2 septembre 1945 - Baie de Tokyo: cérémonie de la capitulation inconditionnelle du Japon

Le 2 septembre 1945, aux environs de 9h, la délégation japonaise prend pied sur le pont du cuirassé américain Missouri, ancré dans la baie de Tokyo, pour y signer l'acte de capitulation officiel et définitif du Japon, devant le général Douglas MacArthur. C'est la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conflit le plus destructeur et le plus en vies humaines de l'histoire de l'humanité. Ce conflit qui a duré 2,194 jours, pratiquement six longues années jour pour jour.




Cérémonie de capitulation du Japon à bord du cuirassé Missouri.

Le 2 septembre 1945 est considéré par les Américains comme le "Jour V-J" (1), la victoire complète et définitive des Alliés sur l'Empire du Soleil Levant. Devant les services de presse du monde entier, aux alentours de 9h, la délégation japonaise, dont font partie [au premier rang de la photo] Mamoru Shigemitsu, Ministre des Affaires étrangères, et le général Yoshijiro Umezu, chef d'Etat-Major impérial, prend pied sur le pont du navire amiral de Nimitz, le Missouri. La cérémonie, orchestrée et dirigée en personne par le général Douglas MacArthur, débute officiellement à 8h59 et durera 23 minutes.


Autres membres de la délégation japonaise, de gauche à droite:

Au second rang:
  • Géneral Yatsuji Nagai, Armée de terre japonaise.
  • Katsuo Okazaki, Ministère des Affaires étrangères.
  • Contre-amiral Tadatoshi Tomioka, Marine japonaise.
  • Toshikazu Kase, Ministère des Affaires étrangères.
  • Géneral Suichi Miyakazi, Armée de terre japonaise.
Au troisième rang:
  • Contre-amiral Ichiro Yokoyama, Marine japonaise.
  • Saburo Ota, Ministère des Affaires étrangères.
  • Capitaine Katsuo Shiba, Marine japonaise.
  • Colonel Kaziyi Sugita, Armée de terre japonaise.

Mamoru Shigemitu et Yoshijiro Umezu signent en premiers (9h04 et 9h06) l'acte de capitulation, rédigé en deux exemplaires, l'un en anglais et l'autre en japonais, respectivement au nom de l'empereur Hiro-Hito et des forces armées japonaises.




A 9h08, au nom de l'ensemble des forces alliées, MacArthur, le maître de cérémonie, appose sa signature sur les deux copies. Il est encadré par les généraux britannique Arthur Percival et américain Jonathan Wainwright, présents à titre d'invités d'honneur, qui avaient successivement signé leur capitulation inconditionnelle à Singapour et aux Philippines, les 15 février et 6 mai 1942.


Les deux généraux ont été libérés quelques jours plus tôt d'un camp d'internement japonais en Chine et rapatriés. Il ont maigris de 35kg et 40kg durant leur captivité. Leur présence doit rappeler les épreuves subies par les prisonniers de guerre alliés dans les camps japonais.

Les différents délégués alliées sont ensuite appelés à le signer à leur tour, dans l'ordre:
  • Amiral Chester Nimitz, pour les Etats-Unis (9h12).
  • Général Hsu Yung-Ch'ang, pour la Chine (9h13).
  • Amiral Sir Bruce Fraser, pour la Grande-Bretagne (9h14).
  • Lieutenant-Général Kuzma Derevyanko, pour l'Union-Soviétique (9h16).
  • Général Sir Thomas Blamey, pour l'Australie (9h17).
  • Colonel Lawrence Moore Cosgrave, pour le Canada (9h18).
  • Général d'Armée Philippe Leclerc de Hautecloque, pour la France (9h20).
  • Amiral Emil Lambert Helfrich, pour les Pays-Bas (9h21).
  • Vice-Maréchal de l'Air Leonard M. Isitt, pour la Nouvelle-Zélande (9h22).







Lorsque le dernier membre des Alliés veut signer et que la délégation japonaise s'appête à quitter le Missouri, le néo-zélandais s'aperçoit qu'il ne reste plus de place sur l'exemplaire en japonais de l'acte. En effet, le représentant canadien, distrait, a signé trop bas sur la copie de l'acte de capitulation rédigée en japonais, et les délégués suivants n'ayant pas remarqué la bévue, toutes leur signature se retrouvent ainsi décalées par rapport aux noms des signataires.


Il règne alors une légère confusion, et le général Richard K. Sutherland, le chef d'Etat-major de MacArthur, demande au Premier ministre japonais si l'Empereur Hiro-Hito accepterait le document tel quel. Devant la réponse négative de Shigemitsu, Sutherland y porte lui-même les corrections nécessaires.


Douglas MacArthur termine la cérémonie officielle par ces mots: "Prions tous que la paix soit maintenant restaurée dans le monde entier et que Dieu la fasse durer pour toujours. La séance est levée!"

La délégation japonaise quitte le Missouri à 9h29, une demi-heure après y avoir mis les pieds. La cérémonie, qui a duré exactement vingt-trois minutes, est suivie par une magnifique parade aérienne de l'aviation embarquée américaine et de B-29 Superfortress. A son 2194ème jour, la Deuxième Guerre mondiale, le conflit le plus destructeur de l'histoire de l'humanité, prend définitivement fin.





(1) La capitulation de l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945, est désignée "Jour V-E".


La capitulation japonaise et l'occupation américaine au cinéma.

1° Crime de guerre.

"Crime de guerre" (titre original: "Emperor"), film américain réalisé par Peter Webber et sorti dans les salles américaines le 14 avril 2014. Avec Tommy Lee Jones (Douglas MacArthur), Takataro Kataoka (Hiro Hito) et Matthew Fox (Bonner Fellers). Sinopsis: Après la capitulation japonaise, et tandis qu'il tente de retrouver son amour de jeunesse dans un pays dévasté, un général de l'équipe MacArthur est chargé de décider s'il faut juger et condamner l'empereur Hirohito pour crimes de guerre.





Série documentaire "Grandes Batailles de la Seconde Guerre mondiale"
(Henri de Turenne et Daniel Costelle) - Vidéo Youtube.


"Les Grandes Batailles" est une série d'émissions télévisées historiques de Daniel Costelle, Jean-Louis Guillaud et Henri de Turenne diffusée à la télévision française dans les années 1960 et 1970, qui décrit les principales batailles de la Seconde Guerre mondiale ainsi que le procès de Nuremberg. Les émissions donnent la parole aux officiers ayant participé à ces batailles ainsi qu'à des historiens. Ces interventions alternent avec des extraits de reportages. Les commentaires sont d'Henri de Turenne.


"Bataille du Pacifique - 2ème Partie: la reconquête" (1943-1945).

7 décembre 1941. L'agression japonaise contre la base aéronavale américaine de Pearl Harbor entraîne les Etats-Unis dans une bataille à mort sur le plus vaste théâtre d’opérations de l'histoire. Avide de conquêtes et de matières premières, le Japon instaure sa domination sur l'Asie, jusqu'à la victoire américaine de Midway du printemps 1942, qui sonne l'heure du reflux. Les archives des forces alliées et japonaises restituent l'irrésistible ascension japonaise et cet affrontement aéronaval spectaculaire. Ce documentaire montre chaque étape de la bataille du Pacifique: de la sauvagerie des combats sur les plages et dans la jungle des îles du Pacifique à l'apocalypse nucléaire qui s'abat sur le Japon en août 1945.













Article modifié le 2 septembre 2019.


Sources principales:
Formal surrender of Japan, 2 september 1945 (US Navy Historical Center)
Japanese Instrument of Surrender (Wikipedia.org)

3 commentaires:

Antoine a dit…

Petite rectification: Vous dites que c'est la fin de la seconde guerre mondiale, 6 ans de conflit. mais dans les faits le Japon et la Chine sont en guerre depuis bien plus longtemps que cela. Depuis 1937 en fait (et 6 ans auparavant le japon avait envahit la Mandchourie). Pour nous européens, oui la guerre a duré 6 ans. Mais en Asie ce 2 septembre est la fin de plus de 10 ans de guerre !

anakin a dit…

Ce qui est suprenant , c'est que la delegation Japonaise semble sortie d'une autre époque , du XIX eme siècle , avec ses costumes queue-de-pie et ses hauts de forme .
Le Japon qui avait fait de la lutte contre l'Occident en Asie son cheval de bataille idéologique se retrouve à copier en 1945 ses tenues vestimentaires qui ne sont pratiquement plus utilisées en Europe ou ailleurs dans le Monde .
En 1941-44 à Tokyo on lynchait ( avec raison ! ) les femmes qui se faisaient faire une permanente .
La " schyzophrenie " et le " transit culturel " des Japonais qui selon Karl haushofer commence au debut de l'ère Meiji ne peut pas être mieux illustrée que par cette image : Rester Japonais et " copier " l'Occident .
Les Japonais auraient du avoir la radicalité de ceux que l'on appelle les " terroristes islamistes " , y compris dans les tenues officielles , pour espérer vaincre .
Quel belle image , et quel beau pied de nez final à cet " Occident " , on aurait pu avoir avec une delegation Japonaise en kimonos ............

Daniel BESSON

Frédéric a dit…

Pour Anakin, justement, ils ont était extrêmement ''radical'' dans leur stratégies mais croire le Japonais était la ''race supérieure'' de l'Asie leurs ont fait commettre la même erreur que les Nazis qui pensait que l'Allemand était supérieur aux autres et sous estimé ainsi leur adversaires et fait oublier la réalité des forces en présence. Croire que le ''mental'' avec l'option kamikaze allez suppléer à la supériorité matériel allié à était fatal.