Lorsque l'Allemagne déclenche l'opération Barbarossa, le 22 juin 1941, les forces terrestres de l'Armée Rouge comptent, tous théâtre d'opération confondus, 303 divisions et 22 brigades autonomes, avec un effectif total de 4.8 millions d'hommes, et 5.8 millions si l'on tient compte des réservistes. L'aviation VVS et la défense aérienne PVO comptent dans leurs rangs 11 540 avions.
Armée Rouge au cours de la "Grande Guerre Patriotique".
La conscription militaire soviétique, partielle, est instaurée depuis le 1er septembre 1939. Sa durée est très longue: trois ans dans l'infanterie et l'aviation, cinq ans dans la marine. Le 22 juin 1941, l'Armée Rouge compte, tous théâtres d'opération confondus, 303 divisions (contre 181 divisions pour l'Axe) et 22 brigades indépendantes (18), avec un effectif total d'environ 4.8 millions d'hommes (3.9 millions), 5.8 millions si l'on compte les réservistes.
Le long des frontières occidentales, du cercle arctique à la Mer Noire, les forces terrestres allignent 166 divisions, soit 103 divisions de fusiliers, 6 divisions de cavalerie, 38 divisions de chars et 19 divisions mécanisées, ainsi que 9 brigades indépendantes, avec un effectif de 2.9 millions d'hommes, 15 700 chars (4 200 pour l'Axe), 59 790 pièces d'artillerie et mortiers (42 600). Elles sont articulées en cinq districts militaires (ou "Fronts"), l'équivalent dans les armées occidentales d'un Groupe d'armées. L'aviation soviétique (VVS et PVO), de son côté, compte 11 540 avions (4 400).
L'état d'impréparation de l'Armée Rouge, la médiocrité des officiers inexpérimentés (due aux purges staliniennes) et une réorganisation incomplète au moment de l'attaque allemande provoquent des pertes catastrophiques au cours des premiers mois de l'opération Barbarossa. La qualité des militaires penche nettement du côté de la Wehrmacht, bien que celle-ci soit en infériorité numérique.
A partir de 1942, une nouvelle génération d'officiers plus compétents (Joukov, Koniev, Tolbouckhine, Malinovski, Rokossovskii, Chuikov) voit le jour, tirant les enseignements des défaites soviétiques. Au cours des batailles de Moscou, de Stalingrad et de Koursk, ainsi que durant les opérations Bagration et Berlin, leurs actions seront décisives.
En août 1940, pour encourager l'initiative et la prise de décision des généraux de l'Armée Rouge, Joseph Staline supprime temporairement la fonction de commissaires politiques, instituée par lui-même le 10 mai 1937, et réintroduit le titre des unités "de la Garde", pour récompenser des unités d'élite ayant mené une action héroïque exceptionnelle, ainsi que la promotion des grades et des décorations militaires de l'ancienne époque tzariste.
Parallèlement, le système répressif est également renforcé. Les cas de désobéissance, d'auto-mutilation, de désertion ou de vol sont sévèrement réprimés, soit par la rétrogradation et/ou des sévices corporels, soit fusillés sommairement sans procès par le NKVD. Les fautifs se retrouveront bien souvent en unité disciplinaire.
En 1942, Staline établit le système des "bataillons disciplinaires", composés de déserteurs, de criminels et d'anciens prisonniers de guerre libérés. La durée maximale de service dans ces unités ne dépasse pas trois mois, et les tâches habituelles auxquelles elles sont assignées le plus souvent sont le nettoyage et le déminage des champs de mines ennemis, ou bien des obus et bombes non explosés.
Selon le code de justice militaire soviétique, les soldats capturés par les Allemands sont considérés commes "traitres à la patrie". Ceux-ci, après avoir enduré la captivité (certains pendant quatre longues années), se retrouvent bien souvent au goulag ou en bataillon disciplinaire, avec un traitement guère plus enviable.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Armée Rouge incorpore dans ses rangs 29 574 900 soldats, qui viennent s'ajouter aux 4 826 907 en service le 22 juin 1941. Sur le total de 34 401 807, elle perdra 6 329 600 tués au combat, 555 400 morts par maladies ou par blessures, et 4 559 000 disparus (la plupart capturés). Sur ces 11 414 000 pertes, cependant, 939 700 qui opèrent derrière les lignes ennemies, rejoindront les territoires libérés au fur et à mesure de l'avance soviétique, et 1 836 000 autres seront rapatriés des camps nazis à la fin du conflit.
Le nombre final de tués militaires, au cours de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), s'élève donc à 8 668 400, dont 2.6 millions de prisonniers morts en captivité, et 400 000 tués au cours des opérations de luttes anti-partisanes par la Wehrmacht ou les SS. La majorité de ces pertes, en excluant les prisonniers, est composé de Russes (5 756 000), suivis par les Ukrainiens (1 337 400).
Pour terminer, environ 8 millions de soldats soviétiques, sur les 34.4 millions incorporés au cours de la guerre, appartiennent à des ethnies ou des minorités non-slaves, et ceux-ci formeront au moins 45 divisions entre 1941 et 1943.
Comparativement, les pertes allemandes sur le front de l'Est sont estimées à 3 604 800 tués au combat. A cela viennent s'ajouter 900 000 germanophones ou Autrichiens vivant à l'extérieur des frontières du Reich fixées en 1937. Ainsi que 3 576 300 hommes capturés par les Soviétiques. Soit un total final des pertes s'élevant à 8 081 000.
Le traitement (peu enviable) des prisonniers de guerre est assez identique des deux côtés. Cependant, 3.6 millions de prisonniers soviétiques (sur 4.6 millions) mourront en captivité, alors qu'ils ne sont que 300 000 (sur 3.57 millions) du côté allemand.
Matériel, uniforme et grade de l'Armée Rouge.
1° Chars.
Les usines russes, avec les programmes d'industrialisation lancés par Joseph Staline durant les années vingt et trentes, ont produit une série de type de chars très diversifiés.
D'abord le blindé léger T-26, utilisé principalement comme véhicule de reconnaissance par les unités d'infanterie ou de cavalerie. Copié sur le Vickers E 6-Tons britannique, il bénéficie d'une vitesse sur route de 31.1km/h et d'une autonomie, sur route également, de 220-240km (Model 1932). Il est servi par un équipage de trois personnes: un chef de char, d'un canonnier et d'un conducteur.
Le modèle de base 1931 est équipé de deux tourelles et deux mitrailleuses DT de 7.62mm, chacune alimentée par 3528, et a une masse de 8.1 tonnes. Le modèle 1932 et les variantes suivantes disposent d'une tourelle équipée d'un canon de 45mm, alimenté par un magazin de 222 obus, et une mitrailleuse co-axiale DT de 7.62mm. Le modèle 1933 est en plus équipé d'une radio et d'une mitrailleuse DT 7.62mm (optionnelle) anti-aérienne supplémentaire. Les dernières variantes seront dotés d'un blindage plus épais et de réservoirs de carburant de plus grandes dimensions.
Au total, 10 117 exemplaires des modèles de base 1931, 1932 et 1933, sortiront de l'Usine de Tracteurs (Stalingrad) et de l'usine K.E. Vorochilov (Léningrad).
Photo ci-dessous: T-26 Model 1933, avec tourelle unique cylindrique, un canon de 45mm et une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm.
Viennent ensuite les chars légers de la famille BT, équipés d'une suspension américaine développée par Walther Christie. Sortiront des usines KhPZ (Kharkov) les types BT-2 Model 1932 avec un canon de 37mm et une mitrailleuses DT de 7.62mm, BT-3, similaire au BT-2 mais construit avec le système métrique international (au lieu du système impérial anglais) (620 exemplaires BT-2/BT-3), BT-5 Model 1933, équipé d'une tourelle cylindrique plus large, avec un canon de 45mm et une mitrailleuse de 7.62mm (2 108 exemplaires), et enfin BT-7 Model 1935, avec une caisse redessinée.
Plusieurs sous-variantes diverses (BT-5Pkh, BT-5A, PT-1A, BT-7TU, BT-7A et BT-7M) seront également assemblées. Le BT-7M est équipé d'un canon 45mm Model 1938 alimenté par un magazin de 146 obus, de trois mitrailleuses DT de 7.62mm et d'un moteur V2 de 450 chevaux, lui donnant une vitesse maximale de 86km/h et une autonomie de 700km sur route. Il a une masse de 14.7 tonnes et est principalement destiné aux unités de cavalerie.
Photo ci-dessous: char de cavalerie BT-7M en 1940.
Les Soviétiques développent également le char moyen (28 tonnes) T-28, équipé d'un armement lourd (canon de 76.2mm et 70 obus), et le char lourd (45 tonnes) avec un armement principal (canon de 76.2mm) et secondaire (2 canons de 45mm, 5 ou 6 mitrailleuses DT de 7.62mm). Tous deux sont équipés de tourelles multiples d'origine britannique Vickers A1E1 Independent. Le premier est produit à un total de 503 exemplaires, et le second à 61 exemplaires.
Le char soviétique de la Seconde Guerre mondiale est sans conteste le T-34. Fabriqué par l'Usine de Tracteur de Stalingrad et l'usine Kirovski de Léningrad de 1940 à 1958. Développé à partir des chars rapides BT-5 et BT-6, il se décline en de nombreuses variantes.
Les premières versions sont le T-34/76A Model 1940, équipé d'un canon L-11 de 76.2mm (76 obus), T-34/76B Model 1941, avec un canon F-34 de 76.2mm (77 obus) et un blindage lourd renforcé, T-34/76C Model 1942, avec un réservoir de plus grande dimension (610 litres au lieu de 460 litres), et T-34/76D Model 1943, avec un F-34 (100 obus), un réservoir de 790 litres et un blindage encore plus épais.
Viennent ensuite le T-34/85 Model 1943, équipé d'un canon DT-5T de 85mm (60 obus), et le T-34/85 Model 1944 (ou T-44), avec un ZIS-S-53 de même calibre (58). Parmi les variantes spécialisées, notons les SU-85, SU-100 et SU-122, équipés d'un obusier de 122mm, elles servent au sein des unités d'artillerie.
Le T-34, équipé d'une suspension américaine Chrystie et servi par un équipage de quatre personnes (T-34/85), sera fabriqué à un total de 84 070 exemplaires, pendant dix-huit ans. Il a équipé des dizaines de forces armées étrangères dans le monde entier (40 pays), 27 d'entre-eux l'utilisant encore de nos jours! (Albanie, Bulgarie, Roumanie, Serbie, Afghanistan, Libye, Mongolie, Corée du Nord, Syrie, Egypte, Vietnam, etc.)
Photos ci-dessous: 1° modèle d'origine T-34/76A de 1940. 2° T-37 (T-34 yougoslave) employé par l'armée serbe en Bosnie, au cours de l'opération Joint Endeavour (28 février 1996).
Les chars lourds Kliment Vorochilov KV-1 et KV-2 sont connus pour leur blindage extrêmement épais. Les KV-2 serviront en tant de "canon d'assaut autopropulsé", et seront remplacés par les Joseph Staline JS-1 et JS-2 dans les derniers mois de la guerre. Tout comme les BT-7 et T-34, outre les versions de base, les KV se déclinent en plusieurs sous-variantes spécialisées.
Le KV-1 Model 1939 dispose d'un canon F-34 de 76.2mm et de trois ou quatre mitrailleuses DT de 7.62mm. Il affiche une vitesse maximale de 35km/h et une autonomie de 335km/h sur route. Il est servi par un équipage de cinq personnes. 5219 exemplaires au total sortiront des usines Tantograd de Chelyabinsk, dans l'Oural.
Le KV-2 dispose d'un obusier M10 de 152mm et de trois mitrailleuses DT de 7.62mm. Il dispose d'une vitesse maximale de 25.6km/h et d'une autonomie de 140km sur route. Il est servi par un équipage de six personnes. 255 exemplaires seront assemblés par les usines Kirov LKZ de Léningrad.
Photo ci-dessous: 1° KV-1 Model 1939 (capturé par les Finlandais). 2° KV-2 capturé et inspecté par les Allemands en juin-juillet 1941.
2° Artillerie de campagne.
L'obusier tracté M1937 (ML-20) est un obusier soviétique développé par le bureau d'étude de Fyodor F. Petrov au cours des années trentes. C'est une version améliorée du M1910/34 de Schneider de l'avant-PGM. Il entre en production de 1937 jusqu'à 1946, 6 884 exemplaires étant construits. Le ML-20 servira encore dans de nombreux conflits durant la seconde moitié du 20ème siècle. Avec un calibre de 152mm, il dispose d'une cadence de tir de trois à quatre coups/min, et d'une portée maximale de 17.23km.
L'obusier tracté M1931/37 a été développé à la fin des années trentes, en combinant le canon de 122mm M1931 (A-19) avec l'affût du M1937 (ML-20). La production débute en 1939 et se poursuivra jusqu'en 1946, 2 450 exemplaires atant été assemblés. Il restera en service encore de nombreuses années après la Seconde Guerre mondiale. Sa cadence de tir est de trois ou quatre coups/min, et sa portée maximale de 20.4km.
L'obusier tracté M1910/34 est une version améliorée du M1910/30, lui-même inspiré du Schneider M1910 français de la Première Guerre mondiale. il combine le canon du M1910/30 avec l'affût du M1931/37. La production débute en 1934 et se termine en 1937, avec 275 exemplaires construits. Doté d'un calibre de 152mm et équipé de freins de recul hydro-pneumatiques, il affiche une cadence de tir de trois ou quatre coups/min, et une portée maximale de 17 265 mètres.
Le M1935 (Br-2) est un obusier de 152mm montée sur un affût chenillé. Sa production limitée à 37 exemplaires débute dans l'usine Barricade de Stalingrad à la fin des années trentes. Sa cadence de tir est d'un coup toutes les deux minutes. Une variante montée sur un affût avec roue, le Br-2M, sera utilisé jusqu'aux années septantes. Le B-30 est une variante montée sur l'affût du M1931 (B-4).
3° Armes individuelles, pistolets de service et mitrailleuses lourdes.
L'infanterie soviétique a utilisé au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme arme individuelle, le fusil Mosin-Nagent Model 1891/30. La version de base de cette arme remonte à 1891, et est inspiré du fusil cal .30 (7.62mm) conçu en 1889 par le Belge Leon Nagant. C'est grâce aux effort du capitaine Sergei Ivanovich Mosin, de l'armée impérial du Tzar, que des essais furent menés, et les résultats étant concluant, la production commença en grand nombre. C'était le point de départ d'une longue lignée de fusil d'infanterie, qui servira jusqu'en 1945.
A partir de novembre 1941, commence à entrer en service la mitraillette PPSh-41. Au cours des cinq mois suivants, 155 000 exemplaires de cette arme seront produits. D'un calibre de 7.62mm, il peut être équipé d'un chargeur tambour (ou "camembert") caractéristique, d'une capacité de 71 cartouches. Sa cadence de tir atteint 900 coups/minutes. Dans son ultime variante semi-automatique, développé pour l'armée allemande sous la désignation SKL-41, elle continue d'être produite de nos jours. Jusqu'aujourd'hui, plus de six millions d'exemplaires ont été assemblés, par la Russie, la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord.
Photo ci-dessous: fantassin soviétique équipé d'une PPSh-41 et escortant un prisonnier allemand à Stalingrad.
En juillet 1939, le fusil semi-automatique Tokarev SVT-40 commence à entrer en production à l'Arsenel de Toula, doté d'un calibre de 7.62mm et d'un chargeur détachable à 10 coups. 1.6 million d'exemplaires sont produits jusqu'à la fin 1942.
Les officiers, de leur côté, ont des pistolet automatique Tokarev TT-33, copié sur le FN Model 1903, calibre 7.62mm et chargeur 8 coups, comme arme de poing.
Le Degtyaryova Pekhotny DP est une mitrailleuse légère de calibre 7.62mm. Construit à partir de 1928, ses ultimes variantes continuent d'être produites de nos jours. Jusqu'ici, 795000 exemplaires en ont été assemblés.
Comme mitrailleuses moyennes et lourdes, l'infanterie soviétique dispose de Degtyaryov DS-39, avec un calibre de 7.62mm, des magazins de 250 cartouches, une cadence de tir de 600 à 1 200 coups/min, la production s'arrêtant en juin 1941 après 10000 exemplaires, et de Degtyaryova-Shpagina Krupnokaliberny DShK, produit de 1938 à nos jours, avec un calibre de 12.7mm, des magazins de 50 cartouches, une cadence de tir de 600 coups/minutes.
Organisation et structures de l'Armée Rouge.
1° District Militaire ou Fronts.
Dans l'Union Soviétique des années trentes, un "District Militaire", ou Voyenny Okrug (VO) est une division administrative et géographique du territoire national. Ce système est utilisé pour assurer une gestion plus efficace des unités militaires, de leur formation et de l'entrainement, de leur approvisionnement en fournitures et équipement, de leur déploiement en zone de guerre. Ils sont l'équivalent dans les armées occidentales des Groupes d'Armées.
Leur nombre varie constamment en fonction des circonstances et de l'évolution de l'Armée Rouge au cours de l'entre-deux-guerres. Au début de la Grande Guerre Patriotique, ils sont au nombre de 17.
- District Militaire de Léningrad (LVO). QG. Léningrad. Lieutenant-Général Markov M. Popov.
- District Militaire de la Baltique (PribVO). QG Riga. Lieutenant-Général Fedor I. Kuznetsov.
- District Militaire de l'Ouest (ZapOVO). QG. Minsk. Général Dimitri G. Pavlov.
- District Militaire de Kiev (KOVO). QG Kiev. Lieutenant-Général Mikhail P. Kirponos.
- District Militaire d'Odessa (OdVO). QG Odessa. Lieutenant-Général Iakov T. Cherevichenko.
- District Militaire de Transcaucasie (ZakVO). QG Tbilisi. Lieutenant-Général Dimitri T. Kozlov.
- District Militaire d'Arkhangelsk (ArkhVO). QG Arkhangelsk. Lieutenant-Général Vasilii I. Kachalov.
- District Militaire de Kharkov (KhVO). QG Kharkov. Lieutenant-Général Andrei K. Smirnov.
- District Militaire de Moscou (MVO). QG Moscou. Lieutenant-Général Ivan V. Tiulenev.
- District Militaire du Nord-Caucase (SKVO). QG. Rostov-sur-le-Don. Lieutenant-Général Ivan S. Koniev.
- District Militaire d'Orel (OrVO). QG Orel. Major-Général Fedor N. Remizov.
- District Militaire de la Volga (PriVO). QG Samara. Lieutenant-Général Vasilii F. Gerasimenko.
- District Militaire de Centre-Asie (SAVO). QG Samarkand. Major-Général Sergei G. Trofimenko.
- District Militaire de Transbaïkalie (ZabVO). QG. Chita. Lieutenant-Général Pavel A. Kurochkin.
- District Militaire de l'Oural (UrVO). QG. Yekaterinburg. Lieutenant-Général A. Filipp A. Ershakov.
- District Militaire de Sibérie (SibVO). QG Novosibirsk. Lieutenant-Général Stepan A. Kalinin.
- District Militaire d'Extrême-Orient. QG Khabarovsk. Général Iosif R. Apanasenko.
Durant le conflit, les 17 Districts Militaires seront encore regroupés en régions géographiques, pour des raisons logistiques.
- Districts Militaires du Nord et du Nord-Ouest.
- Districts Militaires du Centre et de l'Ouest.
- Districts Militaires du Sud et du Sud-Ouest.
- Districts Militaires de Sibérie et de Centre-Asie.
- Districts Militaires d'Extrême-Orient.
Dans l'immédiat après-guerre, pour faciliter la démobilisation des troupes, le nombre de districts militaires augmentera jusqu'à 33. Mais en octobre 1946, ils sera réduit à 21.
Après la dissolution de l'Union Soviétique, en 1992, six Districts Militaires seront maintenus dans la Fédération de Russie.
- District Militaire de Moscou.
- District Militaire de Léningrad.
- District Militaire du Nord-Caucase.
- District Militaire de la Volga-Oural.
- District Militaire de Sibérie.
- District Militaire d'Extrême-Orient.
Un Front est une organisation militaire majeure de l'Armée Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Une distinction importante et intéressante entre les Fronts soviétiques et les Groupes d'Armées occidentaux, est que les Fronts disposent de leur propres aviation militaire: les armées aériennes soviétiques sont directement subordonnées aux commandants des Fronts.
Durant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre, les Fronts et leurs état-major seront intégrés dans divers Districts Militaires.
Liste des Fronts soviétiques au cours de la Seconde Guerre mondiale. Leur nombre et leur effectifs varieront constament, en fonction des besoins et des circonstances.
• Fronts de la Baltique:
- 1er Front de la Baltique. Formé en octobre-décembre 1943 à partir du Front de Kalinin.
- 2ème Front de la Baltique. Formé le 10 octobre 1943 à partir du Front de Bryansk.
- 3ème Front de la Baltique.
• Front de Bryansk. Créé le 18 décembre 1941, en prenant les secteurs compris entre les Districts Militaires de l'Ouest et du Sud-Ouest. Dissous le 12 mars 1943. Reformé le 28 mars 1943, puis redissous le 10 octobre 1943, les forces réparties entre le 1er Front de Biélorussie et le 3ème Front d'Ukraine.
• Fronts de Biélorussie:
- 1er Front de Biélorussie. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front Central.
- 2ème Front de Biélorussie. Formé en février 1944.
- 3ème Front de Biélorussie. Formé le 24 avril 1944.
• Front du Caucase. Créé le 30 décembre 1941. Dissous le 28 janvier 1942, ses forces sont réparties entre le nouveau Front de Crimée et le Front (rétabli) de Transcaucasie.
• Front Central. Créé le 24 juillet 1941. Renommé 1er Front de Biélorussie le 20 octobre 1943.
• Front de Crimée. Créé en janvier 1942.
• Front du Don.
• Fronts d'Extrême-Orient:
- 1er Front d'Extrême-Orient. Créé le 28 juin 1938.
- 2ème Front d'Extrême-Orient. Créé le 5 août 1945 et dissous le 1er octobre 1945.
• Front de Kalinin. Créé le 17 octobre 1941. Renommé 1er Front de la Baltique en octobre-décembre 1943.
• Front de Carelie. Créé le 23 août 1941, avec le Front de Léningrad, à partir du Front du Nord.
• Front de Koursk.
• Front de Léningrad. Créé le 23 août 1941, avec le Front de Carélie, à partir du Front du Nord.
• Front (Réserve) de Moscou.
• Front du Nord-Caucase. Redésigné Front de la Mer Noire le 1er septembre 1942.
• Front du Nord. Formé le 24 juin 1941 à partir du District Militaire de Léningrad.
• Front du Nord-Ouest. Formé le 22 juin 1941 à partir du District Militaire de la Baltique.
• Front d'Orel. Créé le 24 mars 1943. Redésigné Front de Bryansk le 28 mars 1943.
• Groupe d'Armées de Primorye.
• Front de Réserve. Créé le 14 juillet 1941.
• Front du Sud-Est. Formé le 7 août 1942 avec quatre armées de l'aile gauche du Front de Stalingrad. Dissous le 28 septembre 1942, ses forces réintégrées dans le Front de Stalingrad.
• Front du Sud. Renommé 4ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front du Sud-Ouest. Créé le 22 juin 1941. Dissous le 12 juillet 1942. Reformé le 22 octobre 1942. Renommé 3ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de Stalingrad. Formé le 12 juillet, avec le Front de Voronej, à partir du Front du Sud-Ouest. Renommé Front du Don le 28 septembre 1942.
• Front de la Steppe. Renommé 2ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de Transbaïkalie. Créé le 15 septembre 1941, à partir du District Militaire de Transbaïkalie. Dissous le 9 octobre 1945.
• Front de Transcaucasie. Créé le 23 août 1941, à partir du District Militaire de Transcaucasie.
• Fronts d'Ukraine:
- 1er Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front de Voronej. Dissous en mai 1945.
- 2ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front de la Steppe. Dissous le 10 juin 1945.
- 3ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front du Sud-Ouest. Dissous le 15 juin 1945.
- 4ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front du Sud. Dissous le 25 août 1945.
• Front du Volkhov. Formé le 17 décembre 1941, avec l'aile gauche du Front de Léningrad et des réserves STAVKA. Dissous le 23 avril 1942.
• Front de Voronej. Créé en juin 1942. Renommé 1er Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de l'Ouest. Créé le 22 juin 1941, à partir du District Militaire de l'Ouest. Dissous le 24 avril 1944, ses forces sont réparties entre les 2ème et 3ème Fronts de Biélorussie.
2° Armée soviétique.
Dans le tableau organisationnel de l'Armée Rouge, les armées sont directement subordonnées aux Districts Militaires (en temps de paix) ou aux Fronts. Durant la Seconde Guerre mondiale, leurs structures et leurs effectifs varient énormément. Par exemple, en octobre 1944, lors de la Bataille de Debrecen, les deux armées constituant le 2ème Front d'Ukraine sont de forces inégales. La 27ème Armée regroupe neuf divisions de fusiliers, une division d'artillerie, et quatre divisions d'infanterie roumaines. Alors que la 40ème Armée, par comparaison, ne compte que cinq divisions de fusiliers.
Des titres et des distinctions spéciales sont parfois données aux armées soviétiques. Par exemples les Armées dites "du Drapeau Rouge", ou "de Choc" (la 3ème Armée de Choc dans Berlin en 1945). En accord avec les plans prévus pour créer des formations de "rupture" du front ennemi, la 1ère Armée de Choc est constituée en novembre-décembre 1941, pour participer à la contre-offensive générale d'hiver, au nord de Moscou. Au total, cinq armées de choc sont formées au cours de la campagne d'hiver 1942-1943: les 1ère (recréée), 2ème (plus tard renommée 26ème Armée), 3ème, 4ème (27ème Armée) et 5ème. Cette dernière est formée pour participer à la bataille de Stalingrad. La 2ème Armée de choc sera reformée trois fois, la plus connue étant celle après son anéantissement dans la région de Lyuban, au sud de Léningrad. Son commandant, le général Andrei Vlasov, se rend et passe du côté allemand.
Les armées qui se sont distinguées au combat durant la Grande Guerre Patriotique (1941-1945) deviennent des "Armées de la Garde". Par exemple la 8ème Armée de la Garde, qui participent aux derniers combats dans Berlin, en avril 1945.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les armées soviétiques seront encore renforcées par l'adjonction de diverses unités de soutien. Ainsi, en 1945, une armée typique comprend des unités indépendantes d'artillerie de campagne, d'artillerie anti-aérienne, de mortiers, de lance-flammes, de chars, d'obusiers automoteurs et de chasseurs de chars. Le renforcement de l'artillerie, en particulier, reflète le besoin des Soviétiques d'accroître sensiblement leur puissance de feu pour faire diminuer les lourdes pertes de l'infanterie et des blindés.
A l'instar des armées terrestres, les armées aériennes sont directement subordonnées aux Fronts. Elles comprennent en général deux ou trois corps aériens. La 16ème Armée aérienne, aujourd'hui intégrée dans le District Militaire de Moscou, est la plus ancienne encore en activité.
Ci-dessous: tableau organique d'une armée soviétique (la 4ème) en juin 1941.
- 28ème Corps de fusiliers: 6ème et 42ème Divisions de fusiliers.
- 14ème Corps mécanisé: 22ème et 30ème Divisions de chars, 205ème Division mécanisée, 20ème Régiment de fusiliers motorisés.
- Réserves: 49ème et 75ème Divisions de fusiliers.
- 447ème, 455ème et 462ème Régiments d'artillerie.
- 120ème Régiment d'artillerie lourde.
- 12ème Bataillon d'artillerie AA.
- Troupes frontalières du NKVD.
Listes des 79 armées soviétiques au cours de la Seconde Guerre mondiale:
http://en.wikipedia.org/wiki/Army_(Soviet_Army)
3° Corps d'armée.
Le Corps d'armée est l'échellon intermédiaire entre l'Armée et la Division. L'Armée Rouge, au cours de la Seconde Guerre mondiale, fait la distinction entre plusieurs types de corps d'armée: Corps de fusiliers (infanterie), Corps de cavalerie, Corps mécanisé, Corps blindé, Corps aéroporté, Corps d'artillerie et Corps aérien.
Les Corps de fusiliers existent depuis la période impériale russe (pré-1917) et sont repris lors de la création de l'Armée Rouge. Sa composition varie de deux à trois (rarement quatre) divisions de fusiliers.
Au début de la période d'industrialisation militaire lancée par Staline, l'Armée Rouge créé sa première unité mécanisée en 1930, avec 110 chars. La 1ère Brigade mécanisée comprend alors un régiment de chars, un régiment de fusiliers motorisés, un bataillon de reconnaissance et un bataillon d'artillerie. Les Soviétiques passent à l'étape suivante en formant les deux premiers "Corps mécanisés" (11ème et 45ème) de l'histoire militaire, en 1932. La dotation théorique de chacun d'eux est de 500 chars.
Impressionné par la victoire allemande sur le front occidental, le Ministère de la Défense ordonne la constitution de neuf corps mécanisés le 6 juillet 1940. En février et mars 1941, vingt autres formations de ce type sont créés. Les plans prévoient pour chacun d'eux un effectif de 36000 hommes et de 1000 chars. Lors du déclenchement de l'opération Barbarossa, l'Armée Rouge dispose donc théoriquement (sur le papier) de 29000 chars, mais le nombre réel de véhicules blindés opérationnels avoisinent les 17000, dont 1475 nouveaux chars T-34 et KV.
En septembre 1942, STAVKA autorise la formation d'un nouveau genre de Corps mécanisé, qui restera en fonction jusqu'à la fin des hostilités. Ainsi naissent les "Corps blindés". Leur taille et leur effectifs sont similaires à ceux d'une division panzer allemande, comprenant une combinaison de troupes blindées, d'infanterie et d'artillerie. Les nouveaux Corps blindés comprennent chacun trois brigades de chars et une brigade mécanisée. Ils ne sont plus utilisés pour permettre la percée, mais lors de la phase d'exploitation de celle-ci.
Un total de treize corps mécanisés sont formés au cours de la Seconde guerre mondiale, et neuf d'entre-eux deviendront des "Corps mécanisés de la Garde". La dernière formation de ce type, le 10ème Corps mécanisé est formé en juin 1945 pour participer à l'offensive soviétique en Mandchourie, contre le Japon. Les 1er, 3ème et 9ème Corps mécanisés de la Garde, en vertu de la Loi Pret-Bail, seront équipés en chars américain M4A2 Sherman.
Trente-et-un Corps de chars sont créés, douze renommés "Corps blindé de la Garde". Après la guerre, la plupart des corps mécanisés et blindés seront rapidement transformés en divisions.
Composition d'un corps mécanisé en 1940/1941:
- 2 divisions de chars.
- 1 division mécanisée.
- 1108 chars (420 T-34, 126 KV 560 chars légers).
- 37200 hommes.
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Sources également disponibles:
1° Red Army (en.wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Red_Army
Armée Rouge au cours de la "Grande Guerre Patriotique".
La conscription militaire soviétique, partielle, est instaurée depuis le 1er septembre 1939. Sa durée est très longue: trois ans dans l'infanterie et l'aviation, cinq ans dans la marine. Le 22 juin 1941, l'Armée Rouge compte, tous théâtres d'opération confondus, 303 divisions (contre 181 divisions pour l'Axe) et 22 brigades indépendantes (18), avec un effectif total d'environ 4.8 millions d'hommes (3.9 millions), 5.8 millions si l'on compte les réservistes.
Le long des frontières occidentales, du cercle arctique à la Mer Noire, les forces terrestres allignent 166 divisions, soit 103 divisions de fusiliers, 6 divisions de cavalerie, 38 divisions de chars et 19 divisions mécanisées, ainsi que 9 brigades indépendantes, avec un effectif de 2.9 millions d'hommes, 15 700 chars (4 200 pour l'Axe), 59 790 pièces d'artillerie et mortiers (42 600). Elles sont articulées en cinq districts militaires (ou "Fronts"), l'équivalent dans les armées occidentales d'un Groupe d'armées. L'aviation soviétique (VVS et PVO), de son côté, compte 11 540 avions (4 400).
L'état d'impréparation de l'Armée Rouge, la médiocrité des officiers inexpérimentés (due aux purges staliniennes) et une réorganisation incomplète au moment de l'attaque allemande provoquent des pertes catastrophiques au cours des premiers mois de l'opération Barbarossa. La qualité des militaires penche nettement du côté de la Wehrmacht, bien que celle-ci soit en infériorité numérique.
A partir de 1942, une nouvelle génération d'officiers plus compétents (Joukov, Koniev, Tolbouckhine, Malinovski, Rokossovskii, Chuikov) voit le jour, tirant les enseignements des défaites soviétiques. Au cours des batailles de Moscou, de Stalingrad et de Koursk, ainsi que durant les opérations Bagration et Berlin, leurs actions seront décisives.
En août 1940, pour encourager l'initiative et la prise de décision des généraux de l'Armée Rouge, Joseph Staline supprime temporairement la fonction de commissaires politiques, instituée par lui-même le 10 mai 1937, et réintroduit le titre des unités "de la Garde", pour récompenser des unités d'élite ayant mené une action héroïque exceptionnelle, ainsi que la promotion des grades et des décorations militaires de l'ancienne époque tzariste.
Parallèlement, le système répressif est également renforcé. Les cas de désobéissance, d'auto-mutilation, de désertion ou de vol sont sévèrement réprimés, soit par la rétrogradation et/ou des sévices corporels, soit fusillés sommairement sans procès par le NKVD. Les fautifs se retrouveront bien souvent en unité disciplinaire.
En 1942, Staline établit le système des "bataillons disciplinaires", composés de déserteurs, de criminels et d'anciens prisonniers de guerre libérés. La durée maximale de service dans ces unités ne dépasse pas trois mois, et les tâches habituelles auxquelles elles sont assignées le plus souvent sont le nettoyage et le déminage des champs de mines ennemis, ou bien des obus et bombes non explosés.
Selon le code de justice militaire soviétique, les soldats capturés par les Allemands sont considérés commes "traitres à la patrie". Ceux-ci, après avoir enduré la captivité (certains pendant quatre longues années), se retrouvent bien souvent au goulag ou en bataillon disciplinaire, avec un traitement guère plus enviable.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Armée Rouge incorpore dans ses rangs 29 574 900 soldats, qui viennent s'ajouter aux 4 826 907 en service le 22 juin 1941. Sur le total de 34 401 807, elle perdra 6 329 600 tués au combat, 555 400 morts par maladies ou par blessures, et 4 559 000 disparus (la plupart capturés). Sur ces 11 414 000 pertes, cependant, 939 700 qui opèrent derrière les lignes ennemies, rejoindront les territoires libérés au fur et à mesure de l'avance soviétique, et 1 836 000 autres seront rapatriés des camps nazis à la fin du conflit.
Le nombre final de tués militaires, au cours de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), s'élève donc à 8 668 400, dont 2.6 millions de prisonniers morts en captivité, et 400 000 tués au cours des opérations de luttes anti-partisanes par la Wehrmacht ou les SS. La majorité de ces pertes, en excluant les prisonniers, est composé de Russes (5 756 000), suivis par les Ukrainiens (1 337 400).
Pour terminer, environ 8 millions de soldats soviétiques, sur les 34.4 millions incorporés au cours de la guerre, appartiennent à des ethnies ou des minorités non-slaves, et ceux-ci formeront au moins 45 divisions entre 1941 et 1943.
Comparativement, les pertes allemandes sur le front de l'Est sont estimées à 3 604 800 tués au combat. A cela viennent s'ajouter 900 000 germanophones ou Autrichiens vivant à l'extérieur des frontières du Reich fixées en 1937. Ainsi que 3 576 300 hommes capturés par les Soviétiques. Soit un total final des pertes s'élevant à 8 081 000.
Le traitement (peu enviable) des prisonniers de guerre est assez identique des deux côtés. Cependant, 3.6 millions de prisonniers soviétiques (sur 4.6 millions) mourront en captivité, alors qu'ils ne sont que 300 000 (sur 3.57 millions) du côté allemand.
Matériel, uniforme et grade de l'Armée Rouge.
1° Chars.
Les usines russes, avec les programmes d'industrialisation lancés par Joseph Staline durant les années vingt et trentes, ont produit une série de type de chars très diversifiés.
D'abord le blindé léger T-26, utilisé principalement comme véhicule de reconnaissance par les unités d'infanterie ou de cavalerie. Copié sur le Vickers E 6-Tons britannique, il bénéficie d'une vitesse sur route de 31.1km/h et d'une autonomie, sur route également, de 220-240km (Model 1932). Il est servi par un équipage de trois personnes: un chef de char, d'un canonnier et d'un conducteur.
Le modèle de base 1931 est équipé de deux tourelles et deux mitrailleuses DT de 7.62mm, chacune alimentée par 3528, et a une masse de 8.1 tonnes. Le modèle 1932 et les variantes suivantes disposent d'une tourelle équipée d'un canon de 45mm, alimenté par un magazin de 222 obus, et une mitrailleuse co-axiale DT de 7.62mm. Le modèle 1933 est en plus équipé d'une radio et d'une mitrailleuse DT 7.62mm (optionnelle) anti-aérienne supplémentaire. Les dernières variantes seront dotés d'un blindage plus épais et de réservoirs de carburant de plus grandes dimensions.
Au total, 10 117 exemplaires des modèles de base 1931, 1932 et 1933, sortiront de l'Usine de Tracteurs (Stalingrad) et de l'usine K.E. Vorochilov (Léningrad).
Photo ci-dessous: T-26 Model 1933, avec tourelle unique cylindrique, un canon de 45mm et une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm.
Viennent ensuite les chars légers de la famille BT, équipés d'une suspension américaine développée par Walther Christie. Sortiront des usines KhPZ (Kharkov) les types BT-2 Model 1932 avec un canon de 37mm et une mitrailleuses DT de 7.62mm, BT-3, similaire au BT-2 mais construit avec le système métrique international (au lieu du système impérial anglais) (620 exemplaires BT-2/BT-3), BT-5 Model 1933, équipé d'une tourelle cylindrique plus large, avec un canon de 45mm et une mitrailleuse de 7.62mm (2 108 exemplaires), et enfin BT-7 Model 1935, avec une caisse redessinée.
Plusieurs sous-variantes diverses (BT-5Pkh, BT-5A, PT-1A, BT-7TU, BT-7A et BT-7M) seront également assemblées. Le BT-7M est équipé d'un canon 45mm Model 1938 alimenté par un magazin de 146 obus, de trois mitrailleuses DT de 7.62mm et d'un moteur V2 de 450 chevaux, lui donnant une vitesse maximale de 86km/h et une autonomie de 700km sur route. Il a une masse de 14.7 tonnes et est principalement destiné aux unités de cavalerie.
Photo ci-dessous: char de cavalerie BT-7M en 1940.
Les Soviétiques développent également le char moyen (28 tonnes) T-28, équipé d'un armement lourd (canon de 76.2mm et 70 obus), et le char lourd (45 tonnes) avec un armement principal (canon de 76.2mm) et secondaire (2 canons de 45mm, 5 ou 6 mitrailleuses DT de 7.62mm). Tous deux sont équipés de tourelles multiples d'origine britannique Vickers A1E1 Independent. Le premier est produit à un total de 503 exemplaires, et le second à 61 exemplaires.
Le char soviétique de la Seconde Guerre mondiale est sans conteste le T-34. Fabriqué par l'Usine de Tracteur de Stalingrad et l'usine Kirovski de Léningrad de 1940 à 1958. Développé à partir des chars rapides BT-5 et BT-6, il se décline en de nombreuses variantes.
Les premières versions sont le T-34/76A Model 1940, équipé d'un canon L-11 de 76.2mm (76 obus), T-34/76B Model 1941, avec un canon F-34 de 76.2mm (77 obus) et un blindage lourd renforcé, T-34/76C Model 1942, avec un réservoir de plus grande dimension (610 litres au lieu de 460 litres), et T-34/76D Model 1943, avec un F-34 (100 obus), un réservoir de 790 litres et un blindage encore plus épais.
Viennent ensuite le T-34/85 Model 1943, équipé d'un canon DT-5T de 85mm (60 obus), et le T-34/85 Model 1944 (ou T-44), avec un ZIS-S-53 de même calibre (58). Parmi les variantes spécialisées, notons les SU-85, SU-100 et SU-122, équipés d'un obusier de 122mm, elles servent au sein des unités d'artillerie.
Le T-34, équipé d'une suspension américaine Chrystie et servi par un équipage de quatre personnes (T-34/85), sera fabriqué à un total de 84 070 exemplaires, pendant dix-huit ans. Il a équipé des dizaines de forces armées étrangères dans le monde entier (40 pays), 27 d'entre-eux l'utilisant encore de nos jours! (Albanie, Bulgarie, Roumanie, Serbie, Afghanistan, Libye, Mongolie, Corée du Nord, Syrie, Egypte, Vietnam, etc.)
Photos ci-dessous: 1° modèle d'origine T-34/76A de 1940. 2° T-37 (T-34 yougoslave) employé par l'armée serbe en Bosnie, au cours de l'opération Joint Endeavour (28 février 1996).
Les chars lourds Kliment Vorochilov KV-1 et KV-2 sont connus pour leur blindage extrêmement épais. Les KV-2 serviront en tant de "canon d'assaut autopropulsé", et seront remplacés par les Joseph Staline JS-1 et JS-2 dans les derniers mois de la guerre. Tout comme les BT-7 et T-34, outre les versions de base, les KV se déclinent en plusieurs sous-variantes spécialisées.
Le KV-1 Model 1939 dispose d'un canon F-34 de 76.2mm et de trois ou quatre mitrailleuses DT de 7.62mm. Il affiche une vitesse maximale de 35km/h et une autonomie de 335km/h sur route. Il est servi par un équipage de cinq personnes. 5219 exemplaires au total sortiront des usines Tantograd de Chelyabinsk, dans l'Oural.
Le KV-2 dispose d'un obusier M10 de 152mm et de trois mitrailleuses DT de 7.62mm. Il dispose d'une vitesse maximale de 25.6km/h et d'une autonomie de 140km sur route. Il est servi par un équipage de six personnes. 255 exemplaires seront assemblés par les usines Kirov LKZ de Léningrad.
Photo ci-dessous: 1° KV-1 Model 1939 (capturé par les Finlandais). 2° KV-2 capturé et inspecté par les Allemands en juin-juillet 1941.
2° Artillerie de campagne.
L'obusier tracté M1937 (ML-20) est un obusier soviétique développé par le bureau d'étude de Fyodor F. Petrov au cours des années trentes. C'est une version améliorée du M1910/34 de Schneider de l'avant-PGM. Il entre en production de 1937 jusqu'à 1946, 6 884 exemplaires étant construits. Le ML-20 servira encore dans de nombreux conflits durant la seconde moitié du 20ème siècle. Avec un calibre de 152mm, il dispose d'une cadence de tir de trois à quatre coups/min, et d'une portée maximale de 17.23km.
L'obusier tracté M1931/37 a été développé à la fin des années trentes, en combinant le canon de 122mm M1931 (A-19) avec l'affût du M1937 (ML-20). La production débute en 1939 et se poursuivra jusqu'en 1946, 2 450 exemplaires atant été assemblés. Il restera en service encore de nombreuses années après la Seconde Guerre mondiale. Sa cadence de tir est de trois ou quatre coups/min, et sa portée maximale de 20.4km.
L'obusier tracté M1910/34 est une version améliorée du M1910/30, lui-même inspiré du Schneider M1910 français de la Première Guerre mondiale. il combine le canon du M1910/30 avec l'affût du M1931/37. La production débute en 1934 et se termine en 1937, avec 275 exemplaires construits. Doté d'un calibre de 152mm et équipé de freins de recul hydro-pneumatiques, il affiche une cadence de tir de trois ou quatre coups/min, et une portée maximale de 17 265 mètres.
Le M1935 (Br-2) est un obusier de 152mm montée sur un affût chenillé. Sa production limitée à 37 exemplaires débute dans l'usine Barricade de Stalingrad à la fin des années trentes. Sa cadence de tir est d'un coup toutes les deux minutes. Une variante montée sur un affût avec roue, le Br-2M, sera utilisé jusqu'aux années septantes. Le B-30 est une variante montée sur l'affût du M1931 (B-4).
3° Armes individuelles, pistolets de service et mitrailleuses lourdes.
L'infanterie soviétique a utilisé au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme arme individuelle, le fusil Mosin-Nagent Model 1891/30. La version de base de cette arme remonte à 1891, et est inspiré du fusil cal .30 (7.62mm) conçu en 1889 par le Belge Leon Nagant. C'est grâce aux effort du capitaine Sergei Ivanovich Mosin, de l'armée impérial du Tzar, que des essais furent menés, et les résultats étant concluant, la production commença en grand nombre. C'était le point de départ d'une longue lignée de fusil d'infanterie, qui servira jusqu'en 1945.
A partir de novembre 1941, commence à entrer en service la mitraillette PPSh-41. Au cours des cinq mois suivants, 155 000 exemplaires de cette arme seront produits. D'un calibre de 7.62mm, il peut être équipé d'un chargeur tambour (ou "camembert") caractéristique, d'une capacité de 71 cartouches. Sa cadence de tir atteint 900 coups/minutes. Dans son ultime variante semi-automatique, développé pour l'armée allemande sous la désignation SKL-41, elle continue d'être produite de nos jours. Jusqu'aujourd'hui, plus de six millions d'exemplaires ont été assemblés, par la Russie, la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord.
Photo ci-dessous: fantassin soviétique équipé d'une PPSh-41 et escortant un prisonnier allemand à Stalingrad.
En juillet 1939, le fusil semi-automatique Tokarev SVT-40 commence à entrer en production à l'Arsenel de Toula, doté d'un calibre de 7.62mm et d'un chargeur détachable à 10 coups. 1.6 million d'exemplaires sont produits jusqu'à la fin 1942.
Les officiers, de leur côté, ont des pistolet automatique Tokarev TT-33, copié sur le FN Model 1903, calibre 7.62mm et chargeur 8 coups, comme arme de poing.
Le Degtyaryova Pekhotny DP est une mitrailleuse légère de calibre 7.62mm. Construit à partir de 1928, ses ultimes variantes continuent d'être produites de nos jours. Jusqu'ici, 795000 exemplaires en ont été assemblés.
Comme mitrailleuses moyennes et lourdes, l'infanterie soviétique dispose de Degtyaryov DS-39, avec un calibre de 7.62mm, des magazins de 250 cartouches, une cadence de tir de 600 à 1 200 coups/min, la production s'arrêtant en juin 1941 après 10000 exemplaires, et de Degtyaryova-Shpagina Krupnokaliberny DShK, produit de 1938 à nos jours, avec un calibre de 12.7mm, des magazins de 50 cartouches, une cadence de tir de 600 coups/minutes.
Organisation et structures de l'Armée Rouge.
1° District Militaire ou Fronts.
Dans l'Union Soviétique des années trentes, un "District Militaire", ou Voyenny Okrug (VO) est une division administrative et géographique du territoire national. Ce système est utilisé pour assurer une gestion plus efficace des unités militaires, de leur formation et de l'entrainement, de leur approvisionnement en fournitures et équipement, de leur déploiement en zone de guerre. Ils sont l'équivalent dans les armées occidentales des Groupes d'Armées.
Leur nombre varie constamment en fonction des circonstances et de l'évolution de l'Armée Rouge au cours de l'entre-deux-guerres. Au début de la Grande Guerre Patriotique, ils sont au nombre de 17.
- District Militaire de Léningrad (LVO). QG. Léningrad. Lieutenant-Général Markov M. Popov.
- District Militaire de la Baltique (PribVO). QG Riga. Lieutenant-Général Fedor I. Kuznetsov.
- District Militaire de l'Ouest (ZapOVO). QG. Minsk. Général Dimitri G. Pavlov.
- District Militaire de Kiev (KOVO). QG Kiev. Lieutenant-Général Mikhail P. Kirponos.
- District Militaire d'Odessa (OdVO). QG Odessa. Lieutenant-Général Iakov T. Cherevichenko.
- District Militaire de Transcaucasie (ZakVO). QG Tbilisi. Lieutenant-Général Dimitri T. Kozlov.
- District Militaire d'Arkhangelsk (ArkhVO). QG Arkhangelsk. Lieutenant-Général Vasilii I. Kachalov.
- District Militaire de Kharkov (KhVO). QG Kharkov. Lieutenant-Général Andrei K. Smirnov.
- District Militaire de Moscou (MVO). QG Moscou. Lieutenant-Général Ivan V. Tiulenev.
- District Militaire du Nord-Caucase (SKVO). QG. Rostov-sur-le-Don. Lieutenant-Général Ivan S. Koniev.
- District Militaire d'Orel (OrVO). QG Orel. Major-Général Fedor N. Remizov.
- District Militaire de la Volga (PriVO). QG Samara. Lieutenant-Général Vasilii F. Gerasimenko.
- District Militaire de Centre-Asie (SAVO). QG Samarkand. Major-Général Sergei G. Trofimenko.
- District Militaire de Transbaïkalie (ZabVO). QG. Chita. Lieutenant-Général Pavel A. Kurochkin.
- District Militaire de l'Oural (UrVO). QG. Yekaterinburg. Lieutenant-Général A. Filipp A. Ershakov.
- District Militaire de Sibérie (SibVO). QG Novosibirsk. Lieutenant-Général Stepan A. Kalinin.
- District Militaire d'Extrême-Orient. QG Khabarovsk. Général Iosif R. Apanasenko.
Durant le conflit, les 17 Districts Militaires seront encore regroupés en régions géographiques, pour des raisons logistiques.
- Districts Militaires du Nord et du Nord-Ouest.
- Districts Militaires du Centre et de l'Ouest.
- Districts Militaires du Sud et du Sud-Ouest.
- Districts Militaires de Sibérie et de Centre-Asie.
- Districts Militaires d'Extrême-Orient.
Dans l'immédiat après-guerre, pour faciliter la démobilisation des troupes, le nombre de districts militaires augmentera jusqu'à 33. Mais en octobre 1946, ils sera réduit à 21.
Après la dissolution de l'Union Soviétique, en 1992, six Districts Militaires seront maintenus dans la Fédération de Russie.
- District Militaire de Moscou.
- District Militaire de Léningrad.
- District Militaire du Nord-Caucase.
- District Militaire de la Volga-Oural.
- District Militaire de Sibérie.
- District Militaire d'Extrême-Orient.
Un Front est une organisation militaire majeure de l'Armée Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Une distinction importante et intéressante entre les Fronts soviétiques et les Groupes d'Armées occidentaux, est que les Fronts disposent de leur propres aviation militaire: les armées aériennes soviétiques sont directement subordonnées aux commandants des Fronts.
Durant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre, les Fronts et leurs état-major seront intégrés dans divers Districts Militaires.
Liste des Fronts soviétiques au cours de la Seconde Guerre mondiale. Leur nombre et leur effectifs varieront constament, en fonction des besoins et des circonstances.
• Fronts de la Baltique:
- 1er Front de la Baltique. Formé en octobre-décembre 1943 à partir du Front de Kalinin.
- 2ème Front de la Baltique. Formé le 10 octobre 1943 à partir du Front de Bryansk.
- 3ème Front de la Baltique.
• Front de Bryansk. Créé le 18 décembre 1941, en prenant les secteurs compris entre les Districts Militaires de l'Ouest et du Sud-Ouest. Dissous le 12 mars 1943. Reformé le 28 mars 1943, puis redissous le 10 octobre 1943, les forces réparties entre le 1er Front de Biélorussie et le 3ème Front d'Ukraine.
• Fronts de Biélorussie:
- 1er Front de Biélorussie. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front Central.
- 2ème Front de Biélorussie. Formé en février 1944.
- 3ème Front de Biélorussie. Formé le 24 avril 1944.
• Front du Caucase. Créé le 30 décembre 1941. Dissous le 28 janvier 1942, ses forces sont réparties entre le nouveau Front de Crimée et le Front (rétabli) de Transcaucasie.
• Front Central. Créé le 24 juillet 1941. Renommé 1er Front de Biélorussie le 20 octobre 1943.
• Front de Crimée. Créé en janvier 1942.
• Front du Don.
• Fronts d'Extrême-Orient:
- 1er Front d'Extrême-Orient. Créé le 28 juin 1938.
- 2ème Front d'Extrême-Orient. Créé le 5 août 1945 et dissous le 1er octobre 1945.
• Front de Kalinin. Créé le 17 octobre 1941. Renommé 1er Front de la Baltique en octobre-décembre 1943.
• Front de Carelie. Créé le 23 août 1941, avec le Front de Léningrad, à partir du Front du Nord.
• Front de Koursk.
• Front de Léningrad. Créé le 23 août 1941, avec le Front de Carélie, à partir du Front du Nord.
• Front (Réserve) de Moscou.
• Front du Nord-Caucase. Redésigné Front de la Mer Noire le 1er septembre 1942.
• Front du Nord. Formé le 24 juin 1941 à partir du District Militaire de Léningrad.
• Front du Nord-Ouest. Formé le 22 juin 1941 à partir du District Militaire de la Baltique.
• Front d'Orel. Créé le 24 mars 1943. Redésigné Front de Bryansk le 28 mars 1943.
• Groupe d'Armées de Primorye.
• Front de Réserve. Créé le 14 juillet 1941.
• Front du Sud-Est. Formé le 7 août 1942 avec quatre armées de l'aile gauche du Front de Stalingrad. Dissous le 28 septembre 1942, ses forces réintégrées dans le Front de Stalingrad.
• Front du Sud. Renommé 4ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front du Sud-Ouest. Créé le 22 juin 1941. Dissous le 12 juillet 1942. Reformé le 22 octobre 1942. Renommé 3ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de Stalingrad. Formé le 12 juillet, avec le Front de Voronej, à partir du Front du Sud-Ouest. Renommé Front du Don le 28 septembre 1942.
• Front de la Steppe. Renommé 2ème Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de Transbaïkalie. Créé le 15 septembre 1941, à partir du District Militaire de Transbaïkalie. Dissous le 9 octobre 1945.
• Front de Transcaucasie. Créé le 23 août 1941, à partir du District Militaire de Transcaucasie.
• Fronts d'Ukraine:
- 1er Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front de Voronej. Dissous en mai 1945.
- 2ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front de la Steppe. Dissous le 10 juin 1945.
- 3ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front du Sud-Ouest. Dissous le 15 juin 1945.
- 4ème Front d'Ukraine. Formé le 20 octobre 1943 à partir du Front du Sud. Dissous le 25 août 1945.
• Front du Volkhov. Formé le 17 décembre 1941, avec l'aile gauche du Front de Léningrad et des réserves STAVKA. Dissous le 23 avril 1942.
• Front de Voronej. Créé en juin 1942. Renommé 1er Front d'Ukraine le 20 octobre 1943.
• Front de l'Ouest. Créé le 22 juin 1941, à partir du District Militaire de l'Ouest. Dissous le 24 avril 1944, ses forces sont réparties entre les 2ème et 3ème Fronts de Biélorussie.
2° Armée soviétique.
Dans le tableau organisationnel de l'Armée Rouge, les armées sont directement subordonnées aux Districts Militaires (en temps de paix) ou aux Fronts. Durant la Seconde Guerre mondiale, leurs structures et leurs effectifs varient énormément. Par exemple, en octobre 1944, lors de la Bataille de Debrecen, les deux armées constituant le 2ème Front d'Ukraine sont de forces inégales. La 27ème Armée regroupe neuf divisions de fusiliers, une division d'artillerie, et quatre divisions d'infanterie roumaines. Alors que la 40ème Armée, par comparaison, ne compte que cinq divisions de fusiliers.
Des titres et des distinctions spéciales sont parfois données aux armées soviétiques. Par exemples les Armées dites "du Drapeau Rouge", ou "de Choc" (la 3ème Armée de Choc dans Berlin en 1945). En accord avec les plans prévus pour créer des formations de "rupture" du front ennemi, la 1ère Armée de Choc est constituée en novembre-décembre 1941, pour participer à la contre-offensive générale d'hiver, au nord de Moscou. Au total, cinq armées de choc sont formées au cours de la campagne d'hiver 1942-1943: les 1ère (recréée), 2ème (plus tard renommée 26ème Armée), 3ème, 4ème (27ème Armée) et 5ème. Cette dernière est formée pour participer à la bataille de Stalingrad. La 2ème Armée de choc sera reformée trois fois, la plus connue étant celle après son anéantissement dans la région de Lyuban, au sud de Léningrad. Son commandant, le général Andrei Vlasov, se rend et passe du côté allemand.
Les armées qui se sont distinguées au combat durant la Grande Guerre Patriotique (1941-1945) deviennent des "Armées de la Garde". Par exemple la 8ème Armée de la Garde, qui participent aux derniers combats dans Berlin, en avril 1945.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les armées soviétiques seront encore renforcées par l'adjonction de diverses unités de soutien. Ainsi, en 1945, une armée typique comprend des unités indépendantes d'artillerie de campagne, d'artillerie anti-aérienne, de mortiers, de lance-flammes, de chars, d'obusiers automoteurs et de chasseurs de chars. Le renforcement de l'artillerie, en particulier, reflète le besoin des Soviétiques d'accroître sensiblement leur puissance de feu pour faire diminuer les lourdes pertes de l'infanterie et des blindés.
A l'instar des armées terrestres, les armées aériennes sont directement subordonnées aux Fronts. Elles comprennent en général deux ou trois corps aériens. La 16ème Armée aérienne, aujourd'hui intégrée dans le District Militaire de Moscou, est la plus ancienne encore en activité.
Ci-dessous: tableau organique d'une armée soviétique (la 4ème) en juin 1941.
- 28ème Corps de fusiliers: 6ème et 42ème Divisions de fusiliers.
- 14ème Corps mécanisé: 22ème et 30ème Divisions de chars, 205ème Division mécanisée, 20ème Régiment de fusiliers motorisés.
- Réserves: 49ème et 75ème Divisions de fusiliers.
- 447ème, 455ème et 462ème Régiments d'artillerie.
- 120ème Régiment d'artillerie lourde.
- 12ème Bataillon d'artillerie AA.
- Troupes frontalières du NKVD.
Listes des 79 armées soviétiques au cours de la Seconde Guerre mondiale:
http://en.wikipedia.org/wiki/Army_(Soviet_Army)
3° Corps d'armée.
Le Corps d'armée est l'échellon intermédiaire entre l'Armée et la Division. L'Armée Rouge, au cours de la Seconde Guerre mondiale, fait la distinction entre plusieurs types de corps d'armée: Corps de fusiliers (infanterie), Corps de cavalerie, Corps mécanisé, Corps blindé, Corps aéroporté, Corps d'artillerie et Corps aérien.
Les Corps de fusiliers existent depuis la période impériale russe (pré-1917) et sont repris lors de la création de l'Armée Rouge. Sa composition varie de deux à trois (rarement quatre) divisions de fusiliers.
Au début de la période d'industrialisation militaire lancée par Staline, l'Armée Rouge créé sa première unité mécanisée en 1930, avec 110 chars. La 1ère Brigade mécanisée comprend alors un régiment de chars, un régiment de fusiliers motorisés, un bataillon de reconnaissance et un bataillon d'artillerie. Les Soviétiques passent à l'étape suivante en formant les deux premiers "Corps mécanisés" (11ème et 45ème) de l'histoire militaire, en 1932. La dotation théorique de chacun d'eux est de 500 chars.
Impressionné par la victoire allemande sur le front occidental, le Ministère de la Défense ordonne la constitution de neuf corps mécanisés le 6 juillet 1940. En février et mars 1941, vingt autres formations de ce type sont créés. Les plans prévoient pour chacun d'eux un effectif de 36000 hommes et de 1000 chars. Lors du déclenchement de l'opération Barbarossa, l'Armée Rouge dispose donc théoriquement (sur le papier) de 29000 chars, mais le nombre réel de véhicules blindés opérationnels avoisinent les 17000, dont 1475 nouveaux chars T-34 et KV.
En septembre 1942, STAVKA autorise la formation d'un nouveau genre de Corps mécanisé, qui restera en fonction jusqu'à la fin des hostilités. Ainsi naissent les "Corps blindés". Leur taille et leur effectifs sont similaires à ceux d'une division panzer allemande, comprenant une combinaison de troupes blindées, d'infanterie et d'artillerie. Les nouveaux Corps blindés comprennent chacun trois brigades de chars et une brigade mécanisée. Ils ne sont plus utilisés pour permettre la percée, mais lors de la phase d'exploitation de celle-ci.
Un total de treize corps mécanisés sont formés au cours de la Seconde guerre mondiale, et neuf d'entre-eux deviendront des "Corps mécanisés de la Garde". La dernière formation de ce type, le 10ème Corps mécanisé est formé en juin 1945 pour participer à l'offensive soviétique en Mandchourie, contre le Japon. Les 1er, 3ème et 9ème Corps mécanisés de la Garde, en vertu de la Loi Pret-Bail, seront équipés en chars américain M4A2 Sherman.
Trente-et-un Corps de chars sont créés, douze renommés "Corps blindé de la Garde". Après la guerre, la plupart des corps mécanisés et blindés seront rapidement transformés en divisions.
Composition d'un corps mécanisé en 1940/1941:
- 2 divisions de chars.
- 1 division mécanisée.
- 1108 chars (420 T-34, 126 KV 560 chars légers).
- 37200 hommes.
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Sources également disponibles:
1° Red Army (en.wikipedia.org).
http://en.wikipedia.org/wiki/Red_Army
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