L'Atlantide, l'une des plus fascinantes énigmes du passé, n'a jamais cessé de passionner et de faire rêver le monde entier, deux mille quatre cents ans après que ce mythe ait été forgé par le philosophe écrivain grec Platon. Aujourd'hui, un couple de canadiens, Rand et Rose Flem-Ath, après vingt années de recherche, ranime l'antique légende de ce "Paradis perdu".
Atlantis, en grec "Fille d'Atlas", est une île mythique mentionnée pour la première fois dans les oeuvres du philosophe-écrivain grec Platon (428-347 av. JC), le Timaeus (Timée) et le Critias.
Le Timaeus est le récit d'un dialogue entre Socrate et son disciple (Platon), qui s'attache à lui décrire ce que serait la cité idéale. Platon lui révèle alors une confidence dont l'origine remonte à un homme d'Etat athénien nommé Solon, qui lui-même la tenait d'un prêtre egyptien: "[il y a 9,000 ans], on pouvait traverser cette mer [Atlantique]. Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez, dites-vous, les "Colonnes d'Hercule". Cette île était plus grande que la Libye et l'Asie réunies. (...) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux."
Le prêtre égyptien raconte ensuite à Solon comment les Athéniens sont morts en essayant d'envahir l'Atlantide: "En l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit terribles, toute votre armée [athénienne] fut engloutie d'un seul coup sous la terre et, de même l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan de là-bas est difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposés."
Platon décrit l'Atlantide comme une île ou un continent qui aurait abrité une brillante civilisation, faisant face aux "Colonnes d'Hercule", le Détroit de Gibraltar actuel, et qui aurait été englouti 9,000 ans avant le règne de Solon, soit 9,600 ans avant J.-C.
"C'était une terre magnifique, occupée par un peuple de fiers marins, qui semblait disposer de techniques avancées et des secrets de l'architecture monumentale, dont la capitale était un véritable joyau. Mais la perfection de ce royaume allait bientôt connaître une fin.
Tandis que le peuple de l'Atlantide sombrait dans la corruption et le matérialisme, les étoiles se déplacèrent dans le ciel et le soleil se leva en un point différent de l'horizon. Des tremblements de terre ont alors déchiré l'île. Le royaume des Atlantes fut englouti en une seule nuit sous un déluge d'eau qui le balaya à jamais de la surface du monde."
Telle est la légende de l'Atlantide rapportée par Platon, vers le milieu du quatrième siècle avant notre ère.
Atlantide selon Platon.
Selon les Egyptiens, 9,000 ans avant la période de Solon, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé des envahisseurs venus de l'Ouest, depuis un vaste continent "plus grand que la Libye et l'Asie réunies", situé en face des Colonnes d'Hercule. Selon les prêtres de Sais, les Athéniens auraient réussi à triompher de cette redoutable puissance, mais au prix de terribles sacrifices. En fait, leur victoire finale n'aurait été acquise qu'après le cataclysme qui aurait détruit l'Empire atlante.
Si le Timeus évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.
Platon y décrit de façon précise l'Atlantide, qu'il présente comme un monde idyllique. On peut en résumer les détails comme suit:
Le sol était recouvert de forêts, qui fournissaient d'importantes quantités de bois pour la construction des navires. Bétail et gibier abondaient, ainsi que champs de céréales et vergers. Bref, l'île atlante était immensément riche et prospère.
La force militaire des Atlantes était à la mesure des richesses de leur contrée: une flotte de 1,200 navires, une armée de 10,000 chars... Bien entendu, les chiffres rapportés par Platon doivent être considérés avec méfiance. Ils n'en traduisent pas moins un ordre de grandeur impressionnant. Malheureusement, le Critias est resté inachevé et son auteur n'a pas eu le temps de nous raconter, en détail, la fin de l'Empire atlante.
Atlantide dans la littérature ancienne.
Pendant l'Antiquité, l'histoire de l'île perdue n'apparaît que très peu dans la littérature, la plupart des écrivains considérant l'existence de l'Atlantide dans les oeuvres de Platon comme une fiction.
Le philosophe platonicien Crantor, lui même élève du philosophe et mathématicien Xenocrates (396-314 av. JC), est souvent cité comme un exemple par Proclus, un historien chrétien du 5ème siècle qui considère l'histoire de l'Atlantide comme un fait historique. Selon Proclus, Crantor aurait vu de ses yeux l'histoire de l'Atlantide sur un document pendant que celui-ci visitait l'Egypte. Mais le témoignage de Crantor diverge quelque peu de celui de Platon.
D'autres écrivains croient à l'existence de l'Atlantide, comme les philosophes, géographes et historiens grecs Strabo (63 av JC - 24 ap. JC) et Posidonius (135-51 av. JC).
Deux positions inconciliables s'opposent quant à la compréhension des récits sur l'Atlantide:
D'une part on peut en effet considérer ces récits de Platon comme une pure fiction, un mythe sans lien avec l'histoire réelle, position qui est soutenue clairement dès le 16ème siècle et qui est celle de nombreux historiens de la Grèce antique, dans la lignée des travaux de Pierre Vidal-Naquet. Pour cette école, il est donc illusoire de rechercher la trace physique de l'Atlantide qui n'est qu'un récit métaphorique. Platon était d'ailleurs coutumier du fait dans ses dialogues, ce que souligne également Pierre Vidal-Naquet dans un ouvrage dédié à ce sujet. Platon ferait donc ici appel au mythe comme dans de nombreux autres dialogues sans que cela doivent être pris au premier degré.
D'autre part on peut considérer que le récit de Platon se rapporte à des faits réels, en supposant une déformation plus ou moins grande de ces faits par l'auteur grec. Cette position est celle de nombreuses personnes différentes, du chercheur à l'amateur passionné, et a donné lieu à beaucoup d'interprétations délirantes et d'innombrables tentatives de localisation. Des équipes se sont lancées à la recherche de ce continent mythique, notamment par des explorations sous-marines. Certaines ont amené la découverte de quelques ruines englouties, rien ne suggérant cependant leur appartenance à une civilisation autre que celles déjà connues dans le bassin méditerranéen ou ailleurs.
Atlantide dans la littérature moderne.
En 1627, dans l'essai The New Atlantis ("La Nouvelle Atlantide"), le scientifique, homme d'Etat, juriste et philosophe anglais Francis Bacon (22 janvier 1561 - 9 avril 1626) décrit une société utopique qu'il nomme Bensalem, située sur une île au large de la cote occidentale des Etats-Unis. L'histoire de Bacon est similaire à celle de Platon. Il situe l'Atlantide sur le continent américain, mais on ignore s'il s'agit de l'Amérique du Nord ou de l'Amérique Latine.
Au milieu du 19ème siècle, plusieurs disciples renommés de la culture mesoaméricaine, tels Charles Etienne Brasseur de Bourbourg, Edward Herbert Thompson et Augustus Le Plongeon, suggèrent que l'Atlantide est liée d'une manière ou d'une autre aux cultures Maya et Aztèque.
En 1882, la publication Atlantis: the Antediluvian World ("Atlantis: le Monde Antidiluvien"), écrit par le congressiste américain Ignatius L. Donnelly, stimule l'intérêt populaire pour l'Atlantide. Donnelly s'inspire largement du récit de Platon, et tente d'établir que toutes les anciennes civilisations connues descendent de la culture atlantes.
Mais à la différence du philosophe grec, l'Américain situe l'Atlantide non plus dans la Mer Méditerrannée, mais dans l'Atlantique.
A la fin du 19ème siècle, les idées sur la nature légendaire de l'Atlantide sont combinées avec les histoires sur d'autres continents perdus tels que Mu ou Lemuria.
Helena Blavatsky écrit dans The Secret Doctrine ("La Doctrine Secrète") que les Atlantes étaient un peuple à la prédominance culturelle, contrairement à Platon qui les considérait comme un peuple de guerriers conquérants, et représentait la "Race d'origine", qui donnera ensuite naissance à la race aryenne.
Edgar Evans Cayce (18 mars 1877 - 3 janvier 1945) mentionne pour la première fois l'existence de l'Atlantide en 1923, et affirmera plus tard qu'elle se situe dans les Caraïbes. Selon lui, l'Atlantide était un ancien continent submergé où vivait une civilisation très évoluée, possédant avions et navires propulsés par une mystérieuse forme d'énergie cristalline. Il prédit également que ce continent immergé referait surface en 1968 ou 1969.
La Route de Bimini, une formation rocheuse immergée constituée de pierre rectangulaire, située au nord de l'île Bimini, dans les Caraïbes, est revendiquée par Robert Ferro et Michael Grumley comme une preuve évidente de la civilisation atlante. Dans la série télévisée Quest for Atlantis: Startling New Secrets diffusée par la chaîne Sci-Fi (Sy-Fy) en juillet 2006, plusieurs équipes tentent de localiser l'Atlantide sur plusieurs sites probables dans le monde. L'un de ses sites est justement la Route de Bimini. Le docteur Greg Little dirige une équipe de plongeurs qui découvre des vestiges de la civilisation atlante.
Atlantide et idéologie.
Au cours des années trentes, le mythe de l'Atlantide attire également les théoriciens du Nazisme. En 1938, le nazi Heinrich Himmler, un atlantomane convaincu, organise des recherches au Tibet pour tenter de découvrir les vestiges du peuple atlante, composé d'Aryens nordiques originaire de Thulé, au Groeland.
En 1998, un gourou allemand emmène ses adeptes pour un voyage initiatique (payant) sur l'emplacement de l'Atlantide, dans le nord-est de la Finlande. Sur place, il refait ses calculs et s'aperçoit que l'Atlantide se trouve en fait de l'autre côté de la frontière russe. Mais les adeptes n'ayant pas de visa d'entrée, ils doivent rebrousser chemin. L'histoire ne dit pas s'ils ont payé pour un nouveau voyage en Russie l'année suivante. Entourloupe inoffensive, comparée à certains usages idéologiques du mythe atlante.
Au 16ème siècle, l'empire de Charles Quint est présenté comme une résurrection de l'empire atlante. Au 17ème siècle, le Suédois Olof Rudbeck identifie l'Atlantide à la Suède et en tire une légitimation de l'impérialisme suédois. Aux 19ème et 20ème siècles, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de la race aryenne.
Théories et hypothèses sur la disparition de l'Atlantide.
Il est difficile de croire qu'avec la technologie et les moyens scientifiques actuels, personne n'ait encore retrouvé la trace de cette île mythique. Pourtant, certaines données scientifiques acréditent la mythe de la disparition de l'Atlantide.
En premier lieu, il y a un peu plus de 11,000 ans, c'est-à-dire précisément la période du récit de Platon, un réchauffement climatique global provoque une fonte massive des glaces aux poles. Celle-ci aurait alors entraîné une montée très rapide (à l'échelle géologique) du niveau des océans et des mers du globe.
Une autre hypothèse de la disparition soudaine de l'Atlantide est également évoquée comme étant le résultat de la chute d'un météore qui aurait frappé la Terre il y a plusieurs milliers d'années, provoquant des éruptions volcaniques et des raz-de-marées (tsunamis) dévastateurs, entraînant des modifications du fond océanique, qui aurait fait disparaître la majeure partie de l'Atlantide sous le niveau de la mer, en ne laissant à la surface que quelques îles isolées. Il s'avère que la géologie du Détroit de Gibraltar montre l'existence d'une île engloutie à cet emplacement.
Localisation de l'Atlantide.
1° Hypothèse crétoise.
La plupart des sites proposés pour la recherche de l'Atlantide sont situés dans la Mer méditerrannée: Sardaigne, Crète, la Sicile ou Chypre. Certains chercheurs, comme le commandant Jacques-Yves Cousteau, associent la civilisation atlante à la civilisation minoenne (Crète), détruite à la suite de l'éruption du volcan Thera, sur l'île de Santorin (1), un petit archipel dans la mer Egée, à environ 100km au nord de la Crète.
La date exacte de l'éruption volcanique fournit un point de référence pour étalonner l'entière chronologie du 2ème millénaire av. JC. dans l'histoire de la Mer Egée, car l'on retrouve ses répercussions à travers toute la région. Grâce à la datation au carbone 14 et à d'autres méthodes radiologiques et dendrochronologiques, on estime actuellement que cette catastrophe eut lieu entre 1650 et 1598 avant JC, ou selon d'autres sources, vers 1645 av. JC, avec une marge d'erreur de plus ou moins 20 ans. D'autres encore donnent la date de 1628 avant JC.
Après une série de tremblements de terre précurseurs assez puissants pour effrayer la population et l'inciter à évacuer l'île (les archéologues n'ont retrouver aucun corps et presque aucun objet de valeur sur l'île de Santorin), l'éruption génère d'importants tsunamis de 50m de haut par endroits (2) qui dévastent la côte nord de la Crète, distante d'une centaine de kilomètres, et qui détruit certainement une grande partie de la flotte minoenne.
La physionomie de l'île est profondément modifiée suite à l'effondrement d'une grande partie du cône volcanique. Une caldeira large de près de 15km se forme, et les retombées de cendres volcaniques ensevelissent Akrotiri, stérilisant le sol de l'île pour de nombreuses années et provoquant la fin de la société qui s'était développée sur Santorin.
L'archéologue grec Spyridon Marinatos et de nombreux savants à sa suite voient dans le cataclysme survenu à Santorin l'événement ayant inspiré Platon pour son récit sur la disparition de l'Atlantide. Marinatos suggère également que l'éruption volcanique et ses conséquences sont la cause de la disparition de la civilisation minoenne en Crète, ce qui est partiellement remis en question par le fait qu'un certain nombre de sites minoens qui se situaient sur le sud de la Crète ont été épargnés par le raz-de-marée.
2° Hypothèse de la Mer Noire.
L'hypothèse d'un brusque déversement de la Méditerranée dans la Mer Noire, par le Détroit du Bosphore, a entraîné l'idée d'une localisation de l'Atlantide au bord de la Mer Noire, à une époque où celle-ci n'aurait été qu'un immense lac d'eau douce ayant une altitude inférieure à son niveau actuel: l'Atlantide aurait été détruite par la brusque montée des eaux.
Cette hypothèse est actuellement défendue par le professeur Siegfried G. Schoppe et Christian M. Schoppe. Selon eux, c'est en 5500 avant JC que l'Atlantide aurait été submergée (3). Les Schoppe ne sont toutefois ni historiens de l'antiquité, ni archéologues, ni géologues. Leur hypothèse n'a à ce jour reçu aucune confirmation archéologique.
C'est à la suite des travaux menés en 1999 par les géologues américains William Ryan et Walter Pitman, du Lamont Doherty Earth Observatory de New York, et par Gilles Lericolais, de l'"Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer" (IFREMER) qu'a été avancée de manière scientifique l'idée que la Méditerranée a rempli la mer Noire, qui était auparavant un lac d'eau douce. Un abysse profond marque effectivement le point de rupture qui dut constituer, selon l'hypothèse, à une certaine époque, des chutes d'eau comparables aux plus grandes qu'on connait actuellement.
Des études géologiques plus récentes récusent toutefois la notion d'un remplissage catastrophique de la mer Noire par l'eau de la Méditerranée (4). La question du remplissage de la Mer Noire n'est donc pas tranchée d'un point de vue scientifique et ne peut-être tenue pour prouvée ni pour bien datée, elle a été aussi interprétée comme l'événement à l'origine du Déluge biblique.
3° Hypothèse du Détroit de Gibraltar.
D'autres personnes, se référant toujours aux indications de Platon, ont recherché une île située au-delà des Colonnes d'Hercule, engloutie par la remontée des eaux à la fin de la dernière glaciation, il y a 11,000 ans. Hérodote indique dans ses Histoires deux traditions pour situer les colonnes d'Héraklès: si la tradition pontique, la plus ancienne, les situe au Bosphore, la tradition libyenne les situe en Afrique, sinon à Gibraltar, qu'Hérodote ne connaissait pas, du moins à l'ouest de Carthage. Platon, grand lecteur d'Hérodote, a pu évoquer les Colonnes dans leur version libyenne.
Jacques Collina-Girard, géologue et préhistorien à l'université "Aix-Marseille I" de Provence, a relevé un haut-fond immergé à l'ouest du détroit de Gibraltar: le "Banc Spartel" ou Majuan. Ce haut-fond "forme une île de 10km à 12km, avec des îlots satellites, au milieu d'une passe étroite s'ouvrant à l'ouest sur une mer intérieure".
L'histoire de l'Atlantide aurait été forgée de toutes pièces par Platon à partir d'une tradition orale de la fin du paléolithique. Celle-ci aurait transmis aux Egyptiens le souvenir de l'île qui se trouvait à la sortie du Détroit de Gibraltar à la fin de la dernière glaciation. En aucun cas cette hypothèse n'ajoute foi à la société décrite par Platon, présentée, par lui-même, comme la transposition de son utopie philosophique dans une histoire orale authentique.
Ce qui reste de cette île engloutie entre 55m et 135m de profondeur, le "Banc Spartel", sur les cartes françaises, ou "Banc Majuan" sur les cartes espagnoles, se trouve à la sortie occidentale du Détroit de Gibraltar, au large du Cap Spartel, à environ 12km à l'ouest de Tangier. là où le philosophe place la disparition de l'Atlantide. Le banc Spartel a été submergé à la fin du paléolithique, en 9,000 av. JC, au moment d'une remontée accélérée (3m-4m par siècle).
Ci-dessous: vue depuis les collines de Tangier (Maroc), du large où se serait située l'Atlantide, face aux Colonnes d'Hercules.
C'est la date indiquée par Platon. L'hypothèse de séismes et de tsunamis avancée par Collina-Girard en 2003 a été géologiquement confirmée par le sédimentologue Marc-André Gutscher (5). Une "Atlantide géologique" existerait donc devant le Détroit de Gibraltar: le lieu, la géographie et la date de sa submersion coïncident bien avec ceux de l'Atlantide mythique, coïncidence qui amène à s'interroger sur la validité partielle des mythes et sur la transmission orale à long terme chez les chasseurs cueilleurs.
A la suite de la conférence de Milos (11-13 juillet 2005), où certains participants soutiennent encore la réalité de l'Utopie philosophique de Platon, Marc-André Gutscher n'est pas revenu sur ses observations géologiques mais a simplement remarqué qu'elles ne sont pas compatibles avec une histoire qui se serait passée à l'âge du Bronze. (6)
Les autres spéculations concernant une Atlantide située à la sortie du Détroit de Gibraltar, sont le prolongement de théories d'avant-guerre concernant le site de Tartessos sur les côtes du Golfe de Cadix, supposé être un port ensablé.
Une autre hypothèse situe la cité entre Gadeira (Cadix, Andalousie) et l'Atlas marocain. Cette théorie a été publiée dans un magazine ésotérique sous la forme d'une interview de son auteur, Georgeos Diaz-Montexano (7). Cette théorie est unanimement rejetée par la communauté scientifique.
Les spéculations de Georgeos Diaz-Montexano sont basées sur des traductions très personnelles des deux textes de Platon, le Timaeus et le Critias. Comme d'autres avant lui, il met l'accent sur des erreurs de traduction et d'interprétation de certains mots. Selon lui, ces erreurs ont été la cause principale du fait qu'experts et scientifiques ont douté de l'historicité de l'Atlantide à cet endroit.
En 2003, l'auteur y a dirigé une expédition et a déclaré en avoir apporté les résultats à l'UNESCO. Il s'agirait de ruines de pans de murs, cyclopéens sans doute, et de creusets servant à la fonte des métaux. La plupart de ces pièces archéologiques ont été trouvées entre 10m et 40m de profondeur, à l'endroit même où, selon sa traduction, se trouvait l'île d'Atlantide.
4° Hypothèse du nord de l'Espagne.
Selon l'écrivain espagnol Jorge Maria-Ribero Meneses, l'Atlantide se serait trouvé au nord de l'Espagne. Il affirme que l'île-archipel Atlantis est le plateau sous-marin internationalement connu comme Le Danois Bank et localement comme Le Cachucho, avec un écart allant jusqu'à 4,500 mètres, à sa face nord. Il est situé à 25km de la plate-forme continentale et à environ 60km au large de la côte des Asturies, entre Ribadesella et Lastres, avec une dimension semblable à l'île d'Ibiza.
Son sommet culmine à 425m sous l'eau. Selon Ribero Meneses, ce plateau aurait fait partie de la croûte continentale avant de se rompre il y a quelque 12,000 ans, à la suite de mouvements tectoniques liés à la dernière ère glaciaire, provoquant un tsunami avec des vagues de plusieurs centaines de mètres de haut. Cette hypothèse n'a pas fait l'objet de publication scientifique et ne correspond pas aux connaissances actuelles quant à la géologie du plateau continental. Toujours selon Meneses, les rares survivants ont dû commencer à partir de presque rien, et la langue basque serait à l'origine de toutes les langues, et l'espèce humaine actuelle trouverait son origine dans la région cantabrique. Aucune de ces hypothèses n'a également pas fait l'objet de véritable publication scientifique ni reçu l'assentiment des spécialistes. (8)
5° Hypothèse Chypriote.
En novembre 2004, une équipe conduite par Robert Sarmast affirme avoir découvert sur un petit plateau sous-marin, au large de Chypre et par 1,500 mètres de fond, deux longs murs droits de 2km de long chacun. Depuis, Sarmast a réuni les fonds nécessaires pour effectuer les fouilles. (9)
Il en a sorti une gigantesque stèle ornée d'inscriptions probablement religieuses, ainsi que certains objets de valeur laissant entendre que le site n'a jamais été pillé, et que c'est donc bien un cataclysme qui a fait sombrer la cité. Le site se situant entre deux plaques tectoniques, c'est un tremblement de terre suivi d'un glissement de terrain qui serait à l'origine de la catastrophe, qui n'est pas encore datée. Les deux murs seraient les restes d'un temple. Le chercheur a sorti un livre: Discovery of Atlantis (Broché). 1er juin 2006, ainsi qu'un documentaire paru sur la chaîne télévisée Arte.
Les "découvertes" de Robert Sarmast n'ont pas reçu de confirmation de la part de la communauté scientifique: aucun artefact humain ne semble avoir été réellement découvert et des géologues professionnels ont fortement critiqué les interprétations de relevés de sonar marin qu'il a présentées. Son Atlantide ne serait qu'un volcan sous-marin âgé de 100,000 ans.
Une seconde expédition menée par Sarmast et effectuée en septembre 2006 a révélé que les deux "murs" étaient en réalité d'origine naturelle et n'avaient pas été construits par l'homme. Sarmast reste cependant persuadé qu'il a trouvé le site de la cité engloutie. Il considère qu'une telle particularité géologique aurait favorisé l'installation de l'homme dans cette région. Ses recherches sont actuellement en suspens, par manque de moyens technologiques pour sonder sur de larges surfaces la présence éventuelle d'objets créés par l'homme et enfouis sous le sol marin.
6° Hypothèse de la Sardaigne.
"Au-delà de Charybde et Scylla." C'est l'hypothèse du journaliste Sergio Frau du quotidien italien La Repubblica (10), publiée en 2003 dans son ouvrage Le colonne d'Ercole-Un'inchiesta. Sergio Frau a basé une partie de son enquête sur la question de la localisation des Colonnes d'Hercule. Si le plus grand nombre des sources les associent au Détroit de Gibraltar, il existe un certain nombre de contradictions dans la littérature antique conservée à ce sujet.
Selon Frau, ces contradictions correspondent à une évolution chronologique de la localisation du lieu mythique des Colonnes d'Hercule, évolution qui aurait suivi la progression des connaissances géographiques des grecs, repoussant leur localisation vers l'Occident. Avant l'époque hellénistique, les Colonnes d'Hercule étaient situées à la séparation du bassin oriental et du bassin occidental de la Méditerranée.
Située cette fois à l'est des Colonnes, l'Atlantide serait donc à chercher dans le bassin occidental de la Méditerranée. Frau considère également que la Sardaigne correspond par sa forme et ses dimensions à celles de l'île du récit de Platon. Si les hypothèses de Frau ont été reçues avec grand intérêt par certains historiens, elles ont été aussi nettement repoussées par d'autres comme Pierre Vidal-Naquet (11). Les contradictions des diverses sources antiques sur la localisation des divers lieux du mythe d'Héraclès sont par ailleurs couramment interprétées autrement et l'on a pu soutenir qu'Homère comme Hésiode situaient bien les Colonnes d'Hercule dans le Détroit de Gibraltar.
(1) Santorini eruption much larger than originally believed.
(2) The tsunami generated from the eruption of the volcano of Santorin in the Bronze Age.
(3) Atlantis und die Sintflut im Schwarzen Meer.
(4) V.M. Sorokin et P.N. Kuprin, On the character of Black Sea level rise during the Holocene, dans Moscow University Geology Bulletin, vol. 62, no 5, octobre 2007, page 334-341 (ISSN 1934-8436). Pavel A. Kaplin et Andrei O. Selivanov, Lateglacial and Holocene sea level changes in semi-enclosed seas of North Eurasia: examples from the contrasting Black and White Seas, dans Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 209, no 1-4, 6 juillet 2004, pages 19-36.
(5) Geology, 2005. L'île Atlantide se serait ainsi brutalement enfoncée dans l'océan comme l'a décrit Platon.
(6) Spartel Island Not Likely Atlantis.
(7) Atlantis in Iberia and Morocco.
(8) Iberia cuna de la humanidad.
(9) Previous Atlantis Location Pictures 2004 Expedition.
(10) La perduta Atlantide? E' proprio la Sardegna
(11) Position approuvée par le scientifique allemand Heinz-Guenther Nesselrath.
D'autres localisations hors Méditerrannée.
1° Hypothèse du Moyen-Orient.
Jaime Manuschevich (12) affirme que le véritable endroit de la civilisation mythique est le territoire qui correspond aujourd'hui à Israel et à la péninsule du Sinaï, et que cette région était une île dans la vallée du grand rift, entourée par la vallée de Jezreel sur le nord, la mer Morte et la mer Rouge sur l'est et le Golfe de Suez et la mer Méditerranée sur l'ouest, jusqu'en 5600 av. JC.
En outre, Manuschevich propose que la civilisation atlante corresponde au peuple natoufien, le premier peuple sédentaire de la région, dont le centre principal politique et portuaire était Jéricho.
2° Hypothèse de l'Amérique Latine.
A la suite de l'identification de la civilisation phénicienne, d'aucuns veulent voir ce monde légendaire qu'est l'Atlantide en Amérique Latine. En 1889 par exemple, le vicomte Onfroy de Thoron publie un essai de 142 pages intitulé "Les Phéniciens dans l'île de Haïti et sur le continent Américain. Les vaisseaux de Hiram et de Salomon sur un fleuve de l'Amazonie." Ces hypothèses demeurent cependant infondées et fantasmagoriques... et on sait désormais que les prétendues preuves d'une présence phénicienne en Amérique sont des faux élaborés à la fin du 19ème siècle. (13)
Ainsi, le sommet de la montagne de Pedra da Gavea surplombant la ville de Rio de Janeiro a été interprété comme une gigantesque sculpture semblant représenter un visage européen et barbu et l'on a voulu en faire une énigme archéologique. Ce qui serait une immense tête est visible à des kilomètres à la ronde. (14)
Un Brésilien, Bernardo da Silva Ramos, annonce dans les années 1920 qu'il y aurait découvert des inscriptions phéniciennes sur le côté de la falaise de Pedra da Gavea, qui se traduiraient ainsi: "Badezir, Phénicien de Tyr, fils aîné de JethBaal". Badezir ou Badezor, ou encore Baal-Ezer II en phénicien, fut un roi de Tyr et régna vers 850 avant JC. Son père fut également roi de Tyr et de Sidon de 896 à 863 avant JC sous le nom de JethBaal ou EthBaal, ou encore Ithobaal Ier. Baal-Ezer II eut une soeur, Jézabel, que leur père Ithobaal Ier maria au roi d'Israel Achab. Elle devint reine d'Israel.
Ces prétendues découvertes n'ont pas fait l'objet de publications scientifiques et n'ont reçu aucune reconnaissance de la part de la communauté scientifique.
Voir aussi: Mythe et légende atlante en Amérique Latine.
A partir de la découverte des Amériques, les navigations phéniciennes en Atlantique ont alimenté la légende et le mythe. L'on s'est posé la question de savoir si les Phéniciens n'avaient pas été, avant Christophe Colomb, les premiers à avoir traversé l'Atlantique et ce thème est périodiquement repris, donnant cours à diverses hypothèses. Mais s'il a été prouvé que des Vikings ont traversé l'Atlantique et posé le pied en Amérique à la fin du 10ème siècle ap. JC, ce n'est pas le cas pour les Phéniciens. Dans l'état actuel des connaissances historiques, les premiers Occidentaux à avoir abordé le continent américain sont des Scandinaves.
3° Hypothèse de l'océan Indien.
L'étude de Jacques Hébert parue récemment aux éditions Carnot sous le titre Atlantide, la solution oubliée (15) soutient qu'elle fut engloutie non pas à l'ouest dans l'océan Atlantique, mais au large de la Somalie dont Socotra, une île du Yémen à l'embouchure du golfe d'Aden, serait un des vestiges.
4° Hypothèse de la civilisation atlantique.
Un certain nombre d'hypothèses ont été avancées plaçant l'Atlantide dans l'actuel Océan Atlantique. Des phénomènes géophysiques tels les transgressions marines et la fonte des inlandsis ont changé la géographie de l'Atlantique à la fin de l'ère glaciaire (16). Il est assez probable qu'en longeant les glaces par cabotage, on pouvait passer de l'Europe à l'Amérique et que le détroit de Bering, la Béringie, ne fut pas le seul passage de peuplement de ce continent.
Paula Sten (17) prétend avoir relevé certaines affinités linguistiques entre le basque et l'algonquin en Amérique du Nord qui s'expliquerait par un contact entre la civilisation européenne du solutréen et les populations amérindiennes antérieures à la civilisation dite Clovis. Le basque, à cause de son système verbal extrêmement original, non indo-européen, a fait l'objet de nombreuses conjectures, parfois des plus fantaisistes. Certaines formes de la flexion verbale dites "absolutives" le font notamment ressembler au géorgien, langue du Caucase. De sorte que l'on invoque parfois une hypothétique famille euscaro-caucasienne. En tout état de cause l'hypothèse de Paula Baker Sten n'a pas fait l'objet d'une réception positive et forte de la part des linguistes et des scientifiques.
Le polytechnicien Jean Deruelle, dans son livre L'Atlantide des mégalithes (18), avance l'idée que l'Atlantide ne devait pas être une civilisation différente de la civilisation mégalithique dont on trouve les traces datant de la même époque en Méditerranée. Cette hypothèse ne correspond pas aux analyses actuellement reçues par les historiens et archéologues spécialistes du mégalithisme. Elle n'a pas fait l'objet de publications scientifiques et n'a pas reçu de reconnaissance de la part de la communauté des historiens et archéologues.
Dans les années 1920 et 1930, le journaliste et occultiste Lewis Spence consacre de nombreux livres à l'Atlantide (19) où il tente de démontrer qu'une civilisation assez homogène aurait pu se développer sur les côtes de l'Europe, sur la côte est des Etats-Unis et du Canada, du Groenland, en quelque sorte sur le pourtour d'un grand lac intérieur, plus ou moins fermé au sud par les archipels des Canaries et des Açores, davantage émergés qu'aujourd'hui, à la fin du paléolithique.
Aucune de ses hypothèses n'a été publiée dans un cadre scientifique, et elles ont essuyé au contraire de sévères critiques pointant leur biais et leur faiblesses (20) sans jamais trouver de validation. Les ouvrages de Spence sont encore régulièrement réédités.
(12) The Atlantis, the deciphered myth. Jaime Manuschevich, 2002.
(13) Maria Giulia Amadasi Guzzo, Les Phéniciens en Amérique?, dans S. Moscati dir., Les Phéniciens, Stock, Paris, 1997, page 657.
(14) Os mistérios da pedra da Gavea
(15) Voir également Les Survivants de l'Atlantide dans le numéro 8 de la collection Les Dossiers des Grands Mystères de l'Histoire.
(16) Jacques Rey, "Biostratigraphie et lithostratigraphie", Ecole nationale, pages 42-43
(17) Paula Baker Sten, "Summary View Point on the Relation between the Basque and Cree language or A Bone to Pick".
(18) Jean Deruelle, L'Atlantide des mégalithes.
(19) The Problem of Atlantis, Londres, 1924. Atlantis in America, Londres, 1925. The History of Atlantis 1927, Reprinted 1995, Adventures Unlimited Press. The Occult Sciences in Atlantis, Reprinted 1976, Mokelumne Hill Press. The Atlantis of Plato. The Evidence For Lemuria From Myth And Magic. The Problem of Lemuria: The Sunken Continent of the Pacific, Londres, 1932.
(20) Voir ainsi les comptes-rendus dans The Geographical Journal, 64-2, 1924, pages 181-182. 66-5, 1925, pages 466-467. 69-6, 1927, pages 589-590. 81-2, 1933, pages 181-182. Compte-rendus qui rendent toutefois hommage à la somme d'informations brassées et à l'imagination de Spence.
Flem-Ath: vingt années de recherche.
Hypothèse de l'Antarctique.
Pour Rand et Rose Flem-Ath, un couple canadien auteurs de When the Sky Fell (21), l'Atlantide était située en Antarctique. Ils basent leur conclusion autant sur la théorie de Hapgood touchant les déplacements de l'écorce terrestre que sur leurs propres découvertes et recoupements. Le documentaire Le Mythe du Déluge présente cette théorie avec beaucoup de détails.
Ces deux chercheurs ont commencé leur travail après la constatation d'une similitude troublante. Si une civilisation aussi avancée que celle des Atlantes existait 10,000 ans avant JC, il est possible qu'elle ait prévu le cataclysme et que l'évacuation de la population ait été anticipée. Si tel n'a pas été le cas, il est néanmoins possible que certains survivants aient cherché refuge dans des terres épargnées par le raz-de-marée, en tout cas en altitude. Des sites comme le lac Titicaca, dans la cordillère des Andes, ainsi que les plateaux de Thaïlande et d'Ethiopie répondent à ce critère de sécurité. Or selon eux c'est dans ces régions qu'apparut l'agriculture, vers 9600 ans avant JC.
La théorie de Charles Hapgood (22), soutenue à l'époque par Albert Einstein, stipule que l'écorce terrestre reposant sur un magma liquide (le "Manteau") peut se déplacer soudainement sur ce magma sous l'effet de forces, et ceci en complément de la théorie du mouvement des plaques continentales.
Pour Rand et Rose Flem-Ath, la croûte terrestre aurait connu un déplacement soudain de l'ordre de 3,200 kilomètres, il y a environ 10,000 ans. Des terres habitables auraient glissé dans le cercle polaire et connu la glaciation. Comme toute la croûte terrestre aurait connu ce déplacement, cela permettrait d'expliquer d'autres phénomènes comme la disparition des mammouths, la congélation de la Sibérie et le dégel de l'Amérique du Nord. Cette théorie, qui n'a pas su trouver d'observation la validant, n'est plus retenue par les géologues et climatologues.
Pour appuyer cette théorie, les deux chercheurs canadiens mettent en lumière toute une série de découvertes. La carte dessinée par Piri Reis en 1513, s'inspire elle-même de cartes antérieures, réalisées par des marins anonymes. L'Afrique, l'Amérique du Sud et une partie de l'Antarctique y figurent.
La carte serait fiable au demi-degré près, une précision qui ne semblait pourtant guère possible avant 1735. La carte d'Oronteus Finaeus dessinée en 1531 utiliserait également des sources plus anciennes. L'Antarctique fait apparaître le tracé de reliefs et de cours d'eau, ce qui laisse supposer que l'homme s'est rendu sur le continent austral et s'y serait peut-être même établi, avant que la glace ne le recouvre.
La découverte moderne du continent n'a eu lieu que trois siècles plus tard, en 1820. Il faut cependant tenir compte du fait que l'existence d'un continent austral est supposée dès l'époque de la Grèce antique en vertu du principe de symétrie qui doit gouverner les lois de l'univers, conçu par les Grecs comme un cosmos harmonieux: la représentation d'un continent austral s'explique donc peut-être avant tout par les conceptions philosophiques et géographiques héritées des Grecs. Dès lors, il n'est pas surprenant que l'on trouve parmi les très nombreuses cartes élaborées un tracé de reliefs correspondant, par coïncidence, aux reliefs réels. L'hypothèse d'une falsification tardive n'est pas non plus à rejeter.
Les Flem-Ath établissent également des liens entre la civilisation égyptienne et celles d'Amérique du Sud. Selon eux des statues découvertes en Amérique du Sud présentent une physionomie ne correspondant pas à celle des peuples précolombiens. De nombreuses similitudes existent entre les pyramides d'Egypte et celle des civilisations aztèque, olmèque, toltèque ou maya. Leur édification supposerait l'emploi de techniques si avancées sur leur temps qu’elles défieraient toute explication rationnelle.
Le Sphinx serait bien plus ancien qu'on ne le pensait. En témoigneraient sur le site, les traces d'une érosion liée à des pluies diluviennes n'ayant pu survenir qu'il y a 10,000 ans, ce qui irait à l'encontre de l'attribution des pyramides à la civilisation égyptienne, née en 4000 seulement avant JC. Sa tête en forme de pharaon, qui serait trop petite par rapport aux proportions générales, aurait été ajoutée ou resculptée à l'époque des pharaons, soit 6,000 ans plus tard.
Cette théorie est rejetée par la communauté scientifique. Les carottes glaciaires prélevées en Antarctique depuis les années 1960 (23) attestent de manière incontestable de la glaciation complète du continent antarctique depuis des centaines de milliers d'années, depuis plus de quatre cycles glaciaires en fait: toute hypothèse d'un brusque déplacement du continent antarctique est, au regard des connaissances géologiques et climatiques actuelles reconnues par la communauté scientifique comme un non-sens.
(21) When the Sky Fell: In Search of Atlantis, Mass Market Paperback, 1995. Titre français: Quand le ciel est tombé.
(22) Charles Hutchins Hapgood, académicien américain (1904 – December 1982)
(23) Carotte Vostok, carotte Byrd, nombreuses carottes du projet EPICA, en particulier celle du Dome C.
Conférences internationales de Milos.
La première conférence internationale qui s'ouvre en Grèce à Milos entre le 11 et le 13juillet 2005 (24) a pour ambition de trancher sur la question et de faire le point sur les connaissances récentes. Le professeur Christos Doumas y soutient l'idée de la non-existence de l'Atlantide, divers chercheurs y présentent des communications sur des thèmes liés, comme Dora Katsonopoulou qui a présenté le cataclysme de la cité d'Eliki. Enfin des écrivains indépendants et des chercheurs de diverses disciplines présentent différentes hypothèses de localisation sans parvenir à aucun accord, puis récapitulent vingt-quatre critères pouvant identifier l'Atlantide. Une seconde conférence se tient à Athènes les 10 et 11 novembre 2008. Les actes de la conférence de 2005 ont été publiés en 2007.
(24) The Atlantis Hypothesis: Searching for a lost land
Pierre Vidal-Naquet: "l'Atlantide est une pure fiction de Platon."
Et si l'Atlantide de Platon était en réalité Athènes? L'idée, émise en 1779 par l'Italien Giuseppe Bartoli, a été reprise notamment par l'historien français Pierre Vidal-Naquet.
"Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans le Timée et le Critias, il oppose l'Atlantide maritime, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse, comme la démocratie athénienne selon Platon, à une Athènes archaïque, rurale, autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire. C'est un message qui s'accorde avec ceux des autres dialogues politiques de Platon, Lois et République. A ce titre le récit de Platon doit être placé aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes, et en chercher les traces physiques est un contresens qui conduit à chasser une chimère."
Dans ses deux dialogues Platon introduit une nouveauté: "dire le fictif en le présentant comme le réel" (25). L'histoire de l'Atlantide est donc d'abord pour Pierre Vidal-Naquet l'histoire de l'imaginaire humain. La récente relecture des textes de Platon par Bernard Sergent s'inscrit dans la continuité de cette analyse et met en valeur la fabrication du mythe par Platon, son usage de l'allusion, le recyclage de nombreux mythes afin de construire sa fiction.
(25) Pierre Vidal-Naquet, "L'Atlantide et les nations, La démocratie grecque vue d'ailleurs", Paris, 1990.
D'autres territoires et cités perdues.
Le mythe rapporté par Platon ne recouvre qu'un aspect de l'argument. D'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, l'Hyperborée, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge: ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.
Comme en témoigne par exemple la grotte Cosquer près de Marseille, dont l'entrée est située à 36m au-dessous du niveau de la mer, la géographie du pourtour des continents a bien changé avec la fin de la dernière glaciation, de sorte que nombre de territoires autrefois parcourus par l'humain se trouvent aujourd'hui immergés. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le souvenir en soit resté dans l'inconscient des humains et qu'il soit parvenu jusqu'à nous sous forme de mythes relatifs au Déluge et à des terres ou cités englouties.
Plus que de la science-fiction, qui ne fait que transposer un mythe dans un passé inconnu ou un futur incertain, l'Atlantide, comme les autres continents perdus, relèverait davantage de la préhistoire et de la géologie ainsi que du mythe engendré par ces disciplines.
Pour qui refuse de voir en l'Atlantide une fiction philosophique construite par Platon pour critiquer l'Athènes de son temps, deux certitudes peuvent cependant émerger des données à notre disposition, passées en revue parmi les traces et hypothèses: d'une part, du point de vue temporel, tout indique qu'il n'a pu s'agir que d'une civilisation mégalithique de la préhistoire et d'autre part, tout ce qui transparait du mythe platonicien quant à l'organisation de cette civilisation indique qu'il s'agissait d'une thalassocratie.
Atlantide au cinéma et dans la littérature populaire.
Le mythe de l'Atlantide a alimenté nombre d'oeuvres littéraires et artistiques, parmi lesquelles:
1° Littérature et romans.
2° Bandes dessinées.
3° Cinéma.
4° Série TV.
La franchise Stargate reprend la légende de l'Atlantide pour créer en 2004 une série dérivée (spin-off), Stargate Atlantis, représentant le mythe comme une cité construite par une race appelée "les Anciens" et la situant aujourd'hui dans la galaxie de Pégase. A l'origine, la cité aurait été construite sur Terre dans l'Antarctique, puis déplacée il y a plusieurs millions d'années sur une nouvelle planète au sein de la galaxie de Pégase. La cité a été bâtie de façon à voyager dans l'espace comme un vaisseau spatial.
La série raconte comment cette cité des Anciens, supposés être un peuple aux connaissances et à la sagesse infinies, sont finalement assiégés par une race qu'ils ont eux-même créé, les Wraight. Afin de se prémunir contre leurs bombardements, ils engloutissent la cité au font de l'océan, où elle restera protégée par l'eau, grâce à un puissant bouclier. Puis, il y a 10,000 ans, les "Anciens" retournent sur Terre par une Porte des Etoiles intergalactique lorsqu'ils ne peuvent plus combattre. C'est ainsi que les auteurs antiques connaissent l'histoire de la cité d'Atlantis, racontée par les Anciens, pères de nos civilisations.
(26) John Ronald Reuel Tolkien, Le Silmarillion, Christian Bourgois, Paris, 2004.
Article modifié le 13 mai 2015.
Sources disponibles:
• Atlantis (Wikipedia.org)
• L'Atlantide, mythe ou réalité (Belgacom.net)
Atlantis, en grec "Fille d'Atlas", est une île mythique mentionnée pour la première fois dans les oeuvres du philosophe-écrivain grec Platon (428-347 av. JC), le Timaeus (Timée) et le Critias.
Le Timaeus est le récit d'un dialogue entre Socrate et son disciple (Platon), qui s'attache à lui décrire ce que serait la cité idéale. Platon lui révèle alors une confidence dont l'origine remonte à un homme d'Etat athénien nommé Solon, qui lui-même la tenait d'un prêtre egyptien: "[il y a 9,000 ans], on pouvait traverser cette mer [Atlantique]. Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez, dites-vous, les "Colonnes d'Hercule". Cette île était plus grande que la Libye et l'Asie réunies. (...) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux."
Le prêtre égyptien raconte ensuite à Solon comment les Athéniens sont morts en essayant d'envahir l'Atlantide: "En l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit terribles, toute votre armée [athénienne] fut engloutie d'un seul coup sous la terre et, de même l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan de là-bas est difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposés."
Platon décrit l'Atlantide comme une île ou un continent qui aurait abrité une brillante civilisation, faisant face aux "Colonnes d'Hercule", le Détroit de Gibraltar actuel, et qui aurait été englouti 9,000 ans avant le règne de Solon, soit 9,600 ans avant J.-C.
"C'était une terre magnifique, occupée par un peuple de fiers marins, qui semblait disposer de techniques avancées et des secrets de l'architecture monumentale, dont la capitale était un véritable joyau. Mais la perfection de ce royaume allait bientôt connaître une fin.
Tandis que le peuple de l'Atlantide sombrait dans la corruption et le matérialisme, les étoiles se déplacèrent dans le ciel et le soleil se leva en un point différent de l'horizon. Des tremblements de terre ont alors déchiré l'île. Le royaume des Atlantes fut englouti en une seule nuit sous un déluge d'eau qui le balaya à jamais de la surface du monde."
Telle est la légende de l'Atlantide rapportée par Platon, vers le milieu du quatrième siècle avant notre ère.
Atlantide selon Platon.
Selon les Egyptiens, 9,000 ans avant la période de Solon, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé des envahisseurs venus de l'Ouest, depuis un vaste continent "plus grand que la Libye et l'Asie réunies", situé en face des Colonnes d'Hercule. Selon les prêtres de Sais, les Athéniens auraient réussi à triompher de cette redoutable puissance, mais au prix de terribles sacrifices. En fait, leur victoire finale n'aurait été acquise qu'après le cataclysme qui aurait détruit l'Empire atlante.
Si le Timeus évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.
Platon y décrit de façon précise l'Atlantide, qu'il présente comme un monde idyllique. On peut en résumer les détails comme suit:
- L'île est située au-delà des "Colonnes d'Hercule", où se trouvent des fonds vaseux, restes de l'île disparue. Depuis cette île, on a accès au continent situé plus loin. A l'époque de Platon, les "Colonnes d'Hercule" étaient positionnées au "goulet resserré" (Détroit de Gibraltar). La mer décrite est la Mer méditerrannée, et les terres correspondraient à l'Espagne et au Maroc.
- Le roi de l'Atlantide est Atlas, fils du dieu de la mer Poséidon et de la nymphe Cleito.
- L'île est divisée en dix royaumes gouvernés par Atlas et ses neuf frères puis par leurs descendants. Chaque royaume possède sa propre capitale, copiée sur la cité-mère, capitale du royaume d'Atlas, dessinée par Poséidon lui-même. La cité-mère est située autour d'un mont. Elle est circulaire et entourée de fossés navigables.
- L'île est riche en ressources naturelles, parmi lesquelles figure un métal mystérieux, l'orichalque.
- La religion des Atlantes était centrée sur Poséidon, le père des dynasties royales, et incluait le sacrifice annuel d'un taureau que l'on devait capturer pour ensuite l'égorger sur un autel en forme de colonne.
- Les Atlantes deviennent corrompus au fil du temps. Ils fondent par les armes des colonies des deux côtés de leur île, conquérant une partie de l'Afrique jusqu'à l'Egypte, et de l'Europe jusqu'à l'Italie. Athènes est le seul Etat capable de s'opposer à leur expansion.
- L'Atlantide, ainsi que l'armée athénienne, ont été engloutis lors d'un immense raz-de-marée associé à des tremblements de terre, en un jour et une nuit. Platon ne donne pas d'explication géologique à cette catastrophe.
Le sol était recouvert de forêts, qui fournissaient d'importantes quantités de bois pour la construction des navires. Bétail et gibier abondaient, ainsi que champs de céréales et vergers. Bref, l'île atlante était immensément riche et prospère.
La force militaire des Atlantes était à la mesure des richesses de leur contrée: une flotte de 1,200 navires, une armée de 10,000 chars... Bien entendu, les chiffres rapportés par Platon doivent être considérés avec méfiance. Ils n'en traduisent pas moins un ordre de grandeur impressionnant. Malheureusement, le Critias est resté inachevé et son auteur n'a pas eu le temps de nous raconter, en détail, la fin de l'Empire atlante.
Atlantide dans la littérature ancienne.
Pendant l'Antiquité, l'histoire de l'île perdue n'apparaît que très peu dans la littérature, la plupart des écrivains considérant l'existence de l'Atlantide dans les oeuvres de Platon comme une fiction.
Le philosophe platonicien Crantor, lui même élève du philosophe et mathématicien Xenocrates (396-314 av. JC), est souvent cité comme un exemple par Proclus, un historien chrétien du 5ème siècle qui considère l'histoire de l'Atlantide comme un fait historique. Selon Proclus, Crantor aurait vu de ses yeux l'histoire de l'Atlantide sur un document pendant que celui-ci visitait l'Egypte. Mais le témoignage de Crantor diverge quelque peu de celui de Platon.
D'autres écrivains croient à l'existence de l'Atlantide, comme les philosophes, géographes et historiens grecs Strabo (63 av JC - 24 ap. JC) et Posidonius (135-51 av. JC).
Deux positions inconciliables s'opposent quant à la compréhension des récits sur l'Atlantide:
D'une part on peut en effet considérer ces récits de Platon comme une pure fiction, un mythe sans lien avec l'histoire réelle, position qui est soutenue clairement dès le 16ème siècle et qui est celle de nombreux historiens de la Grèce antique, dans la lignée des travaux de Pierre Vidal-Naquet. Pour cette école, il est donc illusoire de rechercher la trace physique de l'Atlantide qui n'est qu'un récit métaphorique. Platon était d'ailleurs coutumier du fait dans ses dialogues, ce que souligne également Pierre Vidal-Naquet dans un ouvrage dédié à ce sujet. Platon ferait donc ici appel au mythe comme dans de nombreux autres dialogues sans que cela doivent être pris au premier degré.
D'autre part on peut considérer que le récit de Platon se rapporte à des faits réels, en supposant une déformation plus ou moins grande de ces faits par l'auteur grec. Cette position est celle de nombreuses personnes différentes, du chercheur à l'amateur passionné, et a donné lieu à beaucoup d'interprétations délirantes et d'innombrables tentatives de localisation. Des équipes se sont lancées à la recherche de ce continent mythique, notamment par des explorations sous-marines. Certaines ont amené la découverte de quelques ruines englouties, rien ne suggérant cependant leur appartenance à une civilisation autre que celles déjà connues dans le bassin méditerranéen ou ailleurs.
Atlantide dans la littérature moderne.
En 1627, dans l'essai The New Atlantis ("La Nouvelle Atlantide"), le scientifique, homme d'Etat, juriste et philosophe anglais Francis Bacon (22 janvier 1561 - 9 avril 1626) décrit une société utopique qu'il nomme Bensalem, située sur une île au large de la cote occidentale des Etats-Unis. L'histoire de Bacon est similaire à celle de Platon. Il situe l'Atlantide sur le continent américain, mais on ignore s'il s'agit de l'Amérique du Nord ou de l'Amérique Latine.
Au milieu du 19ème siècle, plusieurs disciples renommés de la culture mesoaméricaine, tels Charles Etienne Brasseur de Bourbourg, Edward Herbert Thompson et Augustus Le Plongeon, suggèrent que l'Atlantide est liée d'une manière ou d'une autre aux cultures Maya et Aztèque.
En 1882, la publication Atlantis: the Antediluvian World ("Atlantis: le Monde Antidiluvien"), écrit par le congressiste américain Ignatius L. Donnelly, stimule l'intérêt populaire pour l'Atlantide. Donnelly s'inspire largement du récit de Platon, et tente d'établir que toutes les anciennes civilisations connues descendent de la culture atlantes.
Mais à la différence du philosophe grec, l'Américain situe l'Atlantide non plus dans la Mer Méditerrannée, mais dans l'Atlantique.
A la fin du 19ème siècle, les idées sur la nature légendaire de l'Atlantide sont combinées avec les histoires sur d'autres continents perdus tels que Mu ou Lemuria.
Helena Blavatsky écrit dans The Secret Doctrine ("La Doctrine Secrète") que les Atlantes étaient un peuple à la prédominance culturelle, contrairement à Platon qui les considérait comme un peuple de guerriers conquérants, et représentait la "Race d'origine", qui donnera ensuite naissance à la race aryenne.
Edgar Evans Cayce (18 mars 1877 - 3 janvier 1945) mentionne pour la première fois l'existence de l'Atlantide en 1923, et affirmera plus tard qu'elle se situe dans les Caraïbes. Selon lui, l'Atlantide était un ancien continent submergé où vivait une civilisation très évoluée, possédant avions et navires propulsés par une mystérieuse forme d'énergie cristalline. Il prédit également que ce continent immergé referait surface en 1968 ou 1969.
La Route de Bimini, une formation rocheuse immergée constituée de pierre rectangulaire, située au nord de l'île Bimini, dans les Caraïbes, est revendiquée par Robert Ferro et Michael Grumley comme une preuve évidente de la civilisation atlante. Dans la série télévisée Quest for Atlantis: Startling New Secrets diffusée par la chaîne Sci-Fi (Sy-Fy) en juillet 2006, plusieurs équipes tentent de localiser l'Atlantide sur plusieurs sites probables dans le monde. L'un de ses sites est justement la Route de Bimini. Le docteur Greg Little dirige une équipe de plongeurs qui découvre des vestiges de la civilisation atlante.
Atlantide et idéologie.
Au cours des années trentes, le mythe de l'Atlantide attire également les théoriciens du Nazisme. En 1938, le nazi Heinrich Himmler, un atlantomane convaincu, organise des recherches au Tibet pour tenter de découvrir les vestiges du peuple atlante, composé d'Aryens nordiques originaire de Thulé, au Groeland.
En 1998, un gourou allemand emmène ses adeptes pour un voyage initiatique (payant) sur l'emplacement de l'Atlantide, dans le nord-est de la Finlande. Sur place, il refait ses calculs et s'aperçoit que l'Atlantide se trouve en fait de l'autre côté de la frontière russe. Mais les adeptes n'ayant pas de visa d'entrée, ils doivent rebrousser chemin. L'histoire ne dit pas s'ils ont payé pour un nouveau voyage en Russie l'année suivante. Entourloupe inoffensive, comparée à certains usages idéologiques du mythe atlante.
Au 16ème siècle, l'empire de Charles Quint est présenté comme une résurrection de l'empire atlante. Au 17ème siècle, le Suédois Olof Rudbeck identifie l'Atlantide à la Suède et en tire une légitimation de l'impérialisme suédois. Aux 19ème et 20ème siècles, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de la race aryenne.
Théories et hypothèses sur la disparition de l'Atlantide.
Il est difficile de croire qu'avec la technologie et les moyens scientifiques actuels, personne n'ait encore retrouvé la trace de cette île mythique. Pourtant, certaines données scientifiques acréditent la mythe de la disparition de l'Atlantide.
En premier lieu, il y a un peu plus de 11,000 ans, c'est-à-dire précisément la période du récit de Platon, un réchauffement climatique global provoque une fonte massive des glaces aux poles. Celle-ci aurait alors entraîné une montée très rapide (à l'échelle géologique) du niveau des océans et des mers du globe.
Une autre hypothèse de la disparition soudaine de l'Atlantide est également évoquée comme étant le résultat de la chute d'un météore qui aurait frappé la Terre il y a plusieurs milliers d'années, provoquant des éruptions volcaniques et des raz-de-marées (tsunamis) dévastateurs, entraînant des modifications du fond océanique, qui aurait fait disparaître la majeure partie de l'Atlantide sous le niveau de la mer, en ne laissant à la surface que quelques îles isolées. Il s'avère que la géologie du Détroit de Gibraltar montre l'existence d'une île engloutie à cet emplacement.
Localisation de l'Atlantide.
1° Hypothèse crétoise.
La plupart des sites proposés pour la recherche de l'Atlantide sont situés dans la Mer méditerrannée: Sardaigne, Crète, la Sicile ou Chypre. Certains chercheurs, comme le commandant Jacques-Yves Cousteau, associent la civilisation atlante à la civilisation minoenne (Crète), détruite à la suite de l'éruption du volcan Thera, sur l'île de Santorin (1), un petit archipel dans la mer Egée, à environ 100km au nord de la Crète.
La date exacte de l'éruption volcanique fournit un point de référence pour étalonner l'entière chronologie du 2ème millénaire av. JC. dans l'histoire de la Mer Egée, car l'on retrouve ses répercussions à travers toute la région. Grâce à la datation au carbone 14 et à d'autres méthodes radiologiques et dendrochronologiques, on estime actuellement que cette catastrophe eut lieu entre 1650 et 1598 avant JC, ou selon d'autres sources, vers 1645 av. JC, avec une marge d'erreur de plus ou moins 20 ans. D'autres encore donnent la date de 1628 avant JC.
Après une série de tremblements de terre précurseurs assez puissants pour effrayer la population et l'inciter à évacuer l'île (les archéologues n'ont retrouver aucun corps et presque aucun objet de valeur sur l'île de Santorin), l'éruption génère d'importants tsunamis de 50m de haut par endroits (2) qui dévastent la côte nord de la Crète, distante d'une centaine de kilomètres, et qui détruit certainement une grande partie de la flotte minoenne.
La physionomie de l'île est profondément modifiée suite à l'effondrement d'une grande partie du cône volcanique. Une caldeira large de près de 15km se forme, et les retombées de cendres volcaniques ensevelissent Akrotiri, stérilisant le sol de l'île pour de nombreuses années et provoquant la fin de la société qui s'était développée sur Santorin.
L'archéologue grec Spyridon Marinatos et de nombreux savants à sa suite voient dans le cataclysme survenu à Santorin l'événement ayant inspiré Platon pour son récit sur la disparition de l'Atlantide. Marinatos suggère également que l'éruption volcanique et ses conséquences sont la cause de la disparition de la civilisation minoenne en Crète, ce qui est partiellement remis en question par le fait qu'un certain nombre de sites minoens qui se situaient sur le sud de la Crète ont été épargnés par le raz-de-marée.
2° Hypothèse de la Mer Noire.
L'hypothèse d'un brusque déversement de la Méditerranée dans la Mer Noire, par le Détroit du Bosphore, a entraîné l'idée d'une localisation de l'Atlantide au bord de la Mer Noire, à une époque où celle-ci n'aurait été qu'un immense lac d'eau douce ayant une altitude inférieure à son niveau actuel: l'Atlantide aurait été détruite par la brusque montée des eaux.
Cette hypothèse est actuellement défendue par le professeur Siegfried G. Schoppe et Christian M. Schoppe. Selon eux, c'est en 5500 avant JC que l'Atlantide aurait été submergée (3). Les Schoppe ne sont toutefois ni historiens de l'antiquité, ni archéologues, ni géologues. Leur hypothèse n'a à ce jour reçu aucune confirmation archéologique.
C'est à la suite des travaux menés en 1999 par les géologues américains William Ryan et Walter Pitman, du Lamont Doherty Earth Observatory de New York, et par Gilles Lericolais, de l'"Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer" (IFREMER) qu'a été avancée de manière scientifique l'idée que la Méditerranée a rempli la mer Noire, qui était auparavant un lac d'eau douce. Un abysse profond marque effectivement le point de rupture qui dut constituer, selon l'hypothèse, à une certaine époque, des chutes d'eau comparables aux plus grandes qu'on connait actuellement.
Des études géologiques plus récentes récusent toutefois la notion d'un remplissage catastrophique de la mer Noire par l'eau de la Méditerranée (4). La question du remplissage de la Mer Noire n'est donc pas tranchée d'un point de vue scientifique et ne peut-être tenue pour prouvée ni pour bien datée, elle a été aussi interprétée comme l'événement à l'origine du Déluge biblique.
3° Hypothèse du Détroit de Gibraltar.
D'autres personnes, se référant toujours aux indications de Platon, ont recherché une île située au-delà des Colonnes d'Hercule, engloutie par la remontée des eaux à la fin de la dernière glaciation, il y a 11,000 ans. Hérodote indique dans ses Histoires deux traditions pour situer les colonnes d'Héraklès: si la tradition pontique, la plus ancienne, les situe au Bosphore, la tradition libyenne les situe en Afrique, sinon à Gibraltar, qu'Hérodote ne connaissait pas, du moins à l'ouest de Carthage. Platon, grand lecteur d'Hérodote, a pu évoquer les Colonnes dans leur version libyenne.
Jacques Collina-Girard, géologue et préhistorien à l'université "Aix-Marseille I" de Provence, a relevé un haut-fond immergé à l'ouest du détroit de Gibraltar: le "Banc Spartel" ou Majuan. Ce haut-fond "forme une île de 10km à 12km, avec des îlots satellites, au milieu d'une passe étroite s'ouvrant à l'ouest sur une mer intérieure".
L'histoire de l'Atlantide aurait été forgée de toutes pièces par Platon à partir d'une tradition orale de la fin du paléolithique. Celle-ci aurait transmis aux Egyptiens le souvenir de l'île qui se trouvait à la sortie du Détroit de Gibraltar à la fin de la dernière glaciation. En aucun cas cette hypothèse n'ajoute foi à la société décrite par Platon, présentée, par lui-même, comme la transposition de son utopie philosophique dans une histoire orale authentique.
Ce qui reste de cette île engloutie entre 55m et 135m de profondeur, le "Banc Spartel", sur les cartes françaises, ou "Banc Majuan" sur les cartes espagnoles, se trouve à la sortie occidentale du Détroit de Gibraltar, au large du Cap Spartel, à environ 12km à l'ouest de Tangier. là où le philosophe place la disparition de l'Atlantide. Le banc Spartel a été submergé à la fin du paléolithique, en 9,000 av. JC, au moment d'une remontée accélérée (3m-4m par siècle).
Ci-dessous: vue depuis les collines de Tangier (Maroc), du large où se serait située l'Atlantide, face aux Colonnes d'Hercules.
C'est la date indiquée par Platon. L'hypothèse de séismes et de tsunamis avancée par Collina-Girard en 2003 a été géologiquement confirmée par le sédimentologue Marc-André Gutscher (5). Une "Atlantide géologique" existerait donc devant le Détroit de Gibraltar: le lieu, la géographie et la date de sa submersion coïncident bien avec ceux de l'Atlantide mythique, coïncidence qui amène à s'interroger sur la validité partielle des mythes et sur la transmission orale à long terme chez les chasseurs cueilleurs.
A la suite de la conférence de Milos (11-13 juillet 2005), où certains participants soutiennent encore la réalité de l'Utopie philosophique de Platon, Marc-André Gutscher n'est pas revenu sur ses observations géologiques mais a simplement remarqué qu'elles ne sont pas compatibles avec une histoire qui se serait passée à l'âge du Bronze. (6)
Les autres spéculations concernant une Atlantide située à la sortie du Détroit de Gibraltar, sont le prolongement de théories d'avant-guerre concernant le site de Tartessos sur les côtes du Golfe de Cadix, supposé être un port ensablé.
Une autre hypothèse situe la cité entre Gadeira (Cadix, Andalousie) et l'Atlas marocain. Cette théorie a été publiée dans un magazine ésotérique sous la forme d'une interview de son auteur, Georgeos Diaz-Montexano (7). Cette théorie est unanimement rejetée par la communauté scientifique.
Les spéculations de Georgeos Diaz-Montexano sont basées sur des traductions très personnelles des deux textes de Platon, le Timaeus et le Critias. Comme d'autres avant lui, il met l'accent sur des erreurs de traduction et d'interprétation de certains mots. Selon lui, ces erreurs ont été la cause principale du fait qu'experts et scientifiques ont douté de l'historicité de l'Atlantide à cet endroit.
En 2003, l'auteur y a dirigé une expédition et a déclaré en avoir apporté les résultats à l'UNESCO. Il s'agirait de ruines de pans de murs, cyclopéens sans doute, et de creusets servant à la fonte des métaux. La plupart de ces pièces archéologiques ont été trouvées entre 10m et 40m de profondeur, à l'endroit même où, selon sa traduction, se trouvait l'île d'Atlantide.
4° Hypothèse du nord de l'Espagne.
Selon l'écrivain espagnol Jorge Maria-Ribero Meneses, l'Atlantide se serait trouvé au nord de l'Espagne. Il affirme que l'île-archipel Atlantis est le plateau sous-marin internationalement connu comme Le Danois Bank et localement comme Le Cachucho, avec un écart allant jusqu'à 4,500 mètres, à sa face nord. Il est situé à 25km de la plate-forme continentale et à environ 60km au large de la côte des Asturies, entre Ribadesella et Lastres, avec une dimension semblable à l'île d'Ibiza.
Son sommet culmine à 425m sous l'eau. Selon Ribero Meneses, ce plateau aurait fait partie de la croûte continentale avant de se rompre il y a quelque 12,000 ans, à la suite de mouvements tectoniques liés à la dernière ère glaciaire, provoquant un tsunami avec des vagues de plusieurs centaines de mètres de haut. Cette hypothèse n'a pas fait l'objet de publication scientifique et ne correspond pas aux connaissances actuelles quant à la géologie du plateau continental. Toujours selon Meneses, les rares survivants ont dû commencer à partir de presque rien, et la langue basque serait à l'origine de toutes les langues, et l'espèce humaine actuelle trouverait son origine dans la région cantabrique. Aucune de ces hypothèses n'a également pas fait l'objet de véritable publication scientifique ni reçu l'assentiment des spécialistes. (8)
5° Hypothèse Chypriote.
En novembre 2004, une équipe conduite par Robert Sarmast affirme avoir découvert sur un petit plateau sous-marin, au large de Chypre et par 1,500 mètres de fond, deux longs murs droits de 2km de long chacun. Depuis, Sarmast a réuni les fonds nécessaires pour effectuer les fouilles. (9)
Il en a sorti une gigantesque stèle ornée d'inscriptions probablement religieuses, ainsi que certains objets de valeur laissant entendre que le site n'a jamais été pillé, et que c'est donc bien un cataclysme qui a fait sombrer la cité. Le site se situant entre deux plaques tectoniques, c'est un tremblement de terre suivi d'un glissement de terrain qui serait à l'origine de la catastrophe, qui n'est pas encore datée. Les deux murs seraient les restes d'un temple. Le chercheur a sorti un livre: Discovery of Atlantis (Broché). 1er juin 2006, ainsi qu'un documentaire paru sur la chaîne télévisée Arte.
Les "découvertes" de Robert Sarmast n'ont pas reçu de confirmation de la part de la communauté scientifique: aucun artefact humain ne semble avoir été réellement découvert et des géologues professionnels ont fortement critiqué les interprétations de relevés de sonar marin qu'il a présentées. Son Atlantide ne serait qu'un volcan sous-marin âgé de 100,000 ans.
Une seconde expédition menée par Sarmast et effectuée en septembre 2006 a révélé que les deux "murs" étaient en réalité d'origine naturelle et n'avaient pas été construits par l'homme. Sarmast reste cependant persuadé qu'il a trouvé le site de la cité engloutie. Il considère qu'une telle particularité géologique aurait favorisé l'installation de l'homme dans cette région. Ses recherches sont actuellement en suspens, par manque de moyens technologiques pour sonder sur de larges surfaces la présence éventuelle d'objets créés par l'homme et enfouis sous le sol marin.
6° Hypothèse de la Sardaigne.
"Au-delà de Charybde et Scylla." C'est l'hypothèse du journaliste Sergio Frau du quotidien italien La Repubblica (10), publiée en 2003 dans son ouvrage Le colonne d'Ercole-Un'inchiesta. Sergio Frau a basé une partie de son enquête sur la question de la localisation des Colonnes d'Hercule. Si le plus grand nombre des sources les associent au Détroit de Gibraltar, il existe un certain nombre de contradictions dans la littérature antique conservée à ce sujet.
Selon Frau, ces contradictions correspondent à une évolution chronologique de la localisation du lieu mythique des Colonnes d'Hercule, évolution qui aurait suivi la progression des connaissances géographiques des grecs, repoussant leur localisation vers l'Occident. Avant l'époque hellénistique, les Colonnes d'Hercule étaient situées à la séparation du bassin oriental et du bassin occidental de la Méditerranée.
Située cette fois à l'est des Colonnes, l'Atlantide serait donc à chercher dans le bassin occidental de la Méditerranée. Frau considère également que la Sardaigne correspond par sa forme et ses dimensions à celles de l'île du récit de Platon. Si les hypothèses de Frau ont été reçues avec grand intérêt par certains historiens, elles ont été aussi nettement repoussées par d'autres comme Pierre Vidal-Naquet (11). Les contradictions des diverses sources antiques sur la localisation des divers lieux du mythe d'Héraclès sont par ailleurs couramment interprétées autrement et l'on a pu soutenir qu'Homère comme Hésiode situaient bien les Colonnes d'Hercule dans le Détroit de Gibraltar.
(1) Santorini eruption much larger than originally believed.
(2) The tsunami generated from the eruption of the volcano of Santorin in the Bronze Age.
(3) Atlantis und die Sintflut im Schwarzen Meer.
(4) V.M. Sorokin et P.N. Kuprin, On the character of Black Sea level rise during the Holocene, dans Moscow University Geology Bulletin, vol. 62, no 5, octobre 2007, page 334-341 (ISSN 1934-8436). Pavel A. Kaplin et Andrei O. Selivanov, Lateglacial and Holocene sea level changes in semi-enclosed seas of North Eurasia: examples from the contrasting Black and White Seas, dans Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 209, no 1-4, 6 juillet 2004, pages 19-36.
(5) Geology, 2005. L'île Atlantide se serait ainsi brutalement enfoncée dans l'océan comme l'a décrit Platon.
(6) Spartel Island Not Likely Atlantis.
(7) Atlantis in Iberia and Morocco.
(8) Iberia cuna de la humanidad.
(9) Previous Atlantis Location Pictures 2004 Expedition.
(10) La perduta Atlantide? E' proprio la Sardegna
(11) Position approuvée par le scientifique allemand Heinz-Guenther Nesselrath.
D'autres localisations hors Méditerrannée.
1° Hypothèse du Moyen-Orient.
Jaime Manuschevich (12) affirme que le véritable endroit de la civilisation mythique est le territoire qui correspond aujourd'hui à Israel et à la péninsule du Sinaï, et que cette région était une île dans la vallée du grand rift, entourée par la vallée de Jezreel sur le nord, la mer Morte et la mer Rouge sur l'est et le Golfe de Suez et la mer Méditerranée sur l'ouest, jusqu'en 5600 av. JC.
En outre, Manuschevich propose que la civilisation atlante corresponde au peuple natoufien, le premier peuple sédentaire de la région, dont le centre principal politique et portuaire était Jéricho.
2° Hypothèse de l'Amérique Latine.
A la suite de l'identification de la civilisation phénicienne, d'aucuns veulent voir ce monde légendaire qu'est l'Atlantide en Amérique Latine. En 1889 par exemple, le vicomte Onfroy de Thoron publie un essai de 142 pages intitulé "Les Phéniciens dans l'île de Haïti et sur le continent Américain. Les vaisseaux de Hiram et de Salomon sur un fleuve de l'Amazonie." Ces hypothèses demeurent cependant infondées et fantasmagoriques... et on sait désormais que les prétendues preuves d'une présence phénicienne en Amérique sont des faux élaborés à la fin du 19ème siècle. (13)
Ainsi, le sommet de la montagne de Pedra da Gavea surplombant la ville de Rio de Janeiro a été interprété comme une gigantesque sculpture semblant représenter un visage européen et barbu et l'on a voulu en faire une énigme archéologique. Ce qui serait une immense tête est visible à des kilomètres à la ronde. (14)
Un Brésilien, Bernardo da Silva Ramos, annonce dans les années 1920 qu'il y aurait découvert des inscriptions phéniciennes sur le côté de la falaise de Pedra da Gavea, qui se traduiraient ainsi: "Badezir, Phénicien de Tyr, fils aîné de JethBaal". Badezir ou Badezor, ou encore Baal-Ezer II en phénicien, fut un roi de Tyr et régna vers 850 avant JC. Son père fut également roi de Tyr et de Sidon de 896 à 863 avant JC sous le nom de JethBaal ou EthBaal, ou encore Ithobaal Ier. Baal-Ezer II eut une soeur, Jézabel, que leur père Ithobaal Ier maria au roi d'Israel Achab. Elle devint reine d'Israel.
Ces prétendues découvertes n'ont pas fait l'objet de publications scientifiques et n'ont reçu aucune reconnaissance de la part de la communauté scientifique.
Voir aussi: Mythe et légende atlante en Amérique Latine.
A partir de la découverte des Amériques, les navigations phéniciennes en Atlantique ont alimenté la légende et le mythe. L'on s'est posé la question de savoir si les Phéniciens n'avaient pas été, avant Christophe Colomb, les premiers à avoir traversé l'Atlantique et ce thème est périodiquement repris, donnant cours à diverses hypothèses. Mais s'il a été prouvé que des Vikings ont traversé l'Atlantique et posé le pied en Amérique à la fin du 10ème siècle ap. JC, ce n'est pas le cas pour les Phéniciens. Dans l'état actuel des connaissances historiques, les premiers Occidentaux à avoir abordé le continent américain sont des Scandinaves.
3° Hypothèse de l'océan Indien.
L'étude de Jacques Hébert parue récemment aux éditions Carnot sous le titre Atlantide, la solution oubliée (15) soutient qu'elle fut engloutie non pas à l'ouest dans l'océan Atlantique, mais au large de la Somalie dont Socotra, une île du Yémen à l'embouchure du golfe d'Aden, serait un des vestiges.
4° Hypothèse de la civilisation atlantique.
Un certain nombre d'hypothèses ont été avancées plaçant l'Atlantide dans l'actuel Océan Atlantique. Des phénomènes géophysiques tels les transgressions marines et la fonte des inlandsis ont changé la géographie de l'Atlantique à la fin de l'ère glaciaire (16). Il est assez probable qu'en longeant les glaces par cabotage, on pouvait passer de l'Europe à l'Amérique et que le détroit de Bering, la Béringie, ne fut pas le seul passage de peuplement de ce continent.
Paula Sten (17) prétend avoir relevé certaines affinités linguistiques entre le basque et l'algonquin en Amérique du Nord qui s'expliquerait par un contact entre la civilisation européenne du solutréen et les populations amérindiennes antérieures à la civilisation dite Clovis. Le basque, à cause de son système verbal extrêmement original, non indo-européen, a fait l'objet de nombreuses conjectures, parfois des plus fantaisistes. Certaines formes de la flexion verbale dites "absolutives" le font notamment ressembler au géorgien, langue du Caucase. De sorte que l'on invoque parfois une hypothétique famille euscaro-caucasienne. En tout état de cause l'hypothèse de Paula Baker Sten n'a pas fait l'objet d'une réception positive et forte de la part des linguistes et des scientifiques.
Le polytechnicien Jean Deruelle, dans son livre L'Atlantide des mégalithes (18), avance l'idée que l'Atlantide ne devait pas être une civilisation différente de la civilisation mégalithique dont on trouve les traces datant de la même époque en Méditerranée. Cette hypothèse ne correspond pas aux analyses actuellement reçues par les historiens et archéologues spécialistes du mégalithisme. Elle n'a pas fait l'objet de publications scientifiques et n'a pas reçu de reconnaissance de la part de la communauté des historiens et archéologues.
Dans les années 1920 et 1930, le journaliste et occultiste Lewis Spence consacre de nombreux livres à l'Atlantide (19) où il tente de démontrer qu'une civilisation assez homogène aurait pu se développer sur les côtes de l'Europe, sur la côte est des Etats-Unis et du Canada, du Groenland, en quelque sorte sur le pourtour d'un grand lac intérieur, plus ou moins fermé au sud par les archipels des Canaries et des Açores, davantage émergés qu'aujourd'hui, à la fin du paléolithique.
Aucune de ses hypothèses n'a été publiée dans un cadre scientifique, et elles ont essuyé au contraire de sévères critiques pointant leur biais et leur faiblesses (20) sans jamais trouver de validation. Les ouvrages de Spence sont encore régulièrement réédités.
(12) The Atlantis, the deciphered myth. Jaime Manuschevich, 2002.
(13) Maria Giulia Amadasi Guzzo, Les Phéniciens en Amérique?, dans S. Moscati dir., Les Phéniciens, Stock, Paris, 1997, page 657.
(14) Os mistérios da pedra da Gavea
(15) Voir également Les Survivants de l'Atlantide dans le numéro 8 de la collection Les Dossiers des Grands Mystères de l'Histoire.
(16) Jacques Rey, "Biostratigraphie et lithostratigraphie", Ecole nationale, pages 42-43
(17) Paula Baker Sten, "Summary View Point on the Relation between the Basque and Cree language or A Bone to Pick".
(18) Jean Deruelle, L'Atlantide des mégalithes.
(19) The Problem of Atlantis, Londres, 1924. Atlantis in America, Londres, 1925. The History of Atlantis 1927, Reprinted 1995, Adventures Unlimited Press. The Occult Sciences in Atlantis, Reprinted 1976, Mokelumne Hill Press. The Atlantis of Plato. The Evidence For Lemuria From Myth And Magic. The Problem of Lemuria: The Sunken Continent of the Pacific, Londres, 1932.
(20) Voir ainsi les comptes-rendus dans The Geographical Journal, 64-2, 1924, pages 181-182. 66-5, 1925, pages 466-467. 69-6, 1927, pages 589-590. 81-2, 1933, pages 181-182. Compte-rendus qui rendent toutefois hommage à la somme d'informations brassées et à l'imagination de Spence.
Flem-Ath: vingt années de recherche.
Hypothèse de l'Antarctique.
Pour Rand et Rose Flem-Ath, un couple canadien auteurs de When the Sky Fell (21), l'Atlantide était située en Antarctique. Ils basent leur conclusion autant sur la théorie de Hapgood touchant les déplacements de l'écorce terrestre que sur leurs propres découvertes et recoupements. Le documentaire Le Mythe du Déluge présente cette théorie avec beaucoup de détails.
Ces deux chercheurs ont commencé leur travail après la constatation d'une similitude troublante. Si une civilisation aussi avancée que celle des Atlantes existait 10,000 ans avant JC, il est possible qu'elle ait prévu le cataclysme et que l'évacuation de la population ait été anticipée. Si tel n'a pas été le cas, il est néanmoins possible que certains survivants aient cherché refuge dans des terres épargnées par le raz-de-marée, en tout cas en altitude. Des sites comme le lac Titicaca, dans la cordillère des Andes, ainsi que les plateaux de Thaïlande et d'Ethiopie répondent à ce critère de sécurité. Or selon eux c'est dans ces régions qu'apparut l'agriculture, vers 9600 ans avant JC.
La théorie de Charles Hapgood (22), soutenue à l'époque par Albert Einstein, stipule que l'écorce terrestre reposant sur un magma liquide (le "Manteau") peut se déplacer soudainement sur ce magma sous l'effet de forces, et ceci en complément de la théorie du mouvement des plaques continentales.
Pour Rand et Rose Flem-Ath, la croûte terrestre aurait connu un déplacement soudain de l'ordre de 3,200 kilomètres, il y a environ 10,000 ans. Des terres habitables auraient glissé dans le cercle polaire et connu la glaciation. Comme toute la croûte terrestre aurait connu ce déplacement, cela permettrait d'expliquer d'autres phénomènes comme la disparition des mammouths, la congélation de la Sibérie et le dégel de l'Amérique du Nord. Cette théorie, qui n'a pas su trouver d'observation la validant, n'est plus retenue par les géologues et climatologues.
Pour appuyer cette théorie, les deux chercheurs canadiens mettent en lumière toute une série de découvertes. La carte dessinée par Piri Reis en 1513, s'inspire elle-même de cartes antérieures, réalisées par des marins anonymes. L'Afrique, l'Amérique du Sud et une partie de l'Antarctique y figurent.
La carte serait fiable au demi-degré près, une précision qui ne semblait pourtant guère possible avant 1735. La carte d'Oronteus Finaeus dessinée en 1531 utiliserait également des sources plus anciennes. L'Antarctique fait apparaître le tracé de reliefs et de cours d'eau, ce qui laisse supposer que l'homme s'est rendu sur le continent austral et s'y serait peut-être même établi, avant que la glace ne le recouvre.
La découverte moderne du continent n'a eu lieu que trois siècles plus tard, en 1820. Il faut cependant tenir compte du fait que l'existence d'un continent austral est supposée dès l'époque de la Grèce antique en vertu du principe de symétrie qui doit gouverner les lois de l'univers, conçu par les Grecs comme un cosmos harmonieux: la représentation d'un continent austral s'explique donc peut-être avant tout par les conceptions philosophiques et géographiques héritées des Grecs. Dès lors, il n'est pas surprenant que l'on trouve parmi les très nombreuses cartes élaborées un tracé de reliefs correspondant, par coïncidence, aux reliefs réels. L'hypothèse d'une falsification tardive n'est pas non plus à rejeter.
Les Flem-Ath établissent également des liens entre la civilisation égyptienne et celles d'Amérique du Sud. Selon eux des statues découvertes en Amérique du Sud présentent une physionomie ne correspondant pas à celle des peuples précolombiens. De nombreuses similitudes existent entre les pyramides d'Egypte et celle des civilisations aztèque, olmèque, toltèque ou maya. Leur édification supposerait l'emploi de techniques si avancées sur leur temps qu’elles défieraient toute explication rationnelle.
Le Sphinx serait bien plus ancien qu'on ne le pensait. En témoigneraient sur le site, les traces d'une érosion liée à des pluies diluviennes n'ayant pu survenir qu'il y a 10,000 ans, ce qui irait à l'encontre de l'attribution des pyramides à la civilisation égyptienne, née en 4000 seulement avant JC. Sa tête en forme de pharaon, qui serait trop petite par rapport aux proportions générales, aurait été ajoutée ou resculptée à l'époque des pharaons, soit 6,000 ans plus tard.
Cette théorie est rejetée par la communauté scientifique. Les carottes glaciaires prélevées en Antarctique depuis les années 1960 (23) attestent de manière incontestable de la glaciation complète du continent antarctique depuis des centaines de milliers d'années, depuis plus de quatre cycles glaciaires en fait: toute hypothèse d'un brusque déplacement du continent antarctique est, au regard des connaissances géologiques et climatiques actuelles reconnues par la communauté scientifique comme un non-sens.
(21) When the Sky Fell: In Search of Atlantis, Mass Market Paperback, 1995. Titre français: Quand le ciel est tombé.
(22) Charles Hutchins Hapgood, académicien américain (1904 – December 1982)
(23) Carotte Vostok, carotte Byrd, nombreuses carottes du projet EPICA, en particulier celle du Dome C.
Conférences internationales de Milos.
La première conférence internationale qui s'ouvre en Grèce à Milos entre le 11 et le 13juillet 2005 (24) a pour ambition de trancher sur la question et de faire le point sur les connaissances récentes. Le professeur Christos Doumas y soutient l'idée de la non-existence de l'Atlantide, divers chercheurs y présentent des communications sur des thèmes liés, comme Dora Katsonopoulou qui a présenté le cataclysme de la cité d'Eliki. Enfin des écrivains indépendants et des chercheurs de diverses disciplines présentent différentes hypothèses de localisation sans parvenir à aucun accord, puis récapitulent vingt-quatre critères pouvant identifier l'Atlantide. Une seconde conférence se tient à Athènes les 10 et 11 novembre 2008. Les actes de la conférence de 2005 ont été publiés en 2007.
(24) The Atlantis Hypothesis: Searching for a lost land
Pierre Vidal-Naquet: "l'Atlantide est une pure fiction de Platon."
Et si l'Atlantide de Platon était en réalité Athènes? L'idée, émise en 1779 par l'Italien Giuseppe Bartoli, a été reprise notamment par l'historien français Pierre Vidal-Naquet.
"Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans le Timée et le Critias, il oppose l'Atlantide maritime, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse, comme la démocratie athénienne selon Platon, à une Athènes archaïque, rurale, autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire. C'est un message qui s'accorde avec ceux des autres dialogues politiques de Platon, Lois et République. A ce titre le récit de Platon doit être placé aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes, et en chercher les traces physiques est un contresens qui conduit à chasser une chimère."
Dans ses deux dialogues Platon introduit une nouveauté: "dire le fictif en le présentant comme le réel" (25). L'histoire de l'Atlantide est donc d'abord pour Pierre Vidal-Naquet l'histoire de l'imaginaire humain. La récente relecture des textes de Platon par Bernard Sergent s'inscrit dans la continuité de cette analyse et met en valeur la fabrication du mythe par Platon, son usage de l'allusion, le recyclage de nombreux mythes afin de construire sa fiction.
(25) Pierre Vidal-Naquet, "L'Atlantide et les nations, La démocratie grecque vue d'ailleurs", Paris, 1990.
D'autres territoires et cités perdues.
Le mythe rapporté par Platon ne recouvre qu'un aspect de l'argument. D'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, l'Hyperborée, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge: ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.
Comme en témoigne par exemple la grotte Cosquer près de Marseille, dont l'entrée est située à 36m au-dessous du niveau de la mer, la géographie du pourtour des continents a bien changé avec la fin de la dernière glaciation, de sorte que nombre de territoires autrefois parcourus par l'humain se trouvent aujourd'hui immergés. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le souvenir en soit resté dans l'inconscient des humains et qu'il soit parvenu jusqu'à nous sous forme de mythes relatifs au Déluge et à des terres ou cités englouties.
Plus que de la science-fiction, qui ne fait que transposer un mythe dans un passé inconnu ou un futur incertain, l'Atlantide, comme les autres continents perdus, relèverait davantage de la préhistoire et de la géologie ainsi que du mythe engendré par ces disciplines.
Pour qui refuse de voir en l'Atlantide une fiction philosophique construite par Platon pour critiquer l'Athènes de son temps, deux certitudes peuvent cependant émerger des données à notre disposition, passées en revue parmi les traces et hypothèses: d'une part, du point de vue temporel, tout indique qu'il n'a pu s'agir que d'une civilisation mégalithique de la préhistoire et d'autre part, tout ce qui transparait du mythe platonicien quant à l'organisation de cette civilisation indique qu'il s'agissait d'une thalassocratie.
Atlantide au cinéma et dans la littérature populaire.
Le mythe de l'Atlantide a alimenté nombre d'oeuvres littéraires et artistiques, parmi lesquelles:
1° Littérature et romans.
- John R.R. Tolkien s'appuie sur le mythe de l'Atlantide pour créer l'île fictive de Numenor, Atalantë en quenya, elle aussi engloutie en raison de la décadence des Numenoréens. Selon le récit du Silmarillion, l'Atlantide aurait été détruite après que ses habitants, encouragés par Sauron, se sont ligués contre les Valar et ont formé une grande armée qui devait assiéger Valinor. Les Valar en appellent alors à Eru Iluvatar, qui engloutit Numenor. (26)
- Cycle de Pendragon Tome I: Taliesin, de Stephen Lawhead. Celui-ci a réinterprété différemment l'histoire de l'Atlantide et l'expose ainsi: "Atlantide aurait été un groupement d'îles, à l'Est, surnommé Les Iles des Immortels ou Avalon. Formé de neuf grands royaumes, dont le neuvième, régi par le Grand Roi, devait régner sur tous les autres. Ainsi commence l'histoire de Charis, princesse d'Atlantide, fille du Roi Avallach, qui, grâce à Throm, un prophète, prévoira la catastrophe et parviendra à sauver quelques-uns de siens et à les emmener sur l'île de Bretagne, et y fondera un nouveau royaume, sur cette terre hostile qui malgré tout deviendra la leur. Charis trouvera un jeune prince de Bretagne, Taliesin ap Elphin, avec qui elle mettra au monde l'Enchanteur que nous connaissons tous, Merlin l'Enchanteur, le Merlin qui rentrera dans la Légende arthurienne. Taliesin mourra d'une flèche barbare, et Charis, quant à elle, deviendra celle que nous connaissons sous le nom de la Fée Viviane, ou la Dame du Lac."
- Atlantis est un continent dans la série Perry Rhodan, sur laquelle des Arkonides se sont installés durant la guerre contre les Méthanés. Elle est anéantie par les Droufs.
- The New Atlantis ("La nouvelle Atlantide") est une utopie de Francis Bacon.
- L'Atlantide de Pierre Benoit prend quelques libertés avec le mythe d'origine en plaçant l'Atlantide en plein coeur du Sahara et en considérant que la catastrophe qui l'a ruinée est le retrait brusque de la mer et non son arrivée subite.
- Jules Verne pour sa part fait apparaître l'Atlantide lors d'une promenade au fond de l'océan organisée par le capitaine Nemo dans son roman Vingt mille lieues sous les mers. Dans la nouvelle L'Eternel Adam, les derniers survivants de l'humanité découvrent également les ruines de l'Atlantide.
- L'Atlantide apparaît également dans Harry Dickson, un personnage de roman policier créé par Jean Ray.
- Opération Atlantide est le titre d'une des aventures de Bob Morane, dues à Henri Vernes (1956).
- Atlantis est le nom d'une revue et d'un groupe de chercheurs en ésotérisme créé par Paul Le Cour Atlantis.
- Les fils du rayon d'or, roman de science-fiction de Pierre Bordage, présente les Atlantes comme une civilisation très évoluée mais qui stagne.
- Civilisations englouties, livre de Graham Hancock (2002).
- L'Empreinte des Dieux de Graham Hancock (1996).
- L'énigme de l'Atlantide, d'Edouard Brasey (2001).
- Atlantide, de Clive Cussler, est un roman dans lequel l'écrivain fait vivre à son célèbre personnage (Dirk Pitt) la découverte du continent perdu (1999).
- Atlantis de David Gibbins.
- Atlantide, la solution oubliée, de Jacques Hébert (2003), est un livre sous forme d'enquête menée à l'aide d'indices. C'est une redécouverte des écrits de Platon, sous l'aspect d'une enquête policière.
- Dans la série de romans les Dossiers du futur, l'écrivain de science-fiction égyptien Nabil Farouk aborde le mythe de l'Atlantide dans les romans n°47: le Dernier Guerrier, et n°89-93: Volkano, présentant l'Atlantide comme une civilisation très développée, alliée des Egyptiens il y a 10,000 ans.
- Atlantide, les Iles Englouties est un recueil de nouvelles et romans ayant trait à l'Atlantide plus ou moins directement. On y trouve les productions de Cutliffe Hyne, Jules Verne, H. Ridder Haggard, Jean Carrère et bien d'autres.
- Le cercle des immortels, série de livres de Sherrilyne Kenyon qui retrace la vie d'hommes ayant vendu leurs âmes à la déesse Artémis et dont le chef Acheron était un prince atlante.
- Le monde perdu sous la mer de Sir Arthur Conan Doyle. En 1926, le professeur Maracot, Cyrus Headley et Bill Scanlan s'embarquent pour explorer les fonds de l'océan dans un caisson d'acier, lorsqu'ils sont attaqués par un monstre. Le peuple des Atlantes les sauve alors et les emmènent dans leur cité engloutie.
- Conan le Cimmérien crée par Robert E. Howard en 1932, narre les aventures d'un homme (Conan) qui devint roi de ses propres mains, l'histoire se déroule à l'âge hyborien, âge situé entre la chute de l'Atlantide et l'avènement des cités antiques.
2° Bandes dessinées.
- Edgar P. Jacobs y consacre le septième volume des aventures de Blake et Mortimer, intitulé L'Enigme de l'Atlantide.
- Grzegorz Rosinski Rosinski et Jean Van Hamme se réfèrent à l'Atlantide dans plusieurs tomes de la saga Thorgal.
- Les albums Le triangle du diable et Le peuple des abysses de la série Les Petits Hommes se déroulent dans une Atlantide survivant sous une bulle d'air engloutie sous le triangle des Bermudes, et kidnappant des humains terrestres pour en faire une armée dans leur bataille contre les hommes-poissons.
- Tungstène, une série de bande dessinée, des Editions Tungstène, dont le dessinateur scénariste est Bruno Claret. Le héros vit sur Atlantis, une petite île situé à côté de l'Atlantide. On y retrouve dans l'anachronisme, la légende de leur formidable avancée technologique, mélange de technologies antiques et récentes, ainsi qu'une organisation politique et culturelle différente de celle de la légende.
- Atlantis est une série de bande dessinée de François Froideval et Fabrice Angleraud, chez Zenda.
- Hugo Pratt fait référence à l'Atlantide dans Mu, une aventure de Corto Maltese, où le héros découvre avec ses amis une entrée du continent perdu.
- Le "Comic" (ndMara: bandes-dessinées aux Etats-Unis) Sigil met en scène des Atlantes considérés comme des prédécesseurs des humains.
- Carl Barks emmène Donald Duck et Balthazar Picsou dans une Atlantide engloutie au fond de l'océan et peuplée d'hommes-poissons, dans Les Mystères de l'Atlantide en 1953.
3° Cinéma.
- L'Atlantide de Jacques Feyder, d'après le roman de Pierre Benoit.
- L'Atlantide de Georg Wilhelm Pabst, d'après le roman de Pierre Benoit.
- Atlantis, Terre engloutie de George Pal (1960).
- Atlantide, l'empire perdu, film d'animation (2001) des studios Walt Disney, inspiré de l'anime: Nadia, le secret de l'eau bleue, suivi de la séquelle Les Enigmes de l'Atlantide (2003), sortie exclusivement en vidéo originairement déstinée à être distribuée sous la forme d'une série télévisée.
4° Série TV.
La franchise Stargate reprend la légende de l'Atlantide pour créer en 2004 une série dérivée (spin-off), Stargate Atlantis, représentant le mythe comme une cité construite par une race appelée "les Anciens" et la situant aujourd'hui dans la galaxie de Pégase. A l'origine, la cité aurait été construite sur Terre dans l'Antarctique, puis déplacée il y a plusieurs millions d'années sur une nouvelle planète au sein de la galaxie de Pégase. La cité a été bâtie de façon à voyager dans l'espace comme un vaisseau spatial.
La série raconte comment cette cité des Anciens, supposés être un peuple aux connaissances et à la sagesse infinies, sont finalement assiégés par une race qu'ils ont eux-même créé, les Wraight. Afin de se prémunir contre leurs bombardements, ils engloutissent la cité au font de l'océan, où elle restera protégée par l'eau, grâce à un puissant bouclier. Puis, il y a 10,000 ans, les "Anciens" retournent sur Terre par une Porte des Etoiles intergalactique lorsqu'ils ne peuvent plus combattre. C'est ainsi que les auteurs antiques connaissent l'histoire de la cité d'Atlantis, racontée par les Anciens, pères de nos civilisations.
(26) John Ronald Reuel Tolkien, Le Silmarillion, Christian Bourgois, Paris, 2004.
Article modifié le 13 mai 2015.
Sources disponibles:
• Atlantis (Wikipedia.org)
• L'Atlantide, mythe ou réalité (Belgacom.net)
2 comments:
Bonjour,
Doit-on retenir l'hypothèse selon laquelle l'Atlantide serait une réalité?.
Ayant vécu à Tanger et appris à naviguer dans le Détroit que j'ai parcouru en tous sens depuis ma jeunesse, c'était "mon jardin", l'hypothèse "Détroit de Gibraltar" ne pouvait pas manquer de retenir mon attention...
Le "Banc de Spartel" est situé à un peu plus de 10 kilomètres au Nord-Nord/Ouest du Cap Spartel et le "Banc d'El Cantillo" est à son Sud-Ouest. Ils ne peuvent être confondus, et ils ne peuvent être interprété comme une "passe étroite" qui déboucherait sur une mer intérieure, la distance entre eux étant de l'ordre d'une trentaine de kilomètres.
Je respecte toute les opinions et surtout celles de ceux qui s'impliquent et qui cherchent.
En son temps sur d'autres forums, j'avais déjà donné suite aux échanges entre Messieurs Jacques Collina-Girard et Diaz Montexano.
La conclusion en avait déjà été faite par l'archéologue Marthe de Chambrun Ruspoli qui résidait à Tanger et en avait publié les motifs en 1969...
Vous écrivez: " L'histoire de l'Atlantide aurait été forgée de toutes pièces par Platon à partir d'une tradition orale de la fin du paléolithique",
Pour être clair, je partage cette opinion et je ne crois absolument pas à l'Atlantide, là ou ailleurs.
Les travaux des Professeurs MULDER et Marc-André GUTSCHER ne me sont pas inconnus, (Campagne GINNA du "Marion Dufresne" en 1999 et Campagne CADISAR 1 du "Suroît" en 2001 et CADISAR 2 en 2004), de même que différents travaux des universités de Séville et Huelva en 2016 (Borja Barrera Francisco (Université de Huelva) et Borja Barrera Cesar (université de Séville) relatifs aux alluvions du bas Guadalquivir et au comblement du Golf Tartesse,(Golfo Tartesico et Lago Ligur).
Le Détroit est situé sur la zone de subduction des plaques Afrique/Europe.
Des lieux sismiques très particuliers n'en sont pas très éloignés (Horseshoes Fault) au Sud Ouest du Portugal.
De nombreux phénomènes marins interviennent au quotidien (différences de salinité, de température des eaux, de variations très importantes de profondeur, des courants de surface et de fond en sens inverses, des transferts de sédiments, etc,...) en plus des grandes remontées marines de ces 15.000 dernières années.
Il est connu qu'en plus de tremblements de terre des tsunamis ont pris place tant dans la plaine du Guadalquivir que celle du Gharb.
Tout ceci pour dire que le paysage est changeant et que ce qui était navigable pour des trières au temps de Jésus Christ ne l'est plus.
Platon dans ses écrit a été précis:
"Car d'un côté, en dedans de ce détroit dont nous parlons, il semble qu'il n'y ait qu'un havre au goulet resserré, et de l'autre, au-dehors, il y a cette mer véritable et la terre qui l'entoure et que l'on peut appeler véritablement un continent". (Timée - Rivaud 1956, 25b).
Depuis 1es années 1960 cette phrase n'a cessé de me questionner car je n'ai jamais connu de havre au goulet resserré dans le Détroit.
En 2017, j'avais donc eu le temps de la réflexion et l'avantage des lieux. Enfin, j'ai peut-être rencontré ce goulet resserré, et comme Atlantis, à 9 kms de la mer...
Dans l'hypothèse selon laquelle le Banc de Spartel serait concerné, il ne saurait correspondre au récit et descriptions de Platon ne serait-ce que en tant que "Continent".
Vous trouverez GRATUITEMENT (et sans pub) toutes explications illustrées en téléchargeant mon livre:
"Les lumières du Détroit" http://numerus.free.fr/accueil.php
et/ou une vidéo :
" L' ATLANTIDE, Une fiction philosophique de Platon? https://youtu.be/sFI0Ef9Y--E
Merci de vos observations.
Michel S.
Du fait des trop nombreux piratages et aléas d'internet j'ai supprimé tous mes travaux, forums, livres et vidéos de ce que l'on nomme "réseaux sociaux" et ils ne sont désormais uniquement disponibles que sur le site:
http://numerus.free.fr/accueil.php
ou bien d'une façon plus "ludique" à l'adresse:
http://numerus.free.fr/vidéos.php
Dans le détroit de Gibraltar dans lequel j'ai navigué plusieurs décennies, j'ai réalisé une vidéo spécifique à l'Atlantide de 12 minutes 20 sec dont le fameux "Goulet resserré" de Platon et qui apporte une réponse précise et rationnelle à cette question
Maintenant âgé, j'attire votre attention sur le pourquoi et le comment des dimensions des pyramides de Gizeh, ou encore leur positionnement réciproque .
Vous pouvez me contacter via l'adresse mail qui figure sur le site numerus.
Celui qui cherche ne peut que progresser.
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