L'Armée française est impliquée dans la guerre d'Afghanistan depuis le début de l'intervention américaine, en octobre 2001. Elle se divise en deux groupes distincts mais complémentaires. En premier lieu, les forces affectées aux opérations Enduring Freedom Afghanistan (EOF-A), au sein d'une large coalition internationale placée sous commandement américain, opérant dans le cadre de la "Guerre contre le terrorisme" (War on Terror) déclenchée après les attaques du 11 septembre. En second lieu, depuis janvier 2006, les troupes placées sous contrôle de l'OTAN, dans le cadre de la "Force d'assistance et de sécurité internationale" (ISAF), mènent des opérations de combat contre les Talibans et Al-Qaida. Les deux groupes agissent sous mandat des Nations-Unies.
Opération Enduring Freedom (2001-Présent).
L'opération Enduring Freedom est le nom de code donné par le gouvernement américain aux opérations militaires menées dans le cadre de la "Guerre Globale contre le Terrorisme" déclenchée après les attaques du 11 septembre 2001. Désignée originalement opération Infinite Justice, elle fut rebaptisée pour ne pas offenser les pays musulmans membres de la coalition internationale, en raison de sa connotation religieuse.
Photo ci-dessous: force navale multinationale de l'opération Enduring Freedom en 2005, naviguant dans la Mer d'Oman et représentant cinq pays différents. En descendant, de gauche à droite: la frégate italienne MM Maestrale (F 570), la frégate anti-sous-marine française De Grasse (D 612), les porte-avions américain USS John C. Stennis (CVN-74) et français Charles de Gaulle (R 91), la frégate française Surcouf (F 711), le croiseur lance-missile américain USS Port Royal (CG-73), le navire d'assaut amphibie britannique HMS Ocean (L 12), le porte-avions américain USS John F. Kennedy (CV-67), la frégate néerlandaise HNLMS Van Amstel (F831) et le destroyer lance-missile italien MM Durand de la Penne (D 560)
L'OEF se divise elle-même en plusieurs opérations subordonnées:
1. Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A). Guerre menée contre Al-Qaida et les Talibans par une coalition internationale regroupant au total 54 nations (OTAN ou non-OTAN), dont l'Afghanistan, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Canada, l'Australie, la Chine, la Pologne, l'Espagne, la Roumanie, la Turquie, l'Egypte, l'Estonie, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Bulgarie, la Hongrie, la République Tchèque, la Croatie, le Montenegro, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie, l'Inde, l'Iran, la Russie, la Suisse, le Tadjikistan, le Turkmenistan, l'Arabie Saoudite, l'Ukraine, etc.
2. Enduring Freedom - Philippines (OEF-P). Originellement appelée opération Freedom Eagle, elle désigne les opérations menées dans l'archipel par les troupes américaines et philippines contre Al-Qaida et divers mouvements islamistes associés: Abu Sayyaf, Rajah Soleiman et Jemaah Islamiyah.
3. Enduring Freedom - Horn of Africa (OEF-HOA). Nom de code donné aux opérations menées par la France et les Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique: Somalie, Ethiopie et Golfe d'Aden. Photo ci-dessous: soldats français et américains de la Combined Task Force 150, lors d'un exercice à Camp Lemonier (Djibouti).
4. Enduring Freedom - Trans Sahara (OEF-TS). Actions de contre-terrorisme menées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et un certain nombre de pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) ou de la région Sahara/Sahel (Tchad, Niger, Mauritanie, Mali et Sénégal), contre Al-Qaida et divers mouvements affiliés, dont le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC).
Le 7 octobre 2001, les premières opérations militaires américaines contre les Talibans incluent des attaques aériennes menées par des B-52 Stratofortress, B-1 Lancer et B-2 Spirit de l'US Air Force, F-14 Tomcat et F/A-18 Hornet et missiles de croisière Tomahawk de l'US Navy. C'est le début officiel de l'opération Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A).
Les objectifs militaires initiaux, tels qu'annoncés par le président George W. Bush le 20 septembre 2001 au Congrès et le 7 octobre suivant au peuple américain, sont la destruction des camps d'entraînement et des infrastructures terroristes en Afghanistan, la capture des leaders d'Al-Qaida et la cessation des activités terroristes dans le pays.
En janvier 2002, 1200 soldats américains du Commandement des Opérations Spéciales de la zone Pacifique (SOCPAC) sont déployés dans les îles Philippines, en soutien des forces armées philippines (FAP) dans leurs combats menées contre les mouvements terroristes islamistes Abu Sayyaf, Jemaah Islamiyah et Al-Qaida. Leurs objectifs est l'entraînement et la formation des FAP au contre-terrorisme et la mise en place de l'aide humanitaire à la population locale (opération Smiles).
En octobre 2002, la Combined Task Force 150 (CTF-150) et les troupes spéciales américaines s'établissent dans le camp Le Monier, à Djibouti. Leurs objectifs sont similaires à ceux de l'OEF-A, pour la Corne de l'Afrique: Somalie, Golfe d'Aden.
Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A).
Le 20 septembre 2001, le président George W. Bush déclare à la tribune du Congrès qu'Osama Ben Laden est le responsable des attaques du 11 septembre sur le territoire américain, et adresse un ultimatum en cinq points aux Talibans.
1. Livrer au gouvernement américain tous les leaders d'Al-Qaida.
2. Libérer tous les prisonniers d'origine étrangère aux mains des Talibans.
3. Démanteler immédiatement tous les camps d'entraînement d'Al-Qaida en Afghanistan.
4. Livrer les terroristes non-afghans et leurs supporters aux autorités compétentes de leur pays.
5. Donner aux Etats-Unis l'accès total et sans condition aux camps d'entraînement d'Al-Qaida, pour inspection.
Le 21 septembre 2001, les Talibans rejettent cet ultimatum en bloc, prétendant qu'il n'y a pas à leurs yeux de preuves évidentes liant Ben Laden aux attentats du 11 septembre.
Le 22 septembre 2001, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite ne reconnaissent plus le régime des Talibans comme gouvernement légitime afghan. Seul le Pakistan entretient encore des liens diplomatiques avec les Talibans.
Le 4 octobre 2001, selon des rumeurs, les Talibans auraient secrètement offert d'extrader Osama Ben Laden vers le Pakistan pour le faire juger selon la loi islamique (Shar'ia). Mais le gouvernement pakistanais aurait semble-t-il rejetté cette offre.
Le 7 octobre 2001, les Talibans propose de faire comparaître Ben Laden devant un tribunal islamique en Afghanistan. Cette proposition est immédiatement rejetté par les Etats-Unis.
Le même jour, un peu plus tard, les forces aériennes américaine et britannique entament des opérations militaires contre les Talibans et les camps d'entraînement d'Al-Qaida. Cette date marque le début officiel de l'intervention alliée en Afghanistan.
Le 14 octobre 2001, les Talibans proposent de négocier avec Washington l'extradition de Ben Laden vers un pays tier [non précisé] en échange de l'arrêt des bombardements. Mais le gouvernement américain est intraitable: leurs conditions sont non-négociables. Les Alliés poursuivent leurs opérations aériennes.
Le 16 janvier 2002, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies condamne unanimement le régime des Talibans et décrète un embargo sur les armes contre l'Afghanistan, ainsi que le gel de tous les comptes bancaires et avoirs financiers [identifiés] de Ben Laden, d'Al-Qaida ou des Talibans. C'est la résolution 1390 adoptée à la 4452ème séance du CS-ONU, qui autorise le recours à la force en Afghanistan:
"Le Conseil de Sécurité,
Rappelant ses résolutions 1267 (1999) du 15 octobre 1999, 1333 (2000) du 19 décembre 2000 et 1363 (2001) du 30 juillet 2001,
Réaffirmant ses précédentes résolutions sur l'Afghanistan, en particulier les résolutions 1378 (2001) du 14 novembre 2001 et 1383 (2001) du 6 décembre 2001,
Réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001, et renouvelant son appui aux efforts internationaux visant à éradiquer le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies,
Condamnant à nouveau catégoriquement les attaques terroristes commises le 11 septembre 2001 à New York, à Washington et en Pennsylvanie, se déclarant déterminé à prévenir tous actes de ce type, notant qu'Oussama ben Laden et le réseau Al-Qaida poursuivent leurs activités de soutien au terrorisme international et se déclarant déterminé à extirper ce réseau,
Prenant note des actes d'accusation émis par les Etats-Unis d'Amérique à l'encontre d'Oussama ben Laden et de ses acolytes pour les attentats à la bombe perpétrés le 7 août 1998 contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi (Kenya) et à Dar es-Salaam (Tanzanie), entre autres chefs d’accusation,
Constatant que les Talibans n'ont pas satisfait aux demandes formulées au paragraphe 13 de la résolution 1214 (1998) du 8 décembre 1998, au paragraphe 2 de la résolution 1267 (1999) et aux paragraphes 1, 2 et 3 de la résolution 1333 (2000),
Condamnant les Talibans pour avoir permis que l'Afghanistan soit utilisé comme base de formation de terroristes et d'activités terroristes, y compris pour l'exportation du terrorisme par le réseau Al-Qaida et d'autres groupes terroristes, ainsi que pour avoir utilisé des mercenaires étrangers pour commettre des actes d'hostilité sur le territoire de l’Afghanistan,
Condamnant le réseau Al-Qaida et les groupes terroristes associés pour les nombreux actes terroristes criminels qu'ils ont commis et qui avaient pour but de tuer de nombreux civils innocents et de détruire des biens,
Réaffirmant à nouveau que les actes de terrorisme international constituent une menace à la paix et à la sécurité internationales,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Décide de maintenir les mesures imposées à l’alinéa c) du paragraphe 8 de la résolution 1333 (2000) et prend note du maintien de l'application des mesures imposées à l'alinéa b) du paragraphe 4 de la résolution 1267 (1999), conformément au paragraphe 2 ci-après, et décide de mettre fin aux mesures imposées à l'alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1267 (1999).
2. Décide que tous les Etats doivent prendre les mesures ci-après à l'égard d'Oussama ben Laden, des membres de l'organisation Al-Qaida ainsi que des Talibans et autres personnes, groupes, entreprises et entités associés figurant sur la liste établie en application des résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000), qui doit être mise à jour périodiquement par le Comité créé en application du paragraphe 6 de la résolution 1267 (1999), ci-après dénommé "le Comité":
2a) Bloquer sans délai les fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques de ces personnes, groupes, entreprises et entités, y compris les fonds provenant de biens leur appartenant ou contrôlés, directement ou indirectement, par eux ou par des personnes agissant pour leur compte ou sous leurs ordres, et veiller à ce que ni ces fonds ni d'autres fonds, actifs financiers ou ressources économiques ne soient rendus disponibles, directement ou indirectement, pour les fins qu'ils poursuivent, par leurs citoyens ou par une personne se trouvant sur leur territoire.
2b) Empêcher l'entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire de ces personnes, étant entendu qu’aucune disposition du présent paragraphe ne peut contraindre un Etat à refuser l'entrée sur son territoire ou à exiger le départ de son territoire de ses propres citoyens et que le présent paragraphe ne s'applique pas lorsque l'entrée ou le transit est nécessaire pour l'aboutissement d'une procédure judiciaire, ou quand le Comité détermine, uniquement au cas par cas, si cette entrée ou ce transit est justifié.
2c) Empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects, à partir de leur territoire ou par leurs citoyens se trouvant en dehors de leur territoire, à de tels groupes, personnes, entreprises ou entités, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés par eux, d’armes et de matériel connexe de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et le matériel militaires et les pièces de rechange pour le matériel susmentionné, ainsi que les conseils, l'assistance et la formation techniques ayant trait à des activités militaires.
3. Décide que les mesures visées aux paragraphes 1 et 2 ci-dessus seront réexaminées dans douze mois, délai au terme duquel soit il les maintiendra, soit il décidera de les améliorer, dans le respect des principes et objectifs de la présente résolution.
4. Rappelle que tous les Etats Membres sont tenus d'appliquer intégralement la résolution 1373 (2001), y compris en ce qui concerne tout membre des Talibans ou de l'organisation Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban ou à l'organisation Al-Qaida, qui participent au financement d’actes de terrorisme, les organisent, les facilitent, les préparent, les exécutent ou leur apportent leur soutien.
5. Prie le Comité d'exécuter les tâches ci-après et de lui rendre compte de ses activités en lui présentant des observations et des recommandations:
5a) Actualiser régulièrement la liste visée au paragraphe 2 ci-dessus, sur la base d'informations pertinentes qui seront fournies par les Etats Membres et les organisations régionales.
5b) Demander à tous les Etats de l'informer sur les mesures prises par eux afin d'appliquer au mieux les mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus, et leur demander par la suite toute information supplémentaire qu'il pourra juger nécessaire.
5c) Présenter périodiquement au Conseil de Sécurité un rapport sur les informations qui lui auront été présentées sur la mise en oeuvre de la présente résolution.
5d) Publier sans tarder les directives et les critères nécessaires pour faciliter la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus.
5e) Rendre publique, par l'intermédiaire des organes de presse appropriés, l'information qu'il estimera utile, y compris la liste visée au paragraphe 2 ci-dessus.
5f) Collaborer avec les autres comités des sanctions créés par le Conseil de Sécurité et avec le Comité créé en application du paragraphe 6 de sa résolution 1373 (2001).
6. Prie tous les Etats d'indiquer au Comité de Sécurité, au plus tard quatre-vingt-dix jours après l'adoption de la présente résolution et par la suite selon un calendrier qui sera proposé par le Comité de Sécurité, quelles mesures ils auront prises pour mettre en oeuvre les mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus.
7. Demande instamment à tous les Etats, aux organismes des Nations-Unies et, selon qu'il sera utile, aux autres organisations et parties intéressées de collaborer sans réserve avec le Comité et avec le Groupe de suivi visé au paragraphe 9 ci-dessous.
8. Exhorte tous les Etats à prendre des mesures immédiates pour appliquer ou renforcer, par des mesures législatives ou administratives, selon qu'il conviendra, les dispositions applicables en vertu de leur législation ou de leur réglementation à l'encontre de leurs nationaux et d'autres personnes ou entités agissant sur leur territoire, afin de prévenir et de sanctionner les violations des mesures visées au paragraphe 2 de la présente résolution, et à informer le Comité de Sécurité de l'adoption de ces mesures, et invite les Etats à communiquer les résultats de toute enquête ou opération de police ayant un rapport avec la question, à moins que cette enquête ou opération ne risque de s'en trouver compromise.
9. Prie le Secrétaire général de charger le Groupe de suivi créé en application de l’alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1363 (2001), dont le mandat vient à expiration le 19 janvier 2002, d’assurer pendant une période de douze mois le suivi de la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 2 de la présente résolution.
10. Prie le Groupe de suivi de faire rapport au Comité de Sécurité pour le 31 mars 2002, puis tous les quatre mois.
11. Décide de demeurer activement saisi de la question."
Avec l'opération Enduring Freedom débute, le 7 octobre 2001, ce que l'on appelle communément en France la "Seconde Guerre d'Afghanistan". Elle oppose d'une part une large coalition internationale, sous commandement américain, regroupant d'abord les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Canada, puis qui s'étoffera au cours des années suivantes (en 2009, elle regroupera 54 pays), appuyée bien sûr par l'aide militaire de l'Alliance du Nord de feu Ahmad Shah Massoud, tué deux jours avant les attentats du 11 septembre. Et d'autre part, le régime des Talibans lié à Al-Qaida. Les objectifs de l'intervention alliée sont de capturer Ben Laden et les principaux leaders de l'organisation terroriste, de détruire les infrastructures d'Al-Qaida dans le pays, et enfin de renverser le régime des Talibans.
1° Forces talibanes (octobre 2001).
En octobre 2001, les forces talibanes sont estimées à environ 35000 hommes. Elles sont renforcés par de nombreux volontaires étrangers ou membres d'Al-Qaida, dont environ 9000 à 10000 Pakistanais et 500 à 600 Arabes de nationalités diverses. Les Talibans disposent d'une centaine de vieux chars d'origine russe (T-55 et T-34/85), et d'environ 200 pièces d'artillerie. Enfin, la défense anti-aérienne apparaît comme très largement insuffisante. Dans l'ensemble, le commandement est médiocre, avec des frictions entre unités de différentes nationalités, même si les Talibans ont largement innové depuis les années 1996-1998 par rapport à leurs adversaires. De plus, peu de combattants talibans ont une réelle expérience des formes de guerre occidentales.
2° Opérations militaires alliées (octobre 2001 - Présent).
L'Alliance du Nord, luttant contre un régime des Talibans affaibli par les désertions en grand nombre et les bombardements alliés, s'empare de Mazar-i-Sharif le 9 novembre 2001. Elle s'assure rapidement le contrôle d'une grande partie du nord de l'Afghanistan et entre dans la capitale Kaboul, désertée par les Talibans, le 13 novembre 2001. Elle grignote ensuite petit à petit le territoire ennemi. Kunduz, la dernière ville tenue par les Talibans dans le nord, tombe le 26 novembre 2001. La plus grande partie des combattants talibans se réfugient ensuite dans la zone frontalière au Pakistan.
Parrallèlement, la guerre se poursuit aussi dans le sud, où les Talibans doivent reculer jusqu'à Kandahar. Après la chute de cette ville, en décembre 2001, la résistance des Talibans et d'Al-Qaida se poursuivra dans les régions montagneuses.
En novembre 2001, les forces franco-américaines installent leur première grande base terrestre en Afghanistan, à Kandahar. C'est la "Forward Operating Base" ou "Base opérationnelle avancée" baptisée FOB Rhino.
En décembre 2001, la bataille de Tora-Bora, où les grottes sont suspectées d'abriter le QG d'Al-Qaida et ses principaux leaders, impliquent les forces américaines, britanniques et de l'Alliance du Nord. Mais malgré le succès final de la coalition, Ben Laden demeure introuvable. Cette victoire permet l'instauration à Kaboul d'un gouvernement provisoire afghan dirigé par Hamid Karzaï. Les Talibans n'ont alors plus d'autre choix que d'engager la guerilla contre le nouveau gouvernement afghan en place.
En février-mars 2002, les troupes alliées entament une vaste opération de type "Search and Destroy" dans la vallée de Shahi-Kot et les montagnes de l'Arma, au sud-est de Zormat. L'opération est baptisée du nom de code Anaconda. Y participent environ 2000 soldats provenant des 10ème Division de montagne et 101ème Division aéroportée, des forces spéciales américaines (SOCOM), allemandes (KSK) et norvégiennes (FSK), des Royal Marines britanniques, du 3ème Bataillon d'infanterie légère Princess Patricia, plus des éléments de la nouvelle Armée Nationale Afghane (ANA) et des Special Air Services (SAS) australien et néo-zélandais. Cette bataille se solde par une éclatante victoire alliée et la mort de 500 à 600 Talibans, sur un effectif initial d'environ 1000 combattants.
Après cela, les Etats-Unis et de la communauté internationale délaissent quelque peu le théâtre d'opération afghan. Leur attention se tourne désormais vers Saddam Hussein et l'Irak. S'installe alors une période de relative accalmie. Les forces talibanes réfugiées dans les zones frontalières ou au Pakistan en profitent pour se ressaisir et reprendre des forces, se renforcer.
A partir de janvier 2006, la "Force Internationale d'Assistance et de Sécurité" (ISAF) commence à remplacer les forces d'Enduring Freedom dans le sud de l'Afghanistan. Les troupes alliées sur place (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, ...) sont placées sous l'autorité de l'OTAN.
Les Américains, à l'instar des Français, mènent désormais de front deux opérations militaires distinctes, mais complémentaires et assez imbriquées l'une dans l'autre. L'ISAF principalement dans le sud et l'ouest de l'Afghanistan, à Kandahar, Bagram et Kaboul. L'OEF-A, dans le nord et l'est.
Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (ISAF-OTAN).
La Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (ISAF) est une mission de sécurité et de développement menée par l'OTAN en Afghanistan. Elle est créé le 20 décembre 2001 et agit sous mandat du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. C'est la Résolution 1386 adoptée à la 4443ème séance du CS-ONU:
"Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l'Afghanistan, en particulier les résolutions 1378 (2001) du 14 novembre 2001 et 1383 (2001) du 6 décembre 2001,
Appuyant l'action internationale entreprise pour extirper le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies, et réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001,
Se félicitant de l'évolution de la situation en Afghanistan, qui permettra à tous les Afghans, affranchis de l'oppression et de la terreur, de jouir de leurs droits et de leurs libertés inaliénables,
Conscient que c'est aux Afghans eux-mêmes que revient la responsabilité d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre dans tout le pays,
Réaffirmant qu'il a fait sien l'Accord sur les arrangements provisoires applicables à l'Afghanistan en attendant le rétablissement d'institutions étatiques permanentes, signé à Bonn le 5 décembre 2001 (S/2001/1154) (l'"Accord de Bonn"),
Prenant acte de la demande adressée au Conseil de Sécurité au paragraphe 3 de l'annexe I à l'Accord de Bonn d'envisager le déploiement rapide en Afghanistan d'une force de sécurité internationale et du compte rendu que le Représentant spécial du Secrétaire général a fait le 14 décembre 2001 sur ses entretiens avec les autorités afghanes, au cours desquels celles-ci ont dit se féliciter du déploiement en Afghanistan d'une force internationale de sécurité autorisée par les Nations Unies, Prenant acte de la lettre du 19 décembre 2001, adressée au Président du Conseil de sécurité par M. Abdullah Abdullah (S/2001/1223),
Se félicitant de la lettre en date du 19 décembre 2001, adressée au Secrétaire général par le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et au Commonwealth du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (S/2001/1217), et prenant acte de l'offre qui y est faite par le Royaume-Uni de diriger l'organisation et le commandement d'une force internationale d'assistance à la sécurité,
Soulignant que toutes les forces afghanes doivent se conformer strictement aux obligations qui leur incombent en vertu des droits de l’homme, notamment le respect des droits des femmes, et en vertu du droit international humanitaire,
Réaffirmant son profond attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de l'Afghanistan,
Constatant que la situation en Afghanistan demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement exécuter le mandat de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité, en consultation avec l’Autorité intérimaire afghane établie par l'Accord de Bonn,
Agissant à ces fins en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Autorise, comme prévu à l'annexe I de l'Accord de Bonn, la constitution pour six mois d'une force internationale d'assistance à la sécurité pour aider l'Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs, de telle sorte que l'Autorité intérimaire afghane et le personnel des Nations Unies puissent travailler dans un environnement sûr.
2. Demande aux Etats Membres de fournir du personnel, du matériel et des ressources à la Force internationale d'assistance à la sécurité, et invite les Etats Membres intéressés à se faire connaître auprès du commandement de la Force et du Secrétaire général.
3. Autorise les Etats Membres qui participent à la Force internationale d'assistance à la sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires à l'exécution du mandat de celle-ci.
4. Demande à la Force internationale d'assistance à la sécurité de travailler en consultation étroite avec l'Autorité intérimaire afghane pour l'accomplissement de son mandat, ainsi qu'avec le Représentant spécial du Secrétaire général.
5. Appelle tous les Afghans à coopérer avec la Force internationale d'assistance à la sécurité et les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, et se félicite que les parties à l'Accord de Bonn se soient engagées à tout faire dans les limites de leurs moyens et de leur influence pour assurer la sécurité, notamment en assurant la sûreté, la sécurité et la liberté de mouvement de tous les membres du personnel des Nations Unies et de tout le personnel international des organisations gouvernementales et non gouvernementales présentes en Afghanistan.
6. Note que les parties afghanes à l'Accord de Bonn se sont engagées à l'annexe I dudit accord à retirer toutes les unités militaires de Kaboul, et leur demande de respecter cet engagement en coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité.
7. Encourage les Etats voisins et les autres Etats Membres à accorder à la Force internationale d'assistance à la sécurité toute l'aide nécessaire qu'elle pourrait demander, notamment les autorisations de survol et de transit.
8. Souligne que les dépenses de la Force internationale d'assistance à la sécurité seront prises en charge par les Etats Membres participants concernés, prie le Secrétaire général de créer un fonds d'affectation spéciale par lequel les Etats ou les opérations intéressés pourront recevoir des contributions, et encourage les Etats Membres à verser des contributions au fonds en question.
9. Prie le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité de lui faire périodiquement rapport sur l'exécution du mandat de celle-ci, par l'intermédiaire du Secrétaire général.
10. Demande aux Etats Membres participant à la Force internationale d'assistance à la sécurité d'aider l'Autorité intérimaire afghane à constituer et à former de nouvelles forces afghanes de défense et de sécurité.
11. Décide de rester activement saisi de la question."
En mars 2009, 61960 soldats provenant de quarante-et-un pays différents sont déployés en Afghanistan. Liste des principaux contributeurs à l'ISAF: Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Croatie, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France,Italie, Jordanie, Lithuanie, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Suède.
Le quartier-général de l'ISAF est établit à Kaboul, avec à sa tête le lieutenant-général (général de Corps d'armée) américain Stanley McChrystal. Sa mission: "Conduire des opérations militaires dans la zone d'opérations pour aider le Gouvernement de la République islamique d'Afghanistan (GIRoA) dans l'établissement et le maintien d'un environnement sûr et sécurisé avec un engagement total des forces de sécurité nationales afghanes, en vue d'étendre l'autorité et l'influence du gouvernement, de manière à faciliter la reconstruction de l'Afghanistan et de permettre au GIRoA d'exercer sa souveraineté dans tout le pays."
Carte ci-dessous: pays contributeurs de l'ISAF en Afghanistan. Vert foncé: contributeurs actuels. Vert clair: contributeurs potentiel. Cyan: anciens contributeurs.
1° Juridiction de l'ISAF étendue.
L'ISAF était chargée initialement de sécuriser uniquement la région de Kaboul, et de permettre l'établissement d'un gouvernement provisoire de transition dirigé par Hamid Karzaï.
Deux ans plus tard, le 13 octobre 2003, cette situation change. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies autorise désormais l'expansion des missions de l'ISAF dans tout le reste du pays. C'est la Résolution 1510, adoptée à la 4840ème séance du CS-ONU:
"Le Conseil de Sécurité,
Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l'Afghanistan, en particulier ses résolutions 1386 (2001) du 20 décembre 2001, 1413 (2002) du 23 mai 2002 et 1444 (2002) du 27 novembre 2002,
Réaffirmant aussi son profond attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de l'Afghanistan,
Réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001 et réitérant son appui à l'action internationale entreprise pour extirper le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies,
Conscient que c'est aux Afghans eux-mêmes que revient la responsabilité d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre dans tout le pays, et se félicitant à cet égard de la poursuite de la coopération de l'Autorité intérimaire afghane avec la Force internationale d'assistance à la sécurité,
Réaffirmant l'importance de l'Accord de Bonn et rappelant en particulier son annexe 1, qui prévoit notamment le déploiement progressif de la Force dans d'autres centres urbains et d'autres régions que Kaboul,
Souligne qu'il importe d'étendre l'autorité du gouvernement central à toutes les parties de l'Afghanistan, de procéder au désarmement complet, à la démobilisation et à la réinsertion de toutes les factions armées et d'effectuer une réforme du secteur de la sécurité, notamment en reconstituant la nouvelle armée et la nouvelle police nationales afghanes,
Conscient des obstacles qui entravent l'application intégrale de l'Accord de Bonn par suite des préoccupations que suscite la sécurité dans certaines parties de l'Afghanistan,
Prenant note de la lettre du 10 octobre 2003 (S/2003/986, annexe), dans laquelle le Ministre des affaires étrangères de l'Afghanistan a sollicité le concours de la Force internationale d’assistance à la sécurité en dehors de Kaboul,
Prenant note de la lettre datée du 6 octobre 2003 que le Secrétaire général de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a adressé au Secrétaire général (S/2003/970) concernant un élargissement possible de la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité,
Constatant que la situation en Afghanistan demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement exécuter le mandat de la Force internationale d'assistance à la sécurité, en consultation avec l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs,
Agissant à ces fins en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Autorise l'élargissement du mandat de la Force internationale d'assistance à la sécurité pour lui permettre, dans la mesure des ressources disponibles, d'aider l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs à maintenir la sécurité dans les régions de l'Afghanistan en dehors de Kaboul et ses environs, de façon que les autorités afghanes ainsi que le personnel des Nations Unies et les autres personnels civils internationaux qui contribuent, en particulier, à l’effort de reconstruction et à l'action humanitaire puissent travailler dans un environnement sûr, et de fournir une assistance dans le domaine de la sécurité pour l'exécution de toutes les autres tâches à l'appui de l'Accord de Bonn.
2. Demande à la Force internationale d'assistance à la sécurité de continuer de travailler en étroite consultation avec l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs et le Représentant spécial du Secrétaire général ainsi qu'avec la Coalition de l'opération Enduring Freedom ("Liberté Immuable"), pour exécuter le mandat de la Force et de rendre compte au Conseil de sécurité de l'application des mesures énoncées au paragraphe 1.
3. Décide de proroger l'autorisation, pour une période de douze mois, de la Force internationale d’assistance à la sécurité, telle que définie dans la résolution 1386 (2001) et la présente résolution.
4. Autorise les Etats Membres participant à la Force internationale d’assistance à la sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires à l'exécution du mandat de celle-ci.
5. Prie le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité de lui présenter, par l'intermédiaire du Secrétaire général, des rapports trimestriels sur l'exécution du mandat de la Force.
6. Décide de rester activement saisi de la question."
2° Structures de l'ISAF en 2009.
Le QG initial de l'ISAF était installé à Kaboul. Depuis l'extension de ses zones de responsabilité, en octobre 2003, la Force internationale a créé des structures de commandement tactiques plus adaptées. Un quartier-général pour chaque zones géographiques (nord, sud, est, ouest), plus un pour la capitale.
• GQG ISAF à Kaboul [Composite]. Lieutenant-Général américain Stanley A. McChristal (US Army).
FSB: Forward Support Base (Base de Soutien Avancé).
PRT: Provincial Reconstruction Team (Unité de Reconstruction Provincial).
• Regional Command Capital. QG Kaboul. Approximativement 5420 hommes. Commandement assuré par rotation (France, Italie et Turquie). Depuis le 31 octobre 2009, le commandement RC(C) est confié au brigadier-général turc Levent Colak.
• Regional Command North. QG RC(N): Camp Marmal, Mazar-i-Sharif, province de Balkh. Approximativement 4400 hommes. Commandement assuré par le brigadier-général allemand Jürgen Setzer depuis le 3 octobre 2009.
- PRT Mazar-i-Sharif. Province de Balkh. Suède et Finlande.
- PRT Feyzabad. Province de Badakhshan. Allemagne.
- PRT Konduz. Province de Kunduz. Allemagne.
- PRT Pol-i-Khomri. Province de Baghlan. Hongrie.
- PRT Meymana. Province de Faryab. Norvège.
• Regional Command West. QG RC(W): Herat, province de Herat. Approximativement 2980 hommes. Commandement assuré par le brigadier-général italien Paolo Serra depuis le 9 octobre 2009.
- FSB Herat. Province de Herat. Espagne.
- PRT Herat. Province de Herat. Italie.
- PRT Farah. Province de Farah. Etats-Unis.
- PRT Qala-i-Now. Province de Badghis. Espagne et Colombie.
- PRT Chaghcharan. Province de Ghor. Lituanie.
• Regional Command South. QG RC(S): aérodrome de Kandahar, province de Kandahar. Approximativement 35000 hommes. Commandement assuré par rotation (Pays-Bas, Canada et Grande-Bretagne). Le commandament actuel est le major-général néerlandais Mart de Kruit.
- FSB Kandahar, province de Kandahar. Multinational.
- Task Force Helmand. Forces britanniques au centre et au nord-est de la province d'Helmand.
- Task Force Leatherneck. Marines américains au sud et à l'ouest de la province d'Helmand.
- Task Force Kandahar. Forces canadiennes dans la ville et à l'ouest de la province de Kandahar.
- Task Force Stryker. Forces américaines dans le reste de la province de Kandahar. Forces américaines et roumaines dans la province de Zabul.
- Task Force Uruzgan. Forces néerlandaises dans la province d'Uruzgan.
- PRT Kandahar, ville de Kandahar. Canada.
- PRT Helmand, Lashkar Gah, province d'Helmand. Grande-Bretagne, Danemark et Estonie.
- PRT Uruzgan, Tarin Kowt, province d'Uruzgan. Pays-Bas et Australie.
- PRT Zabul, Qalat, province de Zabul. Etats-Unis et Roumanie.
- RC(S) comprend également les provinces de Nimruz et de Daykundi.
• Regional Command East. QG RC(E) Bagram, province de Parwan. Approximativement 18800 hommes. Commandement assuré par le major-général américain Jeffrey J. Schloesser.
- FSB Bagram, province de Parwan. Etats-Unis.
- Task Force Spartan. Région est de l'Afghanistan. Etats-Unis.
- Task Force Mountain Warrior. Partage de zone de responsabilité avec TF-Spartan. Etats-Unis.
- Task Force Cyclone. Provinces de Bamyan, Kapisa, Panshir et Parwan. Etats-Unis.
- Task Force La Layette. Vallées de Kapisa et de Surobi, province de Parwan. France.
- PRT Logar, province de Logar. République Tchèque.
- PRT Sharana, province de Paktika. Etats-Unis.
- PRT Khost, province de Khost. Etats-Unis.
- PRT Mether Lam, province de Laghman. Etats-Unis.
- PRT Bamyan, province de Bamyan. Nouvelle-Zélande.
- PRT Panshir, province de Panshir. Etats-Unis.
- PRT Jalalabad, province de Nangarhar. Etats-Unis.
- PRT Ghazni, province de Ghazni. Pologne et Etats-Unis.
- PRT Asadabad, province de Kunar. Etats-Unis.
- PRT Bagram, province de Parwan. Etats-Unis.
- PRT Wardak, province de Wardak. Turquie.
- PRT Nuristan, province de Nuristan. Etats-Unis.
- PRT Gardez, province de Paktia. Etats-Unis.
Ordre de bataille des forces françaises en Afghanistan.
La France déploie des forces en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirgyzstan et dans l'océan Indien, soit sous l'autorité de l'OTAN (ISAF), soit sous commandement américain de l'opération Enduring Freedom (EOF-A). Au total environ 3700 militaires, dont 2900 sont engagés sur le territoire afghan lui-même.
Les troupes françaises d'Afghanistan sont regroupées au sein d'une unité appelée Brigade (ou Task Force) La Fayette, en référence au célèbre héros français de la guerre d'Indépendance américaine. Le quartier-général de cette brigade sur la Forward Operational Base (Base opérationnelle avancée) FOB Morales-Frazier, dans le district de Kapisa. Son commandement est assuré depuis le 20 juin 2008 par le général de brigade Marcel Druart.
La "Brigade La Fayette" est responsable des districts de Surobi (zone qui englobe Kaboul) et de Kapisa, au nord de la capitale. Elle dépend du Regional Command East RC(E), opère en collaboration avec des unités de la 82ème Division aéroportée US, et regroupe environ 75% des militaires français présents dans la région, soit un effectif compris entre 2600 et 2900 hommes.
Elle est divisée elle-même en plusieurs groupement de combat tactique et autres unités de soutien logistique ou de commandement. Les 150 gendarmes français qui aident à la formation de la police afghane sont également intégrés au sein de cette brigade.
1° Composition de la Brigade La Fayette (Fin 2009).
• QG et Etat-major. Provenant majoritairement de la 27ème Brigade d'infanterie de montagne. Stationné dans la FOB Morales-Frazier, district de Nijrab. Commandant actuel: général de brigade Marcel Druart depuis le 20 juin 2008. Effectif: 90 hommes.
• Service de Santé des Armées. Aéroport international de Kaboul. 80 hommes.
• Un Bataillon de Commandement et de Soutien (BCS), dépendant du 4ème Régiment du Matériel. Effectif: 450-500 hommes.
• Groupement Tactique Interarmes (GTIA) Surobi. Constitué avec des unités de combat dans et autour de Kaboul, stationné dans la FOB Surobi, district de Surobi. Ancienne appelation: BatFra. Effectif: 800-900 hommes. Comprend les unités suivantes:
- Trois compagnies du 2ème Régiment Etranger d'Infanterie (2e REI), auxquelles est rattaché un Groupement des Commandos Parachutistes (GCP) dépendant du Commandement des Opérations Spéciales (COS). 700 hommes.
- Eléments du 17ème Régiment du Génie Parachutistes (17e RGP). 70 hommes.
- Une batterie de mortiers (120mm) du 35ème Régiment d'Artillerie Parachutiste (35e RAP). 50 hommes.
- Une batterie d'obusiers (155mm AUF-1) du 3ème Régiment d'Artillerie de Marine (3e RAMa).
- Une compagnie du 1er Régiment Etranger du Génie (1e REG).
• Groupement Tactique Interarmes (GTIA) Kapisa. FOB Nijrab et FOB Tagrab, district de Kapisa. 650-700 hommes. Comprend les unités suivantes:
- Trois compagnies du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins (13e BCA).
- Eléments du 2ème Régiment Etranger du Génie (2e REG).
- Une batterie d'artillerie (Ceasar 155mm et mortier 120mm) du 93ème Régiment d'Artillerie de Montagne (93e RAM).
• Groupement blindé.
- Eléments du 1er Régiment de Hussards Parachutistes (1e RHP). Unité blindée légère de reconnaissance. District de Surobi. 5 AMX-10RC.
- Eléments du 4e Régiment de Chasseurs (4e RCh). District de Kapisa. 3 AMX-10RC.
• Operational Mentoring Liaison Team (OMLT), ou "Equipes Opérationnelles de Liaison et d'Entraînement". Au sein de la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité de l'OTAN en Afghanistan, les OMLT sont de petites équipes de cadres et de spécialistes regroupant chacune d'une cinquantaine de personnes. Leur rôle est de conseiller les militaires de l'armée nationale afghane (ANA) pour développer l'instruction, la formation et l'entraînement, et permettre à ces unités de bénéficier des appuis (feu, aérien, renseignement) directs de l'ISAF lorsqu'elles sont engagées au combat.
OMLT sont la version multinationale du système américain Embedded Training Team (ETT), qui prévoit l'exécution par des forces "régulières" de la mission d'encadrement et de conseil au niveau tactiques d'unités de l'armée locale, mission techniquement réservée auparavant aux forces spéciales (Bérêts Verts).
L'Armée française déploie en Afghanistan 300 hommes répartis dans six OMLT. Le concept OMLT fait partie intégrante de l'ISAF, au même titre que les Provincial Reconstruction Teams (PRT).
5 OMLT (230 hommes) opèrent au sein du 201ème Corps d'armée de l'Armée Nationale Afghane (ANA), dans les districts de Kapisa et de Surobi:
- 1 OMLT de commandement auprès de l'état-major du 201ème Corps d'armée et de celui de la 1ère Brigade ANA.
- 2 OMLT auprès d'un bataillon (kandak) d'infanterie de la 1ère brigade ANA.
- 1 OMLT auprès d'un kandak d'appui de la 1ère Brigade ANA.
- 1 OMLT auprès d'un kandak logistique de la 1ère Brigade ANA.
Le sixième OLMT (70 hommes) opère au sein du Kandak 41 de la 4ème Brigade du 205ème Corps d'armée de l'ANA. Il est déployé à partir des FOB Tarin Kwot et FOB Deh Rawod, dans la province d'Uruzghan, dans le sud de l'Afghanistan.
• Task Force Arès. Depuis 2001, environ 200 militaires français, provenant d'unités diverses du Commandement des Opérations Spéciales (COS), ont opéré dans le sud de l'Afghanistan, dans le cadre de l'opération Enduring Freedom OEF-A. A partir de 2007, elles ont été remplacées par des composantes de la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST):
- 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (1er RPIMa).
- 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (13e RDP).
• Bataillon d'hélicoptère (BATHELICO). Effectif: environ 140 hommes.
- Eléments du 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat (5e RHC). 3 EC-665 Tigre, 2 AS-532 Cougar et 3 SA-342M Gazelle Viviane. 90-100 hommes.
- Eléments du 4ème Régiment d'Hélicoptères des Forces Spéciales (4e RHFS). 2 EC-725 Caracal. 20-30 hommes.
- Eléments de l'Escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées [Armée de l'Air]. 1 EC-725 Caracal.
- Commandos Parachutistes de l'Air n°20 et n°30.
2° Forces aériennes.
L'Armée de l'Air Française déploie 3 Mirage-2000D et 3 Mirage F1CR sur l'aéroport international de Kandahar, dans le sud. Ainsi que 2 ravitailleurs en vol KC-135FR Stratotanker sur l'aérodrome de Manas, au Kirgyzstan.
Pour sécuriser et défendre ses installations et ses bases locales, elle compte sur le "Commandos Parachutistes de l'Air n°10" (CPA Air), une unité dépendante du COS.
Un détachement de drone (EED 1/330 Adour) est également présent sur l'aérodrome de Bagram.
3° Forces navales.
La Marine nationale entretient une présence navale dans l'océan indien, comprenant le porte-avions Charles de Gaulle et plusieurs frégates. Sur les navires, sont également présent les "Commandos de Marine" qui sont au nombre de six depuis 2008: De Monfort, Trépel, Jaubert, De Penfentenyo, Kieffer et Hubert. Ceux-ci sont employés pour lutter contre la piraterie en mer et, en Afghanistan, servent en tant qu'instructeurs et formateurs des forces spéciales afghanes, par roulement avec d'autre unités du COS des trois branches armées. (1)
4° Opérations françaises en cours.
Les forces françaises en Afghanistan sont actuellement impliquées dans quatre opérations militaires.
- Opération Pamir: opérations dans la région Kaboul-Kapisa (ISAF).
- Opération Héraklès: opérations navales et aériennes.
- Opération Epidote: entrainement et formation de l'Armée Nationale Afghane (ANA).
- Opération Arès: opérations spéciales dans le cadre de l'Operation Enduring Freedom (OEF-A).
(1) Voir le commentaire de Darth Voholt ci-dessous.
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Sources également disponibles:
1° French forces in Afghanistan (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/French_forces_in_Afghanistan
2° Brigade La Fayette (Wikipedia.org).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_La_Fayette
3° Dispositif français en Afghanistan (Defense.gouv.fr).
http://www.defense.gouv.fr/ema/operations_exterieures/afghanistan/dossier_de_reference/16_11_09_le_dispositif_francais_pour_l_afghanistan
4° Operation Enduring Freedom (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Enduring_Freedom
5° International Security Assistance Force (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/International_Security_Assistance_Force
Opération Enduring Freedom (2001-Présent).
L'opération Enduring Freedom est le nom de code donné par le gouvernement américain aux opérations militaires menées dans le cadre de la "Guerre Globale contre le Terrorisme" déclenchée après les attaques du 11 septembre 2001. Désignée originalement opération Infinite Justice, elle fut rebaptisée pour ne pas offenser les pays musulmans membres de la coalition internationale, en raison de sa connotation religieuse.
Photo ci-dessous: force navale multinationale de l'opération Enduring Freedom en 2005, naviguant dans la Mer d'Oman et représentant cinq pays différents. En descendant, de gauche à droite: la frégate italienne MM Maestrale (F 570), la frégate anti-sous-marine française De Grasse (D 612), les porte-avions américain USS John C. Stennis (CVN-74) et français Charles de Gaulle (R 91), la frégate française Surcouf (F 711), le croiseur lance-missile américain USS Port Royal (CG-73), le navire d'assaut amphibie britannique HMS Ocean (L 12), le porte-avions américain USS John F. Kennedy (CV-67), la frégate néerlandaise HNLMS Van Amstel (F831) et le destroyer lance-missile italien MM Durand de la Penne (D 560)
L'OEF se divise elle-même en plusieurs opérations subordonnées:
1. Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A). Guerre menée contre Al-Qaida et les Talibans par une coalition internationale regroupant au total 54 nations (OTAN ou non-OTAN), dont l'Afghanistan, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Canada, l'Australie, la Chine, la Pologne, l'Espagne, la Roumanie, la Turquie, l'Egypte, l'Estonie, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Bulgarie, la Hongrie, la République Tchèque, la Croatie, le Montenegro, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie, l'Inde, l'Iran, la Russie, la Suisse, le Tadjikistan, le Turkmenistan, l'Arabie Saoudite, l'Ukraine, etc.
2. Enduring Freedom - Philippines (OEF-P). Originellement appelée opération Freedom Eagle, elle désigne les opérations menées dans l'archipel par les troupes américaines et philippines contre Al-Qaida et divers mouvements islamistes associés: Abu Sayyaf, Rajah Soleiman et Jemaah Islamiyah.
3. Enduring Freedom - Horn of Africa (OEF-HOA). Nom de code donné aux opérations menées par la France et les Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique: Somalie, Ethiopie et Golfe d'Aden. Photo ci-dessous: soldats français et américains de la Combined Task Force 150, lors d'un exercice à Camp Lemonier (Djibouti).
4. Enduring Freedom - Trans Sahara (OEF-TS). Actions de contre-terrorisme menées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et un certain nombre de pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) ou de la région Sahara/Sahel (Tchad, Niger, Mauritanie, Mali et Sénégal), contre Al-Qaida et divers mouvements affiliés, dont le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC).
Le 7 octobre 2001, les premières opérations militaires américaines contre les Talibans incluent des attaques aériennes menées par des B-52 Stratofortress, B-1 Lancer et B-2 Spirit de l'US Air Force, F-14 Tomcat et F/A-18 Hornet et missiles de croisière Tomahawk de l'US Navy. C'est le début officiel de l'opération Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A).
Les objectifs militaires initiaux, tels qu'annoncés par le président George W. Bush le 20 septembre 2001 au Congrès et le 7 octobre suivant au peuple américain, sont la destruction des camps d'entraînement et des infrastructures terroristes en Afghanistan, la capture des leaders d'Al-Qaida et la cessation des activités terroristes dans le pays.
En janvier 2002, 1200 soldats américains du Commandement des Opérations Spéciales de la zone Pacifique (SOCPAC) sont déployés dans les îles Philippines, en soutien des forces armées philippines (FAP) dans leurs combats menées contre les mouvements terroristes islamistes Abu Sayyaf, Jemaah Islamiyah et Al-Qaida. Leurs objectifs est l'entraînement et la formation des FAP au contre-terrorisme et la mise en place de l'aide humanitaire à la population locale (opération Smiles).
En octobre 2002, la Combined Task Force 150 (CTF-150) et les troupes spéciales américaines s'établissent dans le camp Le Monier, à Djibouti. Leurs objectifs sont similaires à ceux de l'OEF-A, pour la Corne de l'Afrique: Somalie, Golfe d'Aden.
Enduring Freedom - Afghanistan (OEF-A).
Le 20 septembre 2001, le président George W. Bush déclare à la tribune du Congrès qu'Osama Ben Laden est le responsable des attaques du 11 septembre sur le territoire américain, et adresse un ultimatum en cinq points aux Talibans.
1. Livrer au gouvernement américain tous les leaders d'Al-Qaida.
2. Libérer tous les prisonniers d'origine étrangère aux mains des Talibans.
3. Démanteler immédiatement tous les camps d'entraînement d'Al-Qaida en Afghanistan.
4. Livrer les terroristes non-afghans et leurs supporters aux autorités compétentes de leur pays.
5. Donner aux Etats-Unis l'accès total et sans condition aux camps d'entraînement d'Al-Qaida, pour inspection.
Le 21 septembre 2001, les Talibans rejettent cet ultimatum en bloc, prétendant qu'il n'y a pas à leurs yeux de preuves évidentes liant Ben Laden aux attentats du 11 septembre.
Le 22 septembre 2001, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite ne reconnaissent plus le régime des Talibans comme gouvernement légitime afghan. Seul le Pakistan entretient encore des liens diplomatiques avec les Talibans.
Le 4 octobre 2001, selon des rumeurs, les Talibans auraient secrètement offert d'extrader Osama Ben Laden vers le Pakistan pour le faire juger selon la loi islamique (Shar'ia). Mais le gouvernement pakistanais aurait semble-t-il rejetté cette offre.
Le 7 octobre 2001, les Talibans propose de faire comparaître Ben Laden devant un tribunal islamique en Afghanistan. Cette proposition est immédiatement rejetté par les Etats-Unis.
Le même jour, un peu plus tard, les forces aériennes américaine et britannique entament des opérations militaires contre les Talibans et les camps d'entraînement d'Al-Qaida. Cette date marque le début officiel de l'intervention alliée en Afghanistan.
Le 14 octobre 2001, les Talibans proposent de négocier avec Washington l'extradition de Ben Laden vers un pays tier [non précisé] en échange de l'arrêt des bombardements. Mais le gouvernement américain est intraitable: leurs conditions sont non-négociables. Les Alliés poursuivent leurs opérations aériennes.
Le 16 janvier 2002, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies condamne unanimement le régime des Talibans et décrète un embargo sur les armes contre l'Afghanistan, ainsi que le gel de tous les comptes bancaires et avoirs financiers [identifiés] de Ben Laden, d'Al-Qaida ou des Talibans. C'est la résolution 1390 adoptée à la 4452ème séance du CS-ONU, qui autorise le recours à la force en Afghanistan:
"Le Conseil de Sécurité,
Rappelant ses résolutions 1267 (1999) du 15 octobre 1999, 1333 (2000) du 19 décembre 2000 et 1363 (2001) du 30 juillet 2001,
Réaffirmant ses précédentes résolutions sur l'Afghanistan, en particulier les résolutions 1378 (2001) du 14 novembre 2001 et 1383 (2001) du 6 décembre 2001,
Réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001, et renouvelant son appui aux efforts internationaux visant à éradiquer le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies,
Condamnant à nouveau catégoriquement les attaques terroristes commises le 11 septembre 2001 à New York, à Washington et en Pennsylvanie, se déclarant déterminé à prévenir tous actes de ce type, notant qu'Oussama ben Laden et le réseau Al-Qaida poursuivent leurs activités de soutien au terrorisme international et se déclarant déterminé à extirper ce réseau,
Prenant note des actes d'accusation émis par les Etats-Unis d'Amérique à l'encontre d'Oussama ben Laden et de ses acolytes pour les attentats à la bombe perpétrés le 7 août 1998 contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi (Kenya) et à Dar es-Salaam (Tanzanie), entre autres chefs d’accusation,
Constatant que les Talibans n'ont pas satisfait aux demandes formulées au paragraphe 13 de la résolution 1214 (1998) du 8 décembre 1998, au paragraphe 2 de la résolution 1267 (1999) et aux paragraphes 1, 2 et 3 de la résolution 1333 (2000),
Condamnant les Talibans pour avoir permis que l'Afghanistan soit utilisé comme base de formation de terroristes et d'activités terroristes, y compris pour l'exportation du terrorisme par le réseau Al-Qaida et d'autres groupes terroristes, ainsi que pour avoir utilisé des mercenaires étrangers pour commettre des actes d'hostilité sur le territoire de l’Afghanistan,
Condamnant le réseau Al-Qaida et les groupes terroristes associés pour les nombreux actes terroristes criminels qu'ils ont commis et qui avaient pour but de tuer de nombreux civils innocents et de détruire des biens,
Réaffirmant à nouveau que les actes de terrorisme international constituent une menace à la paix et à la sécurité internationales,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Décide de maintenir les mesures imposées à l’alinéa c) du paragraphe 8 de la résolution 1333 (2000) et prend note du maintien de l'application des mesures imposées à l'alinéa b) du paragraphe 4 de la résolution 1267 (1999), conformément au paragraphe 2 ci-après, et décide de mettre fin aux mesures imposées à l'alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1267 (1999).
2. Décide que tous les Etats doivent prendre les mesures ci-après à l'égard d'Oussama ben Laden, des membres de l'organisation Al-Qaida ainsi que des Talibans et autres personnes, groupes, entreprises et entités associés figurant sur la liste établie en application des résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000), qui doit être mise à jour périodiquement par le Comité créé en application du paragraphe 6 de la résolution 1267 (1999), ci-après dénommé "le Comité":
2a) Bloquer sans délai les fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques de ces personnes, groupes, entreprises et entités, y compris les fonds provenant de biens leur appartenant ou contrôlés, directement ou indirectement, par eux ou par des personnes agissant pour leur compte ou sous leurs ordres, et veiller à ce que ni ces fonds ni d'autres fonds, actifs financiers ou ressources économiques ne soient rendus disponibles, directement ou indirectement, pour les fins qu'ils poursuivent, par leurs citoyens ou par une personne se trouvant sur leur territoire.
2b) Empêcher l'entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire de ces personnes, étant entendu qu’aucune disposition du présent paragraphe ne peut contraindre un Etat à refuser l'entrée sur son territoire ou à exiger le départ de son territoire de ses propres citoyens et que le présent paragraphe ne s'applique pas lorsque l'entrée ou le transit est nécessaire pour l'aboutissement d'une procédure judiciaire, ou quand le Comité détermine, uniquement au cas par cas, si cette entrée ou ce transit est justifié.
2c) Empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects, à partir de leur territoire ou par leurs citoyens se trouvant en dehors de leur territoire, à de tels groupes, personnes, entreprises ou entités, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés par eux, d’armes et de matériel connexe de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et le matériel militaires et les pièces de rechange pour le matériel susmentionné, ainsi que les conseils, l'assistance et la formation techniques ayant trait à des activités militaires.
3. Décide que les mesures visées aux paragraphes 1 et 2 ci-dessus seront réexaminées dans douze mois, délai au terme duquel soit il les maintiendra, soit il décidera de les améliorer, dans le respect des principes et objectifs de la présente résolution.
4. Rappelle que tous les Etats Membres sont tenus d'appliquer intégralement la résolution 1373 (2001), y compris en ce qui concerne tout membre des Talibans ou de l'organisation Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban ou à l'organisation Al-Qaida, qui participent au financement d’actes de terrorisme, les organisent, les facilitent, les préparent, les exécutent ou leur apportent leur soutien.
5. Prie le Comité d'exécuter les tâches ci-après et de lui rendre compte de ses activités en lui présentant des observations et des recommandations:
5a) Actualiser régulièrement la liste visée au paragraphe 2 ci-dessus, sur la base d'informations pertinentes qui seront fournies par les Etats Membres et les organisations régionales.
5b) Demander à tous les Etats de l'informer sur les mesures prises par eux afin d'appliquer au mieux les mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus, et leur demander par la suite toute information supplémentaire qu'il pourra juger nécessaire.
5c) Présenter périodiquement au Conseil de Sécurité un rapport sur les informations qui lui auront été présentées sur la mise en oeuvre de la présente résolution.
5d) Publier sans tarder les directives et les critères nécessaires pour faciliter la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus.
5e) Rendre publique, par l'intermédiaire des organes de presse appropriés, l'information qu'il estimera utile, y compris la liste visée au paragraphe 2 ci-dessus.
5f) Collaborer avec les autres comités des sanctions créés par le Conseil de Sécurité et avec le Comité créé en application du paragraphe 6 de sa résolution 1373 (2001).
6. Prie tous les Etats d'indiquer au Comité de Sécurité, au plus tard quatre-vingt-dix jours après l'adoption de la présente résolution et par la suite selon un calendrier qui sera proposé par le Comité de Sécurité, quelles mesures ils auront prises pour mettre en oeuvre les mesures visées au paragraphe 2 ci-dessus.
7. Demande instamment à tous les Etats, aux organismes des Nations-Unies et, selon qu'il sera utile, aux autres organisations et parties intéressées de collaborer sans réserve avec le Comité et avec le Groupe de suivi visé au paragraphe 9 ci-dessous.
8. Exhorte tous les Etats à prendre des mesures immédiates pour appliquer ou renforcer, par des mesures législatives ou administratives, selon qu'il conviendra, les dispositions applicables en vertu de leur législation ou de leur réglementation à l'encontre de leurs nationaux et d'autres personnes ou entités agissant sur leur territoire, afin de prévenir et de sanctionner les violations des mesures visées au paragraphe 2 de la présente résolution, et à informer le Comité de Sécurité de l'adoption de ces mesures, et invite les Etats à communiquer les résultats de toute enquête ou opération de police ayant un rapport avec la question, à moins que cette enquête ou opération ne risque de s'en trouver compromise.
9. Prie le Secrétaire général de charger le Groupe de suivi créé en application de l’alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1363 (2001), dont le mandat vient à expiration le 19 janvier 2002, d’assurer pendant une période de douze mois le suivi de la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 2 de la présente résolution.
10. Prie le Groupe de suivi de faire rapport au Comité de Sécurité pour le 31 mars 2002, puis tous les quatre mois.
11. Décide de demeurer activement saisi de la question."
Avec l'opération Enduring Freedom débute, le 7 octobre 2001, ce que l'on appelle communément en France la "Seconde Guerre d'Afghanistan". Elle oppose d'une part une large coalition internationale, sous commandement américain, regroupant d'abord les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Canada, puis qui s'étoffera au cours des années suivantes (en 2009, elle regroupera 54 pays), appuyée bien sûr par l'aide militaire de l'Alliance du Nord de feu Ahmad Shah Massoud, tué deux jours avant les attentats du 11 septembre. Et d'autre part, le régime des Talibans lié à Al-Qaida. Les objectifs de l'intervention alliée sont de capturer Ben Laden et les principaux leaders de l'organisation terroriste, de détruire les infrastructures d'Al-Qaida dans le pays, et enfin de renverser le régime des Talibans.
1° Forces talibanes (octobre 2001).
En octobre 2001, les forces talibanes sont estimées à environ 35000 hommes. Elles sont renforcés par de nombreux volontaires étrangers ou membres d'Al-Qaida, dont environ 9000 à 10000 Pakistanais et 500 à 600 Arabes de nationalités diverses. Les Talibans disposent d'une centaine de vieux chars d'origine russe (T-55 et T-34/85), et d'environ 200 pièces d'artillerie. Enfin, la défense anti-aérienne apparaît comme très largement insuffisante. Dans l'ensemble, le commandement est médiocre, avec des frictions entre unités de différentes nationalités, même si les Talibans ont largement innové depuis les années 1996-1998 par rapport à leurs adversaires. De plus, peu de combattants talibans ont une réelle expérience des formes de guerre occidentales.
2° Opérations militaires alliées (octobre 2001 - Présent).
L'Alliance du Nord, luttant contre un régime des Talibans affaibli par les désertions en grand nombre et les bombardements alliés, s'empare de Mazar-i-Sharif le 9 novembre 2001. Elle s'assure rapidement le contrôle d'une grande partie du nord de l'Afghanistan et entre dans la capitale Kaboul, désertée par les Talibans, le 13 novembre 2001. Elle grignote ensuite petit à petit le territoire ennemi. Kunduz, la dernière ville tenue par les Talibans dans le nord, tombe le 26 novembre 2001. La plus grande partie des combattants talibans se réfugient ensuite dans la zone frontalière au Pakistan.
Parrallèlement, la guerre se poursuit aussi dans le sud, où les Talibans doivent reculer jusqu'à Kandahar. Après la chute de cette ville, en décembre 2001, la résistance des Talibans et d'Al-Qaida se poursuivra dans les régions montagneuses.
En novembre 2001, les forces franco-américaines installent leur première grande base terrestre en Afghanistan, à Kandahar. C'est la "Forward Operating Base" ou "Base opérationnelle avancée" baptisée FOB Rhino.
En décembre 2001, la bataille de Tora-Bora, où les grottes sont suspectées d'abriter le QG d'Al-Qaida et ses principaux leaders, impliquent les forces américaines, britanniques et de l'Alliance du Nord. Mais malgré le succès final de la coalition, Ben Laden demeure introuvable. Cette victoire permet l'instauration à Kaboul d'un gouvernement provisoire afghan dirigé par Hamid Karzaï. Les Talibans n'ont alors plus d'autre choix que d'engager la guerilla contre le nouveau gouvernement afghan en place.
En février-mars 2002, les troupes alliées entament une vaste opération de type "Search and Destroy" dans la vallée de Shahi-Kot et les montagnes de l'Arma, au sud-est de Zormat. L'opération est baptisée du nom de code Anaconda. Y participent environ 2000 soldats provenant des 10ème Division de montagne et 101ème Division aéroportée, des forces spéciales américaines (SOCOM), allemandes (KSK) et norvégiennes (FSK), des Royal Marines britanniques, du 3ème Bataillon d'infanterie légère Princess Patricia, plus des éléments de la nouvelle Armée Nationale Afghane (ANA) et des Special Air Services (SAS) australien et néo-zélandais. Cette bataille se solde par une éclatante victoire alliée et la mort de 500 à 600 Talibans, sur un effectif initial d'environ 1000 combattants.
Après cela, les Etats-Unis et de la communauté internationale délaissent quelque peu le théâtre d'opération afghan. Leur attention se tourne désormais vers Saddam Hussein et l'Irak. S'installe alors une période de relative accalmie. Les forces talibanes réfugiées dans les zones frontalières ou au Pakistan en profitent pour se ressaisir et reprendre des forces, se renforcer.
A partir de janvier 2006, la "Force Internationale d'Assistance et de Sécurité" (ISAF) commence à remplacer les forces d'Enduring Freedom dans le sud de l'Afghanistan. Les troupes alliées sur place (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, ...) sont placées sous l'autorité de l'OTAN.
Les Américains, à l'instar des Français, mènent désormais de front deux opérations militaires distinctes, mais complémentaires et assez imbriquées l'une dans l'autre. L'ISAF principalement dans le sud et l'ouest de l'Afghanistan, à Kandahar, Bagram et Kaboul. L'OEF-A, dans le nord et l'est.
Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (ISAF-OTAN).
La Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (ISAF) est une mission de sécurité et de développement menée par l'OTAN en Afghanistan. Elle est créé le 20 décembre 2001 et agit sous mandat du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. C'est la Résolution 1386 adoptée à la 4443ème séance du CS-ONU:
"Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l'Afghanistan, en particulier les résolutions 1378 (2001) du 14 novembre 2001 et 1383 (2001) du 6 décembre 2001,
Appuyant l'action internationale entreprise pour extirper le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies, et réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001,
Se félicitant de l'évolution de la situation en Afghanistan, qui permettra à tous les Afghans, affranchis de l'oppression et de la terreur, de jouir de leurs droits et de leurs libertés inaliénables,
Conscient que c'est aux Afghans eux-mêmes que revient la responsabilité d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre dans tout le pays,
Réaffirmant qu'il a fait sien l'Accord sur les arrangements provisoires applicables à l'Afghanistan en attendant le rétablissement d'institutions étatiques permanentes, signé à Bonn le 5 décembre 2001 (S/2001/1154) (l'"Accord de Bonn"),
Prenant acte de la demande adressée au Conseil de Sécurité au paragraphe 3 de l'annexe I à l'Accord de Bonn d'envisager le déploiement rapide en Afghanistan d'une force de sécurité internationale et du compte rendu que le Représentant spécial du Secrétaire général a fait le 14 décembre 2001 sur ses entretiens avec les autorités afghanes, au cours desquels celles-ci ont dit se féliciter du déploiement en Afghanistan d'une force internationale de sécurité autorisée par les Nations Unies, Prenant acte de la lettre du 19 décembre 2001, adressée au Président du Conseil de sécurité par M. Abdullah Abdullah (S/2001/1223),
Se félicitant de la lettre en date du 19 décembre 2001, adressée au Secrétaire général par le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et au Commonwealth du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (S/2001/1217), et prenant acte de l'offre qui y est faite par le Royaume-Uni de diriger l'organisation et le commandement d'une force internationale d'assistance à la sécurité,
Soulignant que toutes les forces afghanes doivent se conformer strictement aux obligations qui leur incombent en vertu des droits de l’homme, notamment le respect des droits des femmes, et en vertu du droit international humanitaire,
Réaffirmant son profond attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de l'Afghanistan,
Constatant que la situation en Afghanistan demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement exécuter le mandat de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité, en consultation avec l’Autorité intérimaire afghane établie par l'Accord de Bonn,
Agissant à ces fins en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Autorise, comme prévu à l'annexe I de l'Accord de Bonn, la constitution pour six mois d'une force internationale d'assistance à la sécurité pour aider l'Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs, de telle sorte que l'Autorité intérimaire afghane et le personnel des Nations Unies puissent travailler dans un environnement sûr.
2. Demande aux Etats Membres de fournir du personnel, du matériel et des ressources à la Force internationale d'assistance à la sécurité, et invite les Etats Membres intéressés à se faire connaître auprès du commandement de la Force et du Secrétaire général.
3. Autorise les Etats Membres qui participent à la Force internationale d'assistance à la sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires à l'exécution du mandat de celle-ci.
4. Demande à la Force internationale d'assistance à la sécurité de travailler en consultation étroite avec l'Autorité intérimaire afghane pour l'accomplissement de son mandat, ainsi qu'avec le Représentant spécial du Secrétaire général.
5. Appelle tous les Afghans à coopérer avec la Force internationale d'assistance à la sécurité et les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, et se félicite que les parties à l'Accord de Bonn se soient engagées à tout faire dans les limites de leurs moyens et de leur influence pour assurer la sécurité, notamment en assurant la sûreté, la sécurité et la liberté de mouvement de tous les membres du personnel des Nations Unies et de tout le personnel international des organisations gouvernementales et non gouvernementales présentes en Afghanistan.
6. Note que les parties afghanes à l'Accord de Bonn se sont engagées à l'annexe I dudit accord à retirer toutes les unités militaires de Kaboul, et leur demande de respecter cet engagement en coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité.
7. Encourage les Etats voisins et les autres Etats Membres à accorder à la Force internationale d'assistance à la sécurité toute l'aide nécessaire qu'elle pourrait demander, notamment les autorisations de survol et de transit.
8. Souligne que les dépenses de la Force internationale d'assistance à la sécurité seront prises en charge par les Etats Membres participants concernés, prie le Secrétaire général de créer un fonds d'affectation spéciale par lequel les Etats ou les opérations intéressés pourront recevoir des contributions, et encourage les Etats Membres à verser des contributions au fonds en question.
9. Prie le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité de lui faire périodiquement rapport sur l'exécution du mandat de celle-ci, par l'intermédiaire du Secrétaire général.
10. Demande aux Etats Membres participant à la Force internationale d'assistance à la sécurité d'aider l'Autorité intérimaire afghane à constituer et à former de nouvelles forces afghanes de défense et de sécurité.
11. Décide de rester activement saisi de la question."
En mars 2009, 61960 soldats provenant de quarante-et-un pays différents sont déployés en Afghanistan. Liste des principaux contributeurs à l'ISAF: Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Croatie, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France,Italie, Jordanie, Lithuanie, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Suède.
Le quartier-général de l'ISAF est établit à Kaboul, avec à sa tête le lieutenant-général (général de Corps d'armée) américain Stanley McChrystal. Sa mission: "Conduire des opérations militaires dans la zone d'opérations pour aider le Gouvernement de la République islamique d'Afghanistan (GIRoA) dans l'établissement et le maintien d'un environnement sûr et sécurisé avec un engagement total des forces de sécurité nationales afghanes, en vue d'étendre l'autorité et l'influence du gouvernement, de manière à faciliter la reconstruction de l'Afghanistan et de permettre au GIRoA d'exercer sa souveraineté dans tout le pays."
Carte ci-dessous: pays contributeurs de l'ISAF en Afghanistan. Vert foncé: contributeurs actuels. Vert clair: contributeurs potentiel. Cyan: anciens contributeurs.
1° Juridiction de l'ISAF étendue.
L'ISAF était chargée initialement de sécuriser uniquement la région de Kaboul, et de permettre l'établissement d'un gouvernement provisoire de transition dirigé par Hamid Karzaï.
Deux ans plus tard, le 13 octobre 2003, cette situation change. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies autorise désormais l'expansion des missions de l'ISAF dans tout le reste du pays. C'est la Résolution 1510, adoptée à la 4840ème séance du CS-ONU:
"Le Conseil de Sécurité,
Réaffirmant ses résolutions antérieures sur l'Afghanistan, en particulier ses résolutions 1386 (2001) du 20 décembre 2001, 1413 (2002) du 23 mai 2002 et 1444 (2002) du 27 novembre 2002,
Réaffirmant aussi son profond attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de l'Afghanistan,
Réaffirmant également ses résolutions 1368 (2001) du 12 septembre 2001 et 1373 (2001) du 28 septembre 2001 et réitérant son appui à l'action internationale entreprise pour extirper le terrorisme, conformément à la Charte des Nations Unies,
Conscient que c'est aux Afghans eux-mêmes que revient la responsabilité d'assurer la sécurité et de maintenir l'ordre dans tout le pays, et se félicitant à cet égard de la poursuite de la coopération de l'Autorité intérimaire afghane avec la Force internationale d'assistance à la sécurité,
Réaffirmant l'importance de l'Accord de Bonn et rappelant en particulier son annexe 1, qui prévoit notamment le déploiement progressif de la Force dans d'autres centres urbains et d'autres régions que Kaboul,
Souligne qu'il importe d'étendre l'autorité du gouvernement central à toutes les parties de l'Afghanistan, de procéder au désarmement complet, à la démobilisation et à la réinsertion de toutes les factions armées et d'effectuer une réforme du secteur de la sécurité, notamment en reconstituant la nouvelle armée et la nouvelle police nationales afghanes,
Conscient des obstacles qui entravent l'application intégrale de l'Accord de Bonn par suite des préoccupations que suscite la sécurité dans certaines parties de l'Afghanistan,
Prenant note de la lettre du 10 octobre 2003 (S/2003/986, annexe), dans laquelle le Ministre des affaires étrangères de l'Afghanistan a sollicité le concours de la Force internationale d’assistance à la sécurité en dehors de Kaboul,
Prenant note de la lettre datée du 6 octobre 2003 que le Secrétaire général de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a adressé au Secrétaire général (S/2003/970) concernant un élargissement possible de la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité,
Constatant que la situation en Afghanistan demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement exécuter le mandat de la Force internationale d'assistance à la sécurité, en consultation avec l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs,
Agissant à ces fins en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Autorise l'élargissement du mandat de la Force internationale d'assistance à la sécurité pour lui permettre, dans la mesure des ressources disponibles, d'aider l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs à maintenir la sécurité dans les régions de l'Afghanistan en dehors de Kaboul et ses environs, de façon que les autorités afghanes ainsi que le personnel des Nations Unies et les autres personnels civils internationaux qui contribuent, en particulier, à l’effort de reconstruction et à l'action humanitaire puissent travailler dans un environnement sûr, et de fournir une assistance dans le domaine de la sécurité pour l'exécution de toutes les autres tâches à l'appui de l'Accord de Bonn.
2. Demande à la Force internationale d'assistance à la sécurité de continuer de travailler en étroite consultation avec l'Autorité intérimaire afghane et ses successeurs et le Représentant spécial du Secrétaire général ainsi qu'avec la Coalition de l'opération Enduring Freedom ("Liberté Immuable"), pour exécuter le mandat de la Force et de rendre compte au Conseil de sécurité de l'application des mesures énoncées au paragraphe 1.
3. Décide de proroger l'autorisation, pour une période de douze mois, de la Force internationale d’assistance à la sécurité, telle que définie dans la résolution 1386 (2001) et la présente résolution.
4. Autorise les Etats Membres participant à la Force internationale d’assistance à la sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires à l'exécution du mandat de celle-ci.
5. Prie le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité de lui présenter, par l'intermédiaire du Secrétaire général, des rapports trimestriels sur l'exécution du mandat de la Force.
6. Décide de rester activement saisi de la question."
2° Structures de l'ISAF en 2009.
Le QG initial de l'ISAF était installé à Kaboul. Depuis l'extension de ses zones de responsabilité, en octobre 2003, la Force internationale a créé des structures de commandement tactiques plus adaptées. Un quartier-général pour chaque zones géographiques (nord, sud, est, ouest), plus un pour la capitale.
• GQG ISAF à Kaboul [Composite]. Lieutenant-Général américain Stanley A. McChristal (US Army).
FSB: Forward Support Base (Base de Soutien Avancé).
PRT: Provincial Reconstruction Team (Unité de Reconstruction Provincial).
• Regional Command Capital. QG Kaboul. Approximativement 5420 hommes. Commandement assuré par rotation (France, Italie et Turquie). Depuis le 31 octobre 2009, le commandement RC(C) est confié au brigadier-général turc Levent Colak.
• Regional Command North. QG RC(N): Camp Marmal, Mazar-i-Sharif, province de Balkh. Approximativement 4400 hommes. Commandement assuré par le brigadier-général allemand Jürgen Setzer depuis le 3 octobre 2009.
- PRT Mazar-i-Sharif. Province de Balkh. Suède et Finlande.
- PRT Feyzabad. Province de Badakhshan. Allemagne.
- PRT Konduz. Province de Kunduz. Allemagne.
- PRT Pol-i-Khomri. Province de Baghlan. Hongrie.
- PRT Meymana. Province de Faryab. Norvège.
• Regional Command West. QG RC(W): Herat, province de Herat. Approximativement 2980 hommes. Commandement assuré par le brigadier-général italien Paolo Serra depuis le 9 octobre 2009.
- FSB Herat. Province de Herat. Espagne.
- PRT Herat. Province de Herat. Italie.
- PRT Farah. Province de Farah. Etats-Unis.
- PRT Qala-i-Now. Province de Badghis. Espagne et Colombie.
- PRT Chaghcharan. Province de Ghor. Lituanie.
• Regional Command South. QG RC(S): aérodrome de Kandahar, province de Kandahar. Approximativement 35000 hommes. Commandement assuré par rotation (Pays-Bas, Canada et Grande-Bretagne). Le commandament actuel est le major-général néerlandais Mart de Kruit.
- FSB Kandahar, province de Kandahar. Multinational.
- Task Force Helmand. Forces britanniques au centre et au nord-est de la province d'Helmand.
- Task Force Leatherneck. Marines américains au sud et à l'ouest de la province d'Helmand.
- Task Force Kandahar. Forces canadiennes dans la ville et à l'ouest de la province de Kandahar.
- Task Force Stryker. Forces américaines dans le reste de la province de Kandahar. Forces américaines et roumaines dans la province de Zabul.
- Task Force Uruzgan. Forces néerlandaises dans la province d'Uruzgan.
- PRT Kandahar, ville de Kandahar. Canada.
- PRT Helmand, Lashkar Gah, province d'Helmand. Grande-Bretagne, Danemark et Estonie.
- PRT Uruzgan, Tarin Kowt, province d'Uruzgan. Pays-Bas et Australie.
- PRT Zabul, Qalat, province de Zabul. Etats-Unis et Roumanie.
- RC(S) comprend également les provinces de Nimruz et de Daykundi.
• Regional Command East. QG RC(E) Bagram, province de Parwan. Approximativement 18800 hommes. Commandement assuré par le major-général américain Jeffrey J. Schloesser.
- FSB Bagram, province de Parwan. Etats-Unis.
- Task Force Spartan. Région est de l'Afghanistan. Etats-Unis.
- Task Force Mountain Warrior. Partage de zone de responsabilité avec TF-Spartan. Etats-Unis.
- Task Force Cyclone. Provinces de Bamyan, Kapisa, Panshir et Parwan. Etats-Unis.
- Task Force La Layette. Vallées de Kapisa et de Surobi, province de Parwan. France.
- PRT Logar, province de Logar. République Tchèque.
- PRT Sharana, province de Paktika. Etats-Unis.
- PRT Khost, province de Khost. Etats-Unis.
- PRT Mether Lam, province de Laghman. Etats-Unis.
- PRT Bamyan, province de Bamyan. Nouvelle-Zélande.
- PRT Panshir, province de Panshir. Etats-Unis.
- PRT Jalalabad, province de Nangarhar. Etats-Unis.
- PRT Ghazni, province de Ghazni. Pologne et Etats-Unis.
- PRT Asadabad, province de Kunar. Etats-Unis.
- PRT Bagram, province de Parwan. Etats-Unis.
- PRT Wardak, province de Wardak. Turquie.
- PRT Nuristan, province de Nuristan. Etats-Unis.
- PRT Gardez, province de Paktia. Etats-Unis.
Ordre de bataille des forces françaises en Afghanistan.
La France déploie des forces en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirgyzstan et dans l'océan Indien, soit sous l'autorité de l'OTAN (ISAF), soit sous commandement américain de l'opération Enduring Freedom (EOF-A). Au total environ 3700 militaires, dont 2900 sont engagés sur le territoire afghan lui-même.
Les troupes françaises d'Afghanistan sont regroupées au sein d'une unité appelée Brigade (ou Task Force) La Fayette, en référence au célèbre héros français de la guerre d'Indépendance américaine. Le quartier-général de cette brigade sur la Forward Operational Base (Base opérationnelle avancée) FOB Morales-Frazier, dans le district de Kapisa. Son commandement est assuré depuis le 20 juin 2008 par le général de brigade Marcel Druart.
La "Brigade La Fayette" est responsable des districts de Surobi (zone qui englobe Kaboul) et de Kapisa, au nord de la capitale. Elle dépend du Regional Command East RC(E), opère en collaboration avec des unités de la 82ème Division aéroportée US, et regroupe environ 75% des militaires français présents dans la région, soit un effectif compris entre 2600 et 2900 hommes.
Elle est divisée elle-même en plusieurs groupement de combat tactique et autres unités de soutien logistique ou de commandement. Les 150 gendarmes français qui aident à la formation de la police afghane sont également intégrés au sein de cette brigade.
1° Composition de la Brigade La Fayette (Fin 2009).
• QG et Etat-major. Provenant majoritairement de la 27ème Brigade d'infanterie de montagne. Stationné dans la FOB Morales-Frazier, district de Nijrab. Commandant actuel: général de brigade Marcel Druart depuis le 20 juin 2008. Effectif: 90 hommes.
• Service de Santé des Armées. Aéroport international de Kaboul. 80 hommes.
• Un Bataillon de Commandement et de Soutien (BCS), dépendant du 4ème Régiment du Matériel. Effectif: 450-500 hommes.
• Groupement Tactique Interarmes (GTIA) Surobi. Constitué avec des unités de combat dans et autour de Kaboul, stationné dans la FOB Surobi, district de Surobi. Ancienne appelation: BatFra. Effectif: 800-900 hommes. Comprend les unités suivantes:
- Trois compagnies du 2ème Régiment Etranger d'Infanterie (2e REI), auxquelles est rattaché un Groupement des Commandos Parachutistes (GCP) dépendant du Commandement des Opérations Spéciales (COS). 700 hommes.
- Eléments du 17ème Régiment du Génie Parachutistes (17e RGP). 70 hommes.
- Une batterie de mortiers (120mm) du 35ème Régiment d'Artillerie Parachutiste (35e RAP). 50 hommes.
- Une batterie d'obusiers (155mm AUF-1) du 3ème Régiment d'Artillerie de Marine (3e RAMa).
- Une compagnie du 1er Régiment Etranger du Génie (1e REG).
• Groupement Tactique Interarmes (GTIA) Kapisa. FOB Nijrab et FOB Tagrab, district de Kapisa. 650-700 hommes. Comprend les unités suivantes:
- Trois compagnies du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins (13e BCA).
- Eléments du 2ème Régiment Etranger du Génie (2e REG).
- Une batterie d'artillerie (Ceasar 155mm et mortier 120mm) du 93ème Régiment d'Artillerie de Montagne (93e RAM).
• Groupement blindé.
- Eléments du 1er Régiment de Hussards Parachutistes (1e RHP). Unité blindée légère de reconnaissance. District de Surobi. 5 AMX-10RC.
- Eléments du 4e Régiment de Chasseurs (4e RCh). District de Kapisa. 3 AMX-10RC.
• Operational Mentoring Liaison Team (OMLT), ou "Equipes Opérationnelles de Liaison et d'Entraînement". Au sein de la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité de l'OTAN en Afghanistan, les OMLT sont de petites équipes de cadres et de spécialistes regroupant chacune d'une cinquantaine de personnes. Leur rôle est de conseiller les militaires de l'armée nationale afghane (ANA) pour développer l'instruction, la formation et l'entraînement, et permettre à ces unités de bénéficier des appuis (feu, aérien, renseignement) directs de l'ISAF lorsqu'elles sont engagées au combat.
OMLT sont la version multinationale du système américain Embedded Training Team (ETT), qui prévoit l'exécution par des forces "régulières" de la mission d'encadrement et de conseil au niveau tactiques d'unités de l'armée locale, mission techniquement réservée auparavant aux forces spéciales (Bérêts Verts).
L'Armée française déploie en Afghanistan 300 hommes répartis dans six OMLT. Le concept OMLT fait partie intégrante de l'ISAF, au même titre que les Provincial Reconstruction Teams (PRT).
5 OMLT (230 hommes) opèrent au sein du 201ème Corps d'armée de l'Armée Nationale Afghane (ANA), dans les districts de Kapisa et de Surobi:
- 1 OMLT de commandement auprès de l'état-major du 201ème Corps d'armée et de celui de la 1ère Brigade ANA.
- 2 OMLT auprès d'un bataillon (kandak) d'infanterie de la 1ère brigade ANA.
- 1 OMLT auprès d'un kandak d'appui de la 1ère Brigade ANA.
- 1 OMLT auprès d'un kandak logistique de la 1ère Brigade ANA.
Le sixième OLMT (70 hommes) opère au sein du Kandak 41 de la 4ème Brigade du 205ème Corps d'armée de l'ANA. Il est déployé à partir des FOB Tarin Kwot et FOB Deh Rawod, dans la province d'Uruzghan, dans le sud de l'Afghanistan.
• Task Force Arès. Depuis 2001, environ 200 militaires français, provenant d'unités diverses du Commandement des Opérations Spéciales (COS), ont opéré dans le sud de l'Afghanistan, dans le cadre de l'opération Enduring Freedom OEF-A. A partir de 2007, elles ont été remplacées par des composantes de la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST):
- 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (1er RPIMa).
- 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (13e RDP).
• Bataillon d'hélicoptère (BATHELICO). Effectif: environ 140 hommes.
- Eléments du 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat (5e RHC). 3 EC-665 Tigre, 2 AS-532 Cougar et 3 SA-342M Gazelle Viviane. 90-100 hommes.
- Eléments du 4ème Régiment d'Hélicoptères des Forces Spéciales (4e RHFS). 2 EC-725 Caracal. 20-30 hommes.
- Eléments de l'Escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées [Armée de l'Air]. 1 EC-725 Caracal.
- Commandos Parachutistes de l'Air n°20 et n°30.
2° Forces aériennes.
L'Armée de l'Air Française déploie 3 Mirage-2000D et 3 Mirage F1CR sur l'aéroport international de Kandahar, dans le sud. Ainsi que 2 ravitailleurs en vol KC-135FR Stratotanker sur l'aérodrome de Manas, au Kirgyzstan.
Pour sécuriser et défendre ses installations et ses bases locales, elle compte sur le "Commandos Parachutistes de l'Air n°10" (CPA Air), une unité dépendante du COS.
Un détachement de drone (EED 1/330 Adour) est également présent sur l'aérodrome de Bagram.
3° Forces navales.
La Marine nationale entretient une présence navale dans l'océan indien, comprenant le porte-avions Charles de Gaulle et plusieurs frégates. Sur les navires, sont également présent les "Commandos de Marine" qui sont au nombre de six depuis 2008: De Monfort, Trépel, Jaubert, De Penfentenyo, Kieffer et Hubert. Ceux-ci sont employés pour lutter contre la piraterie en mer et, en Afghanistan, servent en tant qu'instructeurs et formateurs des forces spéciales afghanes, par roulement avec d'autre unités du COS des trois branches armées. (1)
4° Opérations françaises en cours.
Les forces françaises en Afghanistan sont actuellement impliquées dans quatre opérations militaires.
- Opération Pamir: opérations dans la région Kaboul-Kapisa (ISAF).
- Opération Héraklès: opérations navales et aériennes.
- Opération Epidote: entrainement et formation de l'Armée Nationale Afghane (ANA).
- Opération Arès: opérations spéciales dans le cadre de l'Operation Enduring Freedom (OEF-A).
(1) Voir le commentaire de Darth Voholt ci-dessous.
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Sources également disponibles:
1° French forces in Afghanistan (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/French_forces_in_Afghanistan
2° Brigade La Fayette (Wikipedia.org).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_La_Fayette
3° Dispositif français en Afghanistan (Defense.gouv.fr).
http://www.defense.gouv.fr/ema/operations_exterieures/afghanistan/dossier_de_reference/16_11_09_le_dispositif_francais_pour_l_afghanistan
4° Operation Enduring Freedom (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Enduring_Freedom
5° International Security Assistance Force (Wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/International_Security_Assistance_Force
1 comment:
Je site : « 3° Forces navales. »
« Sur les navires, sont également présent les "Commandos de Marine" (appelées aussi "Troupes de Marines") Jaubert, Trépel, de Montfort, et de Penfentenyo. Ceux-ci sont chargés de mener des opérations amphibies, ainsi que des missions de reconnaissance ou de sabotage en territoire ennemi. »
Les Troupes de Marine où Infanterie de Marine Française, appartiennent à l’armée de Terre.
Suite au versement de ces troupes dites aussi « coloniales » la Marine créa la spécialité de Fusiliers Marins en 1856 (bien connu en Belgique pour leur glorieux fait d’armes de 14-18)
C’est de cette spécialité que sont issue les Commando Marine, créés eux en 1943.
Ils sont au nombre de 6 depuis 2008:
De Monfort, Trépel, Jaubert, De Penfentenyo, Kieffer et Hubert.
Ils sont employés sur les Navires Français uniquement dans le cadres du renfort des brigades de protections, pour la lutte contre la piraterie maritime, avec d’autres Fusiliers Marins non certifiés « Commandos ».
Vous en trouverez cependant sur le sol Afghan qui seront formateurs à l’école des forces spéciales Afghanes (Par roulement avec d’autre unités du COS des trois armées)
Ce sont des marins à par entière à ne pas confondre avec les Marsouins de l’armée de Terre.
Cette distinction est une spécificité toute française d’où votre erreur bien compréhensible.
Cordialement,
Dark lord of the Sith.
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