleur de tourelle. Cette tourelle électrique est alors une innovation pour les avions en service dans l'US Navy. Si nécessaire, l'opérateur de bombardement peut également faire office de mitrailleur ventral. L'armement défensif comprend une mitrailleuse de 12.7mm dans la tourelle dorsale, et une autre arme de 7.62mm montée dans une "baignoire" ventrale.

Photo ci-dessous: Chargement d'une Mk XIII dans la soute d'un Avenger, USS Wasp II (CV-18), EN 1944.


En décembre 1941, l'US Navy passe une commande de 286 TBF-1 de série. La chaîne de montage d'Avenger, dans l'usine Grumman de Bethpage, Etat de New York, est inaugurée le 7 décembre 1941. Le premier exemplaire entre en service le 30 janvier 1942. Malgré ses débuts peu prometteurs lors de la Bataille de Midway, 2291 TBF-1 seront produits entre janvier 1942 et décembre 1943, dont des TBF-1C, équipé d'une mitrailleuse de tourelle dorsale supplémentaire et à la capacité en carburant interne augmentée.

Grumman réalise également trois prototypes: 1 exemplaire XTBF-2 et deux XTBF-3, respectivement remorisés avec des Wright XR-2600-10 et R-2600-20 de 1900 chevaux (1420 kW).



Avec la mise en service du F6F Hellcat, les demandes dépassant les capacités de production de Grumman, la firme confie une partie de la fabrication des Avenger à General Motors. Cette société fabriquera au total 7546 exemplaires jusqu'en juin 1945, dont 550 TBM-1 et 2336 TBM-1C, absolument identiques aux TBF-1 et TBF-1C.

Sont également construit 402 TBF-1B, sous la désignation Avenger Mk.I, et 334 TBM/TBF-1C Avenger Mk.II, pour le compte de la Royal Navy.

A partir de la mi-année 1944, General Motors se concentre sur la production du TBM-3, spécialement destiné à opérer sur les porte-avions d'escorte dans l'Atlantique, contre la menace des sous-marins allemands. 4657 exemplaires seront construits, dont 334 Avenger Mk.III pour la Fleet Air Arm britannique, ce qui en fait la variante d'Avenger la plus prolifique.

Au total, toute version confondues, 9837 Avenger sont construit entre janvier 1942 et septembre 1945. La production du TBM-4, dont 2141 exemplaires ont été commandés, est annulée après la capitulation japonaise.

Photo ci-dessous: TBM-3D de l'escadrille VT(N)-90 de l'USS Enterprise (CV-6), janvier 1945.



Carrière opérationnelle du TBF/TBM.

La chaîne de production de l'Avenger est inaugurée le 7 décembre 1941 dans l'usine Grumman de Bethpage, dans l'Etat de New York, le jour même de l'attaque japonaise contre Pearl Harbor. Les premiers exemplaires, propulsés par le Wright R-2600-8 Cyclone de 1700 chevaux équipant le prototype, sortent d'usine en janvier 1942 et, au mois de juin suivant, une centaine de TBF-1 ont été livrés à l'US Navy.

La première mission de guerre de l'Avenger se déroule dans la matinée du 4 juin 1942, lorsqu'un détachement de l'escadrille VT-8 du Hornet, commandé par le lieutenant Langdon K. Fieberling et basé sur l'aérodrome de Midway, participe aux premières attaques de l'USAAF contre les quatre porte-avions du vice-amiral Chuichi Nagumo. Avec cependant des résultats catastrophiques: 5 des 6 Avenger, dont celui de Fieberling, sont abattus sans porter le moindre coup à l'adversaire.

Photo ci-dessous: TBF-1 survivant lors de la Bataille de Midway, 4 juin 1942.


L'écrivain Gordon Prange, auteur de "Miracle at Midway", affirme que c'est ce sacrifice des Devastator et des Avenger qui a permis ce jour-là aux bombardiers en piquée SBD Dauntless de l'USS Yorktown et de l'USS Enterprise, commandés par le lieutenant-commander Clarence "Wade" McClusky, de mettre un terme définitif à la suprématie de l'aéronavale japonaise, en coulant trois de ses porte-avions.

L'Avenger, malgré ce début opérationnel peu glorieux, deviendra au cours de la Seconde Guerre mondiale le bombardier-torpilleur embarqué standard de l'US Navy.

Photo ci-dessous: TBF-1 sur le pont de l'USS Yorktown II (CV-10), second semestre de 1943.


Le 24 août 1942, l'Avenger participe de nouveau au combat, cette fois lors de la bataille aéronavale des Salomons Orientales, ou "Seconde Bataille de la Mer des Salomons", au début de la campagne de Guadalcanal. Embarqués sur les porte-avions USS Saratoga (CV-3) et USS Enterprise (CV-6), les 24 TBF-1 présents coulent le porte-avions léger japonais Ryujo, pour la perte de 7 d'entre-eux cependant.

Lors de la Bataille navale de Guadalcanal, ou "Troisième Bataille de la Mer des Salomons", entre les 12 et 15 novembre 1942, des Avenger de l'US Navy et de l'US Marine Corps, basés à terre sur Henderson Field (Guadalcanal), participent à la destruction du cuirassé japonais Hiei, au cours d'une attaque du "Tokyo Night Express".

Après que plusieurs centaines de TBF-1 aient été construit, commence la production du TBF-1C. Des réservoirs de carburant supplémentaires sont installés dans l'espace de soute laissé libre et sur des pylones sous la partie fixe de voilure, ce qui double le rayon d'action de l'avion.

En 1943, avec la construction en grand nombre du F6F Hellcat, les demandes de l'US Navy dépassent les capacités de production de Bethpage, et Grumman doit déléguer une partie de sa production à la Division Eastern Aircraft Corporation de General Motors, qui fabrique également des FM-1 (F4F-4) Widcat, à North Tarrytown, dans l'Etat de New York. Ces avions sont redésignés TBM, et sont en tout point semblables aux TBF de Grumman.

A partir de la mi-1944, General Motors/Eastern entame la construction du TBM-3, équipé d'un moteur plus puissant, un Wright R-2600-20 de 1900 chevaux (1420 kW) et de pylones d'emport sous les parties repliables de la voilure, permettant l'usage des roquettes HVAR de 127mm. 4657 exemplaires sont construits jusqu'à la fin des hostilités, ce qui en fait la version de l'Avenger la plus prolifique de toutes.

En dehors de leur rôle traditionnel, les Avenger se distinguent principalement dans la chasse aux U-Bootes, embarqués sur les petits porte-avions d'escorte dans l'Atlantique et équipés de charges de profondeur. Sur ce théâtre d'opération, où ils assurent la protection des convois alliés, ils revendiqueront jusqu'à la fin de la guerre la destruction de 30 sous-marins ennemis, dont le ravitailleur japonais de classe C3 I-52, chargé de 800kg de minerai d'uranium, coulé le 24 juin 1944 dans la Baie de Biscay (Golfe de Gascogne), au large de l'Espagne.

Photo ci-dessous: TBF-1 appontant sur l'USS Long Island (CVE-1), fin 1942 ou 1943.


Dans le Pacifique, après le "Tir aux Pigeons des Mariannes", le commandant de la Task Force TF58, le vice-amiral Marc Mitscher, ordonne une contre-attaque générale dite "Alpha Strike", en fin d'après-midi du 20 juin 1944. 550 avions embarqués de la TF58 retrouvent, coulent ou endommagent les six porte-avions japonais engagés dans la "Bataille de la Mer des Philippines". Les Avenger du Belleau Wood (CVL-24) s'adjugent le porte-avions léger Hiyo. Pour l'aéronavale nippone, cette "Bataille du Destin" se conclut par son chant du cygne.

Mais la force d'attaque américaine regagne ses bases flottantes au crépuscule, et Mitscher donne alors un ordre incroyable, unique dans les annales de la guerre navale: il fait éclairer "comme un sapin de Noel" toute son escadre, de manière à guider et à récupérer le maximum de ses avions. Au cours de ce retour tragique, alors que les Américains n'ont perdu que 29 avions en combat aérien, plus de 80 autres s'écrasent sur les ponts des porte-avions ou se perdent en mer, à court de carburant. (1)

Photo ci-dessous: bataille de la Mer des Philippines, 20 juin 1944. Contre-attaque aérienne américaine. A droite, le croiseur lourd tournant en rond est probablement le Maya ou le Chokai. Derrière, le porte-avions léger Chiyoda.


En juin 1943, le futur 43ème Président des Etats-Unis, George H.W. Bush, est le plus jeune pilote embarqué de l'US Navy (19 ans). Il vole au sein de l'escadrille VT-51, à bord de l'USS San Jacinto (CVL-30). Son TBM est abattu le 2 septembre 1944 lors d'un raid sur l'île japonaise de Chichi Jima, dans les îles Bonin. Les deux autres membres d'équipage de l'avion tués, il réussit à larguer ses bombes et à détruire son objectif, avant de sauter en parachute. Il est recueilli le jour suivant et reçoit la "Distinguished Flying Cross" pour son action.

Bush participe ensuite, à partir de novembre 1944, à la longue et sanglante campagne des Philippines, jusqu'à la fin de la guerre. Lors de la capitulation japonaise, il a effectué 58 missions de combat à partir du San Jacinto, et est titulaire d'une DFC, de trois Médailles de l'Air et d'une Citation Présidentielle. Il est considéré comme le plus célèbre pilote d'Avenger de la Seconde Guerre mondiale.

Photo ci-dessous: lieutenant George H.W. Bush, de l'escadrille VT-51 à bord de l'USS Jacinto (CVL-30), peu avant une attaque contre l'atoll de Wake, 5 juin 1944.


Remarque: un autre membre d'équipage d'Avenger célèbre, sur le porte-avions USS Hollandia (CVE-97), cette fois occupant le poste de mitrailleur de tourelle: l'acteur Paul Newman.

Au tableau de chasse de l'Avenger, en collaboration avec les autres types de bombardiers embarqués de l'US Navy, notons la destruction des deux supercuirassés jumeaux Musashi (24 octobre 1944) et Yamato (7 avril 1945).

Les Avenger utilisés par la Fleet Air Arm (FAA) de la Royal Navy sont initiallement désignés Tarpon. Mais ce nom est bien vité abandonné et les Britanniques conservent l'appellation d'origine américaine. Les premiers 402 TBF-1 sont désignés Avenger Mk I, les 334 TBM-1/1C suivants deviennent des Avenger Mk II, et finalement les 222 TBM-3 des Avenger Mk III.

Le seul autre utilisateur de l'Avenger durant la Seconde Guerre mondiale est la Royal New Zealand Air Force (RNZAF), qui utilise principement ses avions comme bombardiers basés à terre, dans le Pacifique Sud. Plusieurs d'entre-eux sont cependant embarqués à bord des porte-avions de la British Pacific Fleet.

Photo ci-dessous: Avenger de la RNZAF exposé au Musée Wigram, en 2008.


Le cas le plus célèbre de disparitions mystérieuses d'avions est celui du Vol 19, un groupe de cinq TBM Avenger perdus en mer au large de la Floride, le 5 décembre 1945, dans le non moins célèbre "Triangle des Bermudes". (2)

Un des principaux utilisateurs d'Avenger dans la période d'après-guerre est la Royal Canadian Navy, la Marine Royale Canadienne, qui reçoit 125 TBM-3E provenant des surplus de l'US Navy. Elle les emploiera au cours des années cinquantes, pour remplacer ses vieux Fairey Firefly. Les derniers d'entre-eux sont retirés du service en juillet 1960.

Photo ci-dessous: TBM-3E canadien, redésigné AS3M (tourelle dorsale démontée) testant un nouveau "Detecteur d'Anomalie Magnétique" (MAD) tubulaire, sur le côté gauche le long du fuselage arrière.



(1) Blogosphère Mara, "19-20 juin 1944 - Pacifique Central: "Tir aux Pigeons des Mariannes".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/06/19-20-juin-1944-pacifique-central-tir.html

(2) Blogosphère Mara, "Fantastique - Triangle des Bermudes: disparition du Vol 19".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/11/fantastique-triangle-des-bermudes-la.html



Utilisation civile d'après-guerre.

Au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, un grand nombre d'Avenger furent modifiés pour servir à des usages civils, essentiellement comme bombardiers d'eau en Amérique du Nord, particulièrement dans la province canadienne de la Nouvelle-Brunswick.

Le "Service de Protection des Forets" (FPL) de Fredericton était le plus important utilisateur d'Avenger civil dans le monde, avec des TBM-3E rachetés aux surplus de la RCN en 1958. En 1971, il en employait 43 exemplaires. Aujourd'hui, le FPL en utilise encore trois en activité, stationnés sur l'aéroport de Miramichi. En 2004, il en a revendu certains à des musées ou des collectionneurs privés. Le "Central New Brunswick Woodsmen's Museum" en expose un. Un Avenger FPL perdu en 1975 dans le sud-ouest de la province a été retrouvé et restauré, et est aujourd'hui exposé au "Atlantic Canada Aviation Museum" d'Halifax, en Nouvelle-Ecosse.


Opérateurs étrangers de l'Avenger.

• Brésil.

La marine brésilienne a employé des Avenger pendant les années cinquantes.

• Canada.

La Marine Royale Canadienne a employé 125 TBM-3E, provenant des surplus de l'US Navy, jusqu'en juillet 1960.

• France.

L'Aéronavale a utilisé des Avenger au cours des années cinquantes.

• Japon.

La "Force Navale d'Auto-Défense Japonaise" a employé des Avenger au cours des années cinquantes et soixantes.

• Nouvelle-Zélande.

La Force aérienne néo-zélandaise a utilisé des TBM-3 dans les escadrilles suivantes:

- No 30 Squadron RNZAF
- No 31 Squadron RNZAF
- No 41 Squadron RNZAF
- No 42 Squadron RNZAF
- Central Fighter Establishment

• Royaume-Uni.

402 TBF-1B Avenger Mk I, 334 TBM-1/1C Avenger Mk II, et 222 TBM-3 Avenger Mk III.

Utilisés dans les escadrilles de la Fleet Air Arm (FAA) suivantes:

- 820 Naval Air Squadron
- 828 Naval Air Squadron
- 832 Naval Air Squadron
- 845 Naval Air Squadron
- 846 Naval Air Squadron
- 848 Naval Air Squadron
- 849 Naval Air Squadron
- 850 Naval Air Squadron
- 851 Naval Air Squadron
- 852 Naval Air Squadron
- 853 Naval Air Squadron
- 854 Naval Air Squadron
- 855 Naval Air Squadron
- 856 Naval Air Squadron
- 857 Naval Air Squadron

• Uruguay.

La marine uruguayenne a utilisé des TBM-3 Avenger au début des années cinquantes.


Versions et variantes de l'Avenger.

Production Grumman...

• XTBF-1.

Prototype propulsé par un Wright R-2600-8 Cyclone de 14 cylindres en étoiles, développant 1700 chevaux (1268 kW).

• TBF-1 Avenger.

Première version de série. 2291 exemplaires construit (en comptant les TBF-1C).

• TBF-1C Avenger.

TBF-1 avec deux mitrailleuses de 12.7mm dans le nez, des réservoirs de carburant de plus grande capacité, allant jusqu'à 2748 litres.

• TBF-1B.

Désignation officielle des Avenger I de la Royal Navy.

• XTBF-2.

Un TBF-1 de série remotorisé avec un Wright XR-2600-10 de 1900 chevaux (1420 kW).

• XTBF-3.

Deux TBF-1 de série remotorisé avec un Wright R-2600-20 de 1900 chevaux (1420 kW).


Production General Motors/Eastern...

• TBM-1 Avenger.

550 exemplaires absolument identiques au TBF-1.

• TBM-1C.

2336 exemplaires absolument identiques au TBF-1C.

• TBM-3 Avenger.

4657 exemplaires construits par Eastern à partir de la mi-1944 jusqu'à l'arrêt des hostilités. Equipés d'un moteur plus puissant que le TBF/TBM-1, un Wright R-2600-20 de 1900 chevaux (1420 kW). Nombreuses sous-variantes, dont des TBM-3S de lutte anti-sous-marine.

• TBM-4 Avenger.

Version modifiée du TBM-3 avec section centrale de voilure renforcée. 2141 exemplaires commandés, puis annulés après la capitulation japonaise.


Production pour la Fleet Air Arm...

Avenger Mk I.

Redésignation des 402 TBF-1B destinés à la Royal Navy.

Avenger Mk II.

Redésignation des 334 TBM-1/1C destinés à la Royal Navy.

Avenger Mk III.

Redésignation des 222 TBM-3 destinés à la Royal Navy.

Avenger Mk IV.

Redésignation des TBM-3S destiné à la Royal Navy. Commande annulée.


Production pour la Royal Canadian Navy...

Avenger AS3.

Modification des TBM-3S. Tourelle dorsale démontée. 98 exemplaires livrés après la Seconde Guerre mondiale.

Avenger AS3M.

AS3 équipés d'un détecteur d'anomalie magnétique (MAD) sur le côté gauche, à l'arrière du fuselage.


Profilé couleurs du TBF/TBM Avenger.




Spécifications techniques (TBM-3).

- Type: bombardier-torpilleur monoplan triplace.
- Propulsion: un moteur Wright R-2600-20 Cyclone de 14 cylindres en étoile, développant 1900 chevaux (1420 kW).
- Performances: vitesse maximale, 444km/h. Rayon d'action, 1610km. Plafond pratique, 9170m. Vitesse ascensionnelle, 10.5m/s
- Masse: à vide, 4783kg. Maximale au décollage, 8115kg.
- Dimensions: envergure, 16.51m. Longueur, 12.48m. Hauteur, 4.70m. Surface alaire, 45.52m².
- Armement: 1 mitrailleuse M1919 Browning de 7.62mm à l'avant. Un tourelle ventrale arrière avec une ou deux mitrailleuses M2 Browning de 12.7mm. Une mitrailleuse ventrale M1919 de 7.62mm. Une bombe de 907kg, deux de 454kg, ou quatre de 227kg, ou encore une torpille Mk XIII de 570mm.

Photo ci-dessous: TBM-3E exposé au Musée Intrepid Sea-Air-Space Museum, New York City.



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Sources également disponibles:

TBF Avenger (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/TBF_Avenger

Grumman TBM Avenger (fandavion.free.fr).
http://fandavion.free.fr/avenger.htm

Bombardiers-torpilleurs de l'US Navy en 1941-1945 - Douglas TBD-1 Devastator

Le Douglas TBD-1 Devastator est un bombardier-torpilleur de l'US Navy dont la conception remonte à 1934. Le prototype accomplit son premier vol d'essai en avril 1935, et les exemplaires de série commencent à entrer en service en juin 1937. Monoplan à aile basse entièrement metallique, il est à ce moment l'avion le plus moderne en service au sein de l'US Navy. Cependant les progrès fulgurants de l'aviation à la fin des années trentes ne tardent pas à le rattraper et le dépasser.

Lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis, en décembre 1941, l'avion est entièrement et définitivement dépassé. Cela ne l'empêche pourtant pas de bien se comporter lors des rares engagements aéronavals américains, dans les premiers mois du conflit, jusqu'à la Mer de Corail. Mais lors de la Bataille de Midway, en juin 1942, les TBD se montrent encore plus "dévastateurs" pour leur équipage que pour la marine impériale japonaise: 38 d'entre-eux, sur les 42 engagés, se font abattre par les chasseurs de protection japonais, sans que la moindre torpille américaine atteigne un navire ennemi. Après cette hécatombe, les exemplaires qui restent sont très rapidement retirés du service pour être remplacés par le nouveau Grumman TBF Avenger.




Conception et développement.

Avec l'entrée en service des porte-avions d'escadre lourds comme l'USS Ranger ou l'USS Lexington, l'US Navy cherche des avions modernes pour les équiper. Elle soumet des appels d'offres pour la construction de prototype aux firmes Great Lakes (XTBG-1) et Douglas (XTBD-1).

Le prototype XTBD-1 est développé à partir de 1934, et accomplit son premier vol d'essai en avril 1935. Puis la période d'évaluation se poursuit pendant deux ans. Au début de 1937, le Bureau d'Aéronautique de l'US Navy commande 129 exemplaires de série du TBD-1, pour équiper ses porte-avions: USS Lexington, USS Wasp, USS Hornet, USS Yorktown, USS Saratoga, USS Ranger et USS Enterprise.

En juin 1937, les premiers exemplaires sortent de l'usine Douglas de long Beach, en Californie, et sont affectés en priorité sur le Saratoga. A ce moment, le bombardier-torpilleur TBD-1 est considéré comme l'avion le plus moderne de l'US Navy, et probablement de toutes les autres marines de guerre dans le monde.

Photo ci-dessous: TBD-1 de l'escadrille VT-6 (USS Enterprise) en 1939.


C'est en effet le premier monoplan à entrer en service au sein de l'aéronavale américaine. L'avion est entièrement metallique et dotés d'ailes repliables hydrauliquement (deux grandes avancées à cette époque), propulsé par un moteur Pratt and Whitney R-1830-64 de 14 cylindres en étoile, double étage, développant 900 chevaux (671 kW). Il dispose en outre d'une importante verrière surelevée, d'un nouveau viseur de bombardement Norden, et peut être équipé soit d'une torpille Bliss-Leavitt Mark XIII de 570mm, filant 62km/h, soit d'une bombe standard de 454kg.

Le principal défaut est sa vitesse maximale de 322km/h, qui le rend très vulnérable aux chasseurs de protection ou aux canons anti-aériens de l'adversaire. De plus, les nouvelles torpilles Mk. XIII souffrent encore de quelques "désagréments" majeures: elles ne peuvent être larguées à une vitesse supérieure à 185km/h, et ont une fâcheuse tendance à ne pas exploser, ou à "plonger" et passer sous la coque des navires ennemis visés. Il faudra attendre pratiquement un an (décembre 1942) pour que les imperfections de cette Mk. XIII soient corrigés.

Les progrès technologiques fulgurant accomplit dans le domaine de l'aviation militaire font que le TBD-1 se retrouve lui-même très vite dépassé et, en 1940, l'US le considère déjà comme obsolète, et lui cherche un successeur (TBF Avenger) en se tournant vers la firme Grumman. Lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis, en décembre 1941, 69 TBD-1 sont en service sur les porte-avions américains. L'US Navy, selon ses traditions, baptise l'avion du nom "Devastator".

Photo ci-dessous: essais d'une torpille Mk XIII de la VT-6 (USS Enterprise), 20 octobre 1941.



Carrière opérationnelle du TBD-1.

Le TBD-1 entame sa brève carrière opérationnelle, au sein des porte-avions de la flotte du Pacifique, en février et mars 1942, en participant aux raids aéronavals "Coup d'épingle" des Américains contre les installations japonaises de Makin, Mili et Jaluit (1er février), Rabaul (20 février), Wake (24 février), l'île Marcus (4 mars), finalement Lae et Salamaua, en Nouvelle-Guinée (10 mars). Malgré son obsolescence, le Devastator se comporte encore assez bien en mission de bombardement conventionnel.

Photo ci-dessous: TBD-1 au-dessus de Wake, 24 février 1942.


Au cours de la bataille de la Mer de Corail (1), le 7 mai 1942, les TBD-1 du Lexington (VT-2) et du Yorktown (VT-5) participent avec les bombardiers en piquée SBD Dauntless à la destruction du porte-avions léger japonais Shoho.

Le lendemain, 8 mai, des TBD-1 des VT-2 et VT-5 attaquent le Shokaku, mais les torpilles Mk XIII soit n'atteigent pas leur cible, soit n'explosent pas.

Lorsque débute la bataille de Midway (2), le Devastator est totalement surclassé en performances et en manoeuvrabilité par l'aviation navale japonaise: une vitesse maximale de 322km/h, contre 533km/h pour le "Zéro"! Pour noircir encore le tableau, les "maladies de jeunesses" de la torpilles Mk.XIII n'ont pas été corrigées! Ces deux facteurs vont entraînés, nous allons le voir, des conséquences funestes pour les escadrilles de bombardiers-torpilleurs américains.

Les 42 Devastator partis du Hornet (VT-8), de l'Enterprise (VT-6) et du Yorktown (VT-3) attaquent les quatre porte-avions du vice-amiral Chuichi Nagumo dans la matinée du 4 juin 1942. Mais leurs chasseurs d'escorte F4F Wildcat ont perdu le contact avec eux, ce qui les rend particulièrement vulnérables face aux chasseurs ennemis A6M Zeke.

Les premiers à succomber, à 9h20, sont les 15 TBD-1 de la VT-8 du Hornet, commandés par le lieutenant-commander John C. Waldron, suivis vingt minutes plus tard par les 14 avions de la VT-6 du lieutenant-commander Eugene E. Lindsey, puis les 13 de la VT-3 du lieutenant-commander Lance E. Massey. Sur les 42 avions américains engagés, seuls 4 (2 du Yorktown et 2 de l'Enterprise) en réchappent par miracle, sans qu'aucun d'entre-eux n'ait porté le moindre coup aux navires japonais.

Photos ci-dessous: 1° Enseigne George Gay (à droite), l'unique survivant de la VT-8 du Hornet. 2° TBD-1 de la VT-6 de l'Enterprise, le 4 juin 1942.



Cependant, leur sacrifice n'est pas vain: occupé à les anéantir au niveau de la mer, les "Zéro" japonais ne protègent plus les porte-avions de Nagumo en altitude. Ceux-ci viennent juste de récupérer leur première vague d'assaut aérien contre l'atoll de Midway, et sont en cours de réarmement sur les ponts d'envol.

Les 56 bombardiers en piqué SBD Dauntless des VB-3, VB-6 et VS-6, partis du Yorktown et de l'Enterprise, leur actions étant coordonnées par le lieutenant-commander Clarence "Wade" McClusky, profitent de cette opportunité pour mettre hors-de-combat trois des quatre porte-avions japonais. En moins de cinq minutes, les Américains viennent de changer le cours de la Guerre du Pacifique.

Après cette hécatombe des torpilleurs à Midway, les Devastator des autres escadrilles sont très rapidement retirés du service, et remplacés par les nouveaux Grumman TBF Avenger. Ils sont alors assignés à des tâches comme la formation, le remorquage de cible ou la liaison. Ils continueront à disparaître progressivement, en raison de nombreux accidents, jusqu'à la fin de la guerre.

Remarque: les 6 exemplaires de présérie TBF Avenger (VT-8, Det.1), commandés par le lieutenant Langdon K. Fieberling et basés sur l'aérodrome de Midway, ont été testé en situation réelle de combat le 4 juin 1942, avec autant de succès que leur homologues embarqués: 5 sur les 6 sont abattus par les Japonais, sans aucun résultat significatif.

Rare document en couleur sur les TBD-1 de l'USS Enterprise (1941).




(1) Blogosphère Mara, "7-8 mai 1942 - Pacifique Sud-Ouest: Bataille de la Mer de Corail".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/05/7-8-mai-1942-pacifique-sud-ouest_2680.html

(2) Blogosphère Mara, "4-6 juin 1942 - Pacifique Central: Midway, l'incroyable victoire".
http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/2009/06/4-6-juin-1942-pacifique-central-midway.html



Variantes du Devastator.

• XTBD-1.

Prototype du Devastator ayant accomplit son premier vol en avril 1935. Propulsé par un Pratt and Whitney R-1830-60 de 800 chevaux (597 kW).

• TBD-1 Devastator.

Version de série, propulsée par un Pratt and Whitney R-1830-64 de 900 chevaux (671 kW). 129 exemplaires construits.

• TBD-1A.

Un TBD-1 de série modifié et équipés de flotteurs.



Opérateurs.

US Navy:

- VT-2: 58 Devastator entre décembre 1937 et mai 1942.
- VT-3: 71 Devastator entre octobre 1937 et juin 1942.
- VT-4: 9 Devastator entre décembre 1941 et septembre 1942.
- VT-5: 57 Devastator entre février 1938 et juin 1942.
- VT-6: 62 Devastator entre avril 1938 et juin 1942.
- VT-7: 5 Devastator entre janvier et juillet 1942.
- VT-8: 23 Devastator entre septembre 1941 et juin 1942.
- VB-4: 3 Devastator entre décembre 1941 et janvier 1942.
- VS-42: 3 Devastator entre décembre 1940 et décembre 1941.
- VS-71: 8 Devastator entre décembre 1940 et juin 1942.
- VU-3: 1 Devastator entre janvier et juin 1940.

US Marine Corps:

- VMS-2: 1 TBD-1 (BuNo 1518), provenant de la VT-3, entre mars et juin 1941.


Survivants?

Aucun Devastator n'appartient actuellement à des collectionneurs privés ou n'est exposé dans des musées. Cependant, plusieurs épaves ont été localisés, et il est possible que des personnes ou des organismes caritatives débloquent des fonds pour les lancer une opération de renflouement et les restaurent.

- TBD-1 (BuNo 0298). VT-5 (USS Yorktown) "5-T-7", dans le lagon de Jaluit, îles Marshall.
- TBD-1 (BuNo 1515). VT-5 (USS Yorktown) "5-T-6", dans le lagon de Jaluit, îles Marshall.
- TBD-1 (BuNo 0353). Océan atlantique, au large de Miami, Floride.

Photo ci-dessous: épave d'un TBD-1 du Yorktown abattu au-dessus de Jaluit, le 1er février 1942.



Profilé couleurs du TBD-1 Devastator.




Spécifications techniques (TBD-1).

- Type: bombardier-torpilleur monoplan triplace.
- Propulsion: un moteur Pratt and Whitney R-1830-64 Double Wasp de 14 cylindres en étoile, double étage, développant 900 chevaux (671 kW).
- Performances: vitesse maximale, 331km/h. Rayon d'action avec une torpille Mk XIII, 700km. Rayon d'action avec une bombe de 454kg, 1152km.
- Masse: à vide, 2804kg. Maximale au décollage, 4623kg.
- Dimensions: envergure, 15.24m. Longueur, 10.67m. Hauteur, 4.60m. Surface alaire, 39.20m².
- Armement: 1 mitrailleuse de 7.62mm ou de 12.7mm à l'avant. Un poste arrière avec une (plus tard, deux) mitrailleuse de 7.62mm. Une bombe de 454kg ou une torpille Mk XIII de 570mm.

Photo ci-dessous: TBD-1 et F4F Wildcat de l'USS Enterprise, avril 1942.



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Sources également disponibles:

TBD Devastator (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/TBD_Devastator

USN - Douglas TBD-1 (US Navy Naval Historical Center)
http://www.history.navy.mil/photos/ac-usn22/t-types/tbd.htm

Douglas TBD Devastator (fandavion.free.fr).
http://fandavion.free.fr/douglasdevastator.htm