22 juin - 5 décembre 1941 - Opération Barbarossa: invasion de l'Union Soviétique

L'opération Barbarossa, nom de code de l'invasion de l'Union Soviétique par le Troisième Reich, est déclenchée le 22 juin 1941. Sur un front large de 2,900 kilomètres, allant de la Baltique à la Mer Noire, 3.9 millions d'hommes des puissances de l'Axe, dont 3.2 millions d'Allemands, épaulés par plus de 600,000 véhicules, dont 4,200 chars et 42,600 pièces d'artillerie et mortiers, ainsi que 4,400 avions, passent à l'offensive sur le front de l'Est et pulvérisent les unes après les autres toutes les défenses de l'Armée Rouge.

Cette attaque est la plus gigantesque opération militaire de tous les temps. Sa planification débute le 18 décembre 1940 et ses préparatifs sont menés dans le plus grand secret. Le plan d'origine prévoit trois axes d'attaque nord, centre et sud, avec trois objectifs finals à atteindre avant la fin de l'année 1941: Leningrad, Moscou et Rostov-sur-le-Don. Cependant, malgré ses victoires initiales et son avancée foudroyante, la Wehrmacht n'atteindra aucun d'eux.




Objectifs et plan d'opération allemands.

1° Théories raciales nazies sur l'Union Soviétique.

Au début de 1925, Adolf Hitler décrit dans son livre Mein Kampf ("Mon Combat") son intention d'envahir l'Union Soviétique, assurant ainsi à l'Allemagne son Lebensraum (Espace Vital). L'idéologie raciale du Troisième Reich décrit l'Union Soviétique comme peuplée de peuples slaves de "Sous-hommes" (Untermenschen) dirigés par des maîtres judéo-bolchéviques. Hitler annonce que c'est la destinée de l'Allemagne de conquérir de nouveaux territoires à l'Est et de mettre fin à la domination juive en Russie.

Photo ci-dessous: Juifs lettons dans le camp de concentration de Salaspils (Riga), à la fin de l'année 1941.


Hitler parle ensuite de la "Bataille contre l'idéal panslave" et des victoires qui doivent le mener à la "domination permanente du Monde", même si pour cela il doit s'associer avec la Russie et faire une partie du chemin ensemble, dans la mesure où celle-ci peut l'aider. Il prévoit d'"exterminer, d'expulser ou d'asservir les Slaves et de repeupler les territoires conquis avec une population germanique" (voir "Nouvel Ordre Européen", discours au Sportpalast de Berlin, en 1941).

Carte ci-dessous: "Nouvel Ordre Européen" d'Hitler à la fin de l'année 1941.



2° 1939-1940: les relations germano-soviétiques.

Le pacte germano-soviétique, ou "Pacte Molotov-Ribbentrop", entre le Troisième Reich et l'Union Soviétique, est signé à Moscou le 23 août 1939, une semaine avant l'invasion de la Pologne et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Avec des "Protocoles Secrets" définissant le futur découpage de l'infortunée Pologne et l'établissement d'"Etats tampons", définissant la frontière entre les deux. S'établissent des relations commerciales, l'Allemagne achetant à l'Union Soviétique des fournitures et matières premières (pétrole, blé, caoutchouc, acier, manganèse, ...), vitales pour son effort de guerre, pour un montant de 420 à 430 millions de Reichsmarks.

Photos ci-dessous: 1° Signature du Pacte Germano-Soviétique en août 1939, entre Joachim Ribbentrop et Vyacheslav Molotov. 2° "Fraternisation" et poignée de mains entre officiers allemand et russe en Pologne, en septembre 1939. Photo, Agence TASS.




Dans la plupart des gouvernements occidentaux et partis politiques de gauche, c'est la stupeur et la consternation générales. Malgré leurs idéologies totalement opposées, l'Allemagne et l'Union Soviétique entretiennent alors de "bonnes relations diplomatiques et économiques". Le 11 février 1940, les deux "partenaires" signent un nouvel accord commercial, pour un montant de 220 à 230 millions de Reichsmarks. L'Allemagne accepte également de fournir une aide technologique (1), des produits manufacturés (locomotives, tracteurs, véhicules, ...) et du matériel de guerre à l'URSS. Le dernier train soviétique fournissant du blé à l'Allemagne franchira la frontière aux environs d'1h30 du matin le 22 juin 1941, deux heures avant le déclenchement de l'opération Barbarossa!


(1) Notamment les plans du croiseur de bataille Lützow et du cuirassé Bismarck, ainsi que ceux des bombardiers Ju-88 et Do-215, des chasseurs Bf-109 et Bf-110.


3° Plan d'invasion allemand.

Le comportement de Joseph Staline lui-même a largement contribué aux futurs succès de la Wehrmacht sur le front de l'Est, durant le premier semestre. En 1936-1938, le maître du Kremlin a pour ainsi dire, au cours de la période "des Grandes Purges", littéralement "décapité" tout ce que la société russe comptait d'intellectuels, ainsi que les élites dirigentes du gouvernement et de l'armée. Environ deux millions de personnes, accusées d'être "ennemis du peuple", sont arrêtées. 740,000 d'entre-elles exécutées, le reste envoyé au Goulag. L'Armée Rouge n'y échappe pas: 13 commandants d'armées ou de district sur 15, 8 amiraux sur 9, 50 commandants de corps d'armée sur 57, 154 commandants de divisions sur 186, et même 41 commissaires politiques sur 44, disparaissent. Au total, plus de 30,000 officiers soviétiques sont exécutés et remplacés par des militaires médiocres.

En été 1940, lorsque surgissent des désaccords avec l'Union Soviétique au sujet de la situation dans les Balkans, notamment l'annexion de la Bessarabie et de la Bukovine du Nord (60,000 km² de Roumanie) par l'URSS, l'option de l'invasion des territoires à l'Est apparaît à Hitler comme l'unique solution envisageable et inéluctable. En juin, après sa victoire sur le front Ouest, et convaincu que la Grande-Bretagne, qui se retrouve seule, demandera bientôt la paix, il annonce que ses forces ont désormais les mains libres pour accomplir son objectif principal: l'anéantissement du bolchévisme.

Exalté par ses victoires militaires en Pologne et sur le front Ouest, il sous-estime grandement le potentiel de l'Union Soviétique, et surestime ses propres troupes. Hitler est aléché par les bénéfices politiques, économiques et industrielles qu'il pourra en retirer:

  1. Après la conquête de l'URSS, il pourra démobiliser une partie de l'armée pour combler la main d'oeuvre ouvrière insuffisante.
  2. L'Ukraine deviendra un territoire appréciable pour l'agriculture.
  3. L'utilisation de la main d'oeuvre soviétique, abondante, comme travailleurs forcés ou esclaves, augmentera encore le potentiel industriel du Troisième Reich.
  4. La défaite de Staline isolera encore un peu plus la Grande-Bretagne. L'armée allemande, désormais les mains libres sur le front Est, pourra se consacrer entièrement au front de l'Ouest.
  5. Le pétrole du Caucase un élément vital pour l'effort de guerre. Albert Speer, Ministre de la Production, au cours d'interrogatoires après la guerre, explique que ce besoin constitue la principale motivation pour envahir l'URSS.

Le 5 décembre 1940, l'état-major militaire allemand (OKH) donne à Hitler la première ébauche des plans d'invasion de l'Union Soviétique. Celui-ci les approuve. Durant ce mois de décembre, Joseph Staline, qui a lu Mein Kampf, demande aux militaires soviétiques de se préparer à repousser une attaque allemande. Mais selon lui, Hitler a besoin d'au minimum quatre ans pour se préparer à affronter l'Armée Rouge, et donne à celle-ci deux ans pour se préparer elle-même.

Le 18 décembre 1940, Hitler signe sa Directive n°21 et les plans sont désignés du nom de code d'"Opération Barbarossa", en référence au surnom de l'empereur germanique Frederick II (surnommé "Barbe Rousse"): "La Wehmacht doit être prête à écraser l'Union Soviétique en une campagne rapide". Le déclenchement de Barbarossa est fixé au 15 mai 1941.

Certains de ses généraux sont cependant rétissants et craignent de commettre la même erreur que lors de la Première Guerre mondiale: l'ouverture d'un second front et la division des forces allemandes. En automne 1940, ils adressent à Hitler un mémorandum sur les "dangers d'une invasion de l'Union Soviétique". Mais Hitler balaie leurs objections et s'en tient au plan fixé.

L'idéologue nazi Alfred Rosenberg prévoit le futur découpage de l'Union Soviétique en cinq Reichskommissariates:

  • l'Ostland (Pays Baltes et Biélorussie),
  • l'Ukraine (Ukraine et territoires adjacents),
  • le Kaukasus (Caucase et sud de la Russie),
  • le Moskowien (région de Moscou et reste de la Russie d'Europe),
  • le Turkestan (Républiques et territoires d'Asie centrale).

Carte ci-dessous: sphère d'influence allemande et soviétique en 1939-1940.


L'opération Barbarossa combine trois axes d'attaque principaux. La première au nord, contre Leningrad, en coopération avec l'armée finlandaise. La seconde, au centre, objectif Moscou. Et la dernière, au sud, vers le Caucase et ses champs pétrolifères. Hitler et ses généraux sont toutefois encore en désaccord sur la priorité à donner à ces trois attaques. Les militaires pensent que Moscou doit être la cible prioritaire. Mais Hitler, parvient tout de même à imposer ses vues: cela sera "D'abord Leningrad, ensuite le Bassin du Donetsk, enfin Moscou".

Carte ci-dessous: plan d'origine de l'opération Barbarossa.


Hitler, se référant aux piètres performances et l'inaptitude de l'Armée Rouge contre la Finlande en 1939/1940, et convaincu de la supériorité de la race aryenne sur les peuples slaves, prévoit une victoire totale en quelques mois. Dans les premiers mois de 1941, en préparatif de l'attaque, il masse aux frontières de l'Union Soviétique 3.5 millions de soldats allemands et environ un million d'hommes des autres pays membres de l'Axe, principalement des Roumains. Staline, comme nous l'avons précédemment dit, est persuadé que l'Allemagne n'attaquera pas avant quatre ans après la signature du Pacte germano-soviétique. Ces préparatifs sont menés dans le plus grand secret, et l'offensive allemande sera une totale surprise pour l'Armée Rouge.

Richard Sorge, un des espions soviétiques en poste au Japon, transmet tout de même à Moscou la date (approximative) de Barbarossa. Grâce à Ultra, l'interception des communications allemandes par les services de renseignement britanniques, Londres donne également à Staline la date finale (exacte) de l'offensive allemande: le 22 juin 1941. Mais celui-ci n'y croit pas, persuadé qu'on essaie de le tromper.

Les Allemands exécutent même des opérations de désinformation, en tentant de faire croire aux Soviétiques que la Grande-Bretagne est l'objectif réel. Ce sont les opérations Haifisch (Requin) et Harpune (Harpon), imaginées par Wilhelm Keitel. La Wehrmacht simule respectivement en France et en Norvège des préparatifs de débarquement sur les côtes anglaises.

Les trois axes d'attaque sont chacun assignés à un Groupe d'Armées:
  • Heeresgruppe Nord. Commandé par le maréchal Wilhelm Ritter von Leeb, pour Leningrad.
  • Heeresgruppe Centre. Commandé par le maréchal Fedor von Bock, objectif la conquête de la Biélorussie, Smolensk, puis Moscou.
  • Heeresgruppe Sud. Commandé par le maréchal Gerd von Rundstedt, la conquête de l'Ukraine, puis direction le Caucase et la Volga.


Ordre de bataille des forces de l'Axe.

Le 22 juin 1941, sur un front large de 2,900 km, s'étendant de la Mer Baltique à la Mer Noire, le Troisième Reich aligne le long de la frontière soviétique l'équivalent de 181 divisions et 18 brigades indépendantes, un effectif total d'environ 3.9 millions d'hommes, dont 3.2 millions d'Allemands et 500,000 Roumains, Hongrois et Slovaques, épaulés par plus de 600,000 véhicules, dont 4,200 chars et 42,600 pièces d'artillerie et mortiers. Ainsi qu'environ 4,400 avions.


1° Composition des forces de l'Axe.

OberKommando der Heer (OKH) [Wehrmacht et Luftwaffe].
Commandant en chef: feldmaréchal Walther von Brauchitsch.
Chef d'Etat-Major: général Franz Halder.

    Groupe d'Armées (Heeresgruppe) Nord. Maréchal Wilhelm Ritter von Leeb.
    Stationné en Prusse-Orientale. 26 divisions.


    • 16ème Armée allemande. Général Ernst B.H. Busch.
      • II Armee-Korps (Walter Graf von Brockdorff-Ahlefeldt). 12ème, 121ème et 32ème Divisions d'infanterie.
      • X Armee-Korps (Christian Hansen). 126ème et 30ème Divisions d'infanterie.
      • XXVIII Armee-Korps (Mauritz von Wiktorin). 123ème et 122ème Divisions d'infanterie.
      • 253ème Division d'infanterie.

    • Panzergruppe 4. Général Erich Hoepner.
      • LVI Armee-Korps [motorisé] (Erich von Manstein). 8ème Division panzer, 3ème Division d'infanterie motorisée, 290ème Division d'infanterie.
      • XXXXI Armee-Korps [motorisé] (Georg-Hans Reinhardt). 6ème et 1ère Divisions panzers, Division SS Totenkopf, 269ème Division d'infanterie.

    • 18ème Armée allemande. Général Georg von Küchler.
      • XXVI Armee-Korps (Ernst von Leyser). 217ème et 61ème Divisions d'infanterie.
      • I Armee-Korps (Kuno von Both). 11ème, 21ème et 1ère Divisions d'infanterie.
      • XXXVIII Armee-Korps (Friedrich-Willhelm von Chappuis). 58ème et 291ème Divisions d'infanterie.

    • Luftflotte 1 [Luftwaffe]. Général Alfred Keller. 528 avions.
      • I Fliegerkorps (Helmut Förster).
        • Kampfgeschwader KG1. 44 Ju-88A.
        • Kampfgeschwader KG76. 124 Ju-88A.
        • Kampfgeschwader KG77. 124 Ju-88A.
        • Jagdgeschwader JG54. 152 Bf-109E.
        • Aufklärungsstaffel [Reconnaissance] 5.(F)/122. 9 Ju-88A et 3 Bf-110C.
      • Fliegerführer Ostsee [patrouille maritime et sauvetage en mer] (Wolfgang von Wild).
        • Aufklärungsgruppe 125. 24 He-60 et Bv-138, 12 Ar-196.
        • Küsten-Flieger-Gruppe [aviation côtière] KüFlGr 806. 48 Ju-88A.
        • Aufklärungstaffel 3.(F)/22. 8 Bf-110C.
        • Seenotstaffel 9. 12 He-59.

      • Réserve générale OKH/OKW, Heeresgruppe Nord.
        • 285ème Division de sécurité.

      • Photos ci-dessous: Panzer III Ausf.M et Panzer IV Ausf.C, le fer de lance des divisions blindées allemandes en Russie en 1941 et 1942.




      Groupe d'Armées Centre. Maréchal Fedor von Bock.
      Disposé entre Lublin et le Saillant Souwalki, en Pologne. 49 divisions.


      • Panzergruppe 3. Général Hermann Hoth.
        • XXXIX Armee-Korps [motorisé] (Rudolf Schmidt). 12ème, 7ème et 20ème Divisions panzers. 20ème et 14ème Divisions d'infanterie motorisées.
        • LVII Armee-Korps [motorisé] (Adolf Kuntzen). 19ème Division panzer. 18ème Division d'infanterie motorisée.

      • 9ème Armée allemande. Général Adolf Strauss.
        • VI Armee-Korps (Otto-Wilhelm Förster). 6ème et 26ème Divisions d'infanterie.
        • V Armee-Korps (Richard Ruoff). 35ème, 5ème et 161ème Divisions d'infanterie.
        • VIII Armee-Korps (Walter Heitz). 8ème et 28ème Divisions d'infanterie.
        • XX Armee-Korps (Friedrich Materna). 129ème, 162ème et 256ème Divisions d'infanterie.
        • XXXXII Armee-Korps (Walter Kuntze). 87ème Division d'infanterie.
        • 102ème Division d'infanterie. 403ème Division de sécurité.

      • 4ème Armée allemande. Général Gunther von Kluge.
        • VII Armee-Korps (Wilhelm Fahrmbacher). 221ème Division de sécurité. 258ème, 23ème, 7ème et 268ème Divisions d'infanterie.
        • IX Armee-Korps (Herman Geyer). 163ème, 137ème et 292ème Divisions d'infanterie.
        • XXXXIII Armee-Korps (Gotthard Heinrici). 252ème, 134ème et 131ème Divisions d'infanterie.
        • XIII Armee-Korps (Hans Felber). 17ème et 78ème Divisions d'infanterie.
        • 286ème Division de sécurité.

      • Panzergruppe 2 [2ème Panzerarmée à partir du 05/10/1941]. Général Heinz Guderian.
        • XXXXVI Armee-Korps [motorisé] (Heinrich von Vietinghoff). Régiment d'infanterie motorisée Grossdeutschland. 10ème Division panzer. Division panzer SS Das Reich.
        • XXXXVII Armee-Korps [motorisé] (Joachim Lemelsen). 17ème et 18ème Divisions panzers.
        • XXIV Armee-Korps [motorisé] (Leo von Schweppenburg). 3ème et 4ème Divisions panzers. 1ère Division de cavalerie. 10ème Division d'infanterie motorisée.

      • Luftflotte 2 [Luftwaffe]. Général Albert Kesselring. 1162 avions.
        • II Fliegerkorps (Bruno Loerzer).
          • Kampfgeschwader KG3: 80 Ju-88A et 10 Do-17Z.
          • Kampfgeschwader KG53: 122 He-111H et 2 He-111P.
          • Sturzkampfgeschwader StG77: 120 Ju-87B et 14 Bf-110C.
          • Schnell-Kampf-Geschwader [chasseurs-bombardiers] SKG210: 84 Bf-110C/E.
          • Jagdgeschwader JG51: 164 Bf-109F.
          • Aufklärungstaffel 1.(F)/122: 7 Ju-88A/D et 3 Bf-110C.
          • Kampf-Gruppe zur besonderer Verwendung [Transport] KGr-zbV 102: 53 Ju-52/3m.

        • VIII Fliegerkorps (Wolfram von Richthofen).
          • Kampfgeschwader KG2: 124 Do-17Z.
          • Sturzkampfgeschwader StG1: 84 Ju-87B et 6 Bf-110C.
          • Sturzkampfgeschwader StG2: 44 Ju-87B, 40 Ju-87R, 40 Bf-109E et 12 Hs-123A.
          • Zerstörer-Geschwader ZG26: 124 Bf-110C/E.
          • Jagdgeschwader JG27: 124 Bf-109E/F.
          • Aufklärungstaffel 2.(F)/11.
          • Kampf-Gruppe zur besonderer Verwendung KGr-zbV 9: 53 Ju-52/3m.
          • Jagdgeschwader JG53: 124 Bf-109F.
          • Aufklärungsgruppe 122: 8 Ju-88A, 3 Bf-110C et 2 Bf-109E.
          • Wetter-Erkundungs-Staffel (Observation météo) Wekusta 26: 8 Ju-88A.
          • Kampf-Gruppe zur besonderer Verwendung KGr-zbV 1: 53 Ju-52/3m.

        • I FlakKorps (Werner von Axtheim).

        Photos ci-dessous: 1° Messerschmitt Bf-109F du 10/JG51 sur le Front de l'Est en 1941. 2° Junker Ju-87D "StuKa" employé sur le front de l'Est en 1941.




      • Réserve générale OKH/OKW, Heeresgruppe Centre.
        • LIII Armee-Korps (Karl Weisenberger). 293ème Division d'infanterie.
        • 260ème et 15ème Divisions d'infanterie.


      Groupe d'Armées Sud. Maréchal Gerd von Rundstedt.
      Disposé dans les Carpates et en Moldavie. 41 divisions.
      [Comprend le groupe d'armées roumain Antonescu]


      • 6ème Armée allemande. Général Walter von Reichenau.
        • XVII Armee-Korps (Werner Kienitz). 62ème, 298ème et 56ème Divisions d'infanterie.
        • XXIX Armee-Korps (Hans von Obstfelder). 299ème et 44ème Divisions d'infanterie.
        • LV Armee-Korps (Erwin Vierow). 75ème et 111ème Divisions d'infanterie.
        • 168ème Division d'infanterie.
        • 213ème Division de sécurité.

      • Panzergruppe 1 [1ère Panzerarmee à partir du 24/10/1941]. Général Ewald von Kleist.
        • XXXXVIII Armee-Korps [motorisé] (Rudolf Veiel). 16ème Division d'infanterie motorisée. 16ème et 11ème Divisions panzers.
        • XIV Armee-Korps [motorisé] (Gustav von Wietersheim). 9ème Division panzer. Divisions SS Wiking et Leibstandarte Adolf Hitler.
        • III Armee-Korps [motorisé] (Eberhard von Mackensen). 13ème et 14ème Divisions panzers. 25ème Division d'infanterie motorisée.

      • 17ème Armée allemande. Général Karl-Heinrich von Stülpnagel.
        • IV Armee-Korps (Viktor von Schwedler). 71ème, 24ème, 295ème et 296ème Divisions d'infanterie. 97ème Division d'infanterie légère.
        • XXXXIX Gebirg-Korps [Corps de montagne] (Ludwig Kubler). 100ème Division d'infanterie légère. 1ère et 4ème Divisions de montagne.
        • LII Armee-Korps (Kurt von Briesen). 101ème Division d'infanterie légère.
        • Corps d'armée slovaque (Ferdinand Catlos). 1ère et 2ème Divisions d'infanterie slovaques. Brigade motorisée slovaque.
        • 444ème et 454ème Divisions de sécurité.
        • 125ème Division d'infanterie.

      • 11ème Armée allemande. Hans-Ritter von Schobert.
        • XXX Armee-Korps (Hans von Salmuth). 198ème Division d'infanterie. 8ème, 13ème et 14ème Divisions d'infanterie roumaines.
        • LIV Armee-Korps (Erich Hansen). 50ème et 170ème Divisions d'infanterie. 5ème Division d'infanterie roumaine.
        • XI Armee-Korps (Joachim von Kortzfleish). 76ème et 239ème Divisions d'infanterie. 1ère Division blindée roumaine. 1ère Brigade de cavalerie roumaines.
        • 22ème et 72ème Divisions d'infanterie.

      • 3ème Armée roumaine. Général Petre Dumitrescu.
        • 4ème Corps roumain (?). 6ème et 7ème Divisions d'infanterie roumaines.
        • Corps de montagne roumain (Gheorge Avramescu). 1ère, 2ème et 4ème Divisions de montagne roumaines.
        • Corps de cavalerie roumain (Michel Racovita). 5ème et 8ème Brigades de cavalerie roumaines.

      • 4ème Armée roumaine. Général Nicolae Ciuperca.
        • 3ème Corps roumain (Vassili Atanasiu). 15ème et 35ème Divisions d'infanterie roumaines. Division d'infanterie de la Garde.
        • 5ème Corps roumain (Ion Gheorghe). 21ème Division d'infanterie roumaine. Division roumaine des Gardes frontières.

      • Luftflotte 4 [Luftwaffe]. Général Alexander Löhr.
        • IV Fliegerkorps (Kurt Pflugbeil).
          • Kampfgeschwader KG27: 164 He-111H.
          • Jagdgeschwader JG77: 80 Bf-109E et 84 Bf-109F.
          • Aufklärungstaffel [Reconnaissance] 3.(F)/121.

        • V Fliegerkorps (Robert Ritter von Greim).
          • Kampfgeschwader KG51: 124 Ju-88A.
          • Kampfgeschwader KG54: 84 Ju-88A.
          • Kampfgeschwader KG55: 6 Bf-110C et 124 He-111H.
          • Jagdgeschwader JG3: 124 Bf-109F.
          • Aufklärungstaffel 4.(F)/121.
        • II FlakKorps (Oskar Dessloch).
        • Kampf-Gruppe zur besonderer Verwendung (KGr-zbV) 104: 53 Ju-52/3m.
        • Kampf-Gruppe zur besonderer Verwendung (KGr-zbV) 50: 53 Ju-52/3m.
        • Seenotstaffel 8: 14 He-59.
        • Wetter-Erkundungs-Staffel (Observation météo) Wekusta 76.

      • Réserve générale OKH/OKW, Heeresgruppe Sud.
        • LI Armee-Korps (Hans-Wolfang Reinhard). 183ème et 132ème Divisions d'infanterie. 101ème Division d'infanterie légère.
        • XXXIV Hohere-Kommando (Ferdinand Schaal). 68ème et 257ème Divisions d'infanterie.
        • 2ème Corps roumain (Nicolae Macici). 9ème et 10ème Divisions d'infanterie roumaines. 7ème Brigade de cavalerie roumaine.
        • 60ème Division d'infanterie motorisée.


    Ordre de bataille de l'Armée Rouge.

    La conscription militaire soviétique (partielle) est instaurée depuis le 1er septembre 1939. Sa durée est très longue: trois ans dans l'infanterie et l'aviation, cinq ans dans la marine. Le 22 juin 1941, l'Armée Rouge aligne, tous théâtres d'opération confondus, 303 divisions (contre 181 divisions pour l'Axe) et 22 brigades indépendantes (18), avec un effectif total d'environ 4.8 millions d'hommes (3.9 millions), 5.8 millions si l'on compte les réservistes.

    Le long des frontières occidentales, du cercle arctique à la Mer Noire, les forces terrestres de l'Armée Rouge comptent 166 divisions. Soit 103 divisions de fusiliers, 6 divisions de cavalerie, 38 divisions de chars et 19 divisions mécanisées, ainsi que 9 brigades indépendantes, avec un effectif de 2.9 millions d'hommes, 15,700 chars (contre 4,200 pour l'Axe), 59,790 pièces d'artillerie et mortiers (42,600 pour l'Axe). Elles sont articulées en cinq districts militaires (ou "Fronts"), l'équivalent dans les armées occidentales d'un Groupe d'Armées. L'aviation soviétique (VVS et PVO), de son côté, compte 11,540 avions (contre 4,400 pour l'Axe).

    Quelle qu'ait été la supériorité numérique des forces aériennes soviétiques sur la Luftwaffe, elle ne mérite qu'une présentation sommaire dans ce bilan des forces soviétiques, puisqu'elle est complètement surprise sur ses aérodromes et anéantie dès les premiers jours de guerre: au cours de la première semaine de l'opération Barbarossa, l'aviation allemande abat ou détruira au sol 5,900 avions ennemis. Il faudra un an et demi, à partir de la bataille de Stalingrad, aux forces aériennes soviétiques pour se remettre de ce formidable coup de massue!

    Liste des avions soviétiques, cités dans l'ordre de bataille ci-dessous. L'année indique le début de la production.
      - Arkhangelsky Ar-2. Bombardier en piqué. 1934.
      - Polikarpov I-15. Chasseur biplan. 1934.
      - Polikarpov I-15bis. Chasseur biplan. 1398.
      - Polikarpov I-153 (ou I-15ter). Chasseur biplan. 1939.
      - Polikarpov I-16. Chasseur monoplan. 1936.
      - Ilyushin Il-2 Sturmovik. Avion d'assaut. 1941.
      - Lavochkin-Gorbunov-Gudkov LaGG-3. Chasseur monoplan. 1941.
      - Mikoyan-Gurevich MiG-1. Chasseur monoplan. 1940.
      - Mikoyan-Gurevich MiG-3. Chasseur monoplan. 1941.
      - Petlyakov Pe-2. Bombardier monoplan. 1941.
      - Tupolev SB. Bombardier monoplan bimoteur. 1935.
      - Sukhoi Su-2. Bombardier léger/avion de reconnaissance. 1938.
      - Yakovlev Yak-1. Chasseur monoplan. 1940.
      - Yakovlev Yak-4. Bombardier léger/avion de reconnaissance. 1941.

    En l'absence de l'aviation soviétique dans les airs, les bombardiers de la Luftwaffe s'en donneront à coeur joie contre les concentrations de troupes et les colonnes de véhicules ennemies. Les canons de DCA de 88mm, fautes d'objectifs, se verront reconvertis et concentrés dans la lutte antichar, où ils feront un carnage de blindés soviétiques.


    1° Composition des forces soviétiques.

    Comité Suprême de défense (Shtab Vierhovnogo Komandovania, ou STAVKA).
    [Institué le 22 juin 1941] Commandant en chef: maréchal Semyon Timochenko.
    Chef d'Etat-Major: général Georgi Joukov.

      District Militaire de Leningrad, ou "Front du Nord". QG Leningrad. Lieutenant-général Markian M. Popov. Disposé entre la presqu'île des Pêcheurs et Vyborg, sur un front de 1200km, face aux Finlandais.
      • 14ème Armée soviétique. QG Mourmansk. Lieutenant-général Valerian A. Frolov.
        • 42ème Corps de fusiliers (major-général Roman I. Panin). 104ème et 122ème Divisions de fusiliers.
        • 14ème et 52ème Divisions de fusiliers.
        • 1ère Division de chars.
        • 23ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 72ème, 82ème, 100ème et 101ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 1ère Division aérienne mixte.

      • 7ème Armée soviétique. QG Leningrad. Lieutenant-général Kirill A. Meretskov.
        • 54ème, 71ème, 168ème et 237ème Divisions de fusiliers.
        • 26ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 1er, 33ème, 73ème et 80ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 55ème Division aérienne mixte.

      • 23ème Armée soviétique. QG Vyborg. Lieutenant-général Petr S. Pchennikov.
        • 19ème Corps de fusiliers (major-général Mikhail N. Gerasimov). 115ème et 142ème Divisions de fusiliers.
        • 50ème Corps de fusiliers (major-général Vladimir I. Chtcherbakov). 43ème, 70ème et 123ème Divisions de fusiliers.
        • 10ème Corps mécanisé (major-général Ivan G. Lazarev). 21ème et 24ème Divisions de chars. 198ème Division mécanisée. 7ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 27ème et 28ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 3ème, 5ème, 102ème et 103ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 5ème Division aérienne mixte. 41ème Division aérienne de bombardement.

      • Commandement aérien, DM Leningrad. QG Leningrad. Major-général Alexandre A. Novikov.
        • 1ère Division aérienne mixte [Mourmansk]. Colonel Mikhail M. Golovnya.
            - 137ème Régiment: 35 SB.
            - 145ème Régiment: 38 I-153.
            - 147ème Régiment: 36 I-153.
        • 2ème Division aérienne mixte [Louga]. Colonel Petr P. Arkhangelskii.
            - 44ème Régiment: 50 SB et 1 MiG-3.
            - 58ème Régiment: 47 SB et 17 Pe-2.
            - 156ème Régiment: 34 I-16.
            - 196ème Régiment: 27 I-16.
        • 5ème Division aérienne mixte [Vyborg]. Colonel Y.Y. Yerlykin.
            - 7ème Régiment: 68 I-153, 1 I-16 et 60 MiG-3.
            - 65ème Régiment: 74 I-15bis.
            - 159ème Régiment: 15 I-16, 58 MiG-3.
            - 205ème Régiment: 10 SB.
        • 39ème Division aérienne de chasse [Gatchina]. Lieutenant-colonel B.I. Litvinov.
            - 154ème Régiment: 50 I-153 et 1 I-16.
            - 155ème Régiment: 27 I-16.
            - 157ème Régiment: 38 I-16.
            - 158ème Régiment: 46 I-16 et 20 Yakovlev Yak-1.
        • 41ème Division aérienne de bombardement [Leningrad]. Colonel I.Y. Novikov.
            - 2ème Régiment: 40 SB et 20 Ar-2.
            - 10ème Régiment: 50 SB.
            - 201ème Régiment: 19 SB.
            - 202ème Régiment: 13 SB.
        • 55ème Division aérienne mixte [Petrozadovsk]. Colonel Alexandre K. Bogorodetskii.
            - 72ème Régiment: 45 SB et 4 Pe-2.
            - 153ème Régiment: 66 I-153 et 45 MiG-3.
        • 311ème Régiment de bombardement indépendant [Leningrad]: 31 SB.

      • Forces de défense aérienne (PVO), District Militaire de Leningrad. QG Leningrad. Lieutenant-général Markian M. Popov.
        • 7ème Corps aérien de chasse (colonel Serguei P. Danilov).
          • 3ème Division aérienne de chasse [Leningrad]. Colonel Stepan P. Danilov.
              - 19ème Régiment PVO: 71 I-153 et LaGG-3, 1 I-16.
              - 26ème Régiment PVO: 52 I-153 et 1 I-16.
              - 44ème Régiment PVO: 64 I-16.
          • 54ème Division aérienne de chasse [Leningrad]. Colonel Semen Y. Simonenko.
              - 191ème Régiment PVO: 34 I-153 et 1 I-16.
              - 192ème Régiment PVO: 28 I-153.
              - 193ème Régiment PVO: 21 I-16.
              - 194ème Régiment PVO: 11 I-16.
              - 195ème Régiment PVO: 28 I-16.
        Photos ci-dessous: Polikarpov I-16 et Tupolev SB, le chasseur et le bombardier soviétiques les plus répandus en juin 1941.




      • Réserves générales du DM de Leningrad.
        • 1er Corps mécanisé (major-général Mikhail L. Tchernyavskiy). 3ème Division de chars. 163ème Division mécanisée.
        • 177ème et 191ème Divisions de fusiliers.
        • 8ème Brigade de fusiliers.
        • 21ème, 22ème, 25ème et 29ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 7ème, 9ème et 11ème Régiments frontaliers.
        • 11ème Corps de DCA (major-général Mikhail M. Protsvetkin).
        • Forces aériennes: 39ème Division aérienne de chasse. 2ème Division aérienne mixte.

      District Militaire de la Baltique, ou "Front du Nord-Ouest". QG Riga. Lieutenant-général Fedor I. Kuznetsov. Disposé dans les Pays baltes et sur les côtes de la Baltique, sur un front de 300km.
      • 8ème Armée soviétique. QG Mitau. Major-général Petr P. Sobennikov.
        • 10ème Corps de fusiliers (major-général Ivan F. Nikolaiev). 10ème, 48ème et 90ème Divisions de fusiliers.
        • 11ème Corps de fusiliers (major-général Mikhail S. Shurnilov). 11ème et 125ème Divisions de fusiliers
        • 12ème Corps mécanisé (major-général Nikolaï M. Shestopalov). 23ème et 28ème Divisions de chars. 202ème Division mécanisée. 10ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 9ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 42ème et 46ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 12ème et 105ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 6ème Division aérienne mixte.

      • 11ème Armée soviétique. QG Kaunas. Lieutenant-général Vassilii I. Morozov.
        • 16ème Corps de fusiliers (major-général Mikhail I. Ivanov). 5ème, 33ème et 188ème Divisions de fusiliers.
        • 29ème Corps de fusiliers (major-général Alexandr G. Samokhin). 179ème et 184ème Divisions de fusiliers.
        • 3ème Corps mécanisé (major-général Alexeï V. Kurkin). 2ème et 5ème Divisions de chars. 84ème Division mécanisée Toula. 11ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 23ème, 126ème et 128ème Divisions de fusiliers.
        • 10ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 44ème, 45ème et 48ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 106ème et 107ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 7ème Division aérienne mixte.

      • 27ème Armée soviétique. QG Riga. Major-général Nikolai E. Berzarin.
        • 22ème Corps de fusiliers (major-général Alexandr S. Ksenofontov). 180ème et 182ème Divisions de fusiliers.
        • 24ème Corps de fusiliers (major-général Kouzma M. Katchanov). 181ème et 183ème Divisions de fusiliers.
        • 16ème et 67ème Divisions de fusiliers.
        • 3ème Brigade de fusiliers.
        • Forces aériennes: 8ème Division aérienne mixte.

      • Commandement aérien, DM de la Baltique. QG Riga. Major-général A.P. Ionov.
        • 4ème Division aérienne mixte [Panevezhis]. Colonel Ivan K. Samokhin.
            - 9ème Régiment: 54 SB.
            - 38ème Régiment: 63 I-153 et 1 I-16.
            - 42ème Régiment: 101 I-153 et I-15.
            - 63ème Régiment: 63 SB.
        • 6ème Division aérienne mixte [Shyaulyai]. Colonel Ivan L. Federov.
            - 12ème Régiment: 59 I-16 et I-153.
            - 31ème Régiment: 60 SB.
            - 40ème Régiment: 54 SB.
            - 148ème Régiment: 69 I-153.
            - 241ème Régiment: 13 I-153 et 1 SB.
        • 7ème Division aérienne mixte [Kaunas]. Colonel P.M. Petrov.
            - 15ème Régiment: 62 MiG-3, 62 I-153 et I-16.
            - 31ème Régiment: 54 MiG-3 et MiG-1, 32 I-16 et 1 SB.
            - 35ème Régiment: 6 SB.
            - 50ème Régiment: 34 SB et 5 Pe-2.
        • 8ème Division aérienne mixte [Riga]. Colonel Vasilii A. Guschin.
            - 10ème Régiment: 23 MiG-3 et 36 I-16.
            - 46ème Régiment: 61 SB et Ar-2.
            - 54ème Régiment: 68 SB et Ar-2, 7 Pe-2.
            - 61ème Régiment: 80 I-153, 1 I-15bis et 5 Il-2 Sturmovik.
            - 240ème Régiment: 12 I-16.
        • 57ème Division aérienne de chasse [Pskov]. Colonel Kuzma A. Katichev.
            - 236ème Régiment: 22 I-16.
            - 237ème Régiment: 25 I-153.
            - 239ème Régiment: 14 I-16.
        • 161ème Régiment mixte indépendant [Lepel]: 42 I-16 et I-153.

      • Forces de défense aérienne (PVO), DM de la Baltique. QG Riga. Colonel Mikhail M. Karlin [Riga].
          - 21ème Régiment PVO: 65 I-16, 1 I-153 et 1 SB.

      • Réserves générales du DM de la Baltique.
        • 65ème Corps de fusiliers (major-général Konstantin V. Komissarov). 23ème, 126ème et 128ème Divisions de fusiliers.
        • 5ème Corps d'assaut aéroporté (major-général Ivan S. Bezugliy). 9ème, 10ème et 201ème Brigades aéroportées.
        • 41ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 22ème Division motorisée. 6ème, 8ème et 10ème Régiments frontaliers.
        • Forces de défense aérienne (PVO): 10ème, 12ème et 14ème Brigades aériennes de DCA.
        • Forces aériennes: 57ème Division aérienne de chasse. 4ème, 6ème, 7ème et 8ème Divisions aériennes mixtes.

      District Militaire de l'Ouest, ou "Front de l'Ouest". QG Minsk. Général Dimitri G. Pavlov. Disposé entre le sud de la Lituanie et le nord de l'Ukraine, sur un front de 450km.
      • 3ème Armée soviétique. QG Grodno. Lieutenant-général Vassilii I. Kouznetzov.
        • 4ème Corps de fusiliers (major-général Ievgenii A. Iegorov). 27ème, 56ème et 85ème Divisions de fusiliers.
        • 11ème Corps mécanisé (major-général Dimitri K. Mostovenko). 29ème et 33ème Divisions de chars. 204ème Division mécanisée. 16ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 1ère Brigade de chars.
        • 7ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 68ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 84ème, 85ème, 86ème et 87ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 11ème Division aérienne mixte.

      • 4ème Armée soviétique. QG Kobrin. Lieutenant-général Alexei A. Krobkov.
        • 28ème Corps de fusiliers (major-général Vassilii S. Popov). 6ème et 42ème Divisions de fusiliers.
        • 14ème Corps mécanisé (major-général Stepan I. Oborin). 22ème et 30ème Divisions de chars. 205ème Division mécanisée. 20ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 49ème et 75ème Divisions de fusiliers.
        • 62ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 17ème, 88ème et 89ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 10ème Division aérienne mixte.

      • 10ème Armée soviétique. QG Belostok. Major-général Konstantin D. Golubev.
        • 1er Corps de fusiliers (major-général Fedor D. Rubtsov). 2ème et 8ème Divisions de fusiliers.
        • 5ème Corps de fusiliers (major-général Alexandr V. Garnov). 13ème, 86ème et 113ème Divisions de fusiliers.
        • 6ème Corps de cavalerie (major-général Ivan S. Nikitin). 6ème et 36ème Divisions de cavalerie.
        • 6ème Corps mécanisé (major-général Mikhail G. Khatskilevich). 4ème et 7ème Divisions de chars. 29ème Division mécanisée. 4ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 13ème Corps mécanisé (major-général P. N. Akhyustan). 25ème et 31ème Divisions de chars. 208ème Division mécanisée. 18ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 155ème Division de fusiliers.
        • 6ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 66ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 18ème, 27ème, 87ème et 88ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 9ème Division aérienne mixte.

      • 13ème Armée soviétique. QG Mogilev. Lieutenant-général Pietr M. Filatov.
        • 2ème Corps de fusiliers (major-général Arkadii N. Ermakov). 100ème et 161ème Divisions de fusiliers.
        • 44ème Corps de fusiliers (major-général Vassilii A. Yushkevich). 64ème et 108ème Divisions de fusiliers.

      • Commandement aérien, DM de l'Ouest. QG Minsk. Major-général I.I. Kopetz.
        • 9ème Division aérienne mixte [Belostok]. Major-général Sergei .A. Chernykh.
            - 13ème Régiment: 51 SB et Ar-2, 8 Pe-2.
            - 41ème Régiment: 54 MiG-3 et MiG-1, 22 I-16 et I-153.
            - 124ème Régiment: 70 MiG-3 et 29 I-16.
            - 126ème Régiment: 50 MiG-3 et 23 I-16.
            - 128ème Régiment: 41 SB.
            - 129ème Régiment: 61 MiG-3 et 57 I-153.
        • 10ème Division aérienne mixte [Pruzhany]. Colonel Nikolai G. Belov.
            - 33ème Régiment: 44 I-16.
            - 39ème Régiment: 43 SB et 9 Pe-2.
            - 74ème Régiment: 62 I-15bis et I-153, 8 Il-2 Sturmovik.
            - 123ème Régiment: 61 I-153 et 20 Yak-1.
        • 11ème Division aérienne mixte [Lida]. Colonel P.I. Ganichev.
            - 16ème Régiment: 24 SB et 37 Pe-2.
            - 120ème Régiment: 53 I-153. - 122ème Régiment: 75 I-153 et I-16.
            - 127ème Régiment: 72 I-153.
            - 190ème Régiment: 32 I-153.
        • 12ème Division aérienne de bombardement [Vitebsk]. Colonel Vladimir I. Aladinskii.
            - 6ème Régiment: 19 SB.
            - 43ème Régiment: 46 Su-2.
            - 121ème Régiment: 56 SB.
            - 209ème Régiment: 25 Su-2.
            - 218ème Régiment: 14 SB.
        • 13ème Division aérienne de bombardement [Bobruisk]. Major-général Fedor F. Polynin.
            - 24ème Régiment: 48 SB.
            - 27ème Régiment: 8 SB.
            - 97ème Régiment: 60 SB.
            - 125ème Régiment: 38 SB.
            - 130ème Régiment: 38 SB.
        • 43ème Division aérienne de chasse [Mogilev].
            - 160ème Régiment: 66 I-15 et I-153.
            - 161ème Régiment: 64 I-16.
            - 162ème Régiment: 64 I-16.
            - 163ème Régiment: 59 I-16.
        • 59ème Division aérienne de chasse [Machulishe]. Colonel Evgenii G. Turenko.
            - 185ème Régiment: 14 I-16.
        • 60ème Division aérienne de chasse [Orsha]. Colonel Evstafii Z. Tatanashvili.
            - 49ème Régiment: 67 I-16, 1 I-15 et 1 I-153.
        • 313ème Régiment de bombardement indépendant [Leningrad]: 31 SB.

      • Forces de défense aérienne (PVO), DM de l'Ouest. QG Minsk. Major-général O.S. Sazonov.
          - 184ème Régiment de chasse indépendant [Vitebsk]: 42 I-16.

      • Photos ci-dessous: deux modèles de chasseurs qui commencent à entrer en service en juin 1941. 1° MiG-3/MiG-1. 2° Yak-1.




      • Région militaire de Minsk. [Réserves général du DM de l'Ouest]
        • 47ème Corps de fusiliers (major-général Stepan I. Povetkin). 55ème, 121ème et 143ème Divisions de fusiliers.
        • 4ème Corps aéroporté (major-général Alexei S. Djidov). 7ème, 8ème et 214ème Brigades aéroportées.
        • 17ème Corps mécanisé (major-général M. P. Petrov). 27ème et 36ème Divisions de chars. 209ème Division mécanisée. 22ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 20ème Corps mécanisé (major-général Andreï G. Nikitin). 26ème et 38ème Divisions de chars. 210ème Division mécanisée. 24ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 8ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 58ème, 61ème, 63ème, 64ème et 65ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 13ème et 83ème Régiments frontaliers.
        • Forces de défense aérienne (PVO): 4ème, 7ème et 13ème Brigades aériennes de DCA.
        • Forces aériennes: 43ème, 59ème et 60ème Divisions aériennes de chasse.
        • 12ème et 13ème Divisions aériennes de bombardement.
        • 9ème et 11ème Divisions aériennes mixtes.

      District militaire de Kiev, ou "Front du Sud-Ouest". QG Kiev. Commandant: lieutenant-général Mikhail P. Kirponos. Disposé entre le nord de l'Ukraine et Lipkany, sur un front de 800km.
      • 5ème Armée soviétique. QG Lutsk. Major-général Mikhail I. Potapov.
        • 15ème Corps de fusiliers (colonel Ivan I. Fedyuninskiy). 45ème et 62ème Divisions de fusiliers.
        • 27ème Corps de fusiliers (major-général Pavel D. Artemenko). 87ème, 124ème et 135ème Divisions de fusiliers.
        • 22ème Corps mécanisé (major-général Semion M. Kondrusev). 19ème et 41ème Divisions de chars. 215ème Division mécanisée. 23ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 1ère Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 2ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 90ème et 98ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 14ème Division aérienne mixte.

      • 6ème Armée soviétique. QG Lvov. Lieutenant-général Ivan N. Mouztchenko.
        • 6ème Corps de fusiliers (major-général Ivan I. Alekseev). 41ème, 97ème et 159ème Divisions de fusiliers.
        • 37ème Corps de fusiliers (brigadier-général Semion P. Zibin). 80ème, 139ème et 141ème Divisions de fusiliers.
        • 5ème Corps de cavalerie (major-général Fedor V. Kamkov). 3ème et 14ème Divisions de cavalerie.
        • 4ème Corps mécanisé (major-général Andrei A. Vlasov). 8ème et 32ème Divisions de chars. 81ème Division mécanisée. 3ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 3ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 4ème et 6ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 91ème Régiment frontalier.
        • Forces aériennes: 15ème Division aérienne mixte.

      • 12ème Armée soviétique. QG. Stanislav. Lieutenant-général Pavel G. Poniedelin.
        • 13ème Corps de fusiliers (major-général Nikolaï K. Kirillov). 44ème, 58ème et 192ème Divisions de fusiliers.
        • 17ème Corps de fusiliers (major-général Ivan V. Galanin). 60ème et 69ème Division de montagne. 164ème Division de fusiliers.
        • 16ème Corps mécanisé (brigadier-général Alexei D. Sokolov). 15ème et 39ème Divisions de chars. 240ème Division mécanisée. 19ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 4ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 10ème, 11ème et 12ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 94ème, 95ème, 96ème et 97ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 64ème Division aérienne de chasse.

      • 26ème Armée soviétique. QG ?. Lieutenant-général Fedor I. Kostenko.
        • 8ème Corps de fusiliers (major-général Mikhail G. Snegov). 99ème et 173ème Divisions de fusiliers.
        • 8ème Corps mécanisé (lieutenant-général Dimitri I. Ryabyshev). 12ème et 34ème Divisions de chars. 7ème Division mécanisée. 2ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 2ème Brigade d'artillerie anti-chars.
        • 8ème Région fortifiée.
        • Troupes du NKVD: 92ème et 93ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 16ème Division aérienne mixte.

      • Commandement aérien, DM de Kiev. QG Kiev. Lieutenant-général Evgenii S. Ptukhin.
        • 14ème Division aérienne mixte [Rovno]. Colonel I.A. Zykanov.
            - 17ème Régiment: 26 I-16 et 26 I-153.
            - 46ème Régiment: 56 I-16 et I-153.
            - 52ème Régiment: 45 SB.
            - 89ème Régiment: 71 I-16. - 253ème Régiment: 14 I-153.
        • 15ème Division aérienne mixte [Lvov]. Major-général Alexandre A. Demidov.
            - 23ème Régiment: 58 MiG-3 et 29 I-16.
            - 28ème Régiment: 51 I-16.
            - 66ème Régiment: 58 I-15 et 8 Il-2 Sturmovik.
            - 164ème Régiment: 49 I-16 et I-153.
        • 16ème Division aérienne mixte [Ternopol]. Major-général Vladimir I. Shevchenko.
            - 86ème Régiment: 54 SB et 10 Pe-2.
            - 87ème Régiment: 61 I-16 et 4 MiG-3.
            - 92ème Régiment: 72 I-16 et I-153.
            - 226ème Régiment: 43 Su-2.
            - 227ème Régiment: 61 Su-2.
            - 299ème Régiment: 29 I-15 et I-153.
        • 17ème Division aérienne de bombardement [Izyaslov]. Major-général Alexandre I. Gusev.
            - 48ème Régiment: 29 SB et 35 Pe-2.
            - 224ème Régiment: 6 SB. 225ème Régiment: 10 SB.
        • 19ème Division aérienne de bombardement [Berdichev]. Colonel Alexandre K. Bogorodetskii.
            - 33ème Régiment: 34 SB et Ar-2.
            - 94ème Régiment: 33 SB.
            - 136ème Régiment: 4 SB, 54 Yak-2 et Yak-4.
            - 138ème Régiment: 27 SB.
        • 44ème Division aérienne de chasse [Vinnitsa]. Colonel Vyacheslav M. Zabaluev.
            - 88ème Régiment: 71 I-16.
            - 248ème Régiment: 4 I-16.
            - 252ème Régiment: 2 I-16.
        • 62ème Division aérienne de chasse [Sarny]. Colonel Viktor I. Smirnov.
            - 242ème Régiment: 17 I-153.
            - 243ème Régiment: 20 I-153.
        • 63ème Division aérienne mixte [Dublyany]. Colonel Petr N. Anisimov.
            - 20ème Régiment: 57 I-153 et 56 Yak-1.
            - 62ème Régiment: 72 I-15 et I-153.
            - 91ème Régiment: 32 Yak-1.
            - 103ème Régiment: 17 Su-2.
            - 165ème Régiment: 40 I-16 et I-153.
        • 64ème Division aérienne mixte [Stanislav]. Colonel Alexandre P. Osadchii.
            - 12ème Régiment: 66 I-16 et I-153.
            - 149ème Régiment: 67 I-16 et 64 MiG-3.
            - 247ème Régiment: 19 I-153.
        • 162ème Régiment mixte indépendant: 64 I-16 et SB.
        • 315ème Régiment de reconnaissance et d'observation: 22 SB.
        • 316ème Régiment de reconnaissance et d'observation: 3 SB, 39 Yak-2 et Yak-4.

      • Forces de défense aérienne (PVO), DM de Kiev. QG Kiev. Major-général Alexei I. Danilov.
        • 36ème Division aérienne de chasse [Vasilkov]. Colonel Afanasii Z. Karavatskii.
            - 2ème Régiment PVO: 57 I-16.
            - 43ème Régiment PVO: 54 I-16.
            - 254ème Régiment PVO: 9 I-16.
            - 255ème Régiment PVO: 13 I-16.
        • 3ème Division aérienne de DCA [Kiev]
        • 4ème Division aérienne de DCA [Lvov]
        • 11ème Division aérienne de DCA [Drogobych].

        Ci-dessous: Il-2 Sturmovik, sûrement le meilleur avion d'attaque au sol à cette date.



      • Réserves générales du DM de Kiev.
        • 31ème Corps de fusiliers (major-général Anton I. Lopatin). 193ème, 195ème et 200ème Divisions de fusiliers.
        • 36ème Corps de fusiliers (major-général Pavel V. Sysoiev). 140ème, 146ème et 228ème Divisions de fusiliers.
        • 49ème Corps de fusiliers (major-général Ivan A. Kornilov). 190ème, 197ème et 199ème Divisions de fusiliers.
        • 55ème Corps de fusiliers (major-général Konstantin A. Koroteev). 130ème, 169ème et 189ème Divisions de fusiliers.
        • 1er Corps d'assaut aéroporté (major-général Matvei A. Usenko). 1er, 204ème et 211ème Brigades aéroportées.
        • 9ème Corps mécanisé (major-général Konstantin K. Rokossovski). 20ème et 35ème Divisions de chars. 131ème Division mécanisée. 32ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 15ème Corps mécanisé (major-général Ignat I. Karpezo). 10ème et 37ème Divisions de chars. 212ème Division mécanisée. 25ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 19ème Corps mécanisé (major-général Nikolaï V. Feklenko). 40ème et 43ème Divisions de chars. 213ème Division mécanisée. 21ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 24ème Corps mécanisé (major-général Vladimir I. Chistyakov). 45ème et 49ème Divisions de chars. 216ème Division mécanisée. 17ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 1ère, 3ème, 5ème, 7ème, 13ème, 15ème et 17ème Régions fortifiées.
        • Forces aériennes: 162ème Régiment mixte indépendant.

      • Photos ci-dessous: 1° KV-1 (Model 1940) exposé au "Musée de la Grande Guerre Patriotique", à Moscou, en 2013. 2° Obusier de 152mm KV-2 (Model 1940). 3° Char léger de cavalerie T-26.






      District Militaire d'Odessa, ou "Front d'Odessa". Lieutenant-général Ivan V. Tiouleniev. Disposé entre Lipkany et la mer Noire, sur un front de 450km.
      • 9ème Armée soviétique. Lieutenant-général Yakov T. Cherevichenko.
        • 14ème Corps de fusiliers (major-général Daniil G. Egorov). 25ème et 51ème Divisions de fusiliers.
        • 35ème Corps de fusiliers (major-général Ivan F. Dashichev). 95ème et 176ème Division de fusiliers.
        • 48ème Corps de fusiliers (major-général Rodion Y. Malinovski). 30ème Division de montagne. 74ème Division de fusiliers.
        • 2ème Corps de cavalerie (major-général Pavel A. Belov). 5ème et 9ème Divisions de cavalerie.
        • 2ème Corps mécanisé (lieutenant-général Youri V. Novoselski). 11ème et 16ème Divisions de chars. 15ème Division mécanisée. 6ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 18ème Corps mécanisé (major-général Petr V. Volokh). 44ème et 47ème Divisions de chars. 218ème Division mécanisée. 26ème Régiment de fusiliers motorisé.
        • 150ème Division de fusiliers.
        • 80ème, 81ème, 82ème, 84ème et 86ème Régions fortifiées.
        • Troupes du NKVD: 2ème, 23ème, 24ème, 25ème, 26ème et 79ème Régiments frontaliers.
        • Forces aériennes: 20ème et 21ème Divisions aériennes mixtes.

      • Commandement aérien, DM d'Odessa. QG Odessa. Major-général Fedor G. Michugin.
        • 20ème Division aérienne mixte [Beltsy]. Major-général Alexandre S. Osipenko.
            - 4ème Régiment: 50 MiG-3.
            - 45ème Régiment: 54 SB et 5 Pe-2.
            - 55ème Régiment: 64 I-16 et 20 MiG-3.
            - 146ème Régiment: 20 I-16 et 57 MiG-3.
            - 211ème Régiment: 26 I-153.
        • 21ème Division aérienne mixte [Kishinev]. Colonel Dimitri P. Galunov.
            - 5ème Régiment: 35 SB et 25 Pe-2.
            - 8ème Régiment: 24 SB.
            - 67ème Régiment: 64 I-16.
            - 131ème Régiment: 67 I-16 et 5 MiG-3.
        • 45ème Division aérienne mixte [Odessa]. Colonel Ivan T. Batygin.
            - 166ème Régiment: 42 I-16.
            - 210ème Régiment: 25 I-153.
            - 213ème Régiment: 21 SB.
            - 214ème Régiment: 11 Su-2.
            - 232ème Régiment: 20 SB et I-153, 5 Pe-2.
        • 160ème Régiment mixte indépendant [Kirovograd]: 73 I-16, I-153 et SB.

      • Forces de défense aérienne (PVO), DM d'Odessa. QG Odessa. Major-général Alexei I. Danilov.
          - 69ème Régiment de chasse indépendant [Odessa]: 70 I-16 et 5 MiG-3.
          - 15ème Brigade de DCA [Odessa].

      • Réserves générales du DM d'Odessa.
        • 7ème Corps de fusiliers (major-général Konstantin. L. Dobroserdov). 116ème, 196ème et 206ème Divisions de fusiliers.
        • 9ème Corps de fusiliers (lieutenant-général Pavel I. Batov). 106ème et 156ème Divisions de fusiliers. 32ème Division de cavalerie.
        • 3ème Corps d'assaut aéroporté (major-général Vasilii A. Glazunov). 5ème, 6ème et 212ème Brigades aéroportées.
        • 47ème Division de fusiliers.
        • 137ème, 515ème, 522ème et 527ème Régiments d'artillerie.
        • Forces aériennes: 160ème Régiment mixte indépendant.

    Cette longue liste nous permet une constatation intéressante: à voir des brigadiers-généraux (général de brigade) commander des corps d'armée, des majors-généraux (général de division) à la tête des Armées et des lieutenants-généraux (général de corps ou d'armée) à la tête des districts militaires, on peut conclure sur l'efficacité des purges staliniennes dans l'Armée Rouge en 1937-38. Cette élimination des officiers expérimentés et leur remplacement par des officiers incompétents aura de très lourdes conséquences sur la conduite des opérations des Armées soviétiques en 1941!


    Déroulement de la bataille.

    Phase 1: la bataille des frontières (22 juin - 3 juillet 1941).

    Le 22 juin 1941, à 3h15 du matin, sans déclaration de guerre préalable, les Allemands déclenchent l'opération Barbarossa. 3.9 millions d'hommes de la Wehrmacht et d'autres membres de l'Axe (Roumanie, Hongrie, Slovaquie) franchissent la frontière et envahissent l'Union Soviétique, sur un front large de 2,900 kilomètres allant de la Mer Baltique à la Mer Noire. Pour les Soviétiques, l'offensive est une surprise totale qui les prend complètement au dépourvu.

    L'attaque terrestre a été précédée d'une minutieuse campagne d'attaques aériennes contre les aérodromes ennemis. Pour l'aviation soviétique, cette offensive aérienne est dévastatrice. Au cours des trois premiers jours de Barbarossa, la Luftwaffe détruit, principalement au sol, 3,922 avions ennemis (2), sur les 7,200 que comptent initialement l'armée de l'air soviétique. Il faudra à cette dernière un an et demi, jusqu'à Stalingrad, pour se remettre de ce formidable coup de massue!

    A partir de la Prusse-Orientale, le Heeresgruppe Nord du maréchal Wilhelm Ritter von Leeb progresse en direction de Leningrad, avec le Panzergruppe 4 (PG4) en pointe. Le PG4 attaque juste à la jonction des deux armées soviétiques de ce secteur. Au cours du premier jour de bataille, les chars allemands franchissent les fleuves Neman et Daugava (en russe: Dvina), les deux plus importants obstacles naturels sur le chemin de Leningrad, et avancent de 80km.

    En Raseiniai, au nord de Kaunas en Lithuanie, le PG4 est cependant pris à partie par une contre-attaque menée par environ 300 chars des 3ème et 12ème Corps mécanisés. Il faudra aux Allemands quatre jours pour encercler et détruire cette force blindée. A la fin de la première semaine, les troupes mécanisées des 8ème et 11ème Armées soviétiques auront ainsi perdu 90% de leurs blindés.

    Photos ci-dessous: BT-7M et T-34/76, les deux principaux chars de combat de l'Armée Rouge en 1941.




    Les panzers allemands avancent très vite vers Leningrad. Cependant, en raison de la situation du ravitaillement qui se détériore, Hitler ordonne au PG4 d'Erich Hoepner de stopper sa progression, le temps que la 18ème Armée nettoie les poches de résistance et le rejoigne. Ce répit inespéré est mis à profit par les Soviétiques pour reformer une ligne de défense sur le fleuve Louga et autour de Leningrad. Dans les Pays Baltes, la Wehrmacht est accueillie en libérateur. Dès le 22 juin, la population lithuanienne se révolte contre l'Armée Rouge, et au moins 30,000 volontaires s'engagent dans la Wehrmacht.

    Photo ci-dessous: 1° prisonniers soviétiques dans les rues de Kaunas, en Lithuanie, juin-juillet 1941. 2° soldats allemands accueillis en libérateurs.




    La 18ème Armée allemande franchit la frontière estonienne le 7 juillet 1941 et, aidé par des rebelles locaux, atteint le fleuve Narva le 17 août. La capitale Talinn est libérée le 28 août, et à l'instar de la Lituanie et de la Lettonie, les Estoniens proclament leur indépendance. Le 8 septembre, les troupes allemandes et estoniennes lancent l'opération Beowulf afin de nettoyer les poches de résistances ennemies qui subsistent. L'Armée Rouge, ayant subi de lourdes pertes, abandonne dès lors les Pays Baltes, et ce qui reste des 8ème et 11ème Armées soviétiques retraite vers Leningrad.

    Le Heeresgruppe Centre du maréchal Fedor von Bock dispose des Panzergruppen PG2 et PG3, commandés respectivement par les généraux Hermann Hoth et Heinz Guderian. Dans ce secteur, les Allemands affrontent quatre formations: les 3ème, 4ème, 10ème and 11ème Armées soviétiques.

    Le 28 juin 1941, en une semaine, les PG3 et PG2 ont progressé de 320km, couvrant le tier du trajet jusqu'à Moscou. Respectivement du nord et du sud, ils convergent vers Minsk, encerclant ainsi entre la ville et la frontière polonaise (poche Bialystock-Minsk), une cinquantaine de divisions de fusiliers, de chars, motorisés ou mécanisées, avec un effectif d'environ 300,000 soldats soviétiques. Avant de poursuivre leur avance vers Smolensk, ils leur faut cependant réduire cette énorme poche, et ainsi ils perdront de précieuses semaines.

    Le maréchal Semyon Timochenko, le commandant en chef de l'Armée Rouge, ordonne une contre-offensive générale, mais avec les stocks et approvisionnement en munitions détruits, les communications radios interrompues, ces contre-attaques échouent lamentablement en raison du manque de coordination, et les Soviétiques perdent inutilement des centaines de milliers d'hommes. L'ordre insensé donné par Staline de contre-attaquer immédiatement, à n'importe quel prix, condamne ou désorganise de nombreuses unités soviétiques en pure perte.

    Photo ci-dessous: matériel de l'Armée Rouge (canon de 155mm Schneider Model 1917) capturé par la Wehrmacht en juin-juillet 1941.


    La Wehrmacht voit le revers de sa médaille: elle est victime de ses propres succès. Les divisions panzers ont pénétré de 500 à 650 kilomètres en territoire soviétique, étirant leur ligne de ravitaillement et de communication au maximum, jusqu'à la limite du point de rupture. Loin derrière, l'infanterie est occupée à réduire les nombreuses poches de résistance laissées de côté, et piétinent. Le haut-commandement allemand (OKH) est surtout préoccupé par plusieurs armées ou corps d'armée soviétiques encerclés dans les marais du Pripet, au sud de Bobruisk.

    Les routes sont encombrées de colonnes de camions et de véhicules hippomobiles. Les chemins de fer soviétiques utilisent des voies à grand écartement, incompatibles avec le matériel roulant allemand. Il faut donc tous les mettre à la norme allemande.

    Les unités allemandes doivent également tenir compte du délai requis pour remettre à niveau leurs stocks de munitions et de carburant. Pour leur subsistance, les Allemands espèrent vivre sur le pays, mais les Soviétiques, tout au long de leur retraite, pratiquent la politique de la "Terre brûlée".

    Le Heeresgruppe Sud est opposé aux 5ème, 6ème et 26ème Armées soviétiques. C'est dans ce secteur du front Est que la résistance de l'Armée Rouge est la plus forte. Le Panzergruppe 1 (PG1) perce le front tenu par la 6ème Armée soviétique et avance en direction de Brody, mais comparé aux autres panzergruppen, les chars du général Ewald von Kleist avancent modérément.

    Le 26 juin 1941, cinq corps mécanisés, avec plus de 1,000 chars, organisent une contre-attaque massive contre le PG1. Cette bataille de chars, qui va durer quatre jours, sera la plus dure et la plus éprouvante de l'opération Barbarossa pour les deux adversaires. La contre-offensive soviétique, mal préparée, échoue finalement mais inflige de lourdes pertes au PG1. Après cet échec, dans ce secteur du front Est, les Soviétiques resteront strictement sur la défensive, ne reculant qu'en toute dernière extrémité.

    A la fin de la première semaine, les Allemands ont atteint tous leurs objectifs fixés pour cette date. Cependant, dans la région Minsk-Bialystock, les Soviétiques encerclés poursuivent la lutte. Réduire cette énorme poche coûtera encore de lourdes pertes à la Wehrmacht. Depuis le déclenchement de Barbarossa, l'Armée Rouge a perdu plus de 600,000 tués, blessés et prisonniers.

    Photo ci-dessous: soldat allemand inspectant la carcasse d'un char léger BT-7, en Ukraine, durant les premiers jours de l'opération Barbarossa.



    (2) Selon l'historien russe Viktor Kulikov. Voir Bergstrom, Christer (2007), "Barbarossa - The Air Battle: July–December 1941", London, Chervron/Ian Allen. ISBN 978-1-85780-270-2.


    Phase 2: la bataille pour Smolensk (3 juillet - 5 août 1941).

    Le 3 juillet 1941, Adolf Hitler donne l'ordre à ses divisions panzers, après que celle-ci aient recompleté leurs approvisionnements et attendu l'infanterie, de reprendre leur progression vers l'objectif intermédiaire du Heeresgruppe Centre: Smolensk. Cependant, de fortes pluies, normales pour le climat typique russe à cette saison, et l'apparition de la terrible Raspoutitsa, la boue russe, les ralentissent, ce qui donne aux Soviétiques un répit pour réorganiser des défenses, la "Ligne Staline".

    Photo ci-dessous: Raspoutitsa, la terrible boue russe qui paralyse les troupes mécanisées, le cauchemar des Allemands durant l'été et l'automne 1941.


    Le 6 juillet 1941, avec 700 chars, les 5ème et 7ème Corps mécanisés des 16ème et 20ème Armées soviétique, tout juste arrivés du DM de Moscou en renfort, lancent une contre-attaque massive contre le Heeresgruppe Centre. Au bout d'une bataille de trois jours, les chars allemands, avec l'aide des bombardiers en piqué Stuka et des canons de FlaK 88mm reconvertis en antichars, finissent par briser cette contre-attaque.

    Smolensk est directement sur la route de Moscou. C'est l'objectif initial du plan Barbarossa, avant modifications, fixé au Heeresgruppe Centre. Les défenses autour de la ville sont constitués avec les renforts prélevées sur les réserves stratégiques de STAVKA, dans le DM de Moscou. La défense extérieure est assurée par la 13ème Armée soviétique du DM de l'Ouest, et les 20ème, 21ème et 22ème Armées soviétiques placées en réserve. Dans la région de Vitebsk est formée la 19ème Armée soviétiques, tandis qu'une autre encore, la 16ème, commence à arriver dans Smolensk.

    Les Allemands exécutent une double manoeuvre d'encerclement. Au nord, après avoir brisé la contre-offensive soviétique, le PG3 établit une tête de pont sur la rive orientale du fleuve Dvina, et menace Vitebsk. Au sud, le PG2 franchit le fleuve Dniepr en contournant les défenses soviétiques.

    Le 18 juillet 1941, les deux Panzergruppen ne sont plus qu'à 16km l'un de l'autre. L'encerclement allemand est effectif huit jours plus tard, le 26 juillet. Environ 550,000 soldats russes sont pris au piège dans le "Chaudron de Smolensk". Il faut encore dix autres jours à la Wehrmacht pour liquider cette poche. 310,000 Soviétiques sont capturés, 45,000 autres tués ou blessés. 200,000 parviennent à s'échapper et à rejoindre Moscou, mais l'Armée Rouge perd la quasi-totalité du matériel motorisé des cinq armées qu'elle avait engagé dans cette bataille.

    Hitler, contre l'avis de ses généraux, prend alors une des décisions les plus malheureuses (et lourdes de conséquences) de la guerre: au lieu de poursuivre vers Moscou, il ordonne au PG3 d'aller aider le Heeresgruppe Nord pour couper la ligne de chemin de fer Moscou-Léningrad, tandis que le PG2 est envoyé au sud pour renforcer le PG1, près de Konotop.

    Photo ci-dessous: char lourd KV-2 abandonné, inspecté par des Allemands.



    Phase 3: Kiev et Léningrad (5 août - 2 octobre 1941).

    Le 15 juillet 1941, le Heeresgruppe Sud commence à briser la résistance soviétique dans ce secteur du front, et parvient à quelques kilomètres de Kiev, en Ukraine. Les 11ème et 17ème Armées allemandes des généraux Ritter von Schobert et Karl von Stülpnagel, convergèrent sur Ouman. Une tentative de repli des Soviétiques est bloquée par un large mouvement d'encerclement accomplit par le PG1 du général Ewald von Kleist, au sud. 100,000 Soviétiques sont encerclés le 3 août dans la poche d'Ouman et déposent les armes une semaine plus tard.

    Le 12 septembre 1941, les PG1 et PG2 (ce dernier transféré du secteur centre) établissent leur jonction dans la région de Romny, à 170km à l'est de Kiev, enfermant dans la "poche de Kiev" l'équivalent de 55 divisions et 850,000 hommes des 5ème, 26ème, 31ème et 37ème Armées soviétiques. Le 19 septembre, Kiev tombe aux mains des Allemands, mais il leur faudra encore dix jours pour éliminer entièrement cette poche de résistance. Les Allemands annoncent y avoir fait environ 600,000 prisonniers ennemis. Seuls 150,000 Soviétiques parviennent à s'échapper de cet enfer.

    Plus au sud, la 4ème Armée roumaine du général Nicolae Ciuperca progresse vers Odessa. Menacée d'encerclement, la ville est abandonnée par ses défenseurs au début d'octobre, et les Soviétiques se réfugient en Crimée. En Ukraine, les Soviétiques qui résistaient aux attaques de la 11ème Armée allemande et du PG1 lâchent pied. Le District Militaire de Kiev, ou "Front du Sud-Ouest", est virtuellement détruit.

    Photo ci-dessous: d'interminables colonnes de soldats soviétiques prennent la route de la captivité, vers l'Ouest. A la fin de l'opération Barbarossa, début décembre 1941, les Allemands auront capturé environ 3.2 millions de prisonniers de guerre.


    Pour mener son offensive finale contre Léningrad (aujourd'hui Saint-Petersbourg), le Heeresgruppe Nord du maréchal Wilhelm Ritter von Leeb a été renforcé avec les unités blindés du Heeresgruppe Centre. L'assaut allemand débute le 8 août: les PG3 et PG4 percent les ceintures défensives extérieures de la ville. Sur le flanc droit, la 16ème Armée allemand attaque vers le nord-est, tandis que sur sa gauche, la 18ème Armée allemande avance vers le Lac Peipous.

    Le 21 août 1941, le PG4 atteint Novgorod, mais une contre-attaque soviétique lancée dans la région de Staraïa Roussa le retarde. Pendant peu de temps cependant. A la fin du mois, les chars allemands parviennent à 48km de l'ancienne capitale tzariste.

    Le 1er septembre 1941, le Heeresgruppe Nord atteint la rive sud du lac Ladoga à Shlisselburg, isolant totalement Leningrad par le sud. Les Finlandais avancent au sud-est sur chacune de ses rives occidentale et orientale. Dans l'isthme de Carélie, au nord-ouest de Léningrad, ceux-ci atteignent les frontières qu'ils occupaient au début du conflit russo-finlandais, le 1er novembre 1939.

    Le 4 septembre 1941, c'est la proclamation de l'état de siège de la ville. Cette date marque le début officiel du "Siège de Leningrad". Il durera environ 900 jours, jusqu'au 25 janvier 1944, et sera un des plus longs de l'Histoire.

    Ci-dessous: tableau représentant le siège de Leningrad, au Musée de la Grande Guerre Patriotique de Moscou.


    Mais Hitler décide, plutôt que de l'envahir, de la réduire par les privations et les bombardements terrestres et aériens. Persuadé que la ville est condamnée, il change de nouveau de stratégie, et revient en priorité sur les opérations contre Moscou.

    Le refus de Staline d'évacuer la population de Leningrad provoquera la mort de 1.4 million de civils russes, dont la moitié durant le premier hiver. Pendant ce temps, avec l'aide des indépendantistes lithuaniens, lettoniens et estoniens, la 18ème Armée allemande du général Georg von Küchler termine le nettoyage des Pays Baltes et des côtes, obligeant la flotte soviétique de la Baltique à abandonner ses bases.

    Le 11 septembre 1941, le général Georgi Joukov, le chef d'état-major de STAVKA, est envoyé à Léningrad pour succéder à l'incompétent maréchal Kliment Vorochilov. Il prend une série de mesures énergiques pour mettre fin à la panique des habitants et aux scènes de pillages. Il sera cependant rappelé d'urgence le mois suivant, pour prendre personnellement en main la défense de Moscou.


    Phase 4: Opération Taifun, la bataille pour Moscou (2 octobre - 5 décembre 1941).

    Le 6 septembre 1941, Adolf Hitler change de nouveau de stratégie. Il signe sa Directive n°35 et fixe Moscou comme objectif prioritaire pour terminer sa campagne de 1941. Les Heeresgruppen Nord et Sud poursuivront leurs opérations respectivement contre Léningrad et Sébastopol/Rostov-sur-le-Don, mais à un rythme moins soutenu, tandis que le gros des troupes blindées de la Wehrmacht (PG2, PG3 et PG4) est rappelé pour participer à l'offensive du Heeresgruppe Centre vers la capitale russe.

    Cette offensive reçoit le nom de code d'"Opération Taifun" (Typhon). Elle suit le scénario classique de la Wehrmacht: les chars doivent percer et s'enfoncer profondément en territoire ennemi, en divers manoeuvres d'encerclement, tandis qu'à l'arrière, l'infanterie est chargée de nettoyer les poches de résistance éventuelles. Et une fois encore, le Haut-Commandement militaire allemand (OKH) sous-estime grandement la capacité de l'Armée Rouge à reformer de nouvelles unités et à reconstituer des réserves, ainsi que la nature particulière de la topographie russe. Il compte sur l'effondrement très prochain de la résistance soviétique.

    Septembre 1941, avec ses pluies torrentielles, apporte la Raspoutitsa et la "Saison sans routes", les chemins de terre et les routes de campagne (non goudronnées) rendus impraticables par la boue. La Wehrmacht en profite pour préparer son offensive.

    Du côté soviétique, de nouvelles unités (divisions, corps d'armée et armées) se crééent sans arrêt. L'Union Soviétique tire parti de son vivier humain pratiquement "inépuisable". Regroupées en "réserves générales stratégiques de STAVKA", elles se massent autour de Moscou. Malgré les dizaines de divisions détruites, leur nombre s'accroit, passant de 190 le 22 juin, à 212 au début de novembre 1941. Mais surtout, Staline ayant signé avec le Japon un pacte de non-agression, il commence à rappeler autour de Moscou des troupes aguerries venant de Sibérie et des Districts militaires d'Extrême-Orient. Début octobre, Joukov, rappelé de Leningrad, remplace Dimitri G. Pavlov au commandement du District Militaire de l'Ouest, et assume personnellement le commandement de la garnison de Moscou.

    Photo ci-dessous: plus de 100,000 Moscovites "participent" à la défense en creusant des systèmes de tranchées et d'obstacles antichars, sur plus de 160km autour de leur ville.


    En ce qui concerne la qualité générale des troupes, la balance penche encore du côté allemand, mais moins qu'au début de l'opération Barbarossa.

    L'opération Taifun est déclenchée le 2 octobre 1941 par le Heeresgruppe Centre. Le maréchal Fedor von Bock a rassemblé pour cette offensive environ un million d'hommes, trois armées (2ème, 4ème et 9ème), trois Panzergruppen (PG2, PG3 et PG4) regroupant 1,700 chars et plus de 14,000 pièces d'artillerie. La Luftwaffe, qui depuis le 22 juin a perdu 1,603 avions détruits et 1,028 endommagés, effectifs non remplacés, est considérablement "diminuée": elle ne regroupe pour cette occasion que 549 avions opérationnels, dont 158 bombardiers et 172 chasseurs.

    Le Front de l'Ouest soviétique a rassemblé de son côté 83 nouvelles divisions, 25 d'entre-elles étant à effectif complet, 1.25 million d'hommes, 1,000 chars et 7,600 pièces d'artillerie. Joukov a organisé son dispositif en une succession de lignes défensives, la première axé sur Rjev-Vyazma-Briansk et la seconde sur Kalinin-Mojaïsk-Kalouga. L'aviation soviétique (VVS), qui a perdu plus de 7,600 avions sur les 11,540 qu'elle comptait à l'origine sur le front de l'Est, a virtuellement disparu du ciel. Elle parvient cependant à rassembler, pour la défense de Moscou, 936 avions, dont 578 bombardiers, la plupart démodés et de piètre qualité.

    Au début, les opérations allemandes semblent se dérouler selon le calendrier et les plans prévus. Le PG2, renommé "2ème Panzerarmée", avance vers Orel, à 121km au sud de la première ligne de défense soviétique. Trois jours plus tard, le 5 octobre, elle enferme les 3ème et 13ème Armées soviétiques dans une poche autour de Bryansk. Sur le flanc nord, les PG3 et PG4 (3ème et 4ème Panzerarmées) attaquent Vyazma, encerclant 673,000 hommes des 19ème, 20ème, 24ème and 32ème Armées soviétiques dans une seconde poche, autour de Vyazma. Seuls 90,000 soldats et 150 chars soviétiques parviendront à s'en échapper. La ligne de défense Rjev-Vyazma-Briansk est complètement enfoncée et désorganisée.

    Le 13 octobre 1941, la 3ème Panzerarmée n'est plus qu'à 140km de la capitale russe. Trois jours plus tard, dans Moscou, c'est la "Journée de Grande Panique" et des émeutes éclatent un peu partout dans la ville. La loi martiale est déclarée, et les pillards arrêtés sont fusillés sommairement, sans procès. La situation sanitaire et le ravitaillement se dégrade de jour en jour.

    A cette date, depuis le déclenchement de Barbarossa, les Soviétiques ont déjà perdu 1.5 million de kilomètres carrés de territoires, avec 65 millions d'habitants y vivant, 1.2 million de tués, 3.2 millions de prisonniers, 19,000 blindés et 28,000 pièces d'artillerie.

    Le 31 octobre 1941, l'OKH ordonne un arrêt temporaire, pour réorganiser les trois armées blindées. Cette pause inespérée permet aux Soviétiques de consolider et de renforcer les réseaux de défense autour de Moscou. A la fin de ce mois, l'Armée Rouge créé 11 nouvelles armées, qui incluent 30 divisions sibériennes tout juste arrivées.

    Le 15 novembre 1941, les premières neiges tombent et l'hiver s'installe. Les Allemands, après avoir supporté avec stoïcisme la Raspoutitsa, commencent maintenant à redouter et à souffir du froid et du gel. Les 3ème et 4ème Panzerarmées franchissent le Canal de la Moskova et débordent Moscou par le nord-est. La 2ème Panzerarmée attaque Toula, et déborde la capitale ennemie par le sud. Cependant, à court de carburant et de munitions, elle doit s'arrêter. L'OKH envisage de plus en plus la probabilité qu'il ne terminera pas la "Campagne de Russie" cette année, et se prépare à affronter le terrible "Hiver Russe".

    Photo ci-dessous: le 15 novembre 1941, l'"Hiver Russe" s'installe.


    L'avantage pour les Allemands, c'est que maintenant le gel met fin à la "Saison des boues", et les divisions mécanisées ne sont plus immobilisées par la Raspoutitsa. Face au Heeresgruppe Centre se trouvent maintenant les 5ème, 16ème, 30ème, 43ème, 49ème et 50ème Armées soviétiques, des unités fraîches et bien préparées aux combats d'hiver.

    Le 22 novembre 1941, la 2ème Panzerarmée du général Heinz Guderian s'empare de Stalinogorsk, 230km au sud de Moscou, et obtient la reddition d'une division de fusiliers complète. Le 26 novembre, Guderian s'approche de Kachyra, à 115km de la capitale russe. Mais le jour suivant, une contre-attaque menée par le 2ème Corps de cavalerie du major-général Pavel A. Belov, épaulé par la 173ème Division de fusiliers, la 9ème Brigade de chars et des unités de la Milice de Moscou, bloque les chars allemands. Sur le flanc sud, les Allemands, à court de carburant et immobilisés par le froid, n'iront pas plus loin.

    Pendant que les Panzergruppen débordent Moscou par les flancs, la 4ème Armée allemande attaquent les défenses russes de front, ce qui provoquent de lourdes pertes des deux côtés. Durant la seconde moitié de novembre 1941, les Allemands se rapprochent ainsi progressivement de la ville.

    Le 1er décembre 1941, le Heeresgruppe Centre atteint la Grande Route Nationale Moscou-Minsk près de Naro-Fominsk, à 70km au sud-ouest de Moscou, et se heurte à la dure résistance de la 1ère Division de fusiliers motorisés de la Garde, puis aux contre-attaques de la 33ème Armée soviétique sur ses flancs. Dans cette zone, les Allemands perdent plus de 10,000 tués, blessés et disparus, ainsi que plusieurs douzaines de blindés détruits. Le même jour, la 4ème Panzerarmée d'Erich Hoepner atteint le terminus de bus moscovite Golitsyno, à 38km à l'est de Moscou. Durant la nuit suivante, le thermomètre enregistre des températures de -30°C.


    Durant cette nuit du 2 décembre 1941, des éléments de reconnaissance de la 258ème Division d'infanterie allemande (VII Korps, 4ème Armée) parviennent à 24km de Moscou et peuvent apercevoir l'éclairage du Kremlin. Et là aussi, immobilisée par le froid et la neige, à court de carburant et de munitions, la Wehrmacht n'ira pas plus loin. C'est le point culminant de l'opération Barbarossa.

    En deux semaines, les Allemands ont enregistré plus de 130,000 cas de gelures graves. Depuis le 22 juin, la Campagne de Russie leur a coûté plus de 250,000 tués, 550,000 blessés, 25,000 disparus, 2,093 avions et 2,578 chars détruits. Désormais, ils restent strictement sur la défensive.

    De son côté, l'Armée Rouge a perdu, depuis le déclenchement de Barbarossa, 800,000 tués, 3 millions de blessés et 3.2 millions de prisonniers, 21,200 avions et 20,500 chars détruits. Cependant, l'énorme potentiel humain et industriel de l'Union Soviétique parvient sans problème à combler ces pertes.

    Le 5 décembre 1941, à l'aube, après s'être longuement préparée et avoir amasser des troupes fraîches, dont plusieurs divisions sibériennes aguerries, en grand nombre autour de Moscou (58 divisions et 1.1 million d'hommes), l'Armée Rouge déclenche sa contre-offensive générale d'hiver. Mais ceci est une autre histoire...


    Article modifié le 23 juin 2016.


    Sources principales:
    Opération Barbarossa (Wikipedia.org)

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